Le jeûne est présent depuis des siècles dans la plupart des religions (ramadan, carême, kippour...). "Pratiqué comme c'est pratiqué dans ce cadre, ça n'est probablement pas plus idiot qu'autre chose et en tout cas ça accompagne souvent une réflexion philosophique respectable", analyse le nutritionniste français Jean-Claude Melchior.
Les offres fleurissent, portées par la caisse de résonance de l'internet.
"La randonnée va permettre à l'organisme de détoxiner d'autant mieux", affirme Danièle Cazal, graphiste, qui propose des séjours "jeûne et randonnée" encadrés par un naturopathe. "Ce n'est pas un entraînement militaire", prend-elle soin de préciser, tout en assurant qu'"il n'y a pas de contre-indications". "On va se nourrir d'autre chose, on va se nourrir des paysages", dit-elle.
Pour Désiré Mérien, un des pionniers de la pratique du jeûne en France, le mot d'ordre est d'y aller "piano, piano". "Il ne faut pas lancer les gens dans des choses excessives", met-il en garde, soulignant qu'"il y a des extrémistes en santé naturelle aussi".
Au terme "randonnée", ce naturo-thérapeute préfère celui de "balade", qui s'inscrit dans un objectif de détente et de repos.
Nutritionnistes et naturopathes se rejoignent sur un point: le jeûne ne va pas remettre à zéro les compteurs d'une société oublieuse de son hygiène de vie au quotidien.
Les habitants du quartier New-Bell à Ebolowa ont été brutalement tirés de leur sommeil matinal le lundi 27 octobre 2008, à cause des pleurs d’une famille éplorée par la disparition de la petite Maeva Lowé Nayang, 10 ans, élève en CEI à l’école publique de New-Bell. Partie de la maison parentale dimanche matin pour le culte, l’infortunée a été bousculée par un taxi-moto à la descente des Amang communément appelée « Quartier bamiléké. »
Transportée d’urgence à l’hôpital provincial, le personnel de permanence au service d’accueil, propose une transfusion sanguine à ses parents. Contre toute attente, Moise Nayang, le père de l’enfant, témoin de Jéhovah pratiquant, s’oppose formellement à la volonté des professionnels de la santé. Informé, Jean Fernand Ekobo, le directeur dudit hôpital, exige rapidement un bilan d’urgence dont le résultat fait état d’une anémie sévère causée par l’hémorragie. Vu la gravité de la situation, le patron de l’hôpital conseille la transfusion sanguine aux parents de l’accidentée qui restent fermes sur la décision prise par le père.
Clandestine
Le souci de faire prévaloir la raison va finalement aboutir à une altercation entre les médecins et la famille de la patiente qui refuse de céder même sous la menace d’informer les autorités. Toutes choses qui ne faisaient que retarder la prise en charge de l’innocente dont la santé chancelait davantage. Voyant venir le pire, Colette Lele, la mère de l’enfant qui se morfondait à l’accueil, finit par rejoindre le camp des médecins. Elle agresse même verbalement son mari qui, soutenu par les autres membres de cette communauté religieuse, déclare à qui veut l’entendre que le médecin de l’église installé à Yaoundé peut sauver sa fille sans pratiquer la transfusion sanguine.
Dans la nuit de dimanche à lundi, Moise Nayang, orchestre une évacuation clandestine à destination de la capitale. Malheureusement, l’ange de la mort interrompt son voyage à une dizaine de kilomètres d’Ebolowa. Le retour dans la ville est sanctionné par son interpellation par les policiers qui l’entendront toute la matinée, tandis que le reste de la famille s’active à placer le corps à la morgue d’Ekombité. Les sources proches du dossier révèlent que le mis en cause aurait été provisoirement relâché durant la période des obsèques. En attendant que les enquêtes reprennent leur cours normal.
Le Parlement protège les témoins des commissions parlementaires
La Croix , 4 novembre 2008
[Texte intégral]
Le Parlement a définitivement adopté mardi, par un ultime vote des députés, une proposition de loi pour protéger les témoins qui s'expriment devant les commissions d'enquête parlementaire, notamment de "l'acharnement procédurier" des sectes.
Fait très rare, la proposition de loi du président UMP de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a été adoptée à l'unanimité en seconde lecture, dans les mêmes termes que le Sénat.
Les propos tenus devant une commission d'enquête du Sénat ou de l'Assemblée "ne donneront lieu à aucune action en diffamation, injure ou outrage", selon le texte.
M. Accoyer s'est félicité d'écarter le risque "d'acharnement procédurier" dont pourraient souffrir les témoins.
"Depuis plusieurs années, l'Assemblée conduit un travail considérable en matière d'information, de prévention et de lutte contre les phénomènes sectaires", a poursuivi M. Accoyer, pour qui "le dispositif adopté s'inscrit dans ce combat et permettra de progresser dans la connaissance des phénomènes sectaires afin de mieux les dénoncer, les réprimer et mieux protéger les personnes".
Jean-Pierre Brard (apparenté PCF) a salué l'initiative de M. Accoyer. Vice-président d'un groupe d'études sur les sectes, M. Brard a fait l'objet d'un procès en diffamation des Témoins de Jéhovah, que ces derniers ont perdu en juillet dernier.
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Communiqué de Monsieur Bernard ACCOYER Président de l'Assemblée
nationale
Bernard Accoyer, Président de l'Assemblée nationale, se réjouit de
l'adoption définitive de sa proposition de loi relative au statut des
témoins devant les commissions d'enquête parlementaires, ce mardi 4 novembre
2008.
Ce texte, adopté à l'unanimité et salué par l'ensemble des groupes
politiques à l'Assemblée nationale comme au Sénat, garantira aux personnes
entendues par les commissions d'enquête parlementaires, une protection
analogue à celle des témoins devant les juridictions.
Grâce à l'adoption de cette proposition, elles pourront le faire sans risque
de faire l'objet d'un acharnement procédurier visant à les dissuader de
témoigner devant les parlementaires.
Il s'agit d'une avancée majeure, tant pour la liberté de parole devant les
commissions, que pour le Parlement dont on valorise ainsi l'un des
instruments essentiels de son pouvoir de contrôle.
Depuis plusieurs années, l'Assemblée nationale conduit un travail contre les
phénomènes sectaires, sous toutes leurs formes, dont le but est avant tout de protéger les personnes en souffrance psychologique, victimes de ces
dérives. Elle continuera à le faire, en liaison étroite avec les organismes
publics compétents et les associations de victimes et de leurs familles.
Le dispositif adopté s'inscrit dans ce combat et permettra de progresser
dans la connaissance des phénomènes sectaires afin de mieux les dénoncer,
les réprimer et de mieux protéger les personnes.
