EDWARD A. LOTTICK, Fondateur et président de AUTHENTIC.CAN
Conférence donnée le 28 oct. 2003, lors de l'A.G. de FAIR, à
la Royal Society of Medicine.
EDWARD A. LOTTICK, Fondateur et président de AUTHENTIC.CAN
LA LIBERTE OUBLIEE,
Conférence donnée le 28 oct. 2003, lors de l'A.G. de FAIR, à
la Royal Society of Medicine.
Il y a sept ans, en 1996, j'ai donné une conférence sur les
sectes au TORCH club à proximité de chez moi en Pensylvanie. Public
d'éducateurs, de divers professionnels, de commerciaux , de leaders locaux,
et d'autres gens de réflexion se réunissant mensuellement pour
un dîner et pour un exposé par un membre du club. Quand cela a
été mon tour de présenter, j'ai parlé des sectes
destructrices pour sensibiliser cet honorable groupe à cet aspect caché
de notre monde au quotidien. J'ai mis l'accent sur Aum Chinri Kyo et sur la
Scientologie, étant donné la récente attaque au gaz à
Tokyo, que j'avais spécialement étudiée. J'avais aussi
suivi de près la Scientologie, suite à la destruction de mon fils
[de 24 ans] sous l'influence et l'emprise de la Scientologie, [suicide] dont
j'ai fait état dans mon exposé. Mes auditeurs paraissaient intéressés
et attérrés.
Après ma conclusion il y eut bien des questions. En répondant,
j'ai senti que j'avais capté leur attention, leur compréhension,
et que j'aurais peut-être leur soutien. Je dis alors à un professeur
de zoologie près de moi : " Vous savez, il nous faut réellement
faire quelque chose au sujet des sectes ". Après réflexion,
il me dit : " Bien, mais je ne sais pas. Quoi donc quant à la liberté
de religion ? ". J'étais un peu assommé. Comment la liberté
de religion pouvait elle arrêter la réflexion et l'action contre
les excès faramineux des sectes tels que je venais de les exposer à
fond. ?
Je savais que la liberté de religion est importante. Je prenais part à l'habituelle attitude américaine d'honorer et d'être protectrice envers les institutions religieuses et je sympathisais avec le commentaire franc et candide de mon ami. J'étais effectivement mis en échec, mais sa réflexion me poursuivait. Je fis une vague réponse, et j'ai refoulé mes sentiments, mais je les avais toujours présents, prêts à resurgir. Les années on passé et c'est seulement maintenant, des années après, que je réalise comme la réflexion de mon ami était un cliché automatique, irréfléchi et faible. En somme, il me semblait avoir bloqué le cours de ma pensée pendant six ans.
A mesure que les années passaient, j'ai continué à observer, étudier et parler avec d'autres groupes au sujet des sectes ; mais j'étais devenu de plus en plus étonné de la manière dont la Scientologie, sous couvert de " liberté de religion " avait interféré dans la " liberté de penser " de mon fils et dans sa saine évolution de jeune adulte. De plus, elle avait faussé et réduit la liberté de religion de mon fils, autant que sa liberté de pensée.
Finalement, un jour, au début de 2002, il m'est advenu d'examiner la " liberté de religion " en elle-même. Que signifie-t-elle ? Qu'y a-t-il là derrière ? J'ai commencé à étudier tout ce que je pouvais trouver sur le sujet " liberté de religion " .
Cet été j'ai relu les documents fondamentaux de la République
Américaine., la déclaration d'indépendance et la Constitution.
Cela conduit à des questions sur ce que Thomas Jefferson,
le rédacteur de la Déclaration d'Indépendance avait en
l'esprit, de même que James Madison, le rédacteur de la Constitution
des Etats-Unis, et de la Bill of Rights de la Constitution, qui consiste en
les dix premiers Amendements. Que pensait Madison de la liberté de religion
en écrivant le Premier Amendement ? Cela m'a conduit dans l'histoire
de la République à ses débuts, et de là dans les
Statuts de l'Etat de Virginie.Il en est ressorti qu'à la fois Jefferson
et Madison avaient une conception de la " liberté de religion ".différente
de celle que mon ami avait probablement eue ce soir-là. Je l'ai bien
découvert.
