- Dossier réalisé par le Docteur Philippe NICOT, entre Janvier et Août 2005.

- Comprenant une introduction synthèse sur l’analyse transactionnelle, son histoire et son organisation et la traduction de l’article de Patricia Crossman

 

 

Documentations notamment étudiées.

 

 

Articles analysés:

1 -     The Etiology of a Social Epidemic. De Patricia Crossman, de Septembre 2005, disponible sur le site de Skeptic Report,

2 -     Plusieurs articles de la revue Interne de l’ITAA, « The Script ».

3 -     L’article d’Alan Jacobs publié en Janvier 1994 dans le TAJ, « Théorie, idéologie et reparentage ».

 

 

Les livres suivants :

1-     Crazy Therapies. What are they ? Do they Work ? de Margaret Singer et Janja Lalich de 1996.

2-     Ils sont devenus mes enfants de Jacqui Schiff. Version Française. 1985.

 

      Le rapport de la MILS 2001.

      Divers livres d’analystes transactionnels américains et franco-belges et suisses formateurs, certifiés.

      Divers documents accessibles sur les sites internet des analystes transactionnels, français, européens et internationaux.

      Divers documents personnels, témoignages et pièces fournis par Madame Patricia Crossman.

 

Les textes que nous mettons en ligne sont la traduction d’un article disponible sur le site américain de « The skeptic Report »

.

http://www.skepticreport.com/pseudoscience/attachmenttherapy.htm

 

Le dossier noir de l’analyse transactionnelle.

 

Quelle confiance pouvons-nous accorder à l’analyse transactionnelle ?

 

Généralement présentée avantageusement par ses défendeurs, l’analyse transactionnelle se targue d’être une théorie systématique de la personnalité, et de la communication. Elle revendique d’être une méthode de psychothérapie mais aussi une méthode éducative et de développement personnel.

Nous proposons au lecteur l’analyse critique de l’une de ces initiatrices, Patricia Crossman, qui nous explique ici des faits gravissimes.

 

Ainsi ces éléments posent la question de la crédibilité et de la confiance envers cette théorie, cette pratique, et son organisation.

 

Voici 33 ans, le 14 Septembre 1972, mourait le jeune John Hartwell, 16 ans, Il fut ébouillanté, après avoir été bâillonné et ligoté dans les mains de Aaron Schiff. Aaron Schiff, le coupable n’était pas n’importe qui : il était cadre formateur et théoricien de l’ITAA, l’ Association Internationale d’analyse transactionnelle.

 

Nous dédions cette traduction aux différents enfants torturés et tués sous le prétexte de thérapies qui portent les noms de : thérapie de l’attachement, rebirthing, régression,  reparenting ou analyse transactionnelle.

 

Nous invitons les lecteurs à relire la déclaration universelle des droits de l’homme et notamment son article 5 :

« Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. »

 

A Candace, David, Krystal, Cassandra, Kevin, Erro, Mitch, Beverly, Marian, David, Danny et John notamment…

 

Arrivée en 1964 à San Francisco, Californie, Patricia Crossman, est travailleur social diplômée de Cambridge et de la London School of Economics. Elle participe à la construction théorique et organisationnelle de l’analyse transactionnelle. L’association de San Francisco prend le nom d’ITAA. « Permission et protection » est écrit en 1965. Cet article signé de Patricia Crossman est publié en 1966 dans le Transactional Analysis Bulletin. Il sera récompensé d’un prix en 1976. La conception qui en découle est habituellement connue sous ce nom dans le corpus théorique.

Personnellement et professionnellement détruit, Eric Berne, fondateur de l’analyse transactionnelle, meurt en Juillet 1970 des suites d’une deuxième crise cardiaque. L’ITAA autour de Claude M Steiner et de Jacqui Schiff, s’organise en structure commerciale pyramidale sous la présidence de Kenneth Everts, psychiatre et disciple de Werner Erhart fondateur de E.S.T qui deviendra Landmark Education.

 

Schiff, une tortionnaire ?

 

Installée à Frederiksburg en Virginie, Schiff est devenue avec le livre « Ils sont devenus mes enfants » l’une des théoriciennes et des cadres les plus importantes de l’ITAA. Pourtant elle est condamnée pour coups et blessures dés 1971, suite à la plainte d’un patient. Condamnation annulée pour erreurs de procédures, mais Schiff n’a plus le droit d’exercer dans cet état des Etats-Unis. Marian Hallet, patiente de cet établissement avait eu de la chance. A sa deuxième tentative elle s’évade le 5 Avril 1971 de la « maison de l’horreur » du 221 Braehead Drive, après neuf mois de tortures entre les mains des Schiff. Jacqui Lee, Aaron, Eric Sigmund et Moe Schiff. De Frederiksburg, Madame Crossman nous confie avoir eu connaissance d’au moins 5 suicides.

