(*) Articles et documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le web
LExpress, 3 décembre 2008 par François Koch
[Texte intégral]
Le parquet de la cour d'appel de Paris vient de signer un réquisitoire ferme et charpenté (52 pages) à l'encontre de 17 responsables de la secte de Scientologie, demandant leur renvoi en correctionnelle.
Les plaidoiries auront lieu à l'audience du 5 décembre de la 6e chambre de l'instruction. "C'est un désaveu de l'analyse qui avait été faite par le procureur de la République en première instance [il avait requis un non-lieu]", se réjouit Me Olivier Morice, avocat de l'Unadfi, association de défense de victimes.
Cette affaire d'escroquerie sectaire demeure la plus extravagante dans sa durée: les plaintes d'ex-adeptes datent de 1989! Sans tenir compte de celles de 1983, qui semblent s'être perdues dans les oubliettes du palais de justice. Les rebondissements judiciaires ont été aussi nombreux que les changements de juges d'instruction, avec, à la clef, la mystérieuse disparition, en 1999, de plusieurs tomes du très volumineux dossier.
Le JDD, 4 décembre 2008 par Michel Delean
[Texte intégral]
Un procès pour le moins original se tiendra jeudi devant la cour d'appel de Paris. L'Opus Dei, organisation catholique réputée pour son conservatisme et sa discrétion, poursuit en diffamation un auteur de polars, Catherine Fradier, ainsi que le petit éditeur Après
AFP, 4 décembre 2008
[Texte intégral]
PARIS - TF1 a été condamnée par le tribunal correctionnel
de Paris pour diffamation envers le mouvement Tradition Famille Propriété (TFP),
une organisation citée dans un rapport de la Mission de lutte contre les sectes
(Miviludes), a-t-on appris jeudi auprès du tribunal.
Le tribunal correctionnel a relaxé en revanche l'ancien président de la
mission de lutte contre les sectes (Miviludes), Jean-Michel Roulet, poursuivi
également en diffamation par l'organisation dans la même affaire, et a condamné
TFP à lui verser 2.000 euros de dommages et intérêts pour abus de constitution
de partie civile.
En octobre 2007, M. Roulet avait été mis en examen dans le dossier. Le
rapport 2006 de la Miviludes, publié en janvier 2007, consacrait un chapitre à "Tradition Famille Propriété, une organisation dévolue à la collecte de fonds et
à l'objet non identifié", soulignant le manque de transparence de la destination
des sommes collectées.
Dans un reportage diffusé le 24 janvier 2007 sur TF1, Jean-Michel Roulet
avait résumé les arguments développés dans le rapport et déclaré que les fonds
pouvaient "servir à tout et n'importe quoi".
Le reportage expliquait par ailleurs comment l'association trompait les
donateurs et se livrait à "une escroquerie", en proposant une médaille de la
vierge miraculeuse, et en incitant aux dons par la promesse d'avantages fiscaux
dans le seul but d'assurer son propre financement.
Dans un jugement rendu le 28 novembre, la 17e chambre correctionnelle a
estimé que M. Roulet n'avait "pas insinué qu'il y aurait une utilisation
illégale des fonds remis par les donateurs ou un détournement de ceux-ci".
A ce titre, elle l'a relaxé, ainsi qu'un particulier et un prêtre qui
s'exprimaient dans le reportage.
En revanche, elle a condamné l'ancien président de TF1 Patrick Le Lay, le
présentateur Jean-Pierre Pernaut et les journalistes auteurs du reportage à
chacun 500 euros d'amende. Ils devront en outre verser solidairement un euro de
dommages et intérêts à l'association TFP, partie civile au procès.
Le tribunal reproche aux journalistes d'avoir parlé d'"escroquerie", un
terme "péremptoire", "qui laisse entendre que les agissements de l'association
sont démontrés".
En outre, les magistrats ont refusé d'octroyer le bénéfice de la bonne foi
aux journalistes, estimant que leur enquête n'était pas "complète et
objective".
AFP, 4 décembre 2008
[Texte intégral]
BASTIA - Le commissaire du gouvernement du tribunal
administratif de Bastia a recommandé jeudi l'annulation d'un permis de
construire accordé pour la construction d'une salle de réunion destinée à
accueillir des Témoins de Jéhovah, à Lucciana (Haute-Corse).
Ce permis de construire qui a suscité l'opposition d'une partie des
habitants de Lucciana, a été suspendu par le tribunal administratif en mai. Les
habitants d'un lotissement voisin, regroupés en collectif, avaient obtenu la
suspension, en raison de l'imprécision de la notice jointe au dossier qui ne
permettait pas "d'apprécier l'impact visuel du bâtiment envisagé".
Jeudi, le commissaire du gouvernement, Michel Maury, a estimé que les
procédures obligatoires liées à la délivrance du permis n'étaient pas respectées
puisque les noms et prénoms de son bénéficiaire ne figuraient pas sur les
panneaux d'affichage qui doivent être posés à l'entrée d'un chantier.
Il a en outre demandé l'annulation en raison de l'"impact visuel" qu'aurait
le bâtiment, du non-respect de la dimension des issues de secours prévues qui ne
mesurent qu'un mètre au lieu de 1,40 mètre, ainsi que du manque de places de stationnement.
