La Soka Gakkai prend le contrôle partiel d' " Abolition 2.000 ", la coalition mondiale pour le désarmement nucléaire

(source : Réseau Voltaire, TM avec Perline. Note d'information du 4 au 10 novembre 1998)


Florence Lacroix présentera prochainement en Sorbonne un doctorat intitulé " Soka Gakkai, anatomie d'un tabou ". Église bouddhique dirigée par Daiseku Ikeda, la Soka Gakkai compterait 8 millions d'adeptes, dont les trois quarts au Japon. Organisation paramilitaire, elle a activement participé à la " kokusaika " (ouverture du Japon sur le monde dans les années 90) en infiltrant des associations antinucléaires ou humanitaires. Largement représentée à la Diète par le Komeito (Parti du gouvernement propre, 10 % des sièges en 1994) et disposant, depuis 1983, d'un statut consultatif auprès des Nations-Unies, l'Église oriente désormais la diplomatie nippone. Un cinquième des fonctionnaires japonais en poste à l'étranger en serait membre et elle aurait mis sur pied un service de renseignement parallèle à celui de l'État.

S'appuyant sur le trust Mitsubishi, la Soka Gakkai pénètre les milieux universitaires et culturels par l'entremise de sociétés prestigieuses : la Soka University dipose ainsi de l'Institute of Peace Studies, de l'Institute of Asian Studies, du Center for African Studies, ou encore de l'Institute of Oriental Philosophy. À cela il faut ajouter l'Institut Toda, le Boston Research Center for the 21st Century, et un institut à Harvard.

Guerre et paix, le double-jeu de la Soka Gakkaï

Intervenant récemment devant la Fondation Rajiv Gandhi à New Delhi, le Sensei Daisaku Ikeda a préconisé l'adoption d'un " humanisme cosmologique " fondé sur la non-violence et le respect mutuel. D'apaisantes déclarations qui contrastent avec la violence entourant son Église et justifiant son exclusion de l'École bouddhique Nichiren, en 1990. La Soka Gakkai revendique la théologie de la " Guerre finale ", sorte d'apocalypse qui balaiera la civilisation actuelle pour instaurer un ordre parfait. Elle se situe explicitement dans la continuité de Kanji Ishihara, stratège de la guerre en Mandchourie et du Pacifique, qu'elle vénère. Elle comprend une branche paramilitaire et des commandos kamikazes chargés de la sécurité des dirigeants. Elle s'est trouvée impliquée dans de nombreuses affaires criminelles (écoutes téléphoniques du Parti communiste japonais, rackets, incendies volontaires, enlèvements, meurtres, etc.). Le Sensei lui-même est accusé de viols sur ses disciples dans plusieurs pays.

Les principaux leaders de la secte Aum ont été formés par la Soka Gakkai. Malgré de violents affrontements entre elles, les deux Églises ont marché de concert, dans la période 1991-93, pour organiser une filière d'achat d'armement en Russie.

Le Sensei Daisaku Ikeda a été reçu par deux fois à l'Élysée par le président Mitterrand, en 1989 et 1991. Il a très généreusement contribué au financement de la Fondation France-Libertés de Danielle Mitterrand (cf. L'Edj 18/04/91). Il a également financé la Mission du Bicentenaire de la Révolution française, alors présidé par Michel Baroin, le Musée de Bièvres, dirigé par l'académicien René Huygues, et surtout il s'est imposé au Conseil général de l'Essonne par l'entremise du sénateur et ex-ingénieur du CEA Michel Pelchat. La Soka Gakkai tenta également de contrôler le magazine VSD avant son rachat, en 1997.

La Soka Gakkai vient de s'affilier au réseau " Abolition 2.000 ", de la Nuclear Age Peace Foundation qui milite à l'échelle mondiale pour le désarmement nucléaire, et participe substantiellement à son financement. La Soka Gakkai a réalisé pour " Abolition 2.000 " une pétition de 13 millions de signatures, remise le 27 octobre 1998 au siège genevois des Nations-Unies.

[Les services de Défense font remarquer que les principaux centres de la Soka Gakkai dans le monde sont situés à proximité de centres de recherche ou d'activités nucléaires, civiles ou militaires. Ainsi, l'Église est installée en France dans l'Essonne à proximité du centre de Saclay. Recrutant prioritairement dans les milieux nucléaires, elle est suspectée d'en obtenir des renseignements sous le prétexte de neutraliser les forces atomiques en les rééquilibrant. Ce procédé n'est pas sans rappeler les manipulations de l'URSS stalinienne. On se souvient que le Mouvement de la Paix, qui condamnait le nucléaire militaire mais approuvait ses applications civiles, avait été utilisé par Moscou pour " retourner " des ingénieurs.]



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