Des membres de l' "Eglise" ou du "Centre de Dianétique" offrent aux passants, dans les rues fréquentées de Lyon (rue de la République et place des Terreaux), une invitation à pratiquer un "test de personnalité", gratuit, au siège de l'association.
Le scientologue s'adresse plus particulièrement à l'individu dont l'apparence lui parait fragile:
Mr Gourdon, partie civile, a précisé à l'audience, que l'une des prévenues, Pascale Dullin, lui avait expliqué comment exercer son don d'observation pour détecter, dès le premier abord, la personne vulnérable susceptible de répondre favorablement à l'invitation.
Un autre moyen est de distribuer dans les boites aux lettres un prospectus proposant le même service.
Les annonces parues dans les journaux à la rubrique "Offres d'Emplois", sont aussi largement utilisées pour attirer les individus vers "l'Eglise".
Les conférences publiques sont aussi un moyen de rencontres ; elles sont précédées de publicité et animées par des membres influents de l'organisation.
Il présente un caractère de sérieux puisqu'il est mentionné sur le prospectus, traduit du "Oxford Capacity Analysis" ; qu'il y figure un graphique de résultat et que des témoignages de succès y apparaissent.
Enfin, aucune référence à l'Eglise de scientologie n'y figure.
Ce test de personnalité permet d'instaurer un début de dialogue avec le sujet. Il permet d'ancrer la conviction que l'individu a tout à gagner en adhérant à la technique de la Dianétique qui ne peut produire que des effets positifs, les autres doctrines ayant paru inefficaces.
Pour rendre plus crédible l'efficacité de la doctrine, l'hôte peut démontrer par les lettres de succès ou même par la ferveur affichée par de grandes vedettes internationales du monde du spectacle, de la science et même de l'Eglise Catholique (exemple : M. Brolles), le bien fondé de cette technique.
Ce faisceau de "preuves" permet ainsi de balayer les dernières réticences de l'impétrant.
Ce premier terme est un moyen de conduire la personne à pénétrer dans la structure sans même s'en rendre compte.
Aussitôt, l'un des permanents interprète le graphique à l'aide d'une grille conçue de manière à enregistrer les hauts et les bas de l'individu.
Mis en confiance par l'accueil sympathique, le novice se voit analysé ; l'interprète du test parvient à lui démontrer sans difficultés les "gênes" dans son existence et met en relief ses "ruines".
Cette analyse est facilitée par la sélection des
personnes qui, aux yeux des scientologues, sont apparues soucieuses lors
de la remise du questionnaire dans la rue.
Ce processus d'enrôlement est démontré par l'ensemble
des témoignages recueillis au cours de cette procédure.
En effet, les victimes ont révélé qu'elles ont répondu au test à un moment de leur vie où elles se trouvaient en état de détresse sentimentale, professionnelle, ou de deuil familial.
Le test analysé, le "recruteur" parvient alors sans difficulté à démontrer au néophyte qu'un remède existe pour combattre son mal être, pour lui restituer son énergie vitale. Secoué par la révélation dramatique de son état, l'examiné est mis aussitôt en confiance par son vis à vis qui va lui proposer d'arranger très rapidement cet état de fait.
Venu pour répondre à un questionnaire, il est aussitôt audité ou un rendez-vous est pris pour des cours de cette nature, au mieux il repart avec le livre de Ron Hubbard.
C'est alors qu'il va faire ses premiers pas dans la scientologie sans vraiment s'en apercevoir. Des brochures lui sont distribuées. Il lui est proposé de travailler au bonheur de l'humanité et de progresser lui-même vers une vie meilleure.
Ceux qui avaient répondu à une offre d'emploi, du type "devenez auditeur professionnel" participent à cette offre de mieux être, persuadés que cet état va leur permettre de trouver rapidement un travail du fait de cette nouvelle condition.
Les méthodes utilisées sont d'autant plus pernicieuses qu'elles réussissent à annihiler le sens critique de l'individu.
La lettre de règlement du HUBBARD COMMUNICATION OFFICE du 23/10/1965, republiée le 20/2/1979, est toujours en vigueur.
Cet exercice de dissémination comprend 4 étapes précises que doit suivre l'adepte qui reçoit un individu :
Certains points du règlement sont particulièrement éloquents :
1. Intéressez-vous toujours aux malheurs que l'autre vous raconte, quels qu'ils soient. C'est pour cela qu'ils viennent vous voir, en quête d'une aide.