"Nous avons appris l'existence de ce permis qui devait mettre le bâtiment à
15 mètres de nos fenêtres, quand les bulldozers sont arrivés", a raconté à l'AFP
un des plaignants, Nicolas Place, à l'issue de l'audience.
Selon lui, une pétition qui a circulé à Lucciana pour demander l'annulation
du projet a recueilli plus de 500 signatures pour 3.000 habitants.
Le maire de Lucciana, José Galetti, avait accordé le permis le 23 janvier
2007 pour ce bâtiment de 170 m2 où les témoins de Jéhovah prévoyaient de faire
une salle de réunion baptisée "salle du Royaume", capable d'accueillir une
centaine de personnes.
L'affaire a été mise en délibéré au 18 décembre.
PhC/cr/asl
France : Scientologie
Scientologie : annulation d'un non-lieu et renvoi en correctionnelle requis en appel
La Croix, 5 décembre 2008 (AFP)
[Texte intégral]
Le parquet général a requis l'annulation d'une ordonnance de non-lieu en faveur de membres de l'église de Scientologie, accusés d'"escroquerie et d'exercice illégale de la médecine", et leur renvoi en correctionnelle, a-t-on appris vendredi auprès des avocats du dossier.
Ces réquisitions écrites, signées en septembre, ont été remises aux parties du dossier qui en ont fait état vendredi à l'occasion d'une audience de la cour d'appel de Paris.
Au terme de vingt-cinq années de procédure, un juge d'instruction parisien avait rendu le 12 octobre 2007 une ordonnance de non-lieu estimant qu'il ne résultait pas de l'information judiciaire "de charge contre quiconque d'avoir commis les infractions visées".
La position du parquet général constitue un revirement par rapport à celle du parquet de Paris qui avait également requis un non-lieu dans ce dossier le 4 septembre 2006 estimant que l'information judiciaire n'avait pas permis de mettre en évidence que les interlocuteurs des plaignants aient frauduleusement opéré des manoeuvres ou extorqué des fonds.
Ceci, selon le ministère public, dans la mesure où ces membres de l'église de Scientologie, mis en examen, apparaissent avoir eux-même "été convaincus de l'efficacité des prestations proposées et animés d'une foi authentique dans leurs démarches".
L'Union Nationale des Associations de Défense des Familles et de l'Individu (Unadfi), partie civile dans ce dossier, avait fait appel de l'ordonnance du juge devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris qui contrôle le travail des juges.
L'examen du dossier, prévu ce vendredi, a été repoussé à la demande des avocats des ex-membres de l'église de Scientologie qui ont plaidé l'irrecevabilité de la partie civile au moment de l'appel. L'étude au fond de l'affaire est prévue le 20 février 2009.
Le journal du Quebec, 7 décembre 2008 par Marc-André Séguin
[Texte intégral]
Le gérant du Zellers des Galeries de la Capitale, Gaëtan Verrette, sent qu’il s’est fait « jouer » par des représentants de l’Église de la scientologie qui n’ont pas dévoilé leur identité pour obtenir un stand dans son magasin, hier, provoquant le mécontentement de certains clients.
M. Verrette a affirmé qu’un représentant de l’Église l’avait contacté, la semaine dernière, pour louer un stand dans son établissement, mais qu’il n’avait pas dévoilé son appartenance à la scientologie, approche que le gérant a qualifiée de
« malhonnête ».
« Un homme m’a joint et m’a dit qu’il faisait des tests de stress et ce genre de choses, a-t-il affirmé. Cette personne est venue il y a une semaine me demander si on louait des espaces et on en a loué pour différentes activités. Mais je n’aime pas ça me faire jouer de cette manière-là. »
Le stand, qui se présentait sous le nom de Centre de dianétique Hubbard hier, faisait la promotion de la dianétique, méthode présentée comme étant une alternative à la psychiatrie et au règlement de problèmes de santé mentale par la prise de médicaments. Les participants étaient invités à faire un «test de stress » au cours duquel les deux préposés posaient des questions sur leur situation de travail, familiale et autres. Un appareil, selon les deux représentants, «lisait » ensuite leurs réactions aux questions. Ces derniers sont cependant restés vagues quant à son fonctionnement.
Le stand faisait aussi la promotion de livres et de DVD du père de la scientologie, L. Ron Hubbard, mais les représentants ont toutefois refusé d’en préciser le contenu. «Tu achètes le livre. Tu le lis. Si ça fonctionne pour toi, tu le fais. Sinon, tu ne le fais pas », a affirmé Didier au Journal, l’un des deux représentants. Il a refusé de préciser comment il avait obtenu son stand.