James Madison a écrit a Constitution et la Bill of Rights en 1787. Une
année avant cela , Madison avait élaboré le Statut de Liberté
Religieuse pour la Virginie au sein de l'Assemblée de Virginie, pour
qu'elle devienne la Loi en Virginie. Ayant comme auteur Thomas Jefferson, le
Statut de la Virginie a une importance particulière. Pas seulement parce
que, chronologiquement elle précède de peu le Premier Amendement,
mais parce qu'elle établit d'une façon ferme et très clairement
exprimée la liberté du citoyen par rapport à la religion..
Le Virginia Statute a établi que : " Personne ne sera contraint
à fréquenter ni à soutenir un culte religieux, une fonction
ou quelque ministère que ce soit, ni ne sera forcé, empêché,
malmené, accablé ni physiquement ni dans ses biens, et n'aura
à souffrir autrement du fait de ses opinions ou de ses croyances ; mais
que tous les hommes seront libres de professer, et de maintenir de manière
raisonnée leur position quant à leurs opinions et à leurs
croyances religieuses, et que cela même ne diminuera, ni n'accroîtra,
ni n'affectera leurs droits civils. " Clairement le Virginia Statue sur
la liberté de religion n'a pas inclu seulement notre liberté individuelle
de croire, observer et pratiquer notre religion, mais encore plus fondamentalement,
elle a aussi inclu notre liberté individuelle par rapport à la
religion et par rapport aux organisations religieuses.
Quand j'ai commencé mon étude, je pouvais presque réciter par coeur la clause religieuse de la Bill of Rights de la Constitution des USA apprise à ma première école : " Le Congrès ne fera aucune loi affectant une institution religieuse, ou qui en empêcherait l'exercice ". Tous les enfants américains, au moins de mon temps, ont lu cette clause, et beaucoup peuvent se la rappeler. Pourtant j'en suis venu à réaliser que la majorité des Américains, y compris moi-même lorsque mon ami m'a fait cette remarque, n'ont pas une complète compréhension de sa signification ni de son contexte. Les Américains révèrent le Premier Amendement, mais le temps et l'altération avec l'encouragement complice de diverses institutions religieuses elles-mêmes, ont obscurci la compréhension générale. Le résultat est un vaste ensemble d'organisations rapaces, qui trouvent un grand avantage à s'appeler elles-mêmes " églises ", en postulant au statut " non profit " (à buts non lucratifs). A partir d'une lecture approfondie des documents américains fondamentaux, il est patent que ce dont les pères fondateurs parlaient était la liberté de religion comme un droit inhérent à l'individu, et pas " la liberté des religions ", coquillage qui s'est incrusté dans le psychisme américain. Notre concept d'origine quant à la " liberté de religion " semble avoir dégénéré en " liberté des religions ", c'est-à-dire "liberté des organisations religieuses ". Quelle aubaine pour les sectes qui exploitent !
Maintenant je ne veux pas paraître déraisonnable et brandir un
document que certains d'entre vous pourraient considérer comme subversif,
mais maintenant que j'ai réexaminé la Constitution, les mots de
la Déclaration d'Indépendance, de Jefferson retentissent aussi.
Il a écrit : " Nous tenons ces vérités comme des évidences
intrinsèques, que tous les hommes ont été créés
égaux, qu'ils sont doués par leur Créateur de certains
droits inaliénables, parmi lesquels la vie, la liberté et la recherche
du bonheur,
.que pour les assurer, des gouvernements sont institués
parmi les hommes, tirant leur autorité du juste consentement des gouvernés
". Vous noterez que ni la Constitution, ni le gouvernement n'octroient
les droits de l'homme. Notre Créateur nous en gratifie, ce qui les rend
intrinsèques. Ni la Constitution, ni le Gouvernement ne donnent cette
gratification. Par surcroît ils sont inaliénables. En d'autres
termes, ils ne peuvent pas être supprimés.
