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LA CONDUITE DES TEMOINS DE JEHOVAH ENVERS LES PEDOPHILES POSE PROBLEME

(Source :The Courier-Journal.2000 - Traduit par A.B que nous remercions)

Voir également le reportage Loi du silence sur les abus sexuels dans la secte des témoins de Jehovah en Suède (TSR - 14 juil 2005)


 

Sommaire

 


Introduction

La ligne de conduite des témoins de Jéhovah sur les coupables d'attentat à la pudeur sur les enfants est contestée.
L'église dit qu'elle se conforme à la loi portant sur les maltraitances suspectes.
Les résidents du New Jersey: Barbara Pandelo, d'une part,et sa fille Corinne Holloway, d'autre part , ne sont pas contentes que le grand-père Holloway qui a commis des abus sexuels sur sa petite-fille, soit revenu chez-lui à deux reprises après avoir été expulsé par les témoins de Jéhovah. De plus, des directives internes à l'église l'autorisent à faire du porte à porte comme évangéliste.

A la Une dans la presse d'ASBURY PARK

Les parents pensent que les responsables de l'église les laissent tomber dans la façon de traiter les victimes d'attentats à la pudeur
Les consignes des organisations religieuses varient beaucoup dans la manière de présenter les abus sexuels. L'église des témoins de Jéhovah est l'objet d'attaques de plus en plus importantes de la part de ses membres au sujet des recommandations qu'elle préconise pour que les faits concernant les coupables d'attentat à la pudeur soient passés sous silence, mettant mal à l'aise les membres de l'église et le public. La conduite de l'église autorise également les auteurs de viols sur les enfants à rester dans la communauté avec, quelquefois, des conséquences tragiques.

Extrait des faits mentionnés:

a-Dans le Maine un adolescent subit des violences sexuelles entre 1989 et 1992 par un membre de l'église bien que les responsables de l'église l'ai sermonné en secret pour avoir déjà pratiqué la pédophilie sur un autre garçon.
b-Dans le New Hampshire, un ancien membre de l'église a déclaré que les responsables n'avaient rien fait quand elle leur a dit que son mari commettait des violences sexuelles sur ses enfants. En octobre 2000, l'homme fut condamné à de la prison pour des sévices sexuels qu'il continua de pratiquer des années après cette dénonciation au clergé. La justice du New Hampshire a sommé le clergé de déposer plainte en cas de présomption d'actes de pédophilie
c- Au Texas, en 1992, un citoyen après avoir porté plainte, a déclaré que des responsables de l'église avaient demandé à un jeune garçon d'arrêter de pratiquer le viol sur sa soeur cadette , mais n'avaient pas déclaré les faits à la police ,ceci malgré la loi en vigueur dans cet Etat. Plus tard, le même garçon abusa de sa seconde soeur et fut condamné, en 1997, à 40 ans de prison. Les policiers furent alertés lorsqu'une victime dénonça les sévices sexuels subis par le personnel de l'hôpital après que le garçon ait fait une tentative de suicide.
La façon d'agir de l'église face aux actes de pédophilie est suivie de près , à la suite de la démission d'un responsable de l'église du Kentucky de l'Ouest qui leur a reproché cette conduite.
"S'il existe une législation qui exige que l'on signale les faits, alors, elle doit remplacer toute pratique confidentielle gardée secrète au sein de la communauté ou les statut de l'église" a déclaré Mario Moreno , membre du Conseil général de la société de la Bible et de l'édition de la "Tour de Garde", une association légale des témoins de Jéhovah. "Je refuse d'apporter ma caution à une mentalité de refuge de pédophiles". C'est ce qu'a déclaré William H. Bowen dans sa lettre de démission de l'église postée à Draffenville. Moreno a fait remarquer "Dans les états où il n'est pas nécessaire de faire une déclaration, c'est une autre histoire..."
Il déclare aussi qu'il se peut que les responsables aient relogé la victime loin de leur agresseur, ou que le parent, le tuteur, ou la victime elle-même ait signalé le mauvais traitement à la police. " La législation de cet état, de même que les valeurs morales en cours, signifient qu'il y a des choses qui doivent rester secrètes. C'est la raison pour laquelle, la loi protège les liens confidentiels qui existent entre le clergé et son troupeau" Aux dires de Moreno, les responsables qui contactent le service juridique de l'église pour des cas d'agressions sexuelles, comme ils doivent le faire, reçoivent souvent comme conseil de remettre les victimes à la police ou à une aide extérieure, même si la loi ne l'exige pas. Les victimes et leurs parents sont libres, d'après Moreno, d'aller chercher un réconfort auprès de la police ou des thérapeutes, mais ils ne devraient pas critiquer l'église s'ils décident eux-mêmes de ne pas le faire.
"On encourage les parents à faire tout ce qu'ils peuvent pour protéger leur enfant" déclare Moreno. Pourtant, des victimes de viol et leurs avocats, déclarent, au cours des procès, craindre des représailles de la part des responsables d'église. Cette menace, ajoutée à l'importance de l'église dans leur vie quotidienne, fait qu'ils sont réticents de porter plainte en dehors de l'église. William H. Bowen, président des responsables de l'assemblée de Draffenville près de Paducah, a démissionné le 31 décembre, en disant qu'il ne pouvait plus soutenir la politique de l'église qui permettait aux agresseurs sexuels d'enfants de rester impunis. " Je refuse de soutenir une mentalité de refuge de pédophiles qui est prônée auprès des responsables partout dans le monde" a écrit William H. Bowen dans sa lettre de démission. "Les criminels devraient être évincés, identifiés et punis afin de protéger l'innocence et mettre la victime en sécurité".