« Ce n’est pas de vos affaires. Je connais déjà votre article. Je n’ai pas à répondre à vos questions. »
Dehors
La présence de membres de l’Église de scientologie a dérangé des clients du Zellers. «J’ai deux ou trois clients qui ont manifesté leur mécontentement. Pour moi, c’est assez pour ne pas avoir ces gens, a confirmé M. Verrette. Ils m’ont dit qu’ils ne trouvaient pas ça correct qu’on ait ces choses-là.» En réponse, le gérant a décidé de ne pas laisser les scientologues tenir leur stand jusqu’à la fin de leur contrat. « C’est une petite erreur ou accroc, mais ils ne seront pas ici demain. Je ne veux pas faire d’histoire. J’ai juste dit aux messieurs que j’ai des clients qui ont manifesté leur mécontentement. On ne savait pas le fond de l’histoire. Maintenant, on le sait. C’est dommage, ils avaient pris pour deux jours et ils ne seront pas ici demain (aujourd’hui). » Le gérant a soutenu que sa décision a été prise « par respect » pour sa clientèle. « Je pense que deux ou trois plaintes, c’est assez. Les gens sont libres, mais je n’ai pas d’attache à ces choses. Si ça ne plaît pas à nos clients, on va les ôter de là et c’est tout. »
Les deux hommes présents ont soutenu qu’ils ne faisaient pas la promotion de la scientologie. Le numéro de téléphone qu’ils ont donné pour parler à leur relationniste était cependant celui des bureaux de l’Église de la scientologie à Québec. Leur porte-parole n’a pas retourné les appels du Journal.
Courriel de l'UNADFI , 9 décembre 2008
[Texte intégral]
Le collège Saint Jean invite Jacky Cordonnier (1) pour une conférence ouverte au public, le jeudi 11 décembre à 17h15, dans la salle polyvalente du collège. Le thème retenu pour la conférence est les sectes et les jeunes , le satanisme. Après un entretien avec les jeunes dans l'après midi, le conférencier s'adressera aux adultes. « Jacky Cordonnier est une référence pour toutes les questions de sectes, dérives sataniques et n'hésite pas à combattre l'intolérance, le racisme et ceux qui utilisent la souffrance, la misère et l'ignorance pour leurs profits financiers ou idéologiques » explique l'adjoint en pastorale et responsable des animations.
« Historien des religions, Jacky Cordonnier est membre du Conseil d'Orientation de la MIVILUDES, Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires auprès des Services du Premier Ministre. Expert judiciaire, vice-président d'une association de protection de l'individu le GEMPPI (Groupe d'Etudes des Mouvements de Pensée pour la Protection de l'Individu ) et auteurs de livres, ouvrages de références en France comme à l'étranger, il parcourt la France pour donner des conférences. Il consacre sa vie à la lutte contre tous les fanatismes, intégrismes, communautarismes et leurs dérives sectaires. Il est régulièrement sollicité pour toutes ces questions par de nombreux médias de la presse écrite. » souligne l'animateur du collège.
Jeudi au collège St Jean, J Cordonnier orientera sa conférence sur ce qui attirent les jeunes dans les sectes ou les mouvements sataniques et les conséquences dangereuses. Comment peuvent-ils se faire manipuler ? Comment être alerté, et réagir ? L'influence de la musique métal, les pratiques rituelles…De 17h15 à 18h30 salle polyvalente du collège St Jean Entrée libre(1) Jacky Cordonnier est: historien des religions et spécialiste des sectes
La lettre du Cadre , 9 décembre 2008
[Texte intégral]
Georges Fenech vient d’être nommé président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, MIVILUDES. Magistrat, il a notamment été substitut général à Lyon. Député (UMP) du Rhône de 2002 à mars 2008, Georges Fenech a été membre de la commission des lois, il a été président de la commission d’enquête sur les sectes et les mineurs et vice-président du groupe d’étude sur les sectes. Il a publié en 2007 « La justice face aux dérives sectaires » (Rapport au Premier ministre), à la Documentation française.
Que représente votre nomination à la présidence de la Miviludes pour vous, qui êtes depuis longtemps engagé dans le combat contre les sectes ?
J’ai pris mes fonctions avec beaucoup de détermination et de convictions. Il s’agit pour moi de la consécration d’un engagement depuis vingt ans dans la protection des libertés face au risque sectaire. Se concrétise là la possibilité d’impulser tout ce que j’ai pu demander, d’abord comme magistrat, puis comme parlementaire : je suis aux commandes. C’est une lourde responsabilité : vis-à-vis des pouvoirs publics, mais aussi et surtout des familles et des associations, qui attendent beaucoup de notre mission.
Quels dossiers auront votre priorité ?
Ce qui m’importe, c’est de faire évoluer la structure, pour remplir la mission qui lui est confiée. Je souhaite rendre celle de la Miviludes plus opérationnelle. Aujourd’hui, c’est une institution d’observation, de réflexion, de proposition. Elle remplit également bien sa mission de formation des acteurs en contact avec ce risque, magistrats, élus, fonctionnaires… tout cela fonctionne.
Je souhaite maintenant développer une dimension plus opérationnelle, avec la création d’un corps d’experts, la Cellule d’intervention mobile sur l’emprise sectaire, CIMES, qui pourrait être requise par l’autorité judiciaire, voire par l’administration, pour aider à la résolution d’une enquête par la détection de l’emprise sectaire.
Cette détection n’est en effet pas évidente pour un enquêteur qui n’est pas formé. J’avais fait cette proposition au Premier ministre dans un rapport remis cet été, je la reprends aujourd’hui. J’attends la décision politique pour avancer.
Considérez-vous que la lutte contre les dérives sectaires bénéficie du soutien politique nécessaire ?
