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Méditation Transcendentale et Mouvement Humaniste | Deux sectes présentent une liste aux européennes |
Aum | Tokyo veut stopper le renouveau de la secte Aum |
Secte Tournesol | Les gourous de la secte Tournesol sont en fuite |
Scientologie | La scientologie contre la république |
[Résumé]
Près de quatre cent membres de La Contre Réforme Catholique de l'Abbé de Nantes ont défilé à Paris le 9 mai 1999 pour déposer une gerbe au pied de la statue de Jeanne d'Arc, accompagnant des manifestants de la Restauration nationale, de l'Action française et une poignée de légitimistes. L'article rappelle que la CRC, dont la principale composante est la communauté des petits frères du Sacré Coeur, a été dénoncée comme secte par le rapport parlementaire de décembre 1995 et précise qu'il s'agissait de sa première sortie après trois ans de discrétion.
Aux chants religieux se sont mêlés des slogans antirépublicains tels que " Le roi à Paris, A bas la République " et des mots d'ordre contre le Président de la République "fustigé pour la participation de la France dans le conflit contre la Serbie".
[Résumé]
L'interdiction de la transfusion sanguine ne présente de danger qu'en cas d'urgence thérapeutique.
Le journaliste prend l'exemple d'un enfant devant être transfusé ce que refuseraient ses parents et cite un témoignage reçu par la commission parlementaire belge d'enquête sur les sectes : "... dans certains cas le juge de la jeunesse suspend l'autorité parentale des parents membres des Témoins de Jéhovah pour permettre à l'enfant d'être soigné" Et le témoin de pousuivre : " Si les parents tolèrent une transfusion, ils sont écartés du groupe; par contre, si l'enfant est transfusé sans l'accord des parents, le mouvement tente, ensuite, de l'écarter de ses parents". Imagine-t-on le drame vécu à ce moment par l'enfant ? "
[Commentaire]
Il convient de penser également au drame vécu par des enfants dont la mère ou le père meurent par suite de leur refus de transfusion sanguine, refus qui peut être opposé aux médecins par toute personne ayant reçu à son nom une procuration le lui demandant expressément.
[Résumé]
La formation professionnelle représente un marché de 40 milliards de francs, rappelle le journaliste qui fait référence au livre de Thomas Lardeur. Outre ses propositions de formation pour de "meilleurs résultats" la scientologie a créé le World Institut International (WISE) dans le catalogue duquel figurent une centaine d'entreprises (dont une dizaine de consultants), paravents de la scientologie.
Les Raëliens ont fondé le Centre d'épanouissement du potentiel humain (CEPH) et, selon eux, il suffit d'activer les 90% du cerveau inutilisés, "potentiel" pour "développer la sensualité" et "accroître la conscience du plaisir" .
D'autres sectes proposent des séminaires de développement personnel. Certains patrons apprécient.
Dans certaines entreprises, les salariés qui refusent de suivre les stages deviennent suspects de mauvais esprit et finissent dans un placard sans espoir de promotion.
La Chambre syndicale des professionnels de la formation a été obligée il y a trois ans de préciser quelques principes selon lesquels "les patrons doivent respecter la liberté de pensée de chacun en s'interdisant tout prosélytisme spirituel, politique ou autre" et l'Institut de certification professionnelle a établi une charte exigeant la citation des "sources et théories" et de s'en tenir aux objectifs annoncés.
AFP, 24 mai 1999. Par Dominique Frot.
[Résumé]
Le Parti humaniste et le Parti de la loi naturelle (...) présenteraitent des listes aux élections européennes.
L'enregistrement des candidatuires aux élections européennes sera clos le vendredi 28 mai à 18 heures.
La dépêche qui donne la liste des candidatures acceptées, en instance d'acceptation ou de présentation précise que, parmi celles qui se présenteront "probablement" figurent le Parti humaniste et le Parti de la loi naturelle, classés parmi liste des sectes.
[Résumé]
Les autorités japonaises s'inquiètent de la résurgence des activités de la secte Aum à l'origine de l'attentat à l'arme chimique perpétré à Tokyo en 1995. Elles envisagent une interdiction pure et simple des activités de la secte.
