Article du Journal Paducah Sun, Kentucky
Traduction de Chantal. Mes remerciements pour ce travail.
Larticle suivant était en première page du journal Paducah Sun, Paducah, Kentucky, le 28 Janvier 2001.
Le lien pour cet article comme il a été posté sur H2O, par "Silentlambs" : William Bowen, sous le titre : The lambs are roaring . . . . . . . Les agneaux rugissent.
http://www.cyberpass.net/~h2o/wwwboard/messages/318011.html
Entre parenthèses, parfois vous trouverez des termes dont je n'étais pas certaine de la traduction.
Le traitement de cas dabus sexuels denfants dans la secte des Témoins de Jehovah critiqué. Les cas dabus ne sont pas reportés à la police, et les Anciens permettent aux violateurs de rester, disent les critiques.
Article par : C.D. Bradley cbradley@paducahsun.com--270.575.8650
Carl et Barbara Pandelo étant des Témoins de Jehovah dévots, ont fait ce quils pensaient devoir faire quand leur fille de 12 ans est venue leur dire que son grand-père lavait molestée. Ils sont allés trouver les Anciens de léglise.
Treize ans plus tard, ils ne sont plus Témoins de Jehovah, leur cas est encore au tribunal, et Carl Pandelo est maintenant convaincu que "lorganisation de la Watch Tower est aussi corrompue que nimporte quelle autre."
Mario Moreno (associé avocat général) (associate general counsel) au siège de léglise à New York dit quen tant que parent, avocat et Ancien, il est comfortable avec les règles de léglise lorsquelles sont appliquées aux abuseurs denfants.
William Bowen, 43 ans, de Marshall County, a grandi dans une famille de Témoins de Jehovah et a servi comme Ancien dans sa congrégation de Draffenville pendant presque 20 ans et a aussi servi la Watch Tower Society dans dautres capacités dans toute la région et le pays.
Le mois dernier, Bowen a démissionné de son poste dans lorganisation à cause dune disposition réglementaire "qui a fait du mal à des milliers, a laissé beaucoup dautres sans protection et donne refuge à des criminels."
Depuis la démission de Bowen, le Paducah Sun a été contacté par plusieurs anciens Témoins de Jehovah et des TJ actuels qui se posent des questions à propos des règles de léglise concernant les abuseurs denfants, ou qui disent avoir été victimes eux-mêmes.
Moreno répond quil fait confiance aux règles de léglise, mais il sait que quelques personnes ont été blessées, et il est vraiment désolé. Il dit que certains Anciens ne suivent pas les directives à la lettre, et cest là que les difficultés commencent.
Carl Pandelo de Hackensack, New Jersey a été naturellement choqué quand sa fille est venue lui dire ainsi quà son épouse en 1988 quelle avait été molesté par son père. Ce quil a appris plus tard la encore plus choqué.
Lenfant Pandelo raconta à ses parents que son grand-père Clément, lavait molestée dans le passé. Ils rapportèrent la matière aux Anciens, qui à leur tour questionnèrent Clément qui a confessé. Les Anciens lui conseillèrent de se rendre à la police, ce quil a fait. Il fut exclus (ex-communié) peu de temps après.
Les Anciens recommendèrent à Carl et son épouse de ne pas engager de poursuite judiciaire mais plutôt de (transiger avant jugement) (settle for a plea-bargain), parce que, dirent-ils, aller en justice ne ferait quaggraver létat mental de la fillette. Ils consentirent et en 1989 Clément Pandelo fut ordonné de suivre un traitement et mis en (probation) (liberté surveillée) pour 5 ans, daprès les documents du tribunal.
"Nous pensions que nous naurions jamais à le revoir", Barbara Pandelo se rappelle. "Mais nous lavons revu le jour suivant, à la Salle du Royaume." "Il continua à aller aux réunions et à sasseoir juste derrière nous, comme si rien ne sétait passé", ajoute Carl Pandelo.
Clément Pandelo fut réintégré comme membre du mouvement 18 mois plus tard. Pour cela il devait montrer quil était repentant et admettre ses infractions, et être jugé par un comité dAnciens pour être accepté à nouveau dans la congrégation.
A ce moment là, lenfant des Pandelos suivait une thérapie.
"Le mur de dénégation et de silence commença à tomber", se souvient Carl Pandelo. "Elle commença à parler de lampleur des abus, et on saperçut clairement quil lavait molesté chaque fois quelle était confiée aux soins des grands-parents, depuis lâge de 2 ans".
