Témoins de Jéhovah

le 18 décembre 2001

Mesdames, Messieurs,

Nous nous permettons d'attirer votre bienveillante attention pour ce qui suit.

Actuellement, comme on peut le lire dans certains médias (peu nombreux, il est vrai) les Témoins de Jéhovah - bien que répertoriés dans les Rapports de commission d'enquête parlementaire successifs consacrés aux sectes coercitives de 1983, 1995 et de 1999 - seraient considérés comme étant un groupe "peut-être" moins dangereux que d'autres groupes !

Sur cette approche de la problématique et du phénomène sectaire, nous ne pouvons pas ne pas réagir.

Ce, sur au moins deux points :

- Un, nous ne pensons pas qu'il soit judicieux d'établir une sorte d'échelle de dangerosité graduée des Témoins de Jéhovah à la Scientologie, de la secte "douce" à la secte "dure". On voit trop vers quoi une telle classification intellectuelle peut conduire... mais le pire est qu'elle est contraire à la démarche de prévention à laquelle toutes nos associations d'aide aux victimes de secte aspirent.

En effet, plutôt que d'appliquer exclusivement le principe de précaution et son objectif de sureté (c'est à dire de gestion active du risque sectaire), nous, association d'aide aux victimes, nous appliquons le principe de prévention et ses objectifs de solidarités qui, comme en matière de prévention routière, ne distingue pas, s'agissant des victimes, les blessés légers des blessés graves ou encore des... morts.

Nos associations cherchent simplement à éviter qu'il y ait des victimes.

- Deux, nous ne pensons pas non plus qu'il revienne aux pouvoirs publics de qualifier de "religieuse" l'association des Témoins de Jéhovah . Ce qualificatif, sans valeur juridique, va encore permettre à cette secte de se cacher derrière le prétexte religieux pour commettre en toute impunité des exactions.

Vous n'êtes pas sans savoir que la Mission Interministérielle de Lutte Contre les Sectes fait paraître un rapport tous les ans. Nous espérons que celui de cette année confirmera tous les méfaits de cette association sectaire.

Si tel n'était pas le cas, peut-être faudra-t-il nous mobiliser tous ensemble, pour faire entendre notre souffrance et ainsi alerter l'opinion publique. Nous aimerions sur ce point connaître vos avis et réactions.

A vous lire, Cordialement,

Pour la CNVOTJ, Charline Delporte

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