Scouts : histoire d'une dérive

Perros-Guirec, fin juillet 1998 : la mort tragique de quatre scouts-marins et d'un plaisancier venu à leur secours lève le voile sur un microcosme étrange : un monde parallèle dont les valeurs et les règles, terriblement surranées, semblent sortir tout droit d'un autre âge de l'Europe. Que le mouvement scout français soit profondément divisé, on le savait depuis longtemps.

Ce qu'on ne savait pas, c'est qu'il était aussi malade. En marge de la Fédération du scoutisme français, seule fédération reconnue en France, se développe une multitude de structures dont la teneur idéologique ne souffre pas de nuance. Catholicisme intégral ou paganisme aryen, culte de la virilité, de l'effort et de la discipline, fascination pour l'ordre militaire... nombre d'entre elles recrutent dans les viviers de l'extrême droite.

Enquêter sur ce scoutisme parallèle n'est pas chose aisée : les groupes s'assemblent, se dissolvent ou se reforment au gré des ruptures entre les dirigeants. Car, souligne justement l'historien Christian Guérin, la logique qui préside à leur destinée est celle d'une revendication d'orthodoxie toujours plus exclisive, toujours plus sectaire. A ce fractionnisme à répétition s'ajoute un goût prononcé pour le secret et la désinformation. Raison supplémentaire de dénoncer les dangers de cette dérive sectaire : le 13 septembre 1998 Jean-Paul II, dans la perspective du jubilé de l'an 2.000, appelait à l'unification du mouvement scout.

La remarquable histoire du scoutisme présentée pas l'historien Christian Guérin, l'enquête exclusive sur le drame de Perros-Guirec et le guide détaillé de l'ensemble des groupes scouts en Franc et en Belgique, font de ce livre, un ouvrage de référence.