Il est incontestable que la Mission a traversé des périodes de turbulences. Mais je suis certain de la volonté du président de la République et du Premier ministre de pérenniser et de renforcer cette institution : les inquiétudes sont derrière nous. Mais il nous revient de faire la preuve de notre efficacité. Cela passe par la transparence de notre travail : il faut que l’on sache comment agit la Miviludes, ce qu’elle fait réellement, quels objectifs elle se fixe et si elle les atteint. Je souhaite pouvoir être évalué chaque année, pas seulement sur la foi d’un rapport remis au Premier ministre, mais aussi sur les objectifs que nous nous sommes fixés.
La transparence est un outil de notre légitimité : c’est à nous de faire la preuve de l’utilité de notre rôle dans la République.
La Miviludes fait l’objet d’interrogations parce qu’elle agit dans un domaine très sensible, qui touche aux libertés fondamentales. L’exercice est donc difficile : je veillerai scrupuleusement à garder l’équilibre entre le respect des libertés fondamentales, de conscience et de religion, et la plus grande fermeté contre tout ce qui porte atteinte à l’ordre public, à la santé publique et aux lois de la République.
Faut-il continuer à établir des listes des mouvements sectaires en fonction de leur dangerosité ?
Il faut rappeler que la liste de ces mouvements, établie par la commission d’enquête parlementaire en 1996, n’a aucune valeur juridique. Les décisions de maire ou de présidents de conseils généraux qui s’étaient fondés sur cette liste pour refuser un agrément ou une adoption ont toutes été annulées par les juridictions administratives.
Pour ma part, je suis très réticent à l’établissement de telles listes : il y a d’abord un risque de stigmatisation d’un mouvement par erreur (il y en a eu). D’autre part, ces listes ne sont que la photographie à un moment donné d’un paysage sectaire évolutif. Enfin, cela permettait à une organisation sectaire qui n’y figurerait pas de s’en prévaloir pour affirmer qu’il n’y à rien à craindre d’elle. C’est donc une arme à double tranchant.
La « philosophie » française des dérives sectaires est-elle encore pertinente au regard des « sectes internationales » parfois légales ?
Je sais que la politique française en la matière fait l’objet d’interrogations, voire de critiques. C’est à la France de faire la preuve que son action respecte les libertés fondamentales tout en protégeant les populations vulnérables des dérives sectaires. Pourtant, l’explication n’est pas suffisante : je souhaite une harmonisation des points de vue et des jurisprudences qui ne peut passer que par les instances et le Parlement européens. Je vais m’y efforcer : pourquoi ne pas œuvrer à la création d’un observatoire européen des dérives sectaires ? Pourquoi ne pas s’appuyer sur des institutions existantes comme Eurojust ? J’ai déjà soulevé ces questions auprès du Premier ministre.
Face à de grandes organisations internationales et hiérarchisées, la coopération judiciaire et policière doit être renforcée, notamment pour lutter contre la masse des capitaux financiers qui circulent dans certaines d’entre elles. Je souhaite organiser l’année prochaine une grande conférence internationale sur les circuits financiers des organisations sectaires.
L’arsenal juridique de la lutte contre les sectes est-il suffisant ?
Une loi vient d’être votée pour renforcer la protection des personnes qui témoignent contre les mouvements sectaires dans le cadre d’une commission d’enquête parlementaire. Mais la loi About-Picard de 2001 reste encore notre meilleure arme. C’est un exemple, unique en Europe, de texte qui incrimine la sujétion psychologique et l’abus de vulnérabilité et de faiblesse. Ce texte est tout à fait approprié à la lutte contre l’emprise sectaire, mais reconnaissons que les juges ont du mal à se l’approprier, car c’est un texte difficile. C’est pour cela que je souhaite la cellule d’experts dont j’ai parlé auparavant.
La justice se préoccupe-t-elle suffisamment de la lutte contre les dérives sectaires ?
Des progrès incontestables ont été accomplis. Dans chaque parquet, un avocat général, désigné comme correspondant, impulse et coordonne la lutte contre les dérives sectaires. Des sessions de formation très suivies sont régulièrement organisées à l’École nationale de la magistrature et dans les cours d’appel.
Je crois cependant qu’il faut aller plus loin dans l’action répressive. Nous pourrions ainsi spécialiser certains magistrats. N’oublions pas non plus le domaine civil, et ce qui touche au contentieux familial et au droit de garde, qui nécessite également une spécialisation de juges des affaires familiales et de juges des enfants.
Comment vous adresserez-vous aux collectivités ?
Je rappelle l’existence du guide pratique publié par la Miviludes à l’attention des collectivités territoriales, qui recense toutes les difficultés pratiques auxquelles sont confrontés les élus locaux. Ces derniers ont en effet en charge des secteurs clés, particulièrement visés par les mouvements sectaires. Ainsi les organismes de formation professionnelle n’obéissent qu’à une simple obligation de déclaration : la vigilance est particulièrement nécessaire dans ce domaine où circulent 24 milliards d’euros par an. Nous pourrions aussi citer les cibles que sont la protection de l’enfance, les centres de loisirs ou sportifs, l’agrément des assistantes maternelles et familiales, les familles d’accueil et candidates à l’adoption, les demandes de locations de salles ou de permis de construire pour des lieux de cultes. Notre mission est d’apporter des réponses très concrètes à ces difficultés afin de permettre aux collectivités d’éviter les écueils.