On m'avait aussi toujours enseigné que la Constitution " garantissait " nos droits d'homme. ; mais je me demande toujours ce que les gens veulent signifier par " garantir ". Il est entendu que notre Gouvernement Fédéral a été enjoint de ne pas nous opprimer, et que dans le Quatrième Amendement cela inclut les différents gouvernements des Etats. Mais, que veulent dire d'autre les gens par " garantir " ? Je note que " les gouvernements sont institués parmi les hommes pour assurer nos droits humains. Mais y a-t-il quelque limite à partir de laquelle les gouvernements puissent les assurer ? Quelqu'un assure-t-il que nos droits soient simplement garantis contre les infractions de la part de gouvernements ? Et est-ce le cas pour les USA et pour ses différents Etats ? Qu'en est-il des autres corps décisionnels ? Allons y franchement : Que dire des empiètements de sectes sur nos droits humains et de citoyens ?
Quand j'ai servi comme tankiste dans l'armée US, il y a bien des années,je
travaillais avec un sergent-major qui aimait dire: Sers toi de ton cerveau avant
d'ouvrir la bouche " ; De même que pour la conduite automobile :
" Embraye ton cerveau avant de parler ou d'agir ".. Ceci a renforcé
dans mon esprit la notion que la réflexion doit précéder
l'expression et toute action éventuelle. Je crois aussi que la pensée
{réflexive] doit précéder la croyance. Il y a pour cela
bien des raisons. L'amour peut être aveugle, mais la foi devrait-elle
être aveugle ? Je voudrais dire à Kirkegaard : " Regarde avant
de sauter ".
Etant donné la part de mon expérience, il [me] semble évident
que la pensée doit être première, et que naturellement elle
doit précéder la croyance, la parole, l'écriture ou l'action.
dans Il s'en suit que la liberté de penser est à la base de toutes
les autres libertés qui sont énumérées notre Constitution
Américaine, et que la liberté de pensée a été
prééminente parmi des libertés comme la liberté
d'expression et la liberté de croyance. Mais la liberté de pensée
ne figure pas dans la Constitution. Les Pères Fondateurs la présupposent
et ils ont usé à plein de la liberté de pensée,
mais ils étaient tranquilles à son sujet et ne l'ont pas mentionnée
dans la Constitution. Et pourquoi donc ? Parce qu'ils ont pensé que cela
avait toujours été une affaire privée, hors d'atteinte
de l'Etat ou d'autres organisations tyranniques. Sa maltraitance par des tyrans
ne s'est pleinement développée qu'au 20 ème siècle
avec la prolifération des régimes totalitaires se saisissant de
tout, et des sectes totalitaires.
Ayant une meilleure compréhension des fondements de la " liberté
de religion ",je me suis trouvé moi-même à la poursuite
intense de la liberté de pensée , qui apparemment avait été
oubliée quand les droits avaient été énumérés
par James Madisson dans la Bill of Rights.
Devrions-nous ajouter un autre amendement à notre Constitution qui couvrirait
la Liberté de Pensée ? Lisons d'abord plus loin dans la Bill of
Rights de la Constitution, dans le Neuvième Amendement, que j'avais oublié,
si toutefois je l'avais clairement appris. Il dit justement ce que maintenant
j'espérais qu'il dise. Madisson a précisé ainsi son travail
dans la Bill of Rights ; " L'énumération de certains droits
dans la Constitution ne sera pas interprété de façon à
nier ou à en discréditer d'autres qui sont retenus par les gens
". Souvenez-vous en, la Déclaration d'Indépendance a statué
que nos droits , nous en sommes dotés par notre Créateur. Ils
sont inaliénables et rien dans les textes fondateurs ne limite leur étendue
; mais ils ont besoin de s'équilibrer les uns les autres. Ils demandent
du discernement.