Barbara Pandelo ajoute quune des premières choses que le thérapiste leur demanda était ce que Clément avait avoué au procureur. Le couple Pandelo ne savait pas quils avaient droit à cette information, mais ils lont bientôt obtenue.
Quand Clément Pandelo sest rendu à la police, il a admis à linvestigateur avoir molesté la fille de Carl et Barbara ainsi que leur nièce, daprès une copie de lentrevue. Il a également admis avoir attouché des fillettes pendant 40 ans. Les comptes-rendus des investigateurs notent quil avait été lobjet dune enquête en 1986 pour avoir attouché sa voisine adolescente, mais la mère avait refusé de porter plainte.
Les Pandelo demandèrent aux Anciens les informations obtenues pendant leur enquête, mais ceux-ci refusèrent. "On nous a dit, tout cela est confidentiel", dit Barbara Pandelo.
Dautres personnes commencèrent à révéler dautres cas de molestation par cet individu, et Clément Pandelo fut exclu une deuxième fois en 1994.
Les Pandelo engagèrent un procès contre Clément, demandant compensation pour les frais de thérapie payés par Carl et Barbara. Clément rétorqua par un autre procès qui fut rejeté, qui mettait la faute sur Carl et Barbara pour avoir laissé venir leur fille chez lui. Pendant que le procès était en cours, Clément fut réintégré dans léglise en 1996.
"Il est libre daller prêcher de porte-à-porte" dit Carl Pandelo, faisant allusion à la pratique des membres de la secte.
Lors dune déposition pendant le procès civil, Anthony Valenti, un Ancien de la congrégation de la famille Pandelo, dit quil les avait découragés de poursuivre lenquête contre le père de Carl, pour obéir le conseil biblique de ne pas emmener devant le tribunal un autre frère (un co-religionnaire), selon une copie de la déposition.
Pendant la durée du procès civil, plusieurs Témoins de Jehovah affirmèrent avoir aussi été molestés par Clément Pandelo, et ils renoncèrent au privilège ecclesiastique pour que les Anciens puissent témoigner et divulguer ce qui leur avait été dit. Les Anciens, citant le privilège ecclesiastique, refusèrent de témoigner.
En Décembre 1999, le procès civil était conclu contre Clément Pandelo, et son fils et sa belle-fille ont été alloués presque $1.8 million, plus $500,000 de dommages punitifs. Lépouse de Clément, Olga Pandelo fut écartée du procès, et avec elle disparut la compagnie dassurance qui aurait pu payer la décision du tribunal.
Carl et Barbara ont introduit un recours au tribunal en maintenant que les Anciens ne peuvent revendiquer le privilège ecclesiastique, car cest un clergé volontaire (bénévole), donc non rémunéré. Ils essaient également de ré-introduire Olga dans le procès. Une audition est prévue pour le 26 Février à la Cour dAppel du New Jersey.
"Ils donnent asile à des criminels et mettent en danger les familles du voisinage" dit Barbara Pandelo en parlant de léglise.
Moreno explique que lorsquun TJ va voir un Ancien avec une accusation dabus, le premier pas que lAncien doit suivre, est de se mettre en contact avec le Service Juridique de léglise. Il explique quensuite, trois points sont considérés : - protéger lenfant, se conformer à la Loi, et protéger le caractère confidentiel des relations entre Anciens et membres, ce dernier point étant le moins important.
Ensuite le Service Juridique informe les Anciens de ce qui est exigé par la Loi. 22 états, y compris Illinois et le District of Columbia nexigent pas que le clergé dénonce les accusations dabus denfants. Moreno dit que pour ces états, le Service Juridique de léglise conseille généralement aux Anciens de ne pas signaler les cas dabus aux autorités (police).
J.W. Brown, le directeur de relations publiques de léglise explique la raison de cette procédure : "nous ne pensons pas que, en tant quautorité ecclesiastique, nous devons (run ahead of Ceasars laws)". Ceci est une référence biblique aux autorités laïques (séculaires). "Même si les autorités séculaires ne lexigent pas, généralement nous nous efforçons dêtre plus zélé pour imposer ces lois et nous assurer quelles seront obéies. Si Cesar a une Loi, et elle nest pas en conflit avec la Loi de Dieu, nous la suivons".
Brown dit que léglise ne pense pas forcément que signaler de tels cas aux autorités légales résulte en la protection de lenfant car "les autorités gouvernementales ne procurent pas toujours la protection nécessaire à lenfant. Nous ne disons pas que cest toujours le cas, mais malheureusement il y a trop de reportages qui montrent que cest souvent le cas. Vous pouvez être sûr que léglise va prendre toute mesure nécessaire pour protéger lenfant."