Mardi la police japonaise a déclenché une nouvelle perquisition
dans différents locaux de la secte. Cette initiative fait suite
à un renforcement des contrôles policiers et administratifs
d'une organisation de nouveau en pleine expansion. M. Toshida Noda Ministre
de l'Intérieur a plaidé pour l'application contre Aum,
d'une loi anti-subversion regrettant qu'elle n'ait pas été
interdite après l'attentat meurtrier du 20 mars 1995. La secte
avait alors perdu son statut d'organisation
religieuse mais avait échappé à la dissolution.
La justice poursuit ses investigations, elle a déjà prononcé une sentence de mort à l'encontre d'un adepte reconnu coupable d'un quadruple meurtre en revanche le procès du gourou Shoko Asara traîne en longueur depuis près de 4 ans maintenant.
Depuis 1998, la secte inquiète à nouveau car "elle fait preuve d'un fort dynamisme" a averti en janvier un rapport gouvernemental.
[Résumé]
Les dirigeants de ce groupe apocalyptique, une soi-diant stigmatisée du Christ, Zofia Gibas, un ex religieux Dominique Robert ont quitté il y a deux mois leur domaine de Sauldre et se sont réfugiés à Paris. Une perquisition a été menée au domaine et le même jour ont été postées des lettres de menaces à destination du Maire de Barlieu , des gendarmes et de Stéphane de Keyser, ancien adepte de la secte qui a révélé l'affaire fin 1998.
Hier, Stéphane de Keyser, son épouse et ses six enfants ont été invités à se mettre sous la protection de la gendarmerie et, si possible de se réfugier ailleurs. " Avec six enfants, vous croyez que c'est facile ? En tout cas je garderai un fusil à porté de de main ", déclare l'ancien adepte de Tournesol.
Le 15 février, M6 avait diffusé un reportage très éloquent sur cette secte.
La commission rogatoire diligentée par le juge d'instruction Mollé porte sur des affaires d'abus de confiance, détournements de fonds, faux et usage de faux en
[Texte in tégral]
Si la prochaine mission d'enquête parlementaire sur les sectes, en France, se concentre sur leurs relations avec les entreprises, c'est principalement l'Eglise de scientologie qui est visée. Son prosélytisme agressif (centres de formation, mobilisation de stars du show-business ou des champions sportifs) et son influence inquiètent, on l'a vu à l'occasion du procès de Paris, en octobre 1998, où un tome et demi du dossier d'instruction a disparu - et le monde politique, en apparence, s'accorde pour considérer cette Eglise comme le groupe le plus nocif.
La « réussite » de la Scientologie révèle certaines tendances lourdes de la modernité marchande, et c'est en cela qu'elle forme un objet d'étude intéressant. Culte de la technique, mystique de l'institution : l'Eglise de scientologie considère que le problème, dans l'homme, c'est l'homme lui-même. Il faudrait le « libérer » de ses imperfections, de ses dépendances, de ses faiblesses... bref de son humanité même. Pour réhabiliter l'humanité, la Scientologie entend lui substituer des « tech », techniques censées livrer la puissance. Il existe des « tech » pour penser, pour communiquer, pour vendre, pour le couple, etc.
Les « tech » sont l'oeuvre d'un Américain, Lafayette Ronald Hubbard (1911-1986), auteur prolixe de romans de science-fiction, mais aussi génie mythomane (1). Il serait le seul être à avoir trouvé, au péril de sa vie, la « route vers la liberté totale ». La « tech standard », qu'il a tirée de cette expérience, serait « libératrice ». Mais elle débouche, en fait, sur la servitude. Elle réduit l'individu à un ensemble de techniques, le transformant en un exemplaire d'une identité fondée sur des normes. La Scientologie profane ainsi ce qui est généralement considéré comme sacré (l'humain, le lien social) et sacralise en retour le profane (l'argent, la technique, le marché).