Lorsque j'ai formulé les pensées précédentes, tout en poursuivant ma recherche sur la liberté de pensée, je suis tombé sur un livre de Charles L. Black : Une nouvelle Naissance de la Liberté. En lisant ce livre, il m'est devenu clair que Black était un géant sur les épaules de qui beaucoup peuvent reposer. Le Professeur Black a enseigné le Droit constitutionnel pendant 52 ans à Yale et à Columbia. En 1954 il a aidé Thurgood Marshall, qui était alors au NAACP Legal Defense Fund à écrire le petit manuel pour Linda Brown, dont le procès historique à la Cour Suprême contre le Ministère de l'Education a mis fin à la ségrégation en Amérique. Dans son livre" Une nouvelle naissance de la Liberté ", il a soigneusement ouvragé un traité qui soutenait et développait ma recherche. Appuyé sur son autorité, autant que sur mes propres études, je sens que je peux établir de manière incontestable que nous, aux USA, nous avons déjà la loi adéquate dans nos livres et que nous n'avons nul besoin d'amendement dans notre Constitution à cet égard. Le droit à la liberté de pensée figure déjà dans nos documents fondateurs. La situation pourrait-elle être la même au Royaume Uni. Nos lois pourraient bien être adéquates. Ce dont nous pouvons avoir besoin , c'est d'un accroissement de leur complète application.
Black a étendu l'application de notre loi fondamentale des USA en citant
le 14ème Amendement de la Constitution Américaine. Conformément
au 14ème Amendement,
Les tribunaux d'Etat, les juges et les avocats ont obligation de se soumettre
à la loi fédéférale.
C'est pourquoi le Premier Amendement, le Neuvième et e 14ème Amendement
peuvent tous être opérants pour toute affaire légale , dans
tous les tribunaux aux USA. Le 14ème Amendement à la Constitution
des USA a été adopté après la guerre civile en 1868.
Il statue que : " Toutes les personnes nées ou naturalisées
Américaines, et sujettes à la juridiction correspondante, sont
citoyens des USA et de l'Etat où ils résident. Aucun Etat ne fera
ni ne mettra en vigueur quelque loi qui réduirait les privilèges
ni les protections des citoyens des Etats-Unis ; ni qu'aucun Etat ne privera
quiconque de la vie, de la liberté, de sa possession sans un jugement
régulier, ni ne refusera à quiconque, dans les limites de sa juridiction,
la protection équitable des lois ". Selon ces lois, toute Autorité
est tenue de prendre en compte tout l'ensemble des droits humains et civils.
Il y a une grande ironie du sort, vu nos textes fondamentaux, à ce
que la Liberté de Pensée soit souvent inaperçue ou entièrement
oubliée. La Liberté de Pensée est un orphelin constitutionnel,
comme le jeune Harry Potter vivant soumis à ses oncle et tante opprimants.
Comme Harry Potter la Liberté de Pensée a été enfermée
sous l'escalier pendant plus de deux-cents ans. Il est temps de la libérer,
de la dépoussiérer, et de s'en servir pour cerner certains des
abus du 20ème siècle, qui demeurent placés en ordre de
bataille contre nous en ce 21ème siècle.
Ainsi, peut-être que nous avons les débuts d'une stratégie
pour les USA, lesquels nécessiteront une nouvelle pensée et un
nouveau raisonnement simplement dans le cadre évolutif de la loi commune.
