Actualités sur les sectes en juin 2008

Sectes Alerte au risque sectaire dans les entreprises
Sectes Assemblée Nationale - Question - Philippe Vuilque -
Sectes Illuminés de Penza : début de l'audition du gourou de la secte
Témpoins de Jéhovah Recul des conversions chez les Témoins de Jéhovah
Scientologie Le parquet veut la fermeture d'un centre de la Scientologie en Sibérie
Dianova Levée de bouclier contre une maison d'aide aux toxicomanes
Soins Psy Les "psys" vent debout contre un projet de décret
Les Béatitudes Dénonciation d'actes pédophiles : appel aux évêques d'exclus d'une communauté religieuse.
Sectes Beslan : 11 ans de prison pour un gourou
Les Béatitudes La justice s'intéresse aux dérives de la communauté des Béatitudes
Communauté Saint Jean La Communauté Saint Jean va être renouvelée
Soins Psy Santé : formation des futurs psychothérapeutes
Soins Psy (*) 10/07/2008 Tribune de Bernard Accoyer : "Informer, garantir, protéger n'est pas tuer les "psys", au contraire"
Témoins de Jéhovah Les Témoins de Jéhovah perdent un procès en diffamation contre un député
Actualités diverses Poullaouen : Trois ans ferme à l'homme qui était "une secte"
Témoins de Jéhovah Les Témoins de Jéhovah sont-ils des contribuables comme les autres ?
Soins Psy Tous les souvenirs sont faux
Témoins de Jéhovah (*)18/07/2008 Communiqué de presse de l'UNADFI (PDF)
Ayahuasca (*) 18/07/2008 Drogue et emprise mentale
Mormons fondamentalistes Le gourou d'une secte inculpé d'agression sexuelle su mineur au Texas
Religions (Créationnisme) Darwin menacé d'extinction
Témoins de Jéhoavh Témoins de Jéhovah: vont-ils être reconnus comme un mouvement religieux en France ?
Coup de gueule Atteinte à la liberté ?
Sectes Une secte russe attend la fin du monde.
Sectes Assemblée Nationale. Question/réponse. Mme Poletti Bérangère

(*) Articles et documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le


France : Sectes

Alerte au risque sectaire dans les entreprises

Novethic, 1er juillet 2008 par Marie-José Gava

[Texte intégral]

Après avoir mis à l’index des pratiques de formation professionnelle, le récent rapport annuel de Mission interministérielle
de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), épingle certaines techniques de coaching. Conscients du risque sectaire,
les grands groupes trient sur le volet leurs sous-traitants.


Henri-Pierre Debord, conseiller économique et financier à la Miviludes ne cache pas son inquiétude : « nous recevons de plus en plus de demandes d’interventions des entreprises sur le risque sectaire », assure-t-il. L'explosion du nombre de formations en développement personnel et des approches thérapeutiques,  l’essor du droit individuel à la formation (DIF), le stress des salariés, fragilisés par les problématiques du changement… Tous les ingrédients semblent réunis pour inciter formateurs « bidon » et autres gourous du coaching à frapper à la porte des entreprises.  « Dans les grands groupes, on est aujourd’hui sensibilisé au risque sectaire qui apparaît de façon épisodique », assure Hervé Pierre, vice-président du Club des directeurs de sécurité des entreprises (CDSE). Pour les employeurs, les risques sectaires ne doivent pas, en effet, être banalisés : distorsion des processus de décision, abus de biens sociaux, non respect du droit des affaires, manipulation des salariés et atteinte à leurs droits … « L’entreprise peut ainsi voir sa responsabilité morale engagée en toute ignorance », met en garde Henri-Pierre Debord à la Miviludes.

Coachs accrédités

Pour préserver leur image, les coachs s’organisent. « Leur accréditation représente un critère de professionnalisme, même si ce n’est pas une garantie absolue  contre le risque sectaire », assure Jean-Yves Arrivé, administrateur de la SFCoach. Mais il reste difficile de contrôler la profession : en France, 1800 nouveaux coachs sont formés chaque année. Mais sur les 3000 prestataires en activité, seuls 300 sont accrédités par deux organismes phare : la SFCoach et l’ICF. Autres initiative plus récente : celle de l’European mentoring & coaching council (EMCC) à l’origine du label EQA (European quality award ), validant la qualité des cursus de formation au coaching.  Des mesures que la Miviludes juge louables mais qui relèventn selon elle, de l’auto-évaluation.