Les responsables sont contactés

Une femme s'est sentie coupable d'avoir accusé son mari. Sara Poisson, habitant Claremont s'est adressée uniquement aux responsables de son église lorsque son mari, Paul Berry, commença à commettre des violences sexuelles sur son fils et qui fut, en fin de compte, fut condamné à 56 de prison. Cette conduite fut commentée par l'assemblée et par le groupe des reponsables et Sara Poisson fit part de la condamnation pour pédophilie le 31 octobre 2000. Bowen fait remarquer qu'en cas de problèmes ne concernant que la famille, on conseille aux témoins de Jéhovah de trouver de l'aide auprès des responsables de l'église. "Il faut que vous compreniez l'organisation des témoins de Jéhovah ", déclare Bowen. " Leur vie s'articule autour de ce que peuvent dire les responsables locaux et l'organisation". Mais Sam Neal, un ancien de l'assemblée des témoins de Jéhovah de Jeffersontown, prétend que les membres de l'église ne sont pas protégés. "Chacun d'entre nous a accès à tout ce qui se passe dans notre communauté" déclare Neal, doyen de l'université de Louisville
( Formation de travailleurs sociaux), "Nous savons où aller chaque fois que cela s'avère nécessaire".
Moreno, l'avocat de l'église déclare que les membres de l'église savent qu'ils peuvent contacter les responsables pour les cas de délits sexuels." Ils ne commettent pas de péché en signalant un témoin de Jéhovah aux responsables", dit-il, "c'est une décision strictement personnelle". Mais Poisson déclara à la Cour Supérieure du comté de Hillsborough, au moment de la condamnation de son mari, que lorsqu'elle alla consulter les responsables de l'église, ils lui déclarèrent à plusieurs reprises qu'elle n'avait qu'à "se montrer meilleure épouse" et "qu'elle avait besoin de prier d'avantage". Poisson déclara au tribunal, " Chaque fois que je me suis adressée aux responsables, j'ai été punie", "On me supprimait des avantages car j'avais osé usurper l'autorité de mon mari". Poisson déclara à un journaliste qu'on l'avait empêchée de s'exprimer lors de certaines réunions et qu'on avait diminué le temps qu'elle devait passer à faire du porte à porte pour évangéliser. On trouve dans la loi du New Hampshire depuis la fin des années 70 que " Toute personne ayant une raison de penser qu'un enfant a été violenté ou victime d'un pédophile, on doit le signaler".
Il n'y a aucune preuve dans les archives du tribunal des commentaires publics des responsables de l'église des témoignages de Poisson. Poisson a déclaré au tribunal que, pendant qu'elle ne savait pas que Berry exerçait des sévices sexuels sur son enfant, elle avait connaissance des maltraitances physiques et "qu"elle avait à vivre avec ça le reste de sa vie". Les responsables sociaux s'en rendit compte lorsque, un jour, son fils arriva à l'école avec, sur ses jambes, des traces de coup exercés à l'aide d'une tapette pour chasser les mouches. Poisson déclara qu'une assistance sociale lui adressa l'ultimatum suivant: soit Berry quittait le foyer, soit ils perdaient la garde de leur enfant. Elle choisit la première solution et dit que l'assemblée ne lui adressait plus la parole. Un peu plus tard, une des filles de Poisson fit une fugue. Elle revint 18 mois plus tard, fatiguée et amaigrie, avec ses mots :" Pourquoi as-tu laissé faire cela ?" rapportés par Poisson au tribunal. La fille informa sa mère que son père l'avait violée dès l'âge de 4 ans jusqu'à 10 ans. La mère et la fille se rendirent à la police pour ouvrir une enquête pour agression sexuelle. Berry fut arrêté et poursuivi, en juillet 2000, pour 17 violences sexuelles.