Permettez maintenant que j'arrête de centrer cette discussion sur les
Etats-Unis, et que j'en vienne à considérer le reste du monde
Occidental et aussi les Nations-Unies, et que je mette l'accent sur quelques
documents ultérieurs. Parce qu'elle a été écrite
à peine deux ans avant après la Bill of Rights, elle est proche
de la Déclaration Française des Droits de l'Homme et du Citoyen
de 1789. Comme la Bill of Rights, elle ne mentionne pas spécifiquement
la Liberté de Pensée ; mais quand j'ai regardé les documents
écrits après la Seconde Guerre Mondiale, et la défaite
de Hitler et de son régime de répression de la pensée,
la liberté de pensée y est incluse. La Déclaration Universelle
des Droits de l'Homme de 1948, et la Convention Européenne des Droit
de 'Homme, de 1950, toutes deux font mention spécifiquement de la Liberté
de Pensée. Aussi, et bien que je sache que les étapes du développement
des libertés en Angleterre ont commencé avec la Grande Charte,
je n'ai pas encore suivi le développement tout au long des derniers siècles
de l'histoire anglaise. C'est pour la suite. Je suis pourtant au clair de combien
la pensée Américaine en tant que colonie a assumé et s'est
incorporée les lois et coutumes anglaises. Je me suis servi de mon ordinateur
pour faire des cherches en ce domaine, et j'ai été troublé
quand je suis tombé sur une déclaration de l'Assemblée
Parlementaire du Conseil de l'Europe, de 1992. Elle spécifie que : "
L'article 9 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme rend inopportune
une législation capitale concernant les sectes indésirables, attendu
qu'une telle législation pourrait interférer avec les droits spécifiques
fondamentaux et inquiéter les religions traditionnelles ".
Cela pourrait-il être mon vieux châtiment, être le vieux cliché
de blocage de la pensée ainsi dressé et inclu dans une déclaration
formelle ? Peut-être que l'un d'entre vous pourrait me mettre à
jour quant au Conseil de l'Europe.
C'est maintenant le début d'un nouveau siècle, et le rapport succinct sur les évènements du 20ème siècle a été, au mieux, mitigé. Ordre et progression l'ont disputé avec le désordre et la régression. Plus clairement et complètement qu'à toute autre période de l'Histoire, la liberté de pensée a été contrainte au 20ème siècle ; et je crois que l'étendue de la contrainte est nouvelle et unique. La fin de la Première Guerre Mondiale a été suivie de l'apparition de pouvoirs totalitaires en Europe ; et la Seconde Guerre Mondiale a été suivie de l'apparition de sectes totalitaires en Occident, et spécialement aux USA. Ces déploiements ont apporté avec eux une épidémie globale de complète contrainte mentale pire qu'à aucune autre période de l'Histoire. Les deux types de ces organisations, soit les régimes totalitaires, soit les sectes totalitaires, révèlent une tyrannie bien organisée qui est intrinsèquement exploiteuse.
Les régimes totalitaires et les sectes totalitaires peuvent être bien complexes, mais la tyrannie ne nécessite pas toujours une organisation élaborée ni une machinerie complexe. Pour simplifier ce qui pourrait être une étude complexe, nous n'avons qu'à considérer 'histoire d'Elisabeth Smart. Nous avons eu des informations sur elle cette année aux USA. Elle a été kidnappée de sa maison familiale sous menace d'un couteau par un vagabond qui, apparemment était aussi un tyran ainsi qu'un polygame en puissance. Après son enlèvement ses libertés de mouvement et de pensée ont été entravées. Elle était effectivement attachée. Bien qu'après on l'ait trouvée en train de marcher dans les rues avec son ravisseur et sa femme, elle n'a pas essayé de s'enfuir. Et quand finalement la police l'a trouvée, elle a commencé par nier qu'elle était Elisabeth Smart.
Au retour d'Elisabeth Smart, après neuf mois de contrainte, son père ainsi que la police ont dit qu'elle avait subi un " lavage de cerveau ". Certains experts ont remémoré le syndrome de Stockholm où le captif s'identifie avec son ravisseur. Vous pouvez vous souvenir de Patty Hurst, qui était liée selon le syndrome de Stockholm à la Symbionese Liberation Army, la secte politicienne qui l'avait capturée.