Pour aider les entreprises à détecter les dérives sectaires chez leurs prestataires, la Miviludes a été jusqu'à publié le guide « L’entreprise face au risque sectaire » : un outil méthodologique pour accompagner les employeurs, de la définition des fonctions et processus sensibles au repérage des pratiques douteuses (déstabilisation mentale des participants, exigences financières exorbitantes etc.). Un réflexe de vigilance que beaucoup de grands groupes ont cependant déjà adopté. Ainsi,  EDF, ébranlée il y a quelques années par l’affaire « Avatar » - une formation aux relents sectaires, infiltrée dans une centrale du groupe – a, depuis, durci son dispositif de sélection de ses sous-traitants. Aujourd’hui, à l’égard des prestations de coaching, c’est la vigilance maximale. « Nous avons construit un système de référencement sophistiqué, avec une série de critères : la formation du coach, son expérience, ses références, sa supervision, son appartenance à une association  professionnelle etc », explique Christian Bomble, chef de projet RH à EDF.

Par ailleurs, les coachs adeptes d’une seule technique sont écartés, de même que le coaching psychologisant ou ceux qui s’éterniseraient au-delà d’une quinzaine de séances, afin d’éviter les risques de dépendance. A IBM, les formateurs sont triés sur le volet avec la même obsession. Pour le coaching,  peu de risque : le groupe informatique l’a confié à une équipe interne. Une intrusion sectaire dans les murs de la maison, dans les années 90, aurait-il servi d’enseignement ? « Nos sous-traitants sont choisis en fonction de leurs références, de leur agrément Formation et Qualification Qualité . Ils sont évalués à chaque session par des participants par une note et des commentaires écrits", explique aujourd'hui Paul Forrest-Dodelin, manager de la formation IBM. A la SNCF, qui s’apprête à lancer un programme de coaching sur trois ans, pour plus de 200 agents, la vigilance est tout aussi présente. Sur une centaine de candidats, seuls vingt coachs viennent d’être retenus, au terme d’une sélection drastique. « Ils seront aussi évalués par les coachés à la fin de chaque séance et au terme de leur intervention, elle-même encadrée par un contrat tripartite », insiste Evelyne Podeur, consultante au pôle recherche et développement de l’université des services de la SNCF. Visiblement, chez les acheteurs de formations et de coaching, la crédulité à l’égard des sous-traitants n’est plus d’actualité. Mais dans les PME, pas si sûr... 

Reste une autre façon de prévenir les dérives sectaires, peu développée, que le coach  Nicolas de Beer, fondateur de Mediat-coaching, (labellisé EQA) conseille aux responsables de formation et aux RH : tester eux-mêmes les stages, avant d’y envoyer leurs salariés...


France : Sectes

Assemblée Nationale - Question - Philippe Vuilque -

JO, 1er juillet 2008

[Texte intégral]

13ème législature

 


Russie : Sectes

Illuminés de Penza : début de l'audition du gourou de la secte

RIA Novosti , 1er juillet 2008

[Texte intégral]

NIJNI NOVGOROD, 1er juillet - RIA Novosti. Les auditions préliminaires du leader de la secte des reclus de Penza, Piotr Kouznetsov, actuellement en observation dans un hôpital psychiatrique débuteront vendredi, a fait savoir à RIA Novosti la secrétaire de presse du Département juridique de la région de Penza Marina Cheglova.

''Lors des auditions préliminaires, la date de l'audience sera fixée et la question de l'éventuelle présence de M. Kouznetsov le jour du jugement, en fonction de son état, sera tranchée, a indiqué l'interlocutrice de l'agence.

Lundi, M. Kouznetsov s'est vu remettre un nouveau passeport russe, puisqu'il avait déchiré l'ancien pour des raisons idéologiques.

Une action judiciaire a été engagée contre le gourou du mouvement, pour atteinte à l'identité et aux droits des personnes.

En novembre dernier, 35 membres d'une secte ultra-orthodoxe apocalyptique (dont quatre enfants) se sont retranchés dans un abri souterrain aménagé dans la région de Penza (500 km au sud-est de Moscou). Ils avaient décidé d'y rester jusqu'au mois de mai, dans l'attente de l'apocalypse qui aurait dû alors survenir. Les reclus menaçaient de faire exploser des bonbonnes de gaz si les forces de l'ordre tentaient de les déloger. 24 personnes (dont les quatre enfants) avaient quitté l'abri de leur plein gré entre fin mars et début avril.


Belgique : Témoins de Jéhovah

Recul des conversions chez les Témoins de Jéhovah

7sur7, 3 juillet 2008

[Texte intégral]

  En 2007, 526 personnes se sont converties au culte des Témoins de Jéhovah. Ils étaient encore 1.500 il