Assemblée Nationale : Questions/réponses - (Soins Psy)
JO , 4 novembre 2008
[Texte intégral]
13ème législature
Question N° : 3414 de Mme Poletti Bérengère ( Union pour un Mouvement Populaire - Ardennes ) QE
Ministère interrogé : Santé, jeunesse et sports
Ministère attributaire : Santé, jeunesse, sports et vie associative
Question publiée au JO le : 14/08/2007 page : 5267
Réponse publiée au JO le : 04/11/2008 page : 9583
Date de changement d'attribution : 18/03/2008
Rubrique : professions de santé
Tête d'analyse : psychologues et psychothérapeutes
Analyse : exercice de la profession
Texte de la QUESTION : Mme Bérengère Poletti attire l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports sur le rapport n° 3507, remis au Gouvernement au nom de la commission d'enquête relative à l'influence des mouvements à caractère sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs. Ledit rapport propose, dans le domaine de la santé publique, de préciser les conditions d'attribution du titre de psychothérapeute. En effet, la commission d'enquête estime insuffisantes les dispositions du projet de décret sur l'usage du titre de psychothérapeute. Elle considère que les titulaires d'un doctorat en médecine, les psychologues et les psychanalystes doivent attester d'une formation théorique et pratique en psychopathologie clinique, conformément aux dispositions de l'article 52 de la loi n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique. Aussi, il lui serait agréable de connaître, d'une part, la position du Gouvernement quant à cette proposition, et, d'autre part, dans quel délai il compte la mettre en oeuvre.
Texte de la REPONSE : L'article 52 de la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique a pour objectif d'offrir tant au public qu'aux professionnels, qui en sont majoritairement demandeurs, une information sur la qualité et le niveau de formation des professionnels usant du titre de psychothérapeute. Il ne s'agit donc pas de créer une nouvelle profession, ni d'encadrer la formation et la pratique de la psychothérapie, mais de préciser les conditions dans lesquelles il peut être fait usage de ce titre. La nouvelle version du projet de décret, à prendre en application de l'article 52, offre à cet égard les garanties nécessaires pour assurer une prise en charge de qualité à des patients vulnérables ou présentant une pathologie mentale. Ainsi, pour tous les professionnels souhaitant user du titre de psychothérapeute, qu'ils bénéficient d'une procédure d'inscription de droit ou non sur le registre départemental, il est prévu qu'ils satisfassent à l'exigence d'une formation minimale en psychopathologie clinique théorique d'une durée de 400 heures et pratique d'une durée minimale de cinq mois. Le principe de dispenses partielles ou totales de formation pour les médecins, psychologues et psychanalystes régulièrement inscrits sur un annuaire, a été prévu afin de tenir compte des connaissances et compétences acquises par ces professionnels. De plus, le renforcement du contenu du cahier des charges de la formation et la fixation, par arrêté conjoint des ministres en charge de la santé et de l'enseignement supérieur, de la liste des formations jugées conformes à celui-ci et ouvrant l'autorisation d'user du titre de psychothérapeute sont de nature à garantir la qualité des acteurs de la formation. Sur ces bases qui ont été discutées avec les différents partenaires, un projet de décret et d'arrêté d'application sont en cours.
UMP 13 REP_PUB Champagne-Ardenne O
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13ème législature
Question N° : 3413 de Mme Poletti Bérengère ( Union pour un Mouvement Populaire - Ardennes ) QE
Ministère interrogé : Santé, jeunesse et sports
Ministère attributaire : Santé, jeunesse, sports et vie associative
Question publiée au JO le : 14/08/2007 page : 5266
Réponse publiée au JO le : 04/11/2008 page : 9582
Date de changement d'attribution : 18/03/2008
Rubrique : ésotérisme
Tête d'analyse : sectes
Analyse : commission d'enquête. rapport. conclusions
Texte de la QUESTION : Mme Bérengère Poletti attire l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports sur le rapport n° 3507 remis au Gouvernement au nom de la commission d'enquête relative à l'influence des mouvements à caractère sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs. Ledit rapport propose, dans le domaine de la santé publique, de définir les bonnes pratiques des psychothérapeutes. En effet, la commission considère que la délivrance du titre de psychothérapeute devrait être liée à l'adhésion à un code de bonnes pratiques, qui permettrait de procéder à un encadrement déontologique des pratiques de psychothérapie. Ces règles devraient insister notamment sur la prise en compte des intérêts supérieurs de l'enfant. La mise en oeuvre de cette recommandation devrait se faire dans le cadre d'une organisation des activités de psychothérapie au sein d'un conseil professionnel, sur le modèle du conseil professionnel de certaines professions paramédicales. Des instances disciplinaires veilleraient au respect du code des bonnes pratiques et des procédures d'évaluation des techniques thérapeutiques pourraient être diligentées. Aussi il lui serait agréable de connaître la position du Gouvernement quant à ces propositions, d'une part, et dans quel délai il compte les mettre en oeuvre, d'autre part.
Texte de la REPONSE : Le Gouvernement est soucieux de la qualité des soins délivrés dans le cadre d'une psychothérapie. L'évaluation des psychothérapies est en effet un problème complexe. Au-delà de l'intérêt des psychothérapies, la définition de bonnes pratiques nécessite qu'un travail préalable soit mené afin de déterminer les procédures d'évaluation les plus adaptées. Dans ce cadre, la Haute autorité de santé (HAS) a accepté de réaliser un travail de synthèse bibliographique des méthodes existantes d'évaluation des psychothérapies, en particulier celles fondées sur la pratique. De plus, un réseau de recherche clinique, fondé sur les pratiques, a été cofinancé en 2008 par l'INSERM et le ministère chargé de la santé dans l'objectif d'évaluer les pratiques en psychothérapie et de mettre en réseau les professionnels pour améliorer leur exercice. Dans l'attente de ces travaux et compte tenu de la nécessité d'offrir dès maintenant aux usagers une information sur le niveau de formation des professionnels souhaitant user du titre de psychothérapeute, le projet de décret, à prendre en application de l'article 52 de la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique et qui vise à encadrer l'usage de ce titre, a été transmis dernièrement au Conseil d'État. Dans ce contexte, la proposition du rapport n° 3507 au nom de la commission d'enquête relative à l'influence des mouvements à caractère sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs, visant à lier la délivrance du titre de psychothérapeute à l'adhésion par les professionnels à un code de bonnes pratiques, est difficilement envisageable à ce stade.
UMP 13 REP_PUB Champagne-Ardenne O
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Le fondateur en garde à vue puis remis en liberté
AFP , 6 novembre 2008
[Texte intégral]
Le fondateur de la communauté catholique des Béatitudes a été placé en garde à vue mardi puis remis en liberté dans la cadre d'une instruction ouverte à Rodez pour "non-dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans par personne ayant autorité", a-t-on appris de source policière jeudi.
Gérard Croissant a été interpellé mardi à Roissy, en provenance du Rwanda, par les enquêteurs de l'Office central de la répression des violences aux personnes (OCRVP) a précisé la source, confirmant une information du Parisien.fr.
Il a été remis en liberté mercredi soir.
Cette interpellation fait suite à une opération menée début octobre par les policiers et les gendarmes en charge de cette enquête, précise-t-on de même source.
Six responsables ou membres de la communauté catholique des Béatitudes avaient été remis en liberté après une garde à vue dans l'instruction ouverte à Rodez.
Cette instruction faisait suite à la mise en examen de Frère Pierre-Etienne placé sous contrôle judiciaire en février 2008, toujours à Rodez, pour une série d'agressions sexuelles sur des mineurs.
Cet homme de 57 ans avait reconnu des attouchements sur une cinquantaine d'enfants de 5 à 14 ans dans toute la France entre 1985 et 2000 dans le cadre de ses activités.