Au cours de ses agressions sexuelles, Berry avait suspendu une de ses filles à un crochet dans un grenier puis l'avait attachée avec une sangle à un arbre. Lorsque Berry comparut pour son procès, il était accompagné de 29 membres des témoins de Jéhovah de la communauté de Wilton. Tous le soutenaient en termes souvent élogieux selon les archives du tribunal. "Toutes les charges qui ont été rapportées contre lui ne tiennent pas" déclara Robert Michalowski, un des plus anciens responsables de l'église de Wilton, "N'importe quel responsable de l'église l'aurait immédiatement pris sur le fait en cas d'agression sexuelle".
En rendant son jugement, le Juge Arthur Brennan, déclara que l'église aurait du d'avantage aider la victime. "Ni l'église, ni l'Etat ne l'ont aidée" dit Brennan "...Peut être si quelqu'un avait parlé dès le début, si quelqu'un avait diligenté une enquête au lieu de relater les faits aux témoins de Jéhovah...peut-être cet enfant aurait-il subi un sort moins cruel". Brennan déclara qu'il "ne parlait pas contre la religion en général. J'ai vu cela se produire dans un grand nombre de communautés différentes". La victime, Holly Brewer, de Berkeley (Californie), a donné son accord pour relater son histoire. Mark Sisti nota que Berry clame son innocence et fait appel.
Moreno n'a pas fait de commentaire sur le fait que les responsables de l'église aient, dans ce cas, violés la loi ou non, mais il déclara " Il arrive parfois,très rarement, que des responsables de l'église agissent de travers. Ils font des bêtises car ils ne nous contactent pas ici (Le service juridique de la Tour de Garde). S'ils nous appelaient, ils agiraient correctement."
Le bureau de l'avocat de la province de Hillsborough a déclaré qu'il n'y avait pas eu d'enquête pour savoir si oui ou non les responsables de l'église avaient enfreint la loi en ne déclarant pas les soupçons d'agressions physiques.
En ce moment, plus d'un an après, l'accusation enquête sur le comportement des responsables qui ont omis de signaler ces agressions. Il y a trois ans, on s'est posé les mêmes questions sur les responsables de l'église dans un cas similaire au Texas., lorsqu'une famille de la région de Houston au Texas dénonça qu'un de ses fils adolescent agressait sa soeur cadette, les responsables de l'église se rendirent chez eux, conseillèrent la famille et obtinrent du garçon qu'il cesse ses agressions, car la famille menaçait de poursuivre l'église.
La procédure judiciaire reporta, que malgré cela, les agressions sexuelles continuaient. En 1997, un tribunal criminel le condamna comme adulte, alors qu'il avait 22 ans. On lui infligea une condamnation de 40 ans pour agression sexuelle renouvelée "Assis dans la cuisine, les responsables de l'église écoutèrent ce qu'elle racontait ce que son frère avait fait" raconta Kelly Siegler, une avocate adjointe à Harris. " Tout ce qu'ils ont pu faire, c'est de lui dire d'arrêter et de prier pour lui. Ils lui dirent seulement de s'en aller. Personne ne prévint la police.".
Siegler dit qu'elle aurait voulu poursuivre les responsables de l'église pour n'avoir pas signalé le viol et qu'elle l'aurait fait si les deux ans de délai de prescription n'étaient pas révolus. La famille entama des poursuites au tribunal de droit civil en 1999 et obtint la décision du tribunal de ne plus engager des poursuites ni d'un côté, ni de l'autre. Le conseiller juridique de Houston, Jeffrey Parsons, qui représentait les témoins de Jéhovah, se déclara convaincu que l'église se comportait correctement. " C'était vraiment désolant mais la plainte déposée par la famille n'était pas vraiment fondée".