Les Schiff quittent la Virginie pour la Californie.

 

Alamo, Californie. Le 14 Septembre 1972, John Hartwell meurt. Suite au grand jury d’investigation le 30 Mai 1973 Jacqui Lee Schiff se voit retirer sa licence d’exercice de la psychothérapie. Aaron plaide coupable pour un homicide involontaire.

 

Pourtant malgré cela, l’ITAA récompense les Schiff.

 

Qui est Schiff ? Qui sont ses enfants adoptés et reparentés ?

 

Jacqui Lee Schiff est travailleur social. Ces enfants, Aaron, Shea et Eric Sigmund sont en fait des « schizophrènes » qu’elle prétend avoir soignés et formés en temps que psychothérapeutes. Ils  se voient décerner des pseudo prix scientifiques de l’ITAA à plusieurs reprises pour des travaux qualifiés « d’innovants », en 1974 pour « la passivité » et 1980 pour « les méconnaissances ».

 

Schiff et l’ITAA

 

Il faudra 6 ans à l’ITAA , et de nombreuses plaintes à son comité d’éthique pour qu’elle déclenche une investigation confiée à Martin Haykin qui recommanda l’expulsion de Jacqui Lee Schiff

 

Le comité de direction en 1978 dans lequel siège notamment son fils adoptif Shea ne tiendra pas compte des recommandations de son comité d’éthique.

Comme s’il ne s’était rien passé !

Une simple demande d’explications écrite lui sera faite. Jacqui Lee Schiff refuse de la rédiger et ainsi elle ne fait plus officiellement partie de l’ITAA.

 

Pourtant, en Juillet 1995, ainsi que le relate Margaret Singer et un article de Wagner dans le journal interne de l’ITAA, « The Script », Schiff est encore reçue sous les acclamations des analystes transactionnels lors du congrès de l’ITAA qui se déroule à San Francisco !

 

Jacqui Lee Schiff poursuit son chemin.

 

En Inde à Bangalore elle est accueillie par un cadre formateur et superviseur. Une formatrice du Cathexis confiera à madame Crossman, qu’il semble que ce soit un petit enfant indien de 6 ans qui soit mort d’un empoisonnement.

Jacqui Lee Schiff poursuit donc sa route en Angleterre chez un enseignant provisoire à Birmingham, où là encore différentes affaires éclatent. Le conseil municipal de Birmingham refuse de cautionner les pratiques réalisées dans la clinique Résidentielle du Cathexis. Les journaux locaux décrivent comment de jeunes enfants se voient ligotés, pour subir des punitions innommables. Leur nom est changé. Ils appartiennent corps et âmes à Jacqui. Les enfants doivent considérer Jacqui comme le meilleur des parents.

 

Quel est le parcours de ses proches fidèles ?

 

Dans les années 80-90, en Californie, Shea Schiff, David Myers et un psychiatre David Kline poursuivent leurs pratiques dans une école de Cathexis située au 393 Statten Avenue à Oakland, Californie.

 

Dans l’état du Missouri également des Schiffiens font des ravages, 4 procès mettent en cause ces pratiques d’analystes transactionnels.

 

 

 

L’indignation et le combat de madame Crossman.

 

En 1979, Patricia Crossman rend son prix, dénonce et informe autant qu’elle le peut l’ITAA sur les pratiques contestables et dangereuses de l’analyse transactionnelle.

 

En 1982, Patricia Crossman habitant à proximité de l’école de Cathexis du Docteur David Kline accueillera quelques uns des patients de ce centre (Kévin, Erro et Béverly ).

 

Margaret Thaler Singer, professeur émérite de Psychologie à Berkeley et grande spécialiste de la manipulation mentale consacre en 1995 un chapitre de l’un de ses livres « Crazy Therapies. What are they ? Do they work ? »  aux pratiques de Schiff grâce à l’énorme travail documentaire réalisé par Patricia Crossman.

 

Patricia Crossman réalise la critique d’une théorie qu’elle qualifie de défectueuse ne reposant que sur les affirmations sans fondement qui font dégringoler la psychothérapie au rang d’une pratique magique et d’un système qu’elle considère comme clos.

Récemment en Juillet 2005, « The Script » (Vol 35, n°5, p 5 ) publie l’ argumentation détaillée de madame Crossman. Sa conclusion est nette :  jamais un mot sur les victimes, jamais une évaluation de la théorie !

 

Le texte que nous livre ici Patricia Crossman est très documenté et synthétique, il contient des informations inconnues en France. Pour en faciliter la lecture nous le proposons en plusieurs parties.

 

Il conforte l’avis rendu en France par la Mission Interministérielle de Lutte contre les sectes de 2001 (MILS ), devenue depuis la MIVILUDES.

           

            Les analystes transactionnels, le reparentage et la France

 

Les analyste transactionnels, à partir de 1975, sur le choix stratégique de l’ITAA migrent vers l’Europe.  Le premier congrès européen est organisé par Mary Goulding et une agence de voyage californienne du 7 au 13 Juillet 1975 à Villars-Ollon en Suisse.

 

En Juillet 1977, le 3^ème numéro des AAT (journal interne de publication francophone des analystes transactionnels ), est entièrement consacré au reparentage et aux Schiff.

 

En Janvier 1984, Après la série des controverses déclenchées par les Schiff, Raymond Hostié dans le numéro 29 des AAT rend un vibrant hommage à Schiff « Il en va de même pour les apports précieux de Jacqui Schiff et de son école » puis plus loin explique l’estime et l’admiration que les analystes transactionnels ont pour Schiff malgré « leurs craintes et leurs réticences ». Qu’a pu donc faire Schiff qui lui ai valu son exclusion supposée ? Raymond Hostié ne le dit pas !

Comme s’il ne s’était rien passé. Toujours, encore et encore !

 

En France l’article de Guicquéro et  De saint Pierre  publié dans l’annuaire des psychothérapeutes des éditions du Réel de 2004 propose l’option d’une psychothérapie par la méthode de Cathexis Institute. C’est également la position officielle de l’institut français d’analyse transactionnelle (IFAT ) qui continue sans réserve à faire référence au livre et aux méthodes de Schiff.

Ainsi aucune critique, aucune réserve, aucun danger ne sont jamais évoqués !

 

 

 

 

 

L’ITAA refuse l’évaluation de sa théorie 

 

Bill Cornell dans son éditorial de « The Script » de Juillet 2005 explique que au début des années 1980, l’ITAA a refusée de se soumettre aux procédures dévaluation et de certification de l’US National Board of Health Certifying Organizations (NBHCO ), estimant cette procédure trop lourde et coûteuse.

 

En effet, quel est le coût de l’évaluation d’une psychothérapie ?

 

Quelle est la valeur d’un être humain ? Bill Cornell ne le précise pas.

 

Pourtant au début des années 1980, le scandale occasionné par les affaires des Schiff existe.

 

La question de confiance envers l’analyse transactionnelle.

 

Malgré les faits et les inquiétudes formulées régulièrement depuis plus de 30 ans, l’actuel président de l’ITAA le Docteur James R Allen en 2004 à l’occasion du 40ème anniversaire du Livre « Des jeux et des hommes » de Eric Berne, légitime sans aucune réserve les apports théoriques et thérapeutiques de Schiff.

 

http://www.itaa-net.org/itaa/JAllenArticle-GamesPeoplePlay.html

 

 

A la lumière de ces faits et de cette analyse, se pose la question pour le public, pour les décideurs politiques et institutionnels, et pour les professionnels formateurs, médecins, infirmiers, psychologues, travailleurs sociaux et psychothérapeutes et pour les journalistes: quelle confiance peut-on accorder à une telle théorie, à des telles pratiques à une telle organisation qui continue toujours et encore à promouvoir Schiff et le Cathexis et à ignorer ses victimes ?

 

La réalité du rebirthing condamné.

 

Afin de contraindre la petite Candace a aimer et à s’attacher affectivement à sa mère d’adoption Jeane Newmaker, Julie Ponder et Connel Watkins des bourreaux-thérapeutes lui feront subir des séances d’AT, l’Attachment therapy, connue sous le nom de thérapie par l’attachement et le lien en France, et un rebirthing (renaissance ) qui la conduiront vers la mort avec une cruauté rare. Beaucoup d’autres enfants sont morts.

 

L’APA, Association Américaine de Psychiatrie, donnera un avis sévère sur les dangers de ces pratiques coercitives qui ne reposent sur aucune base scientifique.

 

http://www.psych.org/news_room/press_releases/rebirthingtreatment71802.cfm

 

Le parlement américain dans sa résolution 435 condamne le 17 Septembre 2002 le rebirthing. Il recommande ainsi à chaque état de légiférer pour interdire ces pratiques liées à la thérapie de l’attachement qui ont déjà occasionnées 5 morts. La loi Candace existe et s’applique au Colorado uniquement.

http://www.rickross.com/reference/rebirthing/rebirthing24.html

 

Et pourtant les organisations ATTACh et l’APPPH continuent inlassablement !

 

Ces pratiques sont issues des conceptions de Robert Zaslow, de Foster Cline et de Jacqui Schiff. Elles sont utilisées également par des analystes transactionnels du monde entier !

 

Nous tenons à remercier spécialement madame Patricia Crossman et son entourage pour leurs aides efficaces ainsi que les psychologues et amis qui nous ont soutenus dans ce travail dont l’objet est d’ouvrir les yeux du public, des journalistes, des décideurs et des professionnels.

 

Philippe NICOT, médecin. Panazol le 03/09/2005

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