Le suspect avait reproché à sa hiérarchie de ne pas avoir pris la mesure de la gravité de la situation, en le déplaçant à plusieurs reprises dans différents postes après qu'il lui eut confié ses tendances pédophiles.
L'assemblée générale de la communauté des Béatitudes, secouée depuis plusieurs mois par cette affaire, avait été reportée, à la mi-octobre, à la demande du cardinal Bernard Panafieu, chargé par le Vatican d'une mission auprès des Béatitudes.
La communauté des Béatitudes a été reconnue "ad experimento" (à titre provisoire, ndlr) en 2002 par le Vatican pour une période de cinq ans.
Sa reconnaissance définitive n'ayant pas abouti, ce statut provisoire a été prolongé de deux ans.
Trois associations du gourou Bhagwan déboutées à la Cour Suprême
La Croix - AFP, 6 novembre 2008
[Texte intégral]
STRASBOURG (Conseil Europe), 6 nov 2008 (AFP)
Trois associations allemandes du gourou indien Bhagwan, aussi appelé Osho, qui se plaignaient de discrimination et d'atteintes à la liberté d'expression et de religion, ont été déboutées jeudi par la Cour européenne des droits de l'Homme.
Les associations Leela Förderkreis, Wies Rajneesh Zentrum für spirituelle Therapie und Meditation et Osho Uta Lotus Commune avaient déposé une requête contre l'Etat allemand à la suite d'une campagne gouvernementale en 1979 destinée à appeler l'attention du public sur le danger potentiel des mouvements de ce type.
Ces associations, qui prônaient notamment la rupture avec la société, y étaient qualifiées de "sectes", "sectes pour jeunes", "religions des jeunes" et "psycho-sectes".
Elles réclamaient chacune au moins 30.000 euros pour réparer leur dommage moral, estimant que le gouvernement avait manqué à son devoir de neutralité religieuse et s'était engagé dans une campagne de répression et de diffamation à leur encontre.
Les juges strasbourgeois leur ont donné tort, estimant que les autorités n'avaient fait que leur devoir légitime d'information, de prévention et de mise en garde à l'égard du public, et notamment des jeunes, concernant des mouvements qui comportaient certains risques pour les citoyens.
En revanche, la Cour européenne a jugé que la longueur de la procédure devant les tribunaux -- plus de 11 ans -- était manifestement excessive et constaté sur ce point une violation de la convention européenne des droits de l'Homme.
Le gourou indien connu dans les années 1970-1980 sous le nom de Bhagwan Shree Rajneesh, puis sous le nom d'Osho, avait mis au point diverses techniques de méditation visant à libérer le corps et l'esprit qui attirèrent à lui des intellectuels et des médecins du monde entier.
Fuyant tout à tour l'Inde puis les Etats-Unis en raison de ses démêlés avec la justice, il créa par la suite de nombreuses "communes internationales" pour regrouper ses disciples en Inde, en Suisse et en Allemagne notamment. Il est mort en janvier 1990 à la tête d'une fortune estimée à un milliard de dollars.
Les sectes en question
DOM Actu , 7 novembre 2008 par Kristyan Julin
[Texte intégral]
Le Président de la mission de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires est en visite en Guadeloupe. Georges Fenech doit rencontrer les présidents des deux collectivités majeures, les services préfectoraux, les magistrats ainsi que les élus. Il s'agit d'étudier le phénomène sectaire dans le département.
« J'ai le sentiment qu'il y a un besoin manifeste de formation et d'information. Nous voulons mettre en garde contre les dangers de l'emprise sectaire, qui conduit souvent à des drames ».
Le ton est donné d'entrée par le Président de la mission de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.
Selon lui, ces dérives peuvent conduire à des ruptures familiales, à des suicides ou à des homicides par manque de soins.
« J'ai proposé une formation concrète avec des spécialistes de la mission, dans le domaine de la santé et de l'éducation. Cela pourrait se mettre en place d'ici quelques mois ».
Georges Fenech a insisté aussi sur « le respect de toute liberté de croyances, de religions et d'associations ». Il a cependant rappelé que la Mission sera « vigilante est intransigeante » face à toute dérive sectaire.
« Le phénomène est très présent dans les Départements d'Outre-mer. On peut considérer qu'il y a une quarantaine de mouvements qui nécessitent une vigilance particulière . Cela concernent 20 à 30 000 Guadeloupéens. »
Des manifestants masqués dénoncent la Scientologie
Canoë, 8 novembre 2008 par Hubert Lapointe
[Texte intégral]
Un groupe de manifestants anonymes a exprimé sa rage aujourd’hui, non loin des portes de l’Église de scientologie de Québec. En ce qui les concerne, ils demandaient ni plus ni moins que la disparition de cette secte dans la province de Québec.
Il s’agissait en fait d’une manifestation d’envergure mondiale qui se tient chaque deuxième samedi du mois depuis février dernier. En effet, il semblerait que la rue Sainte-Catherine à Montréal a aussi reçu la visite de ces individus masqués, pendant que le reste de l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Australie connaissait leur propre version de la même histoire.
Internet
Cette histoire est la rencontre d’internautes qui ne se connaissent pas, mais qui ont chacun leurs raisons de craindre la scientologie. Il est à noter que la manifestation devait avoir lieu directement devant l’Église de scientologie de Québec, rue Saint-Joseph, mais La Parade des jouets battait son plein au même moment. Par respect pour les enfants, les manifestants ont plutôt pris place deux coins de rue plus loin.
C’est ainsi qu’une demi-douzaine d’individus portant le masque effrayant du film V pour Vendetta ont brandi les pancartes pour la cause. V pour Vendetta étant un film qui critique sévèrement le totalitarisme. Le port du masque est une façon pour les manifestants de porter le même regard réprobateur sur la scientologie, tout en leur fournissant un anonymat essentiel à la préservation de leur santé morale ou même physique.
Un premier manifestant a d’abord raconté un bon nombre d’horreurs attribuables à la scientologie et c’est afin de dénoncer l’attitude agressive des membres de la secte qu’il s’est déplacé aujourd’hui. «Nous sommes pour la liberté de religion, mais la scientologie n’est pas une religion. C’est plutôt du crime organisé», a affirmé un autre manifestant. Selon ce dernier, plusieurs personnes seraient mortes pour avoir été associées de près ou de loin à cette secte. «Nous avons découvert des choses antisociales, alors nous prêtons notre voix aux gens décédés et aux personnes membres qui gardent le silence par peur d’être harcelés», a-t-il continué, certain que la volonté politique d’effacer à jamais les traits de la scientologie se veut de plus en plus forte.
La scientologie
De prime abord, la scientologie cherche à construire une civilisation sans folie, sans crime, sans guerre, sans drogue, etc. Pour ce faire, les Églises de scientologie proposent des programmes et des activités qui aideraient les adhérents à améliorer leur vie. En fin de compte, la société serait débarrassée de tous les fléaux.
Cependant, pendant que les adeptes cherchent des réponses à leurs questions fondamentales, ils seraient forcés de couper tout lien avec les non-membres. Certains seraient emprisonnés et privés de nourriture et d’eau pendant plusieurs jours et d’autres sont menacés ou attaqués.