2. Soyez à tout moment désireux de contrôler de nouvelles personnes qui entrent dans la boutique. Sur un million de gens, il n'y a qu'une personne à ne pas être complètement submergée par la vie et l'existence en général.
4. Après qu'ils aient brièvement raconté leur histoire, et s'ils n'ont pas de graphe, emmenez-les aux tests et laissez-les faire un test. Quand ils ont fini, ramenez-les dans votre bureau et montrez - leur les différentes manières grâce auxquelles la scientologie peut résoudre leurs problèmes (pendant qu'on leur dresse leur graphe). Obtenez le graphe et montrez-leur bien chaque point, l'un après l'autre, en vous rappelant une fois encore de le faire à leur niveau de réalité.
5. A ce point, il est important de ne jamais être autoritaire
ni d'afficher une certaine supériorité envers le gars qui
est assis de l'autre côté du bureau. La plupart des gens réagissent
très violemment quand vous semblez les condamner. Ne prenez pas
un rôle de juge ou d'exécuteur, allez tout simplement à
la personne. Permettez-lui de ne pas être d'accord avec certains
points du graphe. Finalement, vous découvrirez qu'invariablement
des points sont les plus véridiques et que ce sont ceux-là
mêmes qui heurtent le plus, c'est pourquoi ils ne peuvent être
confrontés.
Maintenant, ne tournez pas le couteau dans la plaie. Maniez cela
avec diplomatie, conseillez, en gardant un bon contrôle de A à
Z, et le gars signera pour un service ou un autre.
6. Pour ce qui est du vrai "dur à cuire" que vous avez amené à l'étape 5, et qui n'est toujours pas d'accord arrêtez immédiatement d'atteindre et renversez la situation ; faites-lui réaliser qu'il n'atteigne maintenant, l' "aide" n'est pas pour lui.
7. Laissez-le prendre congé avec un argument de vous comme : "Eh bien, M. Dupont, vous devez maintenant vous décider. Je ne peux pas en faire plus pour vous". C'est une combine et elle marche à chaque fois.
9. Vous devez vouloir à tout moment contrôler chaque personne qui entre dans votre bureau, dès l'instant où vous les prenez à la réception, ou, si quelqu'un les amène dans votre bureau, dès cet instant jusqu'à l'étape finale de la signature du chèque, jusqu'au moment où elle franchit la porte. Ceci fut la raison de mes succès (dans 90 % des cas). Les gens implorent pour être contrôlés.
12. Si les étudiants, les pc (pré-clairs) et le nouveau public réalisent que le Reg (règlement) est là généralement pour aider vous pouvez faire entrer de l'argent sans vous décarcasser parce qu'invariablement vous pourrez leur vendre un service supplémentaire qu'ils prendront maintenant ou plus tard.
17. Si les gens ont des difficultés d'argent, et 99 personnes sur 100 vous diront qu'ils ne peuvent rien se payer maintenant, élaborez pour eux un budget, faites-leur réaliser que pour la première fois, ils dépensent de l'argent pour eux-mêmes. Cela demande du travail mais j'y ai toujours réussi.
23. Quand il y a une période creuse, écrivez aux "Hot Files" (dossiers des clients potentiels très probables ndt). La marque personnelle du Reg fait des merveilles.
24. Téléphonez aux gens dès la fin du dernier PE (Personal Efficiency -ndt) pour qu'ils viennent vous voir, battez le fer tant qu'il est chaud, n'attendez pas des semaines pour le faire, leur intérêt baisse rapidement.
25. Recherchez toujours de nouveaux filons, ne saignez pas à blanc les anciens. Utilisez le CF, c'est pour cela qu'il existe.
31. Gardez des notes précises dans les registres appropriés des étudiants, des pc et des clients éventuels passés, présents et futurs. Cela signifie plus d'argent..... "
Ces écrits officiels démontrent les manoeuvres utilisées pour parvenir à remporter de nouvelles adhésions et obtenir des versements de sommes d'argent. Si les premiers cours sont relativement peu onéreux (400F), les auditions pour devenir "clair" (100 000 F), les cures de purification (30 000 F), les progressions au niveau de l'échelle des "thétans" (jusqu'à 500 000 F), les stages à l'étranger sont facturés à des prix exorbitants.