Comment réagit l'église

Il faut bien s'organiser pour obtenir des preuves solides.
En déposant une plainte auprès des responsable des témoins de Jéhovah, on met les membres en contact avec un processus secret qui initie un amas de preuves bien plus important que celles d'un tribunal civil. Si l'on se réfère à l'avocat Moreno ou aux publications de l'église,un membre de l'église est-il accusé de n'importe quel délit que les responsables de l'église suivent à la lettre la Bible. Ils exigent, soit les aveux de l'adepte ou le témoignage d'au moins deux témoins, y compris l'accusateur, pour prouver la culpabilité de l'accusé. Ceci s'applique même en cas d'agression sexuelle, en cas de témoins "extérieurs".
Pour les victimes qui ne peuvent pas présenter de témoins ou qui ne peuvent pas obtenir les aveux de l'accusé, les responsables de l'église ont pour directives " d'expliquer à l'accusateur que rien de plus ne peut être fait dans le contexte disciplinaire de l'église" selon un article paru en 1995 dans la revue des témoins de Jéhovah, la Tour de Garde, éditée à 22 millions d'exemplaires en 132 langues. Et l'article de poursuivre: "Et l'assemblée continuera à considérer l'accusé comme un innocent". L'article présente une autre alternative à la justice: " La question de savoir s'il est innocent ou coupable peut, en toute sécurité, être mise entre les mains de Jéhovah". Moreno affirme que, de toutes façons, la vérité éclate. " Quelqu'un d'autre surgit dans ce contexte et vous pouvez agir". Moreno affirme que deux accusateurs différents ne font pas le poids devant deux témoins lorsqu'ils dénoncent une maltraitance sexuelle. La politique de l'église consiste à ne pas encourager ou dissuader ses membres de dénoncer les actes de pédophilie, supposés ou non, à la police.
Les responsables de l'église sont invités à téléphoner au service central juridique de l'église à Carmel s'ils sont l'objet d'une plainte. Lorsque les responsables se mettent en contact avec les conseillers judiciaires, ils sont informés si la loi fédérale qui régit leur déposition est obligatoire ou non. Une note interne de l'église, datée de 1989, recommande aux responsables de contacter le service juridique avant d'être interrogés par la police, avant de se soumettre à une assignation à comparaître ou avant d'éviter la déposition confidentielle à l'église, à moins que la police n'ait en sa possession un mandat de perquisition.
Moreno dit que les conseillers juridiques de l'église peuvent orienter les victimes soit vers la police, soit vers un soutien extérieur. "C'est une décision personnelle". Si les responsables de l'église soupçonnent qu'une agression sexuelle a été commise, ils peuvent initier une enquête disciplinaire à l'intérieur de l'église, sachant que tout ce qui est dit et écrit restera confidentiel. Personne d'autre que les responsables ne peut prendre de notes qui seront, suivant la note de 1995, rassemblées et conservées dans un lieu gardé secret. Selon la directive écrite de 1995, il s'agit d'une procédure qui a pour but de sauvegarder la réputation de l'église et de la protéger contre des poursuites judiciaires. Il n'est pas permis de faire des enregistrements sur bande magnétique de ces procédures.
Une déclaration du 2 Janvier émanant de J.R. Brown, directeur des relations publiques des témoins de Jéhovah, selon les responsables de l'église "encourage les auteurs d'une injustice de faire toutes choses en leur pouvoir pour clarifier la situation devant la force publique". Mais les règles strictes sur la confidentialité, qui demandent aux responsables de laisser sous silence les procédures disciplinaires qu'ils appliquent taux familles qu'ils dirigent, peuvent très bien conduire à ne pas dévoiler l'identité d'un pédophile pour le protéger.