Japon : Aum
L'ex gourou de la secte Aum demande la révision de son procès
La-Croix (AFP), 11 novembre 2008
[Texte intégral]
L'ancien gourou de la secte Aum, condamné à mort pour un attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo, a demandé la révision de son procès, une procédure qui pourrait retarder son exécution, a annoncé mardi une source judiciaire.
Shoko Asahara, 53 ans, a été condamné à mort en février 2004 pour avoir conçu un attentat au gaz sarin qui avait fait 12 morts et 5.500 blessés dans le métro de la capitale japonaise en 1995. Cette attaque est considérée comme le "pire crime terroriste" jamais commis dans l'archipel.
"Les avocats ont déposé la demande de révision du procès lundi", a déclaré à l'AFP, sans plus de précision, un porte-parole du tribunal de Tokyo qui l'avait condamné en première instance.
Les médias japonais se demandaient mardi si cette procédure risquait ou non de repousser la pendaison de Shoko Asahara, qui peut être exécuté à tout moment depuis le rejet, en septembre 2006, de son ultime recours devant la Cour suprême du Japon.
Interrogé sur ce point, un porte-parole du ministère de la Justice a répondu que le gouvernement prenait la décision d'exécuter les condamnés à mort "en tenant compte des motifs des demande de révision" des procès.
Selon la loi, le dépôt d'une demande en révision ne suspend pas automatiquement la procédure d'exécution et l'ex-gourou peut encore être envoyé au gibet à tout moment.
En revanche, si la demande en révision de ses avocats est acceptée et l'affaire réexaminée, son exécution sera suspendue en attendant la décision finale.
Les avocats de Shoko Asahara avaient fait appel en 2006 de sa condamnation à mort, mais cette demande n'avait pas été prise en compte car déposée hors délai.
Ils avaient argué des difficultés à communiquer avec leur client, souffrant de problèmes mentaux, pour expliquer leur retard. Mais la Cour d'appel de Tokyo puis la Cour suprême du Japon avaient rejeté cet argument, jugeant l'ex gourou sain d'esprit.
Le Japon est le seul pays industrialisé à appliquer la peine de mort, avec les Etats-Unis.
Voynet interdit une conférence sur un médecin prônant l'autoguérison
AFP, 14 novembre 2008
[Texte intégral]
BOBIGNY - La maire de Montreuil (Seine-Saint-Denis)
Dominique Voynet (Verts) s'est opposée vendredi, au nom du trouble à l'ordre
public, à la tenue dimanche dans sa ville d'une conférence faisant la promotion
d'un médecin soupçonné de dérive sectaire et déjà condamné en France.
Un arrêté d'interdiction pour trouble à l'ordre public sera signé "dans
l'après-midi", a-t-on précisé dans son entourage, conformément au voeu exprimé
plus tôt par le député communiste Jean-Pierre Brard (app-PCF), ex-maire, pour
empêcher la projection-conférence du film "Seul contre tous" consacré à la vie
et l'oeuvre de Ryke Geerd Hamer. Celle-ci était prévue à 17H00 au Palais des
congrès à l'initiative d'un conférencier canadien, réalisateur du film.
La libération conditionnelle en février 2006 de M. Hamer, condamné en appel
en juillet 2004 à trois ans de prison pour escroquerie et complicité d'exercice illégal de la médecine, avait suscité l'inquiétude de la Mission
interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires
(Miviludes).
La première plainte en France contre ce médecin, interdit d'exercice en
Allemagne en 1986 et qui prône de traiter le cancer en libérant des capacités
d'auto-guérison, remonte à 1996, après la mort d'une femme.
"Les pratiques de ce médecin ont été clairement qualifiées de déviances
sectaires par plusieurs rapports parlementaires, ainsi que par la mission
interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires",
rappelle M. Brard dans un communiqué où il qualifie M. Hamer de "pseudo
guérisseur" qui "encourageait des patients, notamment atteints de cancer, à
cesser leurs traitements médicaux".
Le trouble à l'ordre public "peut-être légitimement invoqué puisqu'il s'agit
de faire la promotion d'un homme mais surtout de pratiques criminelles qui ont
conduit des patients à la mort", ajoute-t-il.
Le conférencier canadien, Jean-Jaques Crèvecoeur, se présente sur son site
internet comme "éveilleur et accoucheur du potentiel humain".
L'Eglise de Scientologie ne sera pas interdite en Allemagne
La Croix - AFP, 15 novembre 2008
[Texte intégral]
L'Eglise de Scientologie, considérée en Allemagne comme une secte suspecte, ne sera toutefois pas interdite, selon un haut responsable allemand cité par le journal dominical Welt am Sonntag.
"Nous sommes arrivés à la conclusion qu'une interdiction n'est pas appropriée", a affirmé au journal Jörg Schönbohm, ministre de l'Intérieur de l'Etat du Brandebourg et actuel président de la commission des ministres de l'Intérieur (IMK).
L'IMK avait demandé l'an dernier à l'Office chargé de la protection de la constitution (service du renseignement intérieur) d'effectuer une enquête confidentielle pour déterminer si l'Eglise de Scientologie constituait un danger pour la démocratie allemande.
"Nous vivons dans un système de libertés démocratiques dans lequel la liberté d'opinion constitue un point important", a affirmé le ministre.
Et "quiconque croit sérieusement que nous sommes menacés par 5.000 scientologues est, à mon avis, un poltron", a ajouté le ministre.
L'Allemagne est engagée depuis une dizaine d'années dans un bras de fer avec la Scientologie et le gouvernement l'a placée sous étroite surveillance.
Aux Etats-Unis où elle a été fondée en 1954 par l'auteur de science-fiction Ron Hubbard, la Scientologie a le statut d'Eglise.
En Europe toutefois plusieurs pays, dont la Belgique, l'Allemagne, la France et l'Italie, la considèrent comme une secte. Ses détracteurs l'accusent notamment de manipuler ses membres à des fins pécuniaires.
Le temple de l'horreur au Guyana (pour ne pas oublier !)
La Marseillaise, 17 novembre 2008 par C.M
[Texte intégral]
Le 18 novembre 1978, Jim Jones, pasteur de «L’Eglise du Temple » entraînait dans sa chute plus de neuf cent de ses adeptes lors d’un « suicide collectif ».
Il parle bien, toujours bien vêtu et il est jeune. Jim Jones vient d’avoir 22 ans et dans l’Amérique ségrégationniste de ces années 50 il n’est qu’un prédicateur comme beaucoup d’autres. Mais le pasteur Jones est aussi homme de conviction et l’église qu’il vient de fonder, «église chrétienne des disciples du Christ» prêche le partage des richesses, le refus du racisme… C’est une sorte de « prêtre ouvrier » d’outre-Atlantique dévoué envers les plus humbles et les plus fragiles ; particulièrement les enfants qu’il visite régulièrement dans les orphelinats.
Dans la Californie du « flower power » Jones, en prônant la fraternité, se démarque du climat plus radical qu’entretiennent les Black Panthers de la côte Est. Il ouvre une église à San Francisco et y achète quelques immeubles. Car si ses fidèles, de plus en plus nombreux, quêtent dans les rues pour sa chapelle, ils lui reversent également un quart de leurs revenus pour sa
« fondation ».