Différents apologistes de sectes nient qu'Elisabeth Smart ait subi un lavage de cerveau. Cela montre la confusion régnant autour du mot " lavage de cerveau ". D'un côté nous avons les travaux magistraux et hautement spécifiques de Robert Jay Lifton sur le lavage de cerveau des prisonniers américains par les Nord-Coréens. Ces travaux ont fait autorité pour qualifier une situation " lavage de cerveau ". L'analyse de Lifton et sa description pourraient être qualifiés à nouveau " lavage de cerveau classique ", pour différencier celui-ci des variantes qui incluent des formes moins coercitives de captation [constraint]. La personne ordinaire comprend que le lavage de cerveau peut être diagnostiqué en présence d'un changement inexpliqué par autre chose dans l'attitude ou dans le comportement d'une personne. Un lavage de cerveau, résulte de l'oppression de la pensée en usant de contrainte et de la modification résultante du comportement suite aux changements des pensées de quelqu'un, et des changements dans ses modèles des pensées; voilà ce que nous admettons en disant qu'une personne a subi un " lavage de cerveau ".
C'est Margaret Singer qu explique le mieux le " lavage de cerveau. Elle
dit : " Le changement dans la pensée [thought reform] n'est pas
mystérieux. C'est une application systématique des techniques
collectives et psychologiques de mise sous influence selon un programme organisé,
ceci à l'intérieur d'un environnement préétabli
et dirigé. Même avant 1948, lorsqu'il réfléchissait
sur le totalitarisme, George Orwell a écrit son roman, 1984, qui était
fondamentalement sur le lavage de cerveau. Il a montré que le lavage
de cerveau impliquait la manipulation des pensées et les effecteurs mentaux
de la pensée, ce qui inclut le langage, le vocabulaire, la symbolique
et les images pour produire un changement d'attitude et de comportements. Et
plus récemment, David Brear, dans 'introduction de son livre en procès,
Amway,le rêve américain a produit un cauchemar, définit
les sectes en les appelant des systèmes auto-reproductibles, ésotériques,
ritualistes de croyances, systèmes suscités ou pervertis avec
intention d'exploitation des gens, et régis par une direction auto-proclamée,
qui au moyen d'un monopole absolu de l'information, présente un scénario
simpliste
(du bien contre le mal), scénario conçu pour la main-mise afin
de recruter des adhérents. ".
Tel est ce problème permanent, qui importune, et qui a connu sa pleine
expansion au 20ème siècle. Si un manipulateur ne contrôle
pas seulement l'environnement d'une personne, mais peut aussi orchestrer les
pensées d'une personne, il ou elle promeut le conformisme, la soumission,
et même le loyalisme. Un des éléments clé de toutes
les formes de lavage de cerveau consiste en la suppression des sentiments naturels
et des mouvements spontanés.
La base de cela est la contrainte. L'adjonction à cela de la pression
par la force[physique] facilite le processus, mais elle n'est pas essentielle.
La contrainte dans la formulation française récente est le résultat
de la " manipulation mentale " et elle implique la régression
intellectuelle. Dans la formulation récente de la loi About-Picard votée
en France en 2001, " un tel assujettissement psychologique ou physique
au moyen de pressions lourdes ou répétées est conçu
pour altérer le jugement, " et assurément il supprime les
sentiments ou les pulsions naturels, et il aboutit à un état d'asservissement.
Les Français avec leur nouvelle loi contre le lavage de cerveau peuvent
prendre ce taureau par les cornes. Certains, qui ont critiqué cette loi
pourraient simplement la mal comprendre. Certains dans une perspective roublarde,
la qualifient de " loi contre les sectes " ; mais à mon sens,
c'est une loi contre le lavage de cerveau. Vive la France![en Français
dans le texte].
Tout ceci, mis à part que ce soit poignant à cause de la mort de mon fils, est aussi plein d'ironie pour moi. Alors que mes grand parents sont venus en Amérique dans les années 1890 à la recherche de bonnes affaires, mon ancêtre maternel Quaker, John Antrim a quitté l'Angleterre et il est venu en Amérique en 1680 à la recherche d'une liberté individuelle de religion.