En ce sens, la nocivité de la Scientologie ne réside pas tant dans son altérité que dans sa capacité à renforcer une vision sociale « moderne ». Il s'agit de rendre les gens capables plus capables, de standardiser toute activité et de normaliser les personnes. Ainsi, la Scientologie explique que la fatigue au travail est due à des problèmes personnels. Elle propose des « tech » dans le but d' « éviter les jeux irrationnels comme les grèves qui perturbent la production ou les bons rapports sociaux dans l'entreprise ». Ce type de discours reçoit un bon accueil de la part de nombreuses multinationales, comme en témoignent les longues listes de clients utilisant, selon elle, sa « tech » de l'étude - General Motors, Citroën, Lancôme, Perrier, Mobil Oil, Epson-Amérique, Volkswagen, etc. (2) - ou d'entreprises qui soutiendraient sa Fondation du chemin du bonheur - Coca-Cola, McDonald's, etc. (3). Les dix-sept collèges « Hubbard » d'administration, destinés à enseigner la « tech » du management, ne désemplissent pas. Après les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Australie et la Suisse, la Russie compte déjà quatre de ces collèges, qui forment environ 350 cadres supérieurs par mois. De par le monde, 175 000 cadres auraient ainsi été formés par la Scientologie.
Les adeptes sont regroupés, au plan local, dans des « org », constituées soit en filiales soit en franchises commerciales de l'organisation mère. L'ensemble des « org » agit de façon « standard », en appliquant les mêmes procédures. Les « org » de base (dites de « classe V ») vendent les services d'introduction (de « préclair » à « clair »). Les « org avancées » commercialisent les niveaux secrets. L'Eglise revendique six millions d'adeptes dans le monde, mais elle comptabilise tous les consommateurs de l'un quelconque de ses produits (livres, formations) : quelques dizaines de milliers seulement sont parvenus jusqu'aux niveaux secrets.
La Scientologie n'a qu'un but : concevoir, fabriquer et vendre des biens de salut. Un parcours complet coûte au minimum 500 000 francs. Les adeptes sont formés pour recruter. Ils apprennent, parallèlement, à lever leurs propres résistances à l'achat des produits. Des cours - également proposés aux grandes entreprises - enseignent la « vente sacrée ». Ici, le bonheur (religieux) est proportionnel à la consommation (marchande).
Derrière sa façade religieuse, la Scientologie connaît une militarisation croissante. La dianétique se présente en 1950 comme une discipline scientifique et thérapeutique. Elle suscite rapidement l'opposition du corps médical - notamment psychiatrique. Hubbard développe donc la dimension religieuse, afin de bénéficier de la protection du premier amendement de la Constitution américaine - et bien sûr de l'exonération fiscale. Il adopte alors tout un catalogue de signes religieux (credo, prières). Après avoir abandonné, en 1966, la direction administrative pour se consacrer à ses recherches, il embarque à bord d'une flottille et fonde la « Sea Org » (organisation maritime), véritable ordre paramilitaire.
LA flotte est désarmée en 1976 et l'état-major s'installe définitivement aux Etats-Unis. La totalité des postes de direction restent cependant contrôlés par ces moines-soldats. M. David Miscavige, fils de scientologues et membre des « messagers du commandant », dénonce bientôt l'altération de la « tech » par le dauphin présumé de Hubbard, M. David Mayo, et obtient la mise à l'écart des dirigeants après leur condamnation par la justice américaine pour espionnage. Depuis, les Etats-Unis ont adopté une attitude très complaisante à l'égard de la Scientologie, tandis que l'Allemagne la combat très rudement. L'état-major actuel exerce son pouvoir à travers le comité de surveillance (Watchdog Committee), qui contrôle l'activité des onze secteurs d'organisation, et son service de sécurité, le Bureau international des affaires spéciales (OSAI).
Cette mystique de l'organisation peut offrir une forme d'étayage à des sujets vulnérables. La fragilité des adeptes est produite par une foule de mécanismes. En témoigne un système de statistiques, obligeant chacun à faire toujours plus - objectif voué bien sûr à l'échec. S'y ajoutent des mécanismes constants de surveillance et de délation - vingt types de rapports sont obligatoires en plus de la délation volontaire (rapports de dégâts, de perte, de désobéissance, de faux rapport, de non-rapport, etc.). Ces informations viennent s'ajouter, dans la « bio » de l'adepte, à celles obtenues en confession. Un mécanisme aux effets voisins de ceux de la politique en vogue de la « qualité totale », où le salarié est sans cesse requis, réduit à une fonction, incapable de se (re)poser.