Bryan Rees, qui était autrefois à Augusta dans le Maine, a déclaré que son beau-père, Alan Ayers, ne l'a jamais averti de ne pas s'approcher de son voisin de palier, Larry Baker, un adepte de l'église. Baker a avoué à Ayers et à d'autres responsables de l'église, qu'il avait agressé sexuellement un autre garçon. Les responsables ont mis en garde discrètement Baker en lui donnant "principalement des conseils sévères et précis".
L'Etat du Maine n'avait pas besoin des responsables de l'église pour avertir la force publique et les responsables de l'église d'Augusta n'ont jamais averti quiconque y compris la police. Bien qu'ils aient recommandé à Baker de s'éloigner des enfants, le pédophile a témoigné que les responsables de l'église savaient qu'ils faisaient du porte à porte avec Rees. "Je suis sûr qu'ils le savaient" a affirmé Baker. "C'était un secret de polichinelle". Baker en vint à penser que Rees fut violé 30 fois entre 1989 et 1992. Il fut accusé d'abus sur mineur et récolta 90 jours de prison . On ne put joindre Rees pour témoigner. Il gagna 1,2 millions de dollars en jugement contre Baker mais il n'a pu les toucher suivant l'avocat de Rees, Michael Waxman.
Le grand public, plus tard, connut Rees, par le biais de sa poursuite judiciaire infructueuse contre les témoins de Jéhovah en 1998. Il accusa l'église d'avoir violé sa responsabilité judiciaire lorsqu'elle avait passé sous silence l'attitude de Baker et qu'elle s'était avérée impuissante à exercer une quelconque action sur les agissements de ce dernier. Mais le tribunal d'appel du Maine a rejeté ces arguments en 1999." Le simple fait qu'un individu sache qu'un autre individu est, ou est susceptible d'être dangereux pour les autres, n'implique pas que cet individu soit responsable de la conduite de cette personne". Ainsi en décida la Cour d'Appel suprême.
Ayers, le beau-père de Rees, refusa tout commentaire, mais le conseiller juridique de l'église, Moreno, applaudit le verdict. Ce n'est pas une obligation d'annoncer à tout le monde que John Brown est un violeur d'enfants. Si la Cour en avait décidé autrement, "ceci aurait découragé les gens de s'adresser à leurs pasteurs et à leur demander secours", dit-il. " Si les gens ne pouvaient pas compter sur le secret lorsqu'ils se confessent à un prêtre catholique, cela aurait un effet désastreux sur la religion".
Les témoins de Jéhovah affirment que le privilège de la confidentialité du clergé s'étend à n'importe quelle conversation intime avec ses membres, y compris les entretiens oraux disciplinaires impliquant de nombreux responsables et témoins.
Un plaignant de la province de Hillsborough est en train d'essayer de forcer un responsable de l'église à témoigner que Gregory Blackstock, déja impliqué dans un cas de pédophilie sur enfant, a déclaré aux responsables qu'il avait également commis des agressions sur deux autres filles.
La communauté en question n'était pas la même que celle impliquée dans le cas de Paul Berry. Roger Chadwick, avocat adjoint à l'avocat du comté, a déclaré qu'en raison du nombre de responsables d'église impliqués et que, un des responsable ayant téléphoné régulièrement à la mère de la victime pour la mettre au courant ,l'église ne pouvait pas réclamer d'être dispensée de témoigner en invoquant la loi de confidentialité dans cet Etat.
Roger Chadwick écrivit dans une courte lettre expédiée à la Cour supérieure du comté de Hillsborough
:"Les lois confidentielles du clergé n'ont pas pour but de protéger les enquêtes au sein de l'église et les appels téléphoniques". Mais Paul Garrity, avocat représentant Blackstock, fit état du fait que les témoins de Jéhovah n'utilisant pas la même façon de se confesser, en face à face, pratiquée par les autres religions, l'Etat ne peut lui enlever son droit au secret basé sur " des différences théologiques sur la manière dont on se réconcilie avec Dieu ".