Le Télégramme , 17 décembre 2008 par Jean-François Colleter
[Texte intégral]
La Justice a frappé un grand coup, hier, contre les chaînes d’argent. Dix « initiés » ont été condamnés par le tribunal de Vannes à rembourser tous les gains obtenus via ce système illégal. Une première judiciaire en Bretagne.
Rarement un procès aura attiré une telle affluence dans la salle des audiences correctionnelles de Vannes. « Nous avons été démarchés pour rentrer dans un "cercle d’abondance", expliquent trois amis venus de la région de Ploërmel. Nous avons refusé et beaucoup de gens se sont moqués de nous ensuite. Nous voulons savoir qui est derrière tout ça ».
Autour d’eux, il y a certainement des gens qui ont intégré l’une de ces fameuses chaînes d’argent. Eux n’ont pas été inquiétés par la Justice, du moins pas pour l’instant. Seules dix personnes ont été renvoyées en correctionnelle. Mais une enquête confiée à la section de recherche de la gendarmerie de Bretagne devrait déboucher sur de nouvelles poursuites, dans les prochains mois.
Une policière municipale une institutrice.
« L’impression d’être dans une secte »
Perplexe sur son estrade, le président Nicolas Monachon-Duchêne cherche à comprendre. « Il ne vous est pas venu à l’idée que ces cercles ne pouvaient pas s’étendre à l’infini et qu’en bout de chaîne, il y avait des gens qui y perdaient forcément ? ». En guise de réponse, la plupart des prévenus indiquent que le système fonctionnait bien, à leurs yeux, et qu’un prétendu vide juridique les mettait à l’abri des poursuites. Une jeune caissière mise en cause a pourtant vite déchanté. « Quand je me suis inscrite, j’ai eu l’impression de me retrouver dans une secte. J’ai recruté des membres de ma famille. Mais eux n’ont pas réussi à faire rentrer quelqu’un d’autre. Ils ont tout perdu. Ça a bloqué le cercle et semé la zizanie entre nous ».AFP , 17 décembre 2008
[Texte intégral]
Nouvelle enquête sur une "communauté religieuse" du Jura demandée en appel à Dijon
DIJON - Un homme de 67 ans a demandé mercredi à la cour
d'appel de Dijon la réouverture de l'enquête judiciaire, visant une "communauté religieuse" du Jura, dans laquelle son épouse et deux de ses filles militent
depuis cinq ans, a-t-on appris auprès de la cour.
Pierre Boucher-Doigneau, colonel en retraite, faisait ainsi appel du
non-lieu prononcé en juillet dernier par un juge d'instruction dijonnais, dans
l'enquête sur la communauté "Amour et Miséricorde", installée depuis 2001 à Chaussin dans le Jura.
Le Parquet général s'est déclaré favorable à la réouverture de l'enquête. La
chambre d'instruction de la cour d'appel a mis son arrêt en délibéré au 18 mars
2009.
Selon Me Loïc Duchanoy, l'avocat de M. Boucher-Doigneau, ce dernier "vit une
rupture totale avec son épouse et ses deux grandes filles depuis leur entrée
dans cette communauté" en 2003.
"Il n'a aucune nouvelle et ne peut les rencontrer et il n'a même pas été
informé de la naissance de ses petits-enfants", a déclaré Me Duchanoy à l'AFP.
Selon la Miviludes, (mission interministérielle chargée de la lutte contre
les sectes) qui a recueilli des informations sur place le 11 décembre dernier,
cette communauté est dirigée par une "gourelle", Eliane Deschamps, une mère de
cinq enfants, qui prétend "recevoir des apparitions de la Vierge tous les 15 du
mois à 0H06".
Les informations recueillies "attestent de comportements constitutifs de
dérives sectaires au sein de ce groupe à travers des témoignages révélant un
processus d'emprise sur ses membres, de rupture avec l'environnement familial et
social et de pressions financières", a déclaré à l'AFP, son président Georges
Fenech.
Regroupant plusieurs dizaines d'adeptes, cette communauté avait déjà fait
l'objet de plaintes de proches et d'anciens adhérents en 2002 et 2003, et une
instruction judiciaire avait été ouverte par le Parquet de Dijon.
Le journal du Quebec, 17 décembre 2008
[Texte intégral]
Missisauga, banlieue de Toronto, abrite-t-elle une secte cybernétique ? Elle accueille en tout cas abrite un web-phénomène qui fait de plus en plus parler de lui. Stephan Molyneux, 42 ans, y anime freedomainradio.com, un site internet traitant de "politique, philosophie, psychologie, économie, relations interpersonnelles et d'athéisme (sic)". Il adore les expressions à consonnance philosophique tels "empiriquement et logiquement faux". C'est son cliché mignon.
Ce vaste programme, Molyneux le décline entre autres en pratiquant une maïeutique explosive. A côté de ses diatribes contre l'Etat, il est un libertarian convaincu, il encourage également ses auditeurs à repenser leurs liens familliaux jusqu'à prôner la rupture.