Dans la cosmogonie de l'Eglise, les hommes seraient des « thétans » (principe spirituel immortel) qui, après avoir créé l'univers, se seraient accidentellement englués dans leur création. Le « thétan », redevenu « opérant » (« OT »), dominerait matière, énergie, espace et temps. L'adepte doit pour cela se purifier de ses toxines, drogues et radiations puis de ses « faux buts » (objectifs non « tech »), de ses « valences » (identité culturelle, images imposées dans le cadre familial, amitiés non « tech »)... Il découvre alors, au cours des « niveaux secrets », qu'il n'est pas seul dans son être, mais que des milliers d'autres identités sont venues se coller en lui, il y a quelques « trillions d'années ». Il va devoir s'en débarrasser au moyen d'une forme d'exorcisme « tech » qui n'a pas de fin. Il découvrira plus tard que le « passage du mur du feu » (OT III) a échoué. D'autres entités endormies (« clusters ») sont lovées en lui, et des morceaux de lui sont ailleurs...
Cette doctrine remet en cause les fondements mêmes du sentiment d'individualité, elle s'en prend à la frontière entre dedans et dehors, entre moi et autre, passé et présent. Elle peut conduire à une forme de décomposition de l'identité. L'adepte risque alors de se réfugier dans la folie (consacrée par l'expression scientologue « partir en roue libre ») ou de s'identifier totalement au groupe.
La Scientologie distingue l'élite, le suspect et l'asocial. Elle oppose d'abord les « bons » aux « suppressifs » - ceux qui lui sont hostiles. Il existe en outre une troisième catégorie, plus problématique car composée des « sources potentielles de trouble » (PTS). Les PTS sont ceux qui présentent des variations de tonus (accident, maladie, hérésie, etc.). A travers cette catégorie, c'est en fait l'humanité entière qui déchoit. La Scientologie diffuse une idéologie du refus des faiblesses, de mépris du faible. Elle en tire logiquement une critique de l'Etat-providence et du syndicalisme mais aussi des propositions de management. Elle se veut apolitique, mais prône un ultralibéralisme non démocratique. Elle considère en effet que la démocratie (la pensée collective) est une manifestation du « mental réactif » (en quelque sorte de notre sous-humanité).
Comme toutes les évaluations scientologiques, les appréciations politiques se trouvent résumées par une valeur numérique sur l'« échelle des tons ». La maîtrise de quarante « niveaux de ton » permet ainsi d'influer sur l'état psychique des sujets. Les gens situés en dessous du niveau 2,0 devraient être privés de droits civils. La subversion « rouge » occupe la place la plus basse (entre 1,1 et 1,3 sur l'échelle des tons) puisqu'elle préconise des systèmes d'assistance nuisibles à l'initiative privée et à la richesse.
LA gauche promet la liberté et l'égalité mais écrase les forts : elle nuit donc à la survie. Elle est la religion du faible, de celui que l'on ne peut aider, sauf à précipiter la chute et la mort : « Il n'est pas nécessaire de produire un monde de "clairs" pour obtenir une société raisonnable et valable, écrivait Hubbard. Il est seulement nécessaire de supprimer toutes les personnes qui se situent à 2,0 et en dessous, soit en les "auditant" suffisamment pour les amener au-dessus de 2,0 [soit] en les mettant en quarantaine de la société (4) . »
L'Eglise de scientologie est donc une machine de guerre contre l'humanisme et contre le pacte républicain. Le laboratoire d'un monde possible. Si notre société doit favoriser des modes d'accès différenciés à l'universel, doit-elle pour autant tolérer une remise en cause radicale de ses grands principes fondateurs ?
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(1) Russell Miller, Ron Hubbard. Le Gourou démasqué, Plon, Paris,
1993.
(2) Qu'est-ce que la Scientologie ?, New Era, Los Angeles, 1993, p. 424. Cet
ouvrage ainsi que les suivants sont publiés par la Scientologie.
(3) Ethique, justice et civilisation, Ron Hubbard Library, 1995, pp. 75-76.
(4) Lafayette Ron Hubbard, Science de la survie. Prédiction du comportement humain, Fondation Hubbard de dianétique, Wichita, 1951.
(5) Politologue ; auteur, notamment, de : Les Fils de McDo, L'Harmattan, Paris,
1997, et La Scientologie, laboratoire du futur. Les Secrets d'une machine infernale
, Golias, Lyon, 1999.