Ces témoignages proviennent de différentes personnes, ex-adeptes
de la Soka Gakkaï, réunies à l'ADFI au sein d'un groupe
de familles. (les mots soulignés font référence au
lexique en fin de dossier)
Ce
qui m'a particulièrement attiré dans cette secte
- "L'atmosphère sympathique et conviviale, la gentillesse témoignée
par les pratiquants."
- "L'idéal de paix véhiculé par la Soka."
- "Les réponses que je trouvais à mes questions sur la vie,
à mes interrogations sur l'existence."
- "Le sentiment de devenir plus heureux, de faire taire mes insatisfactions,
mes plaintes."
-"On disait de renforcer les liens familiaux, d'avoir de bons rapports
avec son environnement."
-"On poussait aux études pour s'enrichir et s'améliorer par
la connaissance."
- "Au début, j'obtenais beaucoup de " résultats " : plus
de confiance en moi, plus de tonus et de courage pour affronter les situations
difficiles."
-"La possibilité de pratiquer un bouddhisme que j'avais connu jusque-là
seulement à travers les livres."
- "La facilité d'application : il n'y avait qu'à réciter
le mantra."
-"Au départ, je croyais être originale, m'engager dans une
voie très personnelle. Je n'avais pas idée que la Soka Gakkaï
était une vaste organisation structurée comprenant de si
nombreux adeptes."
Parfois,
dans les réunions ou dans le discours de la Soka Gakkaï, certaines
choses m'ont étonné, choqué, fait douter
-"La demande d'engagement total à ne jamais cesser de pratiquer,
à garder le Gohonzon comme objet de culte toute sa vie. Cela m'a
toujours fait peur, et même si extérieurement je me sentais
obligé de faire miennes ces idées, elles m'ont toujours rebuté."
- "La référence constante, le quasi culte à Ikeda
: les membres les plus en vue de la Soka Gakkaï sont ceux qui citent
les discours du président, connaissent presque par cour sa vie,
ses projets, etc. Chaque parole ou acte du président Ikeda devient
magique pour les adeptes."
-"Le culte de la personnalité est contraire à l'enseignement
du Bouddha. A la Soka Gakkaï on nous mettait bien en garde contre
l'attachement à la personne plus qu'à la loi, mais cela était
formellement démenti par l'attitude des dirigeants et leur culte
envers le président Ikeda."
- "Les discours du président Ikeda reprennent tous les poncifs humanitaires
des écrivains ou penseurs importants, habilement amalgamés
avec des doctrines bouddhistes. Ikeda récolte les lauriers que ces
penseurs ont semés depuis longtemps."
- "Dans les réunions, il est très mal vu d'exposer ses doutes
ou de poser des questions trop dérangeantes. Ceux-ci sont traités
à part, par des " directives " des responsables. Les pressions exercées
par le groupe permettent de remettre à leur place les questions
embarrassantes et de ne faire entendre qu'un son de cloche : celui de la
bonne parole. Par contre, on prône la soi-disant ouverture de ces
réunions aux nouveaux membres en leur laissant entendre qu'ils peuvent
y parler très librement."
-"L'opportunisme de la Soka Gakkaï : selon les événements,
elle modifie le texte des prières ou d'autres points de vue doctrinaux
très ancrés. Par exemple, de nombreux changements sont survenus
depuis la coupure entre Nichiren Shoshu et Soka Gakkaï. Avant, on
nous disait que tout bon pratiquant se devait d'aller au Japon vénérer
le Dai Gohonzon. A présent, on nous dit que les adeptes de la Soka
Gakkaï ne peuvent plus y aller, mais que cela ne fait rien, ils obtiendront
autant de bienfaits qu'avant. Par contre, on nous a incités à
changer notre parchemin."
-"L'absence presque totale de référence au Bouddha et à
ses propos."
- "Le fait que beaucoup de gens pratiquent pour obtenir des résultats
matériels : un plus grand appartement, une voiture..."
- "La contradiction avec l'enseignement du Bouddha : Bouddha enseigne qu'on
peut atteindre l'illumination en effaçant tous ses désirs.
La Soka Gakkaï enseigne qu'on atteindra l'illumination en réalisant
tous ses désirs (souvent matériels)."
-"Le fait de considérer que seul l'enseignement de la Soka Gakkaï
est capable de faire parvenir l'individu à un haut degré
de spiritualité."