Isolé dans une société où les valeurs
traditionnelles sont en déclin, l'individu est aujourd'hui à
la recherche d'un idéal perdu.
Cette lacune immense, l'Eglise de scientologie la comble dans un premier
temps en accueillant l'individu dans une famille apparemment soudée.
Tirant profit de cet état de fait, elle va asservir l'individu en lui faisant franchir les étapes de progression au sein de cette association, en faisant miroiter des paradis artificiels.
C'est ainsi que le nouvel adepte va franchir des niveaux en se dépouillant peu à peu de ses biens, en s'endettant ou en devenant membre permanent de l'Eglise pour un salaire de misère.
Les techniques employées permettent de mieux cerner l'aptitude du sujet dans ses croyances, de le contrôler et de le conduire à une obéissance parfaite.
Pour cela, les auditions permettent de mettre à nu le sujet et d'utiliser éventuellement ses confessions ultérieurement à son encontre, sous la forme de "la propagande noire".
Elles permettent aussi d'obtenir du sujet la remise de ses richesses par des dons.
L'auditing ou co-audition est une relation duale qui met en présence le sujet ou pré-clair et le scientologue qui administre la technique (auditeur).
La procédure démontre qu'il n'est pas nécessaire d'avoir acquis une formation particulière pour appliquer cette technique :
La séance s'achève lorsque toutes les consignes prévues dans la liste du programme sont achevées.
A la lecture des dossiers saisis, il apparaît qu'à plusieurs reprises les sujets se plaignaient fréquemment de malaises, avec nausées, vertiges et anxiété. Ces troubles sont liés, selon l'expert, à la phase post-hypnotique, c'est à dire à la reconfrontation au réel, après le vécu imaginaire de l'hypnose.
Cette déshypnotisation doit normalement être lente
et progressive.
En dianétique, elle est brutale et immédiate et peut
présenter des conséquences psychologiques graves.
Le Docteur Abgrall souligne dans son expertise, le paradoxe représenté par l'administration d'une technique dangereuse par des personnes dépourvues de connaissances médicales, inexpérimentées, incapables de maîtriser les retombées d'actes susceptibles de mener le sujet à la psychose définitive ou au suicide.
Cet expert estime que la technique de "l'auditing" ne s'intéresse en fait qu'au seul déclenchement de bouffées émotionnelles sans récupérer le déséquilibre qui s'en suit. Aucun procédé thérapeutique réel n'est mis en oeuvre après la mobilisation des angoisses pour permettre au sujet de les contrôler ou de les diriger.
Compte tenu de la fragilité relative de certains patients ils apparaissent comme extrêmement malléables par l'auditeur qui peut incruster en eux des comportements ou des idées. Les phénomènes de suggestibilité créent l'illusion chez le patient de vécus antérieurs ou d'expériences para-normales sans l'autoriser à faire la critique de la réalité de ces expériences et sans le mettre en garde sur le côté délirant et hallucinatoire de ses comportements.
Quel que soit le crédit que l'on peut donner à la métapsychique et aux phénomènes extra-sensoriels, il ne viendrait à personne l'idée de continuer à vivre volontairement à l'état de veille un rêve commencé à l'état de sommeil, qui plus est si ce rêve est générateur d'angoisses, c'est pourtant une partie de la technique appliquée par la scientologie".
Le caractère de sérieux des auditions est accentué par l'utilisation d'un appareil "électromètre" qui apporte à cette procédure l'illusion d'une valeur scientifique au demeurant déniée par les experts.
M. François Kirchner a procédé à la contre-expertise de l'électromètre et pour réaliser sa mission, a, non seulement décrit l'appareil et son fonctionnement, mais a assisté à une simulation d'audition dans les locaux de l'Eglise de scientologie de Paris.
L'expert a pu déclarer :
"J'ai pu effectivement constater au cours de l'audition des
mouvements de l'aiguille qui indiquaient des variations de la résistance
électrique du patient. Au cours de l'audition, l'auditeur s'emploie,
par action sur le T.A. (Ton Arm), à maintenir l'aiguille dans les
limites du cadran. Il ne se soucie pas de ramener l'aiguille sur la position
correspondant à l'équilibre du pont. Pendant l'audition,
l'appareil, par son compteur, totalise les mouvements du T.A. dans le sens
décroissant. Le total ainsi obtenu au cours de l'audition est utilisé
par l'auditeur pour porter un jugement sur le comportement du patient.