On en discute encore

Un responsable de l'église proteste
Kentuckian démissionne devant la manière dont les soupçons de pédophilie sont traités dans l'église.
Les témoins de Jéhovah, dont l'organisation remonte au 19ième siècle, se sont séparé des groupes traditionnels chrétiens sur quelques points doctrinaux essentiels. Ils sont surtout connus pour leur évangélisation par le porte à porte et leur espoir de voir Jésus fonder très bientôt le Royaume de Dieu. Ils ne font pas leur service militaire et n'appartiennent à aucun parti politique, ce qui a conduit à leur persécution, ici et à l'étranger, bien qu'ils prônent l'obéissance à la loi. Et c'était bien le fait que l'église s'en tenait à la lettre à la loi qui conduit à la démission publique de Bowen de sa position dans l'église de Draffenville.
Bowen avait été mis au courant d'actes de pédophilie probables dans une famille de son territoire. Lorsqu'il téléphona, comme il se doit, au service juridique de l'église, les conseillers l'informèrent que la loi de Kentucky n'exigeait pas de déclarer les agressions sexuelles à la police. Bowen dit, qu'après avoir entendu en détail le récit, un autre service de l'église se prononça contre une mesure disciplinaire.
Il dit également que les responsables agirent contre ces recommandations au risque de perdre leur statut. Après avoir démissionné, il informa la police des témoignages de violences sexuelles. La police lui signala qu'elle menait une enquête sur cette affaire. Bowen reste encore officiellement un membre de l'église. Thomas Carrothers, le superviseur des témoins de Jéhovah dans la région de Paducah, a déclaré le mois dernier qu'il ne voyait aucune raison d'exclure Bowen de l'église. " Chacun peut exprimer ses opinions" déclara t-il. Dans un discours à l'assemblée des témoins au sujet des critiques de Bowen sur les recommandations de l'église, Carrothers demanda aux disciples de répondre avec amour aux " adversaires" et "aux déclarations diffamatoires des menteurs païens ".
Carrothers dit qu'il ne faisait pas allusion à Bowen " Je citais des articles issus de la Tour de Garde, et je ne l'accusais pas" déclara t'il. Le père de Bowen, Bill J. Bowen, dénonca les actions de son fils dans une interview produite et distribuée sous forme de cassette video par l'église. "Ce que raconte mon fils est tout simplement absurde" commenta le père de Bowen, un adepte de longue date de l'église. " J'espère que mon fils finira par se rétracter et changera de point de vue".
Le plus âgé des David King of Edmonds, Wash déclara que lui aussi démissionna de l'église en 1997, en partie en raison de sa déception de voir avec quelle désinvolture l'église traitait ses rapports à la loi. Lorsqu'il avait été amené à se prononcer, il y a quelques années, sur un témoignage de pédophilie, King dit que les responsables avaient appelé un conseiller juridique au siège social de l'église. "Dès qu'il a su qui nous étions, il se référa immédiatement à la juridiction en vigueur à Washington et nous déclara qu'il n'y avait pas lieu de s'en préoccuper" Ce fut la première chose dont il nous fit part. " A l'époque j'étais un croyant convaincu, mais j'avais du mal à penser que l'église se focalisait plus sur des procédures juridiques que sur la façon d'en sortir ". Plus tard, les parents de la victimes prévinrent la police. King commença alors peu à peu à quitter l'église.

Chercher de l'aide à l'extérieur

Les membres disent que l'église décourage leurs tentatives.
L'église écrit cependant que les membres sont autorisés à rechercher de l'aide extérieure lorsqu'on soupçonne une maltraitance sexuelle. Quelques adeptes, comme Poisson, déclarent qu'ils en sont dissuadés par les responsables lorsqu'ils tentent de le faire.
A Keene, dans le New Hampshire, le tuteur d'une fille de quinze ans a poursuivi les témoins de Jéhovah en 1987, en stipulant que les responsables menaçaient les parents de la jeune fille de "damnation éternelle et d'excommunication" s'ils allaient déclarer le fait à la police ou rechercher un soutien extérieur pour leur fille qui avait subi des sévices sexuels de 1975 à 1985.
Le procès eut bien eu lieu, et l'avocat de la fille, Charles Donahue, dit qu'il ne souhaitait pas faire de déclaration. On prononça contre l'auteur du viol, le père de la fille, une peine de trois à huit ans de prison en 1986 en reconnaissant sa responsabilité , suivant les archives du Tribunal de l'état du Cheshire, dans deux agressions sexuelles gravissimes.
Moreno, l'avocat de l'église dit qu'il aurait été "ridicule" pour n'importe quel responsable de faire de telles menaces qui auraient été en contradiction avec les directives de l'église. "Ce n'est pas conforme aux écritures", déclara t'il. " Nous enseignons les saintes Ecritures et il n'est pas mentionné que si vous accusez un malfaiteur de crime, vous êtes vous-même voués à la damnation éternelle. Celui qui est sous le coup de la damnation éternelle est le fautif".
Il est aussi écrit dans l'église que les victimes et les autres membres de la communauté peuvent se renseigner sur des thérapies professionnelles, dans le mesure où le thérapeute respecte leur foi et que les victimes ne donnent pas le nom de leur agresseur dans une thérapie de groupe.
Mais un responsable de la première heure des témoins de Jéhovah, J. Michael Terry, de Conway, Arkansas, déclara que l'expérience qu'il avait vécue ne correspondait pas aux recommandations de l'église. Il dit, qu'il y a trois ou quatre ans, il avait conduit la mère d'une victime d'abus sexuel chez un thérapeute qui dénonca le crime."Je me suis fait passer un savon" par deux collègues responsable, avoua Terry. " J'ai fait ce que ma conscience m'a dicté" déclara Terry qui depuis a quitté l'église. "Ils me dirent que j'aurais du ne rien faire et seulement écouter". La juridiction de l'Arkansas n'oblige pas le clergé à déclarer auprès de la police les actes de pédophilie, mais c'est une obligation pour les travailleurs sociaux dont Terry fait partie. Il mentionna que cet incident avait envenimé ses relations avec les autres responsables, et trois ans après, il fut démis de sa position de responsable pour manque de coopération. Un des responsables qui avait critiqué les actions de Terry refusa de faire des commentaires sur les relations qu'il avait entretenues avec Terry.