- "" Nam Myo Renge Kyo" est une phrase japonaise, traduite d'une phrase
chinoise du 13ème siècle, donc très postérieure
au Bouddha."
Mon
vécu par rapport à la récitation quotidienne du Nam
Myo Renge Kyo
- "Quand il arrivait quelque chose de bien, je me disais : c'est grâce
à "Nam Myo Renge Kyo" ; quelque chose de désagréable
: j'avais sûrement mal ou pas assez pratiqué."
-"Plus on récite, plus on a envie de réciter pour obtenir
des choses : cela a provoqué en moi un grand malaise car cela ne
correspondait pas à l'idée de libération de l'individu
que je me faisais du bouddhisme."
-"Certaines fois je m'abstenais de pratiquer car cela devenait une corvée.
D'autres fois je me forçais et cela semblait me procurer un apaisement
(ou peut-être m'ôter une certaine culpabilité)."
-"La pratique quotidienne est astreignante et difficile. Il y a des hauts
et des bas. Par périodes je pratiquais plus et d'autres moins, sans
que cela change vraiment les résultats. Ce qui fait que, passé
un cap, après une quinzaine d'années, j'ai pratiqué
de moins en moins."
-"Quand j'ai voulu arrêter, je n'y arrivais pas. La récitation
du mantra et du gongyo s'imposait à moi-même lorsque je ne
le voulais pas ! J'ai senti alors le danger d'une aliénation en
profondeur dans mon esprit."
Ce
qui m'a fait réfléchir, m'a aidé à prendre
du recul par rapport à la Soka Gakkaï
-"Lorsque quelque chose n'allait pas et qu'on demandait au responsable
une directive, c'était invariablement la même réponse
: " Pratiquez davantage et vous comprendrez ". Des années après,
on peut s'apercevoir qu'on a énormément pratiqué mais
qu'on ne comprend peut-être pas beaucoup plus qu'au début.
On pratique pour comprendre. Comme on ne comprend pas, on pratique toujours
plus. Plus on pratique, moins on a les idées claires... et on finit
par avoir le vertige. C'est l'impression d'une spirale sans fin qui m'a
poussée à m'arrêter, comme au bord d'un gouffre."
-"La Soka Gakkaï avait toujours réponse à tout ce qui
peut poser problème dans la vie : maladie, problèmes affectifs
et matériels, divorce, chômage... tous les cas étaient
prévus et la réponse était toute faite, préparée,
étiquetée. Où est la marge de liberté de l'individu
dans cela ?"
-"Ce qui m'a particulièrement fait réfléchir a été
un article dans la revue "Psychologie" où la Soka Gakkaï était
épinglée très clairement comme secte, répondant
aux critères donnés par les journalistes comme caractéristiques
d'une secte :
1) D'abord une phase de séduction du futur adepte avec des slogans
accrocheurs : le bonheur immédiat promis pour tous.
2) Un langage hermétique, propre au mouvement. On utilise à
plaisir des mots japonais.
3) Progressivement on consacre de plus en plus de temps à la
Soka Gakkaï, on se coupe de ses amis (les gens qu'on voit, c'est pour
les convertir). On donne aussi de plus en plus d'argent.
4) Peur paranoïaque des autres, qui sont "contre nous", mentalité
de "citadelle assiégée". Lorsqu'une critique paraît
dans la presse, il y a aussitôt une contre-attaque et une contre
publication en direction des membres, pour leur ôter toute envie
de douter. On nous met en garde " pour notre bien".
5) Culte du président Ikeda."
2 - Témoignages de parents, de familles, d'amis d'adeptes et
d'ex-adeptes
Réunis à l'ADFI au sein du
même groupe de familles, des proches d'adeptes et d' ex-adeptes témoignent
à leur tour.
Ce
qui nous a fait penser que la Soka Gakkaï n'était pas vraiment
du bouddhisme
-"Lorsque j'ai voulu mieux connaître le bouddhisme par l'étude
des documents, je ne retrouvais pas vraiment la nouvelle façon de
vivre de notre enfant. Le bouddhisme m'était tout à fait
inconnu, je le respectais sans avoir jamais cherché à connaître
sa philosophie, et pour affirmer ou éclairer cette approche, il
m'arrivait d'aborder cette étude avec notre enfant, dont les réponses
ne correspondaient pas à mon attente. Notre enfant parlait surtout
de :
- favoriser la paix dans le monde
- étudier les droits de l'Homme
- préparer le bicentenaire de la Révolution de 1789, marqué
par la venue à Paris de
Monsieur Ikeda
- participer à un spectacle dans le cadre de ces festivités
tant attendues, ce qui l'a conduit à
abandonner ses propres activités artistiques antérieures."