En 1971 ses réalisations (logements sociaux, orphelinats) font de lui une figure incontournable de la côte Ouest. Toujours à la recherche des bonnes grâces d’un électorat potentiel, sénateurs et gouverneurs se pressent pour venir saluer devant les médias le charismatique leader d’un « socialisme apostolique ».
Mais, pour Jim Jones, les adeptes n’en font pas assez. Afin de ratisser plus large le voici, en plein prêche, qui se lance dans des guérisons aussi miraculeuses que suspectes et répétées. Les médias commencent à gratter le verni. Ils trouvent quelques anciens adeptes qui dénoncent le racket organisé, les pressions psychologiques, les violences physiques. Pour Jim Jones et son «Église du Plein Évangile du Temple du Peuple» appelée communément « Le Temple du Peuple » cela commence à sentir le roussi. D’autant q’une enquête fiscale vient mettre le nez dans ses affaires..
Jim Jones envisage de quitter le territoire. Il choisit de s’installer dans un petit pays d’Amérique Latine, le Guyana, coincé entre le Brésil et le Venezuela et emmène un millier de disciples, majoritairement afro-américain en leur proposant, d’y construire la cité idéale. Pour les convaincre, Jones fait un parallèle avec le Libéria, Etat africain créé au XIXe siècle par des abolitionnistes pour les esclaves libérés.
En 1977, « L’église du temple » s’expatrie. Dans les premiers temps, la communauté débrousse, irrigue, construit. La cité s’appelle Jonestown, (« la ville de Jones ») preuve de la mégalomanie de celui qui affirme, entre deux lignes de coke, qu’il est le descendant de Jésus et de Lénine. Jonestown vit en autarcie, coupé du monde.
Aux Etats-Unis, quelques familles s’inquiètent. Cela fait des mois qu’elles sont sans nouvelles de ceux qui ont suivi le « pasteur ». Des rumeurs de pédophilie, de viols, de violences, de malnutrition de nuits entières de veille et de prières circulent. Une chose cependant est avérée : tous les adeptes qui vivent à Jonestown voient leurs pensions ou allocations familiales reversées sur les comptes de Jim Jones.
Mandaté par les familles, le sénateur démocrate de Californie, Leo Ryan, se rend sur place pour enquêter. Il débarque à Jonestown le 15 novembre en compagnie de son assistante et d’une équipe de télévision de la NBC.
Aux premiers jours de sa visite, le sénateur est sous le charme. Tout le monde semble bien portant, travaille et prie dans la joie et la sérénité. Mais il lui est impossible de réaliser des entretiens avec les adeptes en privé. Des hommes en armes veillent. La garde rapprochée de Jim Jones est omniprésente.
Alors qu’il s’apprête à repartir aux Etats-Unis, Leo Ryan reçoit le témoignage de plusieurs familles qui corrobore les rumeurs et dénonce la « mise en scène » destinée à le tromper. Elles le supplient de les ramener chez-elles.
En compagnie d’une quinzaine de membres de la secte décidés à quitter Jonestown, le député et son équipe rejoignent la piste où les attend l’avion. Un camion des hommes de main de Jones arrive aussitôt et ouvre le feu. Le sénateur et son entourage sont exécutés sur place. Seuls son assistante et un journaliste réussissent à grimper dans l’avion qui décolle en catastrophe.
Mais le carnage n’en est qu’à son début. Au soir de ce 18 novembre, toute la communauté est rassemblée autour de Jim Jones dont un sermon, enregistré, est diffusé en boucle : « ne soyez pas effrayés de mourir, la mort est votre amie ».
On sert une mixture à boire à tous les adeptes. Du cyanure. Certains boivent, d’autres s’y refusent. Ils seront abattus par balle, certain par des flèches on pratiquera sur d’autres des injections de poison.
Jim Jones sera retrouvé au milieu de ses disciples, une balle dans la tête. Au matin du 19 novembre les autorités du Guyana, alertées par quelques survivants se rendent sur place. Le monde entier découvre alors l’ampleur du carnage : 914 victimes dont 276 enfants ont péri dans ce « suicide collectif » qui fut avant tout un assassinat massif.
Le créationnisme étend son influence en Europe
Le Monde, 18 novembre 2008 par Catherine Vincent
[Texte intégral]
Enquête
La France serait-elle partie en guerre contre les créationnistes, dont les idées progressent un peu partout dans le monde ? Chercheurs en sciences de l'évolution, philosophes, professeurs, inspecteurs de collèges et de lycées : à l'initiative du ministère de l'éducation nationale, du Collège de France et de la Cité des sciences et de l'industrie, ils étaient en tout cas plusieurs centaines à débattre, les 13 et 14 novembre à Paris, de la difficulté croissante à enseigner la théorie de l'évolution. Et ce bien au-delà des Etats-Unis, berceau, depuis Darwin, du créationnisme.
L'attaque la plus frontale date de début 2007. Dans de nombreux pays d'Europe, lycées, collèges et universités reçoivent sans l'avoir demandé un luxueux ouvrage illustré, L'Atlas de la création. Edité et imprimé en Turquie, il prétend démontrer que l'évolution n'est pas une doctrine scientifique mais de la propagande antireligieuse. Son auteur, Harun Yahya - de son vrai nom Adnan Oktar -, dirige une organisation au financement obscur, dont le principal objectif est de promouvoir le Coran.
"LE DESSEIN INTELLIGENT"
"La diffusion de cet ouvrage a fait prendre conscience de l'existence d'un créationnisme musulman, jusque-là relativement ignoré en Occident", souligne Olivier Brosseau, docteur en biologie et coauteur d'un excellent petit livre sur Les Créationnismes (Ed. Syllepse). Egalement diffusé en Asie et au Moyen-Orient, ce discours extrémiste n'a toutefois exercé en Europe et aux Etats-Unis qu'une influence limitée. Il en va tout autrement du concept de "dessein intelligent" (intelligent design, ou ID) : le dernier avatar du créationnisme américain, qui, depuis les années 1990, ne cesse d'étendre son influence dans les sociétés occidentales. Sa thèse centrale ? La vie est trop complexe pour être issue d'un processus non dirigé tel que la sélection naturelle. L'évolution des espèces est admise, mais elle ne peut qu'être l'oeuvre d'un concepteur d'ordre supérieur.
Comme les autres, cette théologie naturelle modernisée s'attaque à l'enseignement. Par sa façade pseudo-scientifique (nombre de ses promoteurs sont des universitaires établis), elle ne cesse de marquer des points. En Italie, Letizia Moratti, ministre de l'éducation à l'époque, signe en février 2004 un décret excluant l'enseignement de l'évolution au collège (mesure annulée en 2005 après avoir déclenché une fronde dans la communauté scientifique). Au Royaume-Uni, selon un sondage réalisé en janvier 2006 par la BBC, plus de 40 % des personnes interrogées souhaitent que le créationnisme soit enseigné en cours de science.