Quand notre fils, Noah Antrim Lottick, s'est éloigné pour vivre avec les Scientologues en 1990, il nous a semblé devenir très déconnecté dans son évolution et manquer de son habituelle brillante bonne humeur. Alors au cours des tout derniers jours de sa vie il est apparu très en conflit [avec lui-même]. Bien que nous ayons été non informés à ce moment, il avait manifestement été dressé pour s'opposer à nous et il ressentait une difficulté considérable avec cette idée dans son moi intime. Rétrospectivement son être réel et son moi sectaire [cult-self] étaient en guerre. Le concept d'une instance extérieure toute occupée à orchestrer activement les changements que nous voyions chez notre fils était au-delà de nos capacités de compréhension. Nous étions terriblement préoccupés de l'attitude atypique de Noah et de son manque de point de repère et d'évolution les rares et brèves fois où nous avons pu le voir lors des derniers mois de sa vie ; mais nous attribuions ces changements à lui-même. Nous ne réalisions pas qu'il était terriblement contraint, terriblement lié, et par là doublement lié jusqu'au terme. Les conditionnements qui ont conduit à sa mort consistaient en fait en une double tromperie aussi bien qu'à un double aveuglement..
C'est seulement deux mois après sa mort, que nous avons trouvé dans sa voiture enfin repérée, un enregistrement sur cassette qu'il avait fait et daté de peu de jours avant sa mort, et que nous avons réalisé la vraie nature et le plein degré du lavage de cerveau qui avait été refilé à Noah par ses dresseurs.. Nous tous, père, mère, frère, sur, grand parents, parents plus lointains, amis, nous avions été dupés. Nous ne pouvons pas nier plus longtemps la tromperie ; mais cela nous a pris plus longtemps de reconnaître et de comprendre à fond la contrainte qui avait vicié les derniers mois de sa vie. " Liberté de religion ", bien sûr ! Mais qu'était-il advenu de la liberté de pensée ?
La plupart d'entre nous gardent leur liberté de pensée si nous pouvons éviter que s'exerce une trop grande influence sur elle, nous garder des gouvernements totalitaires et nous tenir à l'écart des sectes totalitaires. Je sais bien que c'est plus difficile à faire qu'à dire. Ce fut le cas dans notre famille. De nouveaux adeptes potentiels gardent [bonne] apparence, mais la plupart des jeunes gens que je connais sont tout à fait horrifiés en apprenant ce qui existe ici sur la place du marché. Je pense que la clé réside dans l'éducation des enfants et de tous les citoyens de nos pays ; et c'est très important que nos dirigeants aussi comprennent les dangers de la contrainte et l'importance majeure de la liberté de pensée dans le monde actuel. C'est merveilleux que beaucoup d'entre nous comprennent cela maintenant, mais ce sera de peu d'utilité à moins que tous les gens prennent la mesure de notre connaissance douloureusement acquise.
La contrainte a toujours été un mal et elle existe comme antithèse de la liberté. La contrainte de la pensée est devenue le pire mal au cours du20ème siècle ; mais nous avons appris peu à peu comment elle fonctionne. Pour nous, c'est vu : le lutin est tiré de la bouteille. Nous qui savons comment agissent les totalitarismes et les sectes, éduquons la masse des citoyens qui demeurent non informés. La Liberté de Penser persiste comme la plus fondamentale et la plus majestueuse des libertés, même si elle est plus que jamais directement attaquée. Que Dieu nous garde des clichés qui bloquent la pensée, et de ce que d'autres opérations de diversion ne se postent sur la route de la liberté de pensée, et que toutes nos autres libertés soient décisives pendant que nous oeuvrons pour rendre notre monde à la fois plus rationnel et plus juste.
Copyright 2003 by Edward A. Lottick, Docteur en Médecine
Trad Dr.Jacques Richard., nov.2003, président d'honneur de la FECRIS.(Fédération
Européenne des Centres de Recherche et d'Information sur le Sectarisme),
membre de l'Association de Défense es Familles et e l'Individu,(ADFI-Paris),
et de FAIR (UK).
