Qui sont-ils et qui sont leurs parents ? Et quel est cette
communauté ? Dès qu'on l'approche, il s'avère rapidement
que l'on est bel et bien en présence d'une secte inquiétante.
Le groupe a attiré l'attention par sa manière de
traiter les enfants. Selon lui, il faut des battre dès le plus jeune
âge pour discipliner leur "nature échue". Ne pas le faire,
c'est préparer des adultes pécheurs et criminels. Le 22 juin
1984, les autorités de l'Etat de Vermont ont emmené et gardé
quelques heures cent-douze enfants du groupe afin de les examiner pour
déceler éventuellement des traces de violence physique ou
psychologique (d'anciens adeptes en avaient témoigné). Toutefois,
le juge estima que cette action était illégale et il fit
remettre les enfants à la communauté.
Depuis 1990, il fabrique des meubles et de la literie sous le
nom de "Futon Pyrénées" qu'il vend dans un magasin d'Oloron
et expose sur de nombreuses foires en France et à l'étranger.
Deux personnes seulement sont déclarées à la Chambre
des Métiers de Pau pour toutes ces activités. La communauté
- adultes et enfants - constitue une main d'oeuvre gratuite. Au début
de l'année 1991, le groupe a fait l'acquisition d'une propriété
de onze hectares à Angous, village situé à quatre
kilomètres de Sus. Pendant l'été, il a fabriqué
et vendu des "tipis" (tentes façon indienne) à un camp de
vacances des environs.
L'instruction est faite sur place par des membres de l'organisation. Les livres sont rédigés et confectionnés dans la communauté. A la question : "Pourquoi ne mettez-vous pas les enfants à l'école du village ?", il est toujours répondu : "Parce que nous ne voulons pas qu'ils soient contaminés".
A une autre question sur l'éventualité du départ d'un adolescent qui ne serait pas d'accord avec l'éducation et la religion de la communauté, il est simplement répondu : "Ce n'est pas possible".
Les enfants travaillent durement : levés à 6 heures du matin, ils reçoivent un enseignement (teaching) ardu pendant toute la matinée. Ils travaillent l'après-midi avec leurs parents : par exemple, une fillette de 12 ans fait de la soudure à la perfection, d'autres font du jardinage ou des travaux du bâtiment. Ils n'ont pas le droit de jouer, sauf un peu de foot-ball le samedi matin. Les jouets sont oeuvre du diable, il faut les jeter. Un filet, de style parcours du combattant, est destiné au "training physique".
Les punitions physiques sont réglementées et graduées : certains jeunes garçons sont chargés de rapporter aux adultes les "mauvaises habitudes", ce qui entraîne la "discipline". Le premier degré de cette "discipline" consiste en plusieurs coups de baguette d'osier sur la paume des mains. Le second degré s'appelait la paleete : nu, on était frappé sur les fesses avec une règle plate ; il a été abandonné car il laissait des marques et "si des services sociaux contrôlaient les enfants, car ils ne comprendraient pas".
Pour le troisième degré, on est frappé avec
une règle plate sur la plante des pieds. Un Allemand d'une vingtaine
d'années prend plaisir à frapper ; il s'agirait d'un pédophile
refoulé qui donne aussi des cours de musique et s'appelle Uriah
Geber (nom hébreu).
Toute personne entrant dans la communauté reçoit un nom et un prénom hébreu ; les enfants ne connaissent pas leurs nom et prénom de l'état-civil.
L'Education nationale considère la scolarisation des enfants comme "instruction dans la famille". De ce fait, les inspections réglementaires sont effectuées par un inspecteur départemental accompagné d'un psychologue scolaire, tous deux venant d'Oloron-Sainte-Marie. Les inspections ne sont pas faites à l'improviste : la secte est prévenue ainsi que le maire du village et l'accueil est évidemment bon. L'inspection porte sur deux matières exclusivement : le français et le calcul.
Lors des premières inspections, en 1985 ou 1986, les enfants dans leur majorité ne connaissaient pas le français ; la critique ayant été faite aux responsables, l'année suivante la connaissance du français s'est améliorée et a continué de progresser lors des années ultérieures. Maintenant, les enfants sont bilingues. Leur niveau est comparable au niveau moyen d'enfants instruits dans leur famille, mais bien inférieur à celui d'enfants scolarisés à l'école.
NB : Tous les faits cités proviennent de témoignages d'adeptes ou d'anciens adeptes, et d'observations directes faites par nous-mêmes.
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