Or ces déplacements du T.A. n'auraient un sens que si ceux-ci avaient
pour objectif et pour résultat de ramener chaque fois, et sans dépassement,
l'aiguille à la position correspondant à l'équilibre
du pont (pont de Weston). Ce n'est pas du tout ce que fait l'auditeur qui
déplace le T.A., de façon désordonnée, de manière
à simplement maintenir l'aiguille sur le cadran. En particulier,
il arrive fréquemment que l'aiguille fasse plusieurs déplacements
dans un sens ou dans l'autre sans sortir du cadran. De tels déplacements
ne sont pas pris en compte. Il arrive aussi que l'auditeur, qui a un doigt
en permanence sur le bouton T.A., le fasse bouger sans correspondance avec
le mouvement naturel de l'aiguille. Le compteur enregistre alors des déplacements
qui n'ont rien à voir avec le patient mais dépendent plutôt
de l'auditeur.
Compte tenu de la sensibilité extrême de l'appareil
au seul contact entre l'électrode et la main, il est exclu qu'un
phénomène interne au corps, à caractère électrique,
puisse avoir la moindre influence sur le mouvement de l'aiguille. Par contre,
des mouvements de la main dans sa prise de l'électrode peuvent être
influencés par les réactions psychologiques du patient, sous
forme de crispations ou détente, sous forme de transpirations subites
ou toute autre manifestation."
M. KIRCHNER constate dès lors que l'appareil ne peut donner aucun résultat scientifique. Il s'agit simplement d'une mise en scène.
En outre, l'expert a évalué, à l'audience, à la somme de 5 000 F maximum, la valeur de cet appareil vendu aux nouveaux adeptes 39 000 F.
L'expert conclut que :
"l'appareil en cause est un ohmmètre qui serait capable
de mesurer des résistances électriques dans la plage de 3000
à 15000 ohms avec une précision moyenne. En fait l'appareil
n'est pas utilisé à cette fin. Il est d'ailleurs fourni sans
aucune courbe d'étalonnage et sans mode d'emploi approprié.
La seule fonction qui lui est attribuée serait d'examiner les mouvements
de l'aiguille et de totaliser au cours d'un entretien, ceux se produisant
dans le sens décroissant du T.A. Mais si ce résultat peut
être obtenu par l'appareil, le mode d'emploi qui m'a été
présenté ne lui confère aucune précision.
Dans ces conditions, il apparaît clairement que l'appareil
n'est rien d'autre qu'un leurre destiné à donner un aspect
scientifique à une opération qui n'a rien de tel."
Or, le Docteur Abgrall, quant à lui, constate que l'audition à l'électromètre (sans effet réel tant diagnostique que culturel ou autre) "renforce en fait le pouvoir exercé par l'auditeur en accroissant la dépendance psychologique et en privant le sujet du reste de son libre arbitre et de sa faculté à dissimuler, convaincu qu'il est de la réalité d'une technique de détection à laquelle il est soumis et à laquelle il est persuadé de ne pas pouvoir se soustraire".
La première manoeuvre frauduleuse est l'invitation gratuite
à passer le test de personnalité ou le mensonge publié
dans la presse à la rubrique " offres d'emploi ".
Dès lors, l'individu en détresse, accueilli dans une
ambiance de compréhension, va trouver chez l'autre une écoute
apparemment attentive. Pourtant, d'après les lettres mêmes
du règlement, le seul mobile de cette attention est d'accrocher
le postulant, de le contrôler et d'obtenir de l'argent.
Le but est vite atteint. C'est ainsi que les chômeurs en recherche d'emploi signent un chèque d'un montant élevé par rapport à leurs ressources, croyant obtenir un travail.
La plupart des témoins déclarent qu'ils sont venus dans les centres pour répondre à un test de personnalité sans avoir connaissance de l'endroit où ils se rendaient. Aucun document ne leur permet d'ailleurs d'être informé. Pour beaucoup, le terme "centre de dianétique" n'avait pas de signification particulière. Certains ont même pris des cours sans se rendre compte qu'ils se trouvaient au sein de l'Eglise de scientologie.
Cette publicité trompeuse est constitutive d'une manoeuvre frauduleuse destinée à tromper le client potentiel.