RESUME :
Le Docteur Edward Lottick, fondateur et président de Autentic CAN a été
douloureusement conduit à la présente réflexion après
le suicide de son fils de 24 ans en 1990, qui a succombé au conflit intime
entre sa vraie personnalité et son dressage par la Scientologie, son
nouveau moi sectaire. Sa grande question a été : comment la liberté
de religion pouvait-elle bloquer la réflexion et l'action contre les
sectes ? Il participait à la mentalité générale
aux USA de protection à l'égard des religions, mais cela lui a
pris des années pour réaliser que cela constitue aussi un cliché
qui paralyse la pensée. Alors c'est sous cet angle qu'il a réexaminé
les textes fondateurs des USA. : Déclaration d'Indépendance et
Bill of Rights avec les 14 Amendements (principalement le Premier, le 9ème
et le 14ème). Il montre bien pourquoi Jefferson et Madisson n'ont pas
mentionné textuellement la Liberté de Pensée, puisque celle-ci
leur paraissait si intrinsèque à l'individu, que cela tombait
relevait du sens commun.
Ce dont les Pères Fondateurs parlaient était la liberté
de religion comme un droit inhérent à l'être humain, et
non pas de la liberté des religions comme cela s'est incrusté
dans le psychisme des Américains. La dégénérescence
en la liberté des organisations religieuses est devenue une aubaine pour
les sectes rapaces qui exploitent les lois en faveur des organisations à
buts non lucratifs . Pour l'Auteur, ni la Constitution ni le gouvernement n'ont
en leur pouvoir de gratifier les citoyens d'une liberté de pensée,
en soi inaliénable, et qui est la condition même de leur citoyenneté
vis-à-vis du gouvernement, lequel précisément tire sa légitimité
du consentement des gouvernés éclairés par leur propre
conscience.
Le 20ème siècle a vu la montée sans précédent
des totalitarismes et des sectes, qui tous deux commencent par détruire
la liberté de pensée normalement préalable à toute
action. L'étude approfondie des textes fondateurs des USA montre que
les droits inaliénables de la personne transcendent toutes limitations,
pour autant qu'ils s'équilibrent entre eux, ce qui nécessite discernement.
E. Lottick salue la récente évolution de la législation
française, qui a qualifié les délits inhérents à
la mise sous influence, et qui par là cherche à endiguer ce qu'il
considère comme une épidémie d'entraves à la liberté
de pensée.
Enfin l'Auteur cite avec faveur l'essai de définition comportementale
due à David Brear, dans son Amway,le rêve américain a produit
un cauchemar : " Systéme auto-reproductible, ésotérique,
ritualiste de croyances, système suscité ou perverti avec intention
d'exploiter les gens, et régi par une direction auto-proclamée,
qui au moyen d'un monopole absolu de l'information présente un scénario
simpliste tel que le bien et le mal , scénario conçu pour la main-mise
afin de recruter des adhérents ".
Des questions ont été posées au Dr. Lottick après
sa conférence, parmi lesquelles celle-ci, par le Dr. Jacques Richard
:
" Alors qu'on sait maintenant que le stress peut abaisser le niveau des
défenses immunitaires, ne pensez-vous pas que dans nos associations nous
pourrions lancer une enquête parmi nos membres leur demandant : avez-vous
quelque connaissance d'une personne ayant développé un cancer
quelque temps après son entrée dans une secte. Si vous avez connu
un tel cas, pourriez-vous décrire comment ce malade a été
soumis à un stress long ou intense du fait de la sévère
opposition entre ses propres sentiments naturels et son nouveau moi sectaire
?"
Pour des raisons méthodologiques il semble qu'il vaudrait mieux limiter
l'enquête au cancer, et ne pas l'étendre à d'autres catégories
de maladies graves ; mais cela pourrait être discuté.
Il est certain qu'un tel travail ne pourrait pas mener à des preuves
formelles ; pourtant le fait de rassembler de telles observations pourrait-il
justifier cette recherche ? ".
A Londres, le Dr. Lottick et l'assemblée semblent avoir pris en considération
cette suggestion.
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