C'est du moins ce que rapporte Kate Hilpern du quotidien britannique The Guardian. Elle rapporte l'histoire de Tom Weeds, un jeune Britannique de 18 ans qui a grandi à Leamington Spa au centre du Royaume-Uni. En mai dernier, sa mère a trouvé une note signée de sa main où il écrivait, "Chère famille, Je dois m'éloigner de la famille pour une durée indéterminée, j'ai donc emménagé chez un ami. S'il-vous-plait, ne me contactez pas. Tom." Cette note aurait été inspirée par Molyneux.
Depuis Barbara, la mère de Tom, est désespérée. Il refuse toujours tout contact avec ses parents. Elle ne comprend toujours pas ce qu'il repproche à sa famille. Son enfance s'est déroulée sans histoire, dit-elle. Au cours d'une conversation toujours disponible pour écoute en ligne, selon le Globe and Mail (je ne l'ai pas retrouvée, le podcast 1034 cité par le Globe ne me semble pas être avec un jeune britannique, l'accent de l'interlocuteur de Molyneux est plutôt nord-américain) Molyneux explique à Tom que s'il est un défenseur acharné des droits des animaux, c'est parce que son père s'en prend parfois au chat de la maison et que sa mère a sans doute voulu avoir un enfant pour que son mari agresse quelqu'un d'autre qu'elle. C'est peu dire que cette conclusion est tirée par les cheveux.
Il faut dire que Molyneux est passablement remonté contre la famille. Il a lui-même rompu avec ses parents. Interrogé par The Guardian, il affirme que "les relations familliales sont volontaires et vous devriez travailler, si elles vous rendent malheureux, à les améliorer. Et cela donne la motivation aux gens de les améliorer. Mais si vous ne pouvez pas les améliorer, on ne peut pas changer les autres comme chacun sait, vous devriez pouvoir vous désengager de ces relations."
Avec ce type de discours, encourage-t-il au "defooing", à l'abandon des liens nous unissant à notre famile d'origine, ou "familly of origin", "foo" dans le langage de Molyneux ? C'est évidemment l'avis de Barbara et d'autres parents qui n'ont plus de contacts avec leurs enfants influencés par Freedomainradio.com.
L'affaire est en tout cas lucrative pour Molyneux qui vit des revenus générés par ses podcasts. Différents types d'abonnement existent et varient de 10 à 500$ par mois.
Les abonnés au site et les visiteurs sont généralement des ados ou des jeunes gens dans la vingtaine, selon The Guardian. Est-ce tellement étonnant, à l'heure où une jeune génération née avec Internet y trouve un terrain d'expérimentation pour définir son identité. Inutile de rappeler également que cet âge est souvent marqué par une contestation de l'autorité, celle des parents ou d'autres institutions.
Molyneux est aujourd'hui décrit par la presse comme le leader d'une secte en ligne. Il s'en défend, sans doute à raison, mais son succès est réel. Pour Anne, un bloggueur qui se spécialise dans la revue de podcast, Molyneux est le podcasteur le plus prolifique qu'il connaisse notamment grâce au soutien de la communauté en ligne qu’il fédère.
Ce qui laisse craindre que l’influence de Molyneux sur ses fidèles est en vérité plus grande qu'il ne le confesse. Il prône l'affranchissement, mais il suffit d'écouter ses conversations avec certains de ses auditeurs pour se rendre compte que c'est un e-gourou écouté avec ferveur.
le Progrès, 18 décembre 2008 par Tatiana Vazquez
Hier soir, l’émission “Les infiltrés” de France 2 traitait du sujet de la fausse mémoire dans le cadre plus général des manipulations par les pseudo-gourous.
C’est aux Etats-Unis dans les années 80 qu’a commencé à se répandre le syndrome de la fausse mémoire. Des pseudo-thérapeutes induisaient chez leur patients l’idée qu’ils avaient subi des abus sexuels dans leur enfance, mais que ces souvenirs avaient été refoulés - raison pour laquelle ils n’en avaient pas mémoire.
Les techniques pour induire ces faux souvenirs sont soit l’hypnose, soit la suggestion directe: “Vos symptômes correspondent exactement aux conséquences d’un abus sexuel”, soit comme montré dans l’émission d’hier, la thérapeute “lit” dans l’inconscient du patient et transcrit elle-même le supposé contenu de cet inconscient.
Ces thérapeutes donnent ensuite au patient une info précise sur la personne en cause: père, mère, grand-parent. Cette info est supposée être sortie de l’inconscient du patient, elle est présentée comme parfaitement fiable et hors de tout doute.
Les résultats sont graves: patients perturbés pendant des années et donc dépendants du thérapeute, coupure totale d’avec la famille, fausses accusations pénales d’abus sexuels.
Aux USA une psychologue connue, Elisabeth Loftus, a démontré expérimentalement que le cerveau ne refoule pas les traumatismes au point qu’ils soient totalement absents. Un enfant abusé s’en souvient, même lorsqu’il le tait. Suite à la démonstration du mensonge des faux souvenirs, de nombreux patients ont posé plainte contre leur thérapeutes. Les procès ont été généralement gagnés, ce qui a enrayé le mouvement. Mais le mal était fait: des milliers de familles avaient été détruites et nombre d’erreurs judiciaires commises contre des parents innocents.