Gravité des sanctions prononcées

Les agresseurs qui font amende honorable sont autorisés à faire du porte à porte pour évangéliser.
Il n'y a pas de cohérence sur la façon dont les dirigeants de la Tour de Garde punissent les pédophiles. Dans une déclaration du 2 janvier, le directeur des relations publiques de l'église, Brown, dit que les pédophiles sont "mis en quarantaine" ou renvoyés de la communauté. Il devait reconnaître, peu après, que l'église prenait des sanctions moins sévères. Il justifiait sa déclaration initiale en disant que " dans l'esprit des gens, ce sont les responsables qui doivent faire régner la discipline et ne pas se montrer faibles avec les violeurs". Mais en août 1995, une note interne de l'église mentionnait que les pédophiles qui se repentent peuvent éviter l'excommunication et rester des membres de la communauté comme cela s'était passé avec Baker.
Ce document précisait, en sus, que les responsables peuvent réintégrer dans la communauté les pédophiles qui se sont repentis .
C'est ce qui était arrivé à Clement Pandelo de Paramus, du New jersey. En fait, Pandelo, qui avait avoué à la police le viols de jeunes filles pendant 40 ans, avait été deux fois mis en quarantaine et deux fois réhabilité, selon les archives du tribunal. En 1988, Pandelo fut reconnu coupable de pédophilie envers sa petite fillle, du côté maternel, âgée de 12 ans et de deux autres jeunes filles. Sa petite-fille, Corinne Holloway, qui a maintenant 24 ans, déclara que les réintégrations successives de Pandelo lui causèrent un traumatisme physique et psychologique. Les responsables de l'église "ont favorisé le coupable plutôt que la victime" fait remarquer Holloway, de Spring Lake Park, New Jersey." Il bénéficiait du soutien de la communauté de l'église pendant ce procès qui fut long et épuisant".
Moreno dit "Je ne serais certainement pas très content, en ce qui me concerne, si quelqu'un agressait sexuellement mon enfant et était réintégré dans la communauté. Pourtant, si un responsable a la conviction qu'un pédophile se repend sincèrement, il a l'obligation de le réhabiliter conformément aux Ecritures". La conduite de l'église a autorisé Pandelo, en tant que membre faisant amende honorable, de diffuser le message des témoins de Jéhovah en faisant du porte à porte. "On autorise ces pervers à faire encore du porte à porte auprès de familles qu'ils ne connaissent pas" s'exclame Barbara Pandelo, de Belmar, New Jersey. "La Société qui édite la Tour de Garde se fiche bien du danger auquel ces familles sont exposées".
Brown affirme que l'on évite que les pédophiles soient en contact avec les mineurs et qu'ils doivent être accompagnés d'un disciple de l'église, de réputation irréprochable, lorsqu'ils font du porte à porte. On n'envoie pas non plus les pédophiles dans les coins où ils pourraient être reconnus comme agresseurs. Les notes internes qui circulent dans l'église précisent qu'il faut veiller à ce que les agresseurs sexuels qui restent dans la communauté ne touchent pas les enfants ou ne soient pas seuls en leur compagnie. Mais, David Richart, de l'institut national pour l'enfance, déclare qu'une approche uniquement religieuse de la pédophilie est un non sens "Les adeptes considèrent généralement l' agression sexuelle comme une sorte de crime invisible qui implique quelquefois des traitements et dans d'autres cas des peines de prison" .Ainsi s'exprime Richard , qui a examiné en détails ce qui a été publié par les témoins de Jéhovah ,à la demande du magazine Courier-Journal.
"L'idée générale c'est qu'il faut amener le coupable, par persuasion ou culpabilité, à changer de conduite. Le problème est généralement beaucoup plus complexe". " La prière peut faire un tas de choses, et dans le cas d'un viol d'enfant, elle peut s'avérer un outil puissant de changement, mais en aucun cas elle ne peut remplacer l'intervention de la société.".
Richart dit qu'il est persuadé que les autres groupes religieux ont un problème analogue. Un tas d'églises sont confrontées aux témoignages de pédophilie et se réfèrent à l'Ecriture qui semble préconiser, dans ce cas, une certaine complaisance. Quelques victimes et leurs avocats veulent que les témoins de Jéhovah se plient aux lois du droit civil selon les lois de Megan, ainsi nommées, à cause du meurtre d'une victime du New Jersey par son voisin qui avait été soupçonné deux fois de pédophilie. De telles lois préconisent de dresser des registres de délinquants sexuels qui permettent à tout un chacun de savoir si leurs voisins sont pédophiles, bien qu'en fait, peu d'églises les recommandent. " Quiconque dans l'église a le droit de savoir si un adepte est pédophile" commente Carl Pandelo de Belmar New Jersey.
L'avocat Waxman, qui représentait les victimes de viols de Rees au tribunal du Maine, était d'accord là-dessus. " Les églises prétendent que la doctrine la plus importante est le pardon", dit-il, "On peut supposer qu'il y a conflit entre l'idéal de l'église et les intérêts de la force publique dans la protection de l'enfance contre les viols. A mon sens, les enfants devraient en sortir vainqueur".
Neal, le travailleur social et responsable de l'assemblée des témoins de Jéhovah de Jeffersontown, a déclaré que si un membre avouait un viol d'enfant à quiconque, il aurait du le dire devant tous les responsables leur faire confiance pour informer les adeptes." Personne n'a le droit de taire les choses qui représentent un risque pour les autres", dit-il. " Nous sommes soucieux de chaque membre de notre organisation, de son intérêt, de son confort, et de sa sécurité". "Nous n'avons pas l'impression que nous nous déchargerions de notre responsabilité spirituelle si nous gardions le secret sur des faits qui ont un impact direct sur la sécurité et le bien-être des autres".