La même année, en Allemagne, la chaîne Arte révèle que deux écoles du Land de Hesse, l'une privée et l'autre publique, enseignent le créationnisme en cours de biologie. Pays-Bas, Pologne, Russie, Suède : un peu partout, les exemples se multiplient. Au point que le Conseil de l'Europe, en juin 2007, sonne l'alarme, dans un rapport sur "Les dangers du créationnisme dans l'éducation". Quatre mois plus tard, une résolution est adoptée, par laquelle l'institution invite ses 47 membres "à s'opposer fermement à l'enseignement du créationnisme en tant que discipline scientifique". Ce qui n'empêche pas de constater dans plusieurs pays d'Europe, de la part de jeunes étudiants, une opposition de plus en plus marquée à l'enseignement de l'évolution.
UN ENJEU DE SOCIÉTÉ
"Cette influence croissante des idées créationnistes ne serait pas si grave si elle n'avait pas de répercussions politiques, remarque Olivier Boisseau. Mais dès lors qu'on fait accepter, d'une façon prétendument scientifique, l'existence d'un concepteur à l'origine du monde, il devient facile d'appuyer des positions législatives très conservatrices, et de faire admettre certains comportements - l'homosexualité, la contraception, l'avortement - comme déviants." Sous ses aspects théoriques, le créationnisme constitue bel et bien un enjeu de société. Et plus encore lorsque celle-ci est en mal de repères. Car les tenants du "dessein intelligent" profitent avant tout d'une confusion des légitimités.
"La théorie de l'ID constitue un article de foi. Or, il n'appartient pas à la science de conforter ou de réfuter un article de foi : ce n'est pas de son ressort", souligne le philosophe Dominique Lecourt. Que faire, dès lors, pour remettre les pendules à l'heure ? Enseigner en quoi la pensée scientifique se distingue radicalement d'une opinion ou d'une conviction personnelle. Mais aussi, suggère le théologien Jacques Arnould, "exiger de ceux dont les propos relèvent de la croyance ou des religions qu'ils expliquent leurs méthodes et pas seulement leur contenu".
En France, un collectif d'enseignants-chercheurs tire la sonnette d'alarme
La France, pays laïc et au système éducatif centralisé, reste assez bien protégée du lobbying créationniste. Mais la plus grande vigilance s'impose.
"Nos élèves vivent dans une société qui reconnaît la science comme quelque chose d'important, mais sans toujours distinguer ses énoncés de simples opinions, alerte Jean-Baptiste de Panafieu, professeur de SVT (sciences de la vie et de la terre).
Quand une jeune catholique me dit "Je crois en Dieu, mais je crois aussi en l'évolution",
elle mélange deux bains de culture."
Deux options qui ne sont pas toujours compatibles : chez certains jeunes musulmans, le conflit entre croyance et science peut même devenir tellement fort qu'il se traduit par
"un rejet complet de l'idée de l'évolution, qui peut aller jusqu'au refus d'assister au cours".
Quelle réaction adopter dans une telle situation ? "Ce n'est pas en martelant les fondements de la méthode scientifique que l'on changera des croyances, mais en reconnaissant qu'il s'agit d'un conflit entre des modes de pensée différents", suggère M. de Panafieu, qui prône une association plus étroite, au collège et au lycée, entre sciences naturelles et philosophie.Professeur au Collège de France, Armand de Ricqlès craint quant à lui une dérive du système éducatif français et de ses programmes d'enseignement. "La théorie de l'évolution étant la synthèse la plus puissante dont on dispose pour expliquer le monde vivant, elle devrait constituer la thématique centrale de notre enseignement de la biologie et de la géologie", estime-t-il.
QUESTIONS-RÉPONSESA la tête d'un collectif d'enseignants-chercheurs, cet évolutionniste vient de traduire un point de vue de l'Académie des sciences des Etats-Unis sur "La science et le créationnisme" qui explique les raisons de ne pas présenter des concepts religieux en classes de sciences.
Destiné en premier lieu aux enseignants, ce petit texte propose, sous forme de questions-réponses, "un certain nombre de situations types où des anti-évolutionnistes brandissent à l'encontre de leurs enseignants des questions embarrassantes", précise M. de Ricqlès. Selon lui, il y a urgence à réagir. "Les créationnistes me faisaient sourire il y a vingt ans, mais ce n'est plus le cas. La communauté scientifique est désormais consciente qu'il y a un danger de déstabilisation de l'enseignement par des tentatives pseudo-scientifiques qui n'ont rien à y faire : ce n'est pas admissible dans une société laïque."
Les mots de la science
Fait : observation confirmée de manière répétée, et en pratique considérée comme "vraie". La vérité en science n'est toutefois jamais définitive.
Hypothèse : essai d'affirmation conduisant à des déductions qui peuvent être testées. Plus les déductions sont vérifiées, plus l'hypothèse devient vraisemblablement correcte.
Loi : généralisation descriptive sur la manière dont un certain aspect du monde naturel se comporte dans des circonstances données.
Théorie : explication soutenue concernant un certain aspect du monde naturel, qui peut intégrer des faits, des lois et des hypothèses testée
Des membres de la "France en action" condamnés pour poursuite abusive contre Fenech
AFP, 20 novembre 2008
[Texte intégral]
PARIS - Trois membres de la petite formation politique
"La France en action", qui se proclame au-delà du clivage gauche-droite, ont
perdu jeudi le procès en diffamation qu'ils avaient intenté à l'ancien député
UMP du Rhône Georges Fenech et été condamnés pour procédure abusive.
Durant la campagne des législatives, le 7 juin 2007, Georges Fenech, alors
président de la commission d'enquête parlementaire sur les sectes, avait
notamment affirmé que "La France en action" avait "des liens (...) avec des
organisations sectaires tels que l'Ordre du Temple solaire, le Mouvement
raëlien, la Scientologie, la kinésiologie, Moon et Krishna".
Trois candidats du parti attaqué, avaient alors assigné le député devant le TGI de Paris pour
diffamation et injure.
Jeudi, la 17e chambre correctionnelle a relaxé M. Fenech. Plus encore, elle
a condamné les trois parties civiles à lui verser un euro symbolique pour
procédure abusive.
En effet, ont considéré les magistrats, "une telle témérité apparaît
caractérisée dès lors que les débats ont montré que les parties poursuivantes
reconnaissaient certains liens ou rapports avec des organisations à caractère
sectaire".
En septembre, M. Fenech a été nommé président de la Miviludes, une mission
gouvernementale chargée d'observer et d'analyser le phénomène des mouvements à
caractère sectaire.
Assemblée Nationale - question/réponse - Raimbourg Dominique
JO, 11 novembre 2008
[Texte intégral]
13ème législature
Question N° : 19844 de M. Raimbourg Dominique ( Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Loire-Atlantique ) QE
Ministère interrogé : Intérieur, outre-mer et collectivités territoriales
Ministère attributaire : Intérieur, outre-mer et collectivités territoriales
Question publiée au JO le : 01/04/2008 page : 2803
Réponse publiée au JO le : 11/11/2008 page : 9786
Date de signalisat° : 04/11/2008
Rubrique : ésotérisme
Tête d'analyse : mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires
Analyse : fonctionnement. bilan et perspectives
Texte de la QUESTION : M. Dominique Raimbourg appelle l'attention de Mme la ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales sur l'avenir de la Mission de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Les dérives sectaires ne se limitent pas à la sphère religieuse. On constate qu'elles relèvent aussi largement des domaines de la santé, du développement personnel, de la formation en entreprise, de la science, de la culture, etc. La lutte contre les sectes ne doit pas être attentatoire à la liberté de conscience, mais au nom de cette liberté de conscience, il est aussi inadmissible que des groupes nuisent aux libertés individuelles et publiques. En conséquence, il lui demande de préciser ses intentions dans ce domaine, et les orientations qu'elle compte prendre dans la lutte contre les dérives sectaires.