Le phénomène gagne la France. Le président de la Miviludes (commission officielle d’études des sectes) estime que 3’000 médecins et autant de non médecins pratiquent cette pseudo-thérapie. 80% des victimes de ce syndrome de la fausse mémoire sont des femmes. Des femmes démolies parce qu’elles ont fait confiance à des gens sans scrupules. Des “thérapeutes” qui fabriquent des viols à la chaîne. Sans aucun égard pour l’équilibre psychique de leurs patients. Sans compter le tort que cela fait aux vraies victimes.
Fausse mémoire, souvenirs induits, thérapeutes déviants: danger, danger!
Pour en savoir plus:
http://www.psyvig.com/default_page.php?menu=20&page=4
et un témoignage de plus sur un père faussement accusé (pas en lien avec la fausse mémoire)
La dépêche de l'Aveyron , 22 décembre 2008 par B-H Saint-Paul
Religion. Le mouvement religieux est mis au pied du mur par Rome qui impose une « refondation » : il doit changer de statut juridique avant novembre. L e mouvement de fidèles laïcs, les Béatitudes est dans l'œil du cyclone.
Dans le collimateur judiciaire, tout d'abord, avec l'enquête menée sur les actes pédophiles dont s'est accusé le frère Pierre-Etienne Albert et pour lesquels la justice tente de savoir si la hiérarchie du mouvement les connaissait et aurait dû les dénoncer. Des perquisitions et des gardes à vue ont eu lieu début octobre, tandis que Gérard Croissant le fondateur du mouvement, écarté des instances décisionnelles depuis le début des années '90, a été entendu par les enquêteurs début novembre. Ensuite, les Béatitudes sont aujourd'hui mises au pied du mur par le Vatican qui fait table rase du passé en lui imposant une « refondation » et de changer de statut juridique avant novembre 2009.
Une date butoir pour la tenue de l'assemblée générale qui, en novembre dernier, avait été repoussée par le cardinal Bernard Panafieu, prêtre chargé de suivre le mouvement, suite aux « déplaisantes affaires judiciaires ».
Le 3 décembre dernier, la modération générale - la hiérarchie des Béatitudes dont le modérateur général François-Xavier Wallays - a rencontré à Rome le cardinal Rylko entouré des membres du conseil pontifical pour les laïcs, le cardinal Bernard Panafieu et Pierre-Marie Carré, archevêque d'Albi.
Repartir de zéro
à Rome le cardinal Rylko, qui a évoqué « les affaires difficiles de votre communauté » et « la gravité de la crise communautaire », a été clair : fini le mélange des genres (vie consacrée et laïcs) favorisé par le statut d'association de fidèles laïcs. Il faut refonder le mouvement.
En dépit du vote des fidèles qui, lors d'une consultation du 8 octobre au 15 novembre sur cette question du statut, avaient majoritairement opté pour l'option 1 (le rattachement au conseil pontifical pour les laïcs en tant qu'association internationale de fidèles) et écarté l'option 2 (le modèle fédératif) et l'option 3 (une nouvelle forme de vie consacrée rattachée à la congrégation des instituts de vie consacrée), le cardinal Rylko impose l'option 3. Cela signifie que les membres ayant choisi une vie consacrée seront séparés (hommes et femmes) et séparés des familles ; les laïcs étant des membres associés ou agrégés.
Cette nouvelle Famille Spirituelle de vie consacrée sera par ailleurs en charge de la gestion du patrimoine de la communauté.
En clair, les Béatitudes doivent repartir de zéro dans le processus de reconnaissance ecclésiale qui devait initialement s'achever fin 2009 : adopter de nouveaux statuts, trouver un évêque de rattachement (ce sera Mgr Le Gall, archevêque de Toulouse) pour créer une nouvelle famille de vie consacrée, et repartir dans un processus compliqué de reconnaissance pour plusieurs années. Trois groupes de travail seront créés dans cette optique.
« un choc »
Est-ce une manière élégante pour le Vatican de se débarrasser d'un mouvement de plus en plus encombrant ? Ou bien véritablement à « aider à créer les meilleures conditions pour sauvegarder tout ce qu'il y a de vrai, de bon et de beau dans votre communauté… et c'est beaucoup », comme exprime la fin du discours du cardinal Rylko ?
En tout cas, les Béatitudes accusent le coup : dans une lettre envoyée le 6 décembre dernier aux membres du gouvernement des Béatitudes appelés à se réunir au plus vite pour réfléchir à l'avenir du mouvement, le modérateur général consulte chacun sur la date et l'ordre du jour de la réunion : « Je suppose que la nouvelle position de Rome est un choc pour beaucoup de frères et sœurs et que cela te demande une grande disponibilité pour l'écoute ainsi que l'exigence de laisser de côté tes états d'âme personnels ».
Nous avons en vain tenté de joindre le cardinal Panafieu pour qu'il s'exprime sur ce dossier et ses conséquences.