Avertir les autorités

La règle est de dénoncer les cas de viols aux autorités lorsque les Etats l'exigent.
Lorsque les responsables des témoins de Jéhovah téléphonent un service juridique central, les conseillers juridiques les conseillent sur les lois en vigueur dans leur Etat.
Quelques Etats, comme le Kentucky, exigent que les citoyens fassent une déposition en cas de pédophilie, mais il existe des exceptions pour des entretiens concernant les confessions dans l'église. D'autres états, comme l'Indiana, n'admettent aucune exception. Certains autres exigent l'intervention d'intervenants professionnels spécialisés dans l'enfance en cas de plainte pour agression sexuelle.
A Boulder, Colorado, en décembre 1991, des responsables de la communauté des témoins de Jéhovah réprimandèrent en public Leland Elwyn Davies, un adepte, qui avait fait des caresses à plusieurs adolescentes, selon un document conservé par le bureau du shérif du comté de Boulder qui avait fait une enquête à la suite d'une plainte déposée par la mère de trois victimes. Une victime, qui eut un entretien avec la police en janvier 1992, déclara qu'elle était "mécontente que les responsables n'avaient pas signalé la conduite à la force publique", conformément à ce qui était indiqué dans le rapport de police.
La police contacta un responsable de la communauté qui déclara ne pas pouvoir donner de renseignements car la procédure disciplinaire de l'église était confidentielle. La police du Colorado n'a pas exigé que le clergé donne ces renseignements.
La police arrêta Davies en juillet 1992, environ six mois après que le conseil en discipline de l'église .Il plaida coupable pour deux agressions sexuelles de troisième degré de gravité et fut laissé en liberté surveillée.
Si l'on en croit l'avocat de l'église Moreno, le système est pourtant satisfaisant. Les responsables de l'église font leur travail, et les victimes et la police le leur. " Moreno se demande "Où est le danger ? . La déposition a été faite, vous avez entendu une adolescente victime de viol, vous avez bousculé les responsables qui n'ont pas averti la police. Qui fait les lois ? Ce n'est pas nous. Ne nous accusez pas pour ces lois, s'il vous plaît. parlez en plutôt aux hommes de loi du Colorado"



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