- "Lorsque le Dalaï Lama est venu en France, nous nous sommes étonnés
d'apprendre que le groupe auquel appartenait notre enfant ne collaborait
pas à son accueil. Réponse : " Tu sais, le Dalaï Lama...
il fait beaucoup de bruit, mais il n'a pas grand effet, ce n'est pas lui
l'important.""
Ce
qui nous a fait penser que la Soka Gakkaï était peut-être
une secte
-"Il se désintéressait de beaucoup de choses qui l'attiraient
auparavant : cinéma, télévision, journaux, danse,
certaines causes humanitaires... Il abandonnait tous les projets qui lui
tenaient à cour auparavant."
-"La dégradation physique et psychologique de notre enfant, sa soudaine
tristesse, la perte de ses amis, son isolement fréquent, ses sautes
d'humeur, son vif et soudain intérêt pour les questions d'argent,
nous ont amenés à penser qu'il était peut-être
entré dans une secte. Nous recevions aussi des appels téléphoniques
fréquents de la part d'inconnus qui ne laissaient que leur prénom...
Au retour de certaines sessions, notre enfant évitait le contact
avec nous et avait la voix éraillée."
- "Elle était devenue secrète et pas toujours à l'aise.
Dans la conversation, elle avait une position différente ou changeait
de comportement après l'une de ses réunions. Elle évitait
les moments passés en famille. Elle prenait ses distances avec les
personnes familières qui pouvaient avoir un regard sur sa façon
de vivre."
-"Jusque là, je croyais que ma fille était bouddhiste et
je ne m'inquiétais pas. J'ai commencé à penser à
une secte lorsqu'elle est partie en week-end dans un endroit qui s'appelait
Trets. Il y avait plusieurs wagons réservés pour eux et elle
m'a dit que ça ne représentait que deux arrondissements de
Paris ! Elle était très réticente à me donner
le nom et l'adresse exacts de l'endroit où elle allait : " ça
s'appelle Trets, c'est tout ! " Lorsqu'elle est rentrée de ce week-end,
elle était comme "illuminée", répétant pendant
une heure entière sans interruption " J'ai trouvé le vrai
sens de ma vie, j'ai trouvé le vrai sens de ma vie... " "
Ce
qui nous fait penser que notre enfant / mon ami / ma sour/ mon frère
n'est pas vraiment heureux et épanoui dans la Soka Gakkaï
- "Elle a perdu sa gaieté naturelle, son sommeil, le goût
des sorties, de la vie familiale, des échanges... Elle a rompu avec
ses amis d'adolescence et ses nouveaux amis sont surtout des personnes
en échec sentimental, dépendantes de la boisson ou de la
drogue. Elle-même fume de plus en plus et consomme de plus en plus
d'alcool."
-"Il n'a plus les moyens financiers de prendre des loisirs, il n'ose faire
aucun achat (trop cher). Il abandonne un à un tous ses projets :
changer de région, faire une activité de loisir, acheter...
"
- "Il rencontre de réelles difficultés pour s'intégrer
dans le monde professionnel. Il a peur de conduire sa voiture, il a perdu
la liberté de se déplacer de façon autonome."
- "Le dernier Noël que notre enfant a passé chez nous, il est
resté dans sa chambre sans oser descendre pour recevoir les cadeaux
choisis à son intention ; il a refusé de se rendre au repas
familial chez sa tante."
Ce
qui a fait réfléchir notre enfant / mon ami / ma sour/ mon
frère et l'a aidé à prendre du recul par rapport à
la Soka Gakkaï
-"Lors de la demande annuelle de don, la Soka Gakkaï a remis un papier
précisant que le don était entièrement facultatif,
mais que par contre, il ne fallait rien donner à la Nichiren Shoshu,
" sous peine qu'il vous arrive de grands malheurs " : cette phrase a été
un véritable choc chez notre enfant et a déclenché
une prise de conscience de l'intolérance de la Soka Gakkaï."
- "Il a trouvé qu'il y avait trop d'acharnement à demander
de l'argent sous tous les prétextes : fête du " don du riz
", fêtes du district, fêtes de la Jeunesse, " examens" du département
étudiant..."