Texte de la REPONSE : La mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES), instituée par décret du 28 novembre 2002, est rattachée au Premier ministre. Pour ce qui relève de sa compétence, la ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales a adressé, le 25 février dernier, une circulaire aux préfets, leur rappelant que le suivi des mouvements dont les agissements sont susceptibles de faire l'objet de procédures judiciaires doit faire l'objet d'un recoupement d'informations entre les services membres du groupe de travail spécifiquement consacré aux dérives sectaires au sein des conseils départementaux de prévention de la délinquance, d'aide aux victimes et de lutte contre la drogue, les dérives sectaires et les violences faites aux femmes, sur le modèle des groupements d'intervention régionaux. L'action menée dans les départements, en étroite collaboration avec les procureurs de la République, doit permettre de collecter et de diffuser l'information la plus complète possible sur les dérives sectaires et contribuer à l'action interministérielle en la matière. En ce qui concerne plus particulièrement les risques liés à la formation en entreprise, l'information et donc la prévention, en partenariat avec les organisations de lutte contre les dérives sectaires et celles traitant de la formation professionnelle en général, sont une priorité pour permettre aux entreprises de continuer à former leurs personnels dans les meilleures conditions.
S.R.C. 13 REP_PUB Pays-de-Loire O
USA : un homme abattu par un garde de sécurité devant un centre scientologue
AFP, 15 novembre 2008
[Texte intégral]
Un garde de sécurité a abattu dimanche un homme qui brandissait deux sabres devant un centre de l'Eglise de Scientologie de Hollywood, destiné à accueillir des célébrités, a indiqué la police.
"Un garde de sécurité du Centre pour Célébrités de l'Eglise de Scientologie à Hollywood a abattu un homme qui brandissait deux sabres de samouraï", a indiqué le chef adjoint de la police de Los Angeles Terry S. Hara.
"Il est clairement établi que les responsables de la sécurité défendaient leur propre sécurité", a-t-il ajouté, sans préciser les motifs de l'attaque ni l'identité de l'agresseur.
Selon les médias locaux, les caméras de sécurité de ce centre de l'Eglise de Scientologie montrent l'homme en train de tenter d'attaquer les gardes dans le parking du centre.
Le centre de Scientologie est situé au coeur de Hollywood, au nord de Los Angeles, dans un bâtiment inspiré d'un château français du XVIIe siècle. Le lieu est utilisé depuis 39 ans par les scientologues pour accueillir, selon le site internet de l'Eglise de Scientologie, "artistes, hommes politiques, industriels, personnalités sportives ou quiconque a le pouvoir et la vision pour créer un monde meilleur".
L'Eglise de Scientologie, considérée comme une secte dans de nombreux pays, compte plusieurs célébrités parmi ses membres, dont l'acteur Tom Cruise. Aux Etats-Unis, où elle a été fondée en 1954 par l'auteur de science-fiction Ron Hubbard, la Scientologie a le statut d'Eglise.
France : Religions (Créationnisme)
Dieu contre Darwin
Le Monde, 27 novembre 2008 - par Denis Buican
[Texte intégral]
Les ténèbres engendrent des monstres, dignes des célèbres
Caprices de Goya, pourchassé par une Inquisition qui embrasse l'esprit pour l'étouffer. Les inquisitions religieuses et les messianismes traditionnels furent, si j'ose dire, doublés par les dogmatismes laïques (marxiste-léniniste-staliniste ou national-socialiste) souvent plus dangereux encore.
Sur ce fond d'abdication forcée ou volontaire de la pensée libre se dessine le combat entre la théorie scientifique de l'évolution et la dogmatique - coiffée des oripeaux d'une scientificité illusoire - du créationnisme.
Une théorie scientifique, en l'occurrence l'évolutionnisme, n'est pas un dogme figé mais une construction vérifiée ou infirmée par l'expérimentation. Si l'évolution est un fait prouvé par l'expérimentation scientifique et l'observation chronologique de la dynamique de la biosphère, les théories qui en rendent compte restent toujours perfectibles : ainsi depuis les théories transformistes de Buffon et Lamarck jusqu'à la théorie synergique, en passant par l'origine des espèces de Darwin (1859).
Bien entendu, aucune théorie scientifique ne peut répondre aux questions qui dépassent, sans doute, les capacités de la connaissance humaine : "Pourquoi existe quelque chose plutôt que rien ?" Les sciences et leurs lois, qui représentent des rapports observables et répétables des phénomènes naturels, sont vérifiées dans la pratique mais laissent ouvert un espace vers l'inconnaissable. Or il ne faut pas indûment baptiser l'inconnaissable - Dieu pour les croyants ou Rien pour les athées -, car dans un cas comme dans l'autre on risque de tomber dans un messianisme ou dans un scientisme incompatibles avec la capacité cognitive de l'espèce humaine.
Les dogmatismes et les messianismes - religieux ou laïques - représentent un danger pour la survie de l'humanité comme le prouvent notamment la catastrophe du 11-Septembre et les guerres en Irak ou en Afghanistan, au Liban ou en Palestine. Pour ne pas "avancer à reculons" (Paul Valery) ou pour ne pas s'engouffrer dans "l'élan vers le pire" dont parlait Cioran, il faut garder une rigueur d'agnostique et respecter la vieille tradition de philosophie critique : où finit la science, commence... la croyance. Sinon les fondamentalismes de tous bords - judéo-chrétien ou islamique - et les dogmatismes selon les modèles George W. Bush ou Oussama Ben Laden ne peuvent que s'exacerber mutuellement.
HYBRIDES MONSTRUEUX
C'est une évidence scientifique que le monde n'a pas été "créé" selon la Genèse biblique il y a quelques milliers d'années. Et la paléontologie ne fait qu'apporter des arguments en faveur de la théorie de l'évolution. Le dogme créationniste - baptisé à tort par ses thuriféraires "science créationniste" ou "intelligent-design" - n'a aucun fondement scientifique réel.
Même du point de vue philosophique théorique, le créationnisme ne résout aucunement l'existence de la biosphère mais ne fait que déplacer indûment, sans aucune preuve, le commencement : si un éventuel "démiurge" a "créé" le monde, comment est apparu ce créateur putatif ? Ce qui ramène à l'inconnaissable et à une impasse de la pensée logique.
Le monde ne fera que gagner en humanité en se limitant à la connaissance rationnelle de vérités relatives mais prouvées expérimentalement plutôt qu'à tirer des plans sur la comète des illusions, explicables d'un point de vue psychologique élémentaire (qui ne voudrait survivre dans des paradis promis pour l'éternité ?) mais sans aucune base prouvée ou prouvable.