Bonnecombe : « Pas informés »
Nous avons contacté les membres de la communauté des Béatitudes de Bonnecombe pour savoir quelles incidences pourraient avoir un nouveau statut. Surprise : « Nous n'avons été destinataires d'aucune information de la modération générale. Depuis juin, nous sommes privés de nos droits de membres, ne sommes pas informés des nouvelles orientations et sommes privés du droit de vote en assemblée générale », expliquent le père Jean-Baptiste Tison, Naomi et Cyril. De son côté, Murielle Gauthier (qui ne fait pas partie des Béatitudes), accompagnée de Naomi, poursuit sa marche dédiée aux victimes de la pédophilie. Quant à Pierre-Etienne Albert, exclu des Béatitudes en juin 2007, il fait toujours l'objet d'une mise en examen pour agressions sexuelles sur mineurs. L'instruction est en cours par la magistrate de Rodez. Pour l'heure, il est sous la surveillance des membres de Bonnecombe.
La Croix (AFP), 22 décembre 2008
BERLIN - Le tribunal administratif de Bavière (sud de l'Allemagne) a confirmé lundi la décision prise en février par la ville de Munich de fermer une garderie liée à l'Eglise de Scientologie.
La municipalité avait retiré sa licence de garderie "avec effet immédiat" à une association dans laquelle deux éducatrices veillaient sur 18 enfants depuis l'été 2007.
Ces deux éducatrices ainsi que les deux directeurs de la garderie ont des liens avec la Scientologie, qui n'est pas reconnue comme église en Allemagne et qui fait l'objet d'une surveillance des services du renseignement intérieur.
La ville s'était dite convaincue que les liens du personnel de la garderie avec la Scientologie étaient une "menace pour le bien-être des enfants de cet établissement, car le travail de formation et d'éducation y est basé sur les préceptes de la Scientologie".
Le tribunal administratif a estimé qu'il y avait effectivement un risque pour les enfants d'être soumis à une éducation imprégnée de valeurs "totalitaires" et a refusé de rouvrir provisoirement la garderie en attendant un jugement ultérieur sur le fond.
L'organisation est surveillée depuis 1997 par l'Office national de protection de la Constitution (Bundesverfassungsschutz, renseignement intérieur) à travers tout le pays, où elle compte environ 5.000 adeptes.
Un débat a régulièrement lieu en Allemagne sur l'opportunité d'interdire dans ce pays ce que nombre d'experts dénoncent comme une secte dangereuse et totalitaire.
Mais "nous sommes arrivés à la conclusion qu'une interdiction n'est pas appropriée", avait déclaré en novembre le ministre de l'Intérieur du Brandebourg et actuel président de la commission des ministres régionaux de l'Intérieur (IMK), Jörg Schönbohm.
AFP, 29 décembre 2008
Le suicide de Kaja avait fait la une de nombreux médias, en Norvège.
Aucun lien n'a pu être établi entre le suicide d'une étudiante norvégienne à Nice en mars et l'Eglise de Scientologie. La jeune fille avait rempli un des tests de personnalité de l'organisation quelques heures avant sa mort.
L'Eglise de Scientologie n'est pas responsable du suicide de Kaja Gunnar Ballo, cette jeune fille dont la mort, en mars dernier, avait bouleversé la Norvège. Aucun lien de cause à effet n'a pu être établi entre la défenestration de cette étudiante norvégienne et le test de personnalité de l'Eglise de Scientologie qu'elle avait rempli quelques heures avant son décès, a conclu lundi le parquet de Nice. Il a classé l'enquête en «recherche des causes de la mort» ouverte après le décès de Kaja sans suite.
Agée de 20 ans, Kaja s'était jetée du troisième étage de la résidence étudiante où elle habitait, dans le centre de Nice, le 28 mars. Dans sa chambre les enquêteurs avaient retrouvé un test de personnalité mis au point par l'Eglise de Scientologie. Son père, le député Olav Gunnar Ballo avait accusé le quiz d'avoir eu un impact «dévastateur» sur le moral de sa fille. L'étudiante était allée faire décrypter les résultats du test par un adepte de la secte.
Kaja était sous antidépresseurs
Comprenant 200 questions et baptisée «Oxford Capacity Analysis», l'évaluation donnait à Kaja entre -100 et zéro points concernant sa sociabilité, son humeur, son dynamisme. En outre le formulaire « présentait l'étudiante comme une jeune fille au QI très limité», dénonce ses proches. «Kaja avait certes eu des petits problèmes d'ordre psychologique à l'adolescence, concède son père, mais « elle n'était pas suicidaire et était heureuse de vivre.»
L'Eglise de Scientologie dont plusieurs membres de l'antenne niçoise ont été auditionnés pour les besoins de l'enquête, a toujours réfuté tout lien entre le test et le suicide de Kaja. Interrogée en mars, par le figaro.fr, Agnès Bron du bureau des relations publiques de la secte, affirmait que Kaja n'avait jamais reçu d'analyse de son test. «Elle a demandé à avoir une évaluation de son test, mais ses réponses paraissaient ne pas concorder. La personne qui l'a reçue a donc cherché un test en norvégien. Mais cela n'existe pas». «Elle avait avoué à la bénévole avoir eu un passé difficile, avoir été internée à plusieurs reprises à cause de son anorexie et être en ce moment sous antidépresseurs », précisait Agnès Bron.