-"L'attitude des membres contredisait les principes du bouddhisme."
- "L'obligation de réciter Nam Myo Renge Kyo prenait plus d'importance
que les relations entre les personnes."
- "Elle a été choquée d'apprendre que la Soka Gakkaï
avait demandé - et failli obtenir - de patronner les fêtes
du bicentenaire de la Révolution française, en 89... Par contre,
tous les documents concernant la puissance financière de la Soka
Gakkaï, les fraudes fiscales au Japon, les phénomènes
d'infiltration politique... n'ont eu que très peu d'impact sur elle."
- "Quelqu'un qui a longtemps vécu au Japon, qui parle Japonais,
a donné à notre enfant la traduction exacte de Shakubuku
= briser et soumettre, ce qui l'a beaucoup heurté : ce n'est
pas du tout ce qu'on nous dit."
- "Il s'est posé des questions après avoir vu à la
télévision un document de la BBC sur la Soka Gakkaï."
- "Elle m'a vue en larmes à mon retour de l'ADFI lorsque j'avais
appris que la Soka Gakkaï était bel et bien une secte... Elle
a été ébranlée de voir que je m'inquiétais
à ce point pour elle (bien sûr, ce n'est pas à moi
qu'elle a dit que ça l'avait ébranlée, mais quelques
amis de son âge me l'ont répété)."
-"Il avait vu que j'avais respecté pendant cinq ans sans essayer
de le dissuader le fait qu'il soit bouddhiste. Il savait donc que je lui
reconnaissais la liberté de ses propres choix spirituels et religieux,
même s'ils différaient des miens."
- "Elle a vu que son père et moi (alors que nous sommes divorcés)
nous nous sommes provisoirement réunis pour l'entourer et chercher
tous les trois ensemble à comprendre ce qu'était la Soka
Gakkaï et en quoi ça pouvait être dangereux. Elle nous
a vus nous mobiliser pour aller à l'ADFI, chercher de la documentation
partout, essayer de comprendre ce qu'était le bouddhisme et en quoi
il différait de la Soka Gakkaï. Elle se rendait compte que
nous passions beaucoup de temps à toutes ces recherches."
Ce
que nous avons essayé de faire pour lui faire predre du recul par
rapport à la Soka Gakkaï
(Il s'agit d'une jeune fille étudiante qui a finalement
pris la décision de quitter la Soka Gakkaï.)
- Respecter absolument son attirance vers le bouddhisme, nous documenter
sur le bouddhisme (Encyclopedia Universalis, livres...)
-Lui dire "Je te fais confiance à toi. Mais d'après tous
les éléments que je recueille sur la Soka Gakkaï, je
n'arrive pas à avoir confiance en cette organisation."
-Lui dire : "Quoi qu'il en soit, je compte sur toi pour garder ton esprit
critique."
-Conclure un pacte avec elle en lui disant : " Pour le moment, je cherche
à savoir ce qu'est vraiment la Soka Gakkaï, je me renseigne.
Si tu veux, je te donnerai tous les documents que je trouverai. Et si tu
veux bien, toi aussi, montre-moi les documents qu'on te remet à
la Soka Gakkaï " (elle l'a fait).
-L'inciter à demander à ses amis étudiants en histoire,
en droit ou en psycho, à chercher eux aussi ce qu'ils pouvaient
trouver comme informations sur la Soka Gakkaï, sur le bouddhisme et
sur les sectes. (Ils l'ont fait, mais pas assez vite ni assez bien à
son goût. C'est elle-même qui a poursuivi les recherches en
allant à la Documentation française.)
-Lui demander : " concrètement, que fait la Soka Gakkaï en
faveur de la paix dans le monde ? "
-Lui demander : " Pourquoi as-tu choisi en particulier cette forme de bouddhisme-là
et pas une autre ? "
-L'inciter à se demander et à demander à son groupe
ZAD pourquoi la Soka Gakkaï ne fait pas partie de l'Union bouddhique
de France.
- L'inciter à se demander et à demander à son groupe
ZAD pourquoi on n'étudie à la Soka Gakkaï que deux chapitres
du Sutra du Lotus, toujours les mêmes, et comment on pourrait avoir
accès aux autres parties du livre.
-L'inciter à se poser des questions sur les nombreux problèmes
de traduction du Sutra du Lotus, à se renseigner pour savoir si
elle pouvait avoir accès à d'autres traductions que celle
de la Soka Gakkaï et où se les procurer.