Alors le système se met en marche. A chaque phase, de nouvelles méthodes qui vont s'avérer de plus en plus coûteuses, vont être proposées pour parvenir au bien être, mais peu importe, le nouvel adepte a perdu son libre arbitre.
C'est d'ailleurs ce que le Docteur Marc-Etienne Delegue retrace de son expérience dans son parcours au sein de l'Eglise de scientologie qui a duré huit années :
"Il peut paraître incompréhensible qu'une personne en relativement bon état de santé psychique ... puisse accepter... un tel traitement sans claquer la porte. Il faut comprendre que vous êtes progressivement ligoté de tous côtés :
De telles séances peuvent durer des heures et vous finissez
toujours par halluciner, vous voyant dans un camp de concentration ou vous
prenant pour un esclave égyptien. C'est d'ailleurs le but recherché,
l'hallucination pour elle-même, comme la drogue.
Il existe encore d'autres procédés d'audition plus
classiques mais non moins nocifs, telle la confession".
La technique fait appel à une application conjointe de quatre types d'action :
L'effort physique : sous forme de course à pied quotidienne avec des durées de 20 à 30 minutes.
Le régime alimentaire : il préconise des aliments riches en fibres sous forme de légumes à peine cuits. On adjoint à la ration alimentaire des huiles polyinsaturées et des sels minéraux.
La mégavitaminothérapie : elle fait appel
à l'administration de vitamines A, B, C, D, E, B1 et PP à
des doses dépassant largement les pratiques nutritionnistes françaises
ou anglo-saxones.
Ce programme doit se dérouler, en principe, sous le contrôle
d'un responsable.
La cure de purification se place en général dans les débuts du parcours obligé du membre adhérent.
Le Docteur Abgrall dans son rapport, démontre que si, selon les scientologues, "elle se justifie par des éléments médicaux, religieux ou initiatiques, elle représente en fait la clef de voûte de la manipulation mentale en adjoignant à des techniques purement verbales, un protocole qui fait appel à la pharmacodépendance et à la physiologie et représente un laminage corporel de l'individu que l'on épuise physiquement pour mieux le soumettre psychiquement".
(...)
Le parcours initiatique de Melle Sabine Gomez, décrit dans l'expertise psychiatrique confiée aux professeurs Vedrinne, ELCHARDUS et au Docteur Canterine, est, lui aussi, exemplaire et démontre les différentes étapes des manoeuvres fallacieuses ayant conduit cette adhérente à une mise en condition de dépendance.
(...)
Les techniques employées, selon les experts, sont l'antithèse d'une psychothérapie dans la mesure où elles ont pour but d'aggraver la dépendance du sujet et le rendre encore plus immature.
Ainsi, le sujet se trouve peu à peu prisonnier d'un système qui l'oblige à passer de la dianétique au système général de la scientologie avec ses rites qui le conduisent à une coupure avec son environnement et l'isolent au sein d'une communauté possédant son propre langage.
La pratique de l'audition rend le sujet esclave du groupe. "Elle lui interdit toute fuite qui serait sanctionnée par la révélation de son dossier à l'extérieur et l'utilisation des confidences, faites dans la confiance, contre lui-même" (expertise Abgrall).
Le fonctionnement de l'audition sous le contrôle d'un gradé (superviseur), la progression qui peut être bloquée par les séances d'éthique, conduisent l'individu à perdre tout esprit critique et à obéir pour éviter le risque de recommencer sa progression au bas de l'échelle.
De même, l'Eglise conforte les adeptes dans l'idée que les stages à ST HILL MANOR, FLAG ou COPENHAGUE, apportent un "plus". L. Ron Hubbard écrit ainsi : "La pire des auditions à Flag est meilleure que n'importe quelle autre audition ailleurs".
Dès lors, la publicité trompeuse à l'origine de la venue de l'individu au centre, l'ignorance de celui-ci entretenue au départ sur ce que revêtent les termes "centre de dianétique" ou même "église de scientologie", les méthodes de prosélytisme employées, la pratique des auditions, les cures de purification, les confessions utilisées comme moyen de délation, les rapports d'éthique, toutes ces méthodes destinées à soutirer de l'argent en privant l'adepte de son libre arbitre, sont autant de manoeuvres frauduleuses destinées à le tromper.