L'instinct de conservation menacé par la mort et l'éventuelle absurdité d'un monde où tout retourne à la poussière fait que l'homme s'accroche comme le noyé... à une paille. Pour autant, l'espoir et le désir ne doivent aucunement être pris pour des réalités. Peut-être faut-il appliquer aussi dans ce domaine de la connaissance scientifique et de la mythologie religieuse les paroles attribuées à Jésus de Nazareth : donnez à César ce qui est à César - c'est-à-dire laissez à la science la réalité expérimentale prouvable et gardez pour vos éventuelles croyances toute la liberté de l'imagination mythologique.
Mêler de façon abusive sciences expérimentales et religions dogmatiques ne fait qu'engendrer des hybrides monstrueux, issus du sommeil de la raison. Cela conduit à créer de toutes pièces de fausses sciences et aboutit à un Moyen Age des inquisitions de tout poil, apportant ainsi du bois pour les bûchers d'aujourd'hui et de demain qui, dans leurs fumées, étouffent toute pensée libre.
Denis Buican est historien des sciences, professeur honoraire des universités.
Bien qu'ayant reconnu sa responsabilité dans les attentats au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995, la secte est dans l'incapacité de payer la totalité des indemnisations.
Le 20 mars 1995, entre 7h et 8h du matin, cinq attaques coordonnées au gaz sarin sur trois lignes de métro différentes à Tokyo causèrent la mort de 12 personnes, en blessèrent grièvement 50 autres et provoquèrent des troubles temporaires de la vision à près d'un millier de personnes. Le Japon connaissait alors l'attaque la plus sérieuse sur son territoire depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
C'était il y a 13 ans. Depuis, une enquête a eu lieu et 14 membres de la secte ont été condamnés à mort. Mais les victimes n'ont été indemnisées que mercredi 26 novembre par la secte, à hauteur de 40% seulement des dommages initialement évalués par la justice nippone. La secte a été déclarée en faillite en mars 1996 et est donc dans l'incapacité de payer plus.
Malgré l'enquête, les motivations de l'attaque restent floues. La police japonaise expliqua dans un premier temps que la secte Aum souhaitait, par ces attentats, précipiter l'apocalypse. L'enquête établit ensuite que ces attaques visaient à faire tomber le gouvernement japonais et à installer Shoko Asahara, fondateur de la secte, comme empereur du Japon. Les avocats de M. Asahara arguèrent eux que l'attaque avait été planifiée indépendamment par certains membres du groupe mais sans implication de la secte elle-même.
La secte d'Aum - du sanskrit "pouvoir de destruction et de création de l'univers" - s'appelle "Aleph" depuis 1999, elle a reconnu sa responsabilité dans les attaques et a présenté ses excuses aux victimes et à leurs familles.
Sur son site internet, Aleph a expliqué, après l'annonce de la fin de la procédure de liquidation, mercredi 26 novembre, qu'elle "répondrait sincèrement aux victimes, ce qui inclue le paiement des dettes que le groupe a engagé" et qu'elle assumerait sa responsabilité éthique.
Mais Aleph étant dans l'incapacité de payer, c'est le gouvernement qui couvrira les 60% restants du montant des indemnisations. L'ancien Premier Ministre Shinzo Abe a annoncé qu'il revenait à la collectivité d'assurer l'indemnisation. La Diète, l'Assemblée japonaise, a voté une loi, prévoyant que l'état couvrirait les dommages des 4000 victimes des différentes actions terroristes de la secte.
Mais cette situation laisse aux victimes et à leurs familles un goût amer. "J'espère que cela ne laissera pas les membres d'Aum penser qu'ils ont été lavés de leurs responsabilités" a expliqué Shizue Takahashi, leur représentant.
Renvoi de procès
UNADFI, 18 novembre 2008 - Source France Guyane
[Extrait]
Le christianisme celeste -
Renvoi du procès -
En raison de barrages routiers dressés par
des transporteurs et des consommateurs
qui protestent contre le prix trop élevé
des carburants, les deux responsables de
l’église de la paroisse Saint-G..... et les
deux fidèles qui devaient répondre de la
mort d’un adolescent décédé le 3 janvier
2005 ne seront pas jugés cette année.
Etant donné les circonstances, la défense
et les parties civiles étaient favorables à
un renvoi du dossier : les jurés et les
avocats des parties civiles s’étaient
retrouvés, ou bloqués aux barrages, ou
grandement retardés.
Dans la nuit du 2 au 3 janvier 2005,
Roger, 15 ans, avait été attaché à une
croix posée sur le sol, bâillonné et frappé
par les dirigeants de « l’église » qui
voulaient « extirper le mal » qui était en
lui. Le lendemain matin, l’adolescenavait été découvert sans vie. Souffrant
d’épilepsie et d’un handicap mental, il
avait été confié par sa mère à la
« paroisse » deux jours plus tôt.
Le Ministère publice demande 10 ans
Canoë, 29 novembre 2008 par Pierre Richard
[Texte intégral]
Daniel Cormier | Sentence
Son avocat estime que 30 à 40 mois de prison, ce serait une peine suffisante.
Si le Ministère public veut obtenir une sentence «près du maximum» de 10 ans prévu au Code criminel en matière d'agressions sexuelles, l'avocat du «révérend» Daniel Cormier estime qu'une peine de 30 à 40 mois serait beaucoup plus appropriée.
Cormier est ce pasteur de «l'Église du centre-ville» qui soutenait avoir «épousé» une fille de 10 ans.
Hier, l'avocate du Ministère public, Me Anne-Andrée Charette, soutenait que, dans cette affaire, Cormier a abusé non seulement de la petite, mais encore de toute sa famille.
En fait, il s'est glissé dans leur vie en se présentant comme le «protecteur», celui qui aidait financièrement la famille et qui propageait la bonne parole. Jusqu'à ce qu'il finisse par vivre maritalement avec la petite fille.
Contrat biblique
En cour, Cormier n'a jamais nié avoir fait des attouchements à la petite, ni avoir eu des relations sexuelles avec elle. Cependant, prétendait-il, il était «marié» et offrait même à ses accusateurs un «contrat biblique» le liant à l'enfant.
Selon l'avocate, Cormier a abusé de son autorité et de la bonne foi de tous ces gens en se présentant comme un «protecteur qui est finalement devenu un abuseur».
Elle a donc demandé à la juge Sylvie Durand de considérer sérieusement d'imposer presque le maximum de 10 ans de pénitencier prévu au Code criminel.
Exagérée
L'avocat de la défense, Me Christian Gauthier, répliquait avec une vaste jurisprudence. La sentence demandée par la Couronne, disait-il en substance, est nettement exagérée. Les tribunaux, pour des crimes autrement plus graves impliquant de la violence, n'ont pas été aussi sévères.
«La jurisprudence, indiquait l'avocat, a établi une fourchette entre deux et six ans de pénitencier pour ce genre de crime.»
Dans le cas de Cormier, ajoutait-il, il a relativement bien collaboré et n'a jamais nié les faits, pas plus qu'il n'a allégué le complot ou le mensonge.
Il n'a pas d'antécédents et son passé permet de croire qu'il est une personne charitable.
Selon Me Gauthier, une peine oscillant entre 30 et 40 mois serait suffisante. Cormier est détenu depuis le 26 mai dernier.
Daniel Cormier revient en Cour le 26 janvier