Brown et Moreno disent que les Anciens qui sont volontaires (bénévoles) et essentiellement un clergé non instruit, peuvent se tromper dans lapplication dune règle qui, tous deux croient, met la protection des enfants au premier plan.
Brown dit : "Il faut essayer de balancer confidentialité et protection de lenfant". "Ce nest pas toujours facile. Est-ce-que des erreurs ont été faites ? Très probablement. Nous essayons de faire en sorte que tous soient instruits et sachent ce quil faut faire pour que des enfants innocents ne soient pas abusés."
Moreno dit, quen effet, comme la affirmé Bowen, aucune investigation nest entamée dans léglise sil ny a quun témoin et que laccusé nie la charge, mais les Anciens ont la responsabilité de le surveiller plus étroitement. Il ajoute que les Anciens parfois lui recommandent ne ne pas se mettre dans des situations suspectes.
Il dit aussi que lorsquun membre est exclu (ex-communié), la congrégation est prévenue mais on ne divulgue pas la raison, pour protéger la confidentialité. A la question : "Est-ce que les parents de la victime ont le droit de divulguer aux membres de leur congrégation pourquoi une personne a été exclue ?" Moreno a répondu : "ce serait leur choix, nous ne leur disons pas cela, mais ce serait leur choix. Est-ce-que cest encouragé ? Non".
Il dit que Bowen a raison quand il allègue que la congrégation ne serait pas mise au courant si un pédophile joignait leurs rangs. Mais il ajoute que vu la structure de léglise, le fait quun tel individu, si cest un homme, aurait moins de droits dans la congrégation et quil ne servirait pas dans une position dirigeante, alerterait les membres de la congrégation "quil manque évidemment de maturité spirituelle."
Moreno dit quil croit que certains critiques de léglise sur ce sujet ont des préoccupations légitimes, mais la plupart ont "un problème dorgueil" et souhaitent que lorganisation change pour eux. Nous agissons en accord avec la Bible, et nous ne changeons pas, pour qui que ce soit."
Il dit également quil pense que léglise est injustement scrutée et ajoute quil serait prêt à comparer les règles de son église avec nimporte quelle autre dénomination.
Les critique de lorganisation de la Watch Tower disent que ces règles sont mises en place pour protéger léglise, pas les enfants.
Mike Terry, un thérapiste qui a été un membre des TJ et un Ancien dans lArkansas, dit quil y a beaucoup de parallèles entre labus sexuel et labus spirituel. Il dit avoir vu, dans sa profession (traitement des délinquants sexuels) un nombre largement disproportionné dabuseurs et dabusés qui sont Témoins de Jehovah.
Bob Smith, lui aussi antérieurement un Ancien dans le Nord-Est du pays, dit quune partie du problème réside dans le fait que les victimes, habituellement du sexe féminin, doivent se présenter devant trois Anciens, toujours des hommes. "Cest une répétition du même genre dabus", dit-il. Lépouse et la fille de Smith sont encore des TJ, donc il a demandé de ne par révéler le nom de la ville où il habite. "Jessaie dapprécier le fait que mon épouse aime ce confort qui vient de sa foi." "Elle respecte les changements que jai fait. Nous en parlons et elle, comme beaucoup dautres TJ se posent bien des questions quand de tels cas font surface. Mais si quelquun doute et pose des questions, ils disent toujours: "Where eles is there to go ?" (Où pouvons-nous aller ?)
Steve Hassan qui opère le Centre de Ressources pour la Liberté dEsprit (Resource Center for Freedom of Mind) et qui est lauteur de plusieurs livres sur (mindcontrol) (le contrôle de lesprit) et sur des organisations qui agissent comme des cultes, dit quil a vu plusieurs patients, danciens TJ qui ont été abusés et qui ont essayé de divulguer ce quils savaient et qui ont été ex-communiés (exclus).
Il dit que les dirigeants de la secte contrôlent le flux dinformation que les TJ reçoivent, en exigeant quils ne lisent ou regardent rien qui est en désaccord avec les enseignements de léglise. Quand léglise permettra aux membres dexaminer de telles informations sans crainte de punition (représailles), les TJ commenceront à ressembler moins à un culte destructif et plus à une dénomination bénigne. Le Judaisme et le Christianisme sont basés sur la volonté libre.
Quand Hassan parle à des anciens Témoins de Jehovah et quil décrit les éléments en jeu dans une organisation culte, ils répondent tous : "Cest la Watch Tower."
Page d'accueil : Recherche sur les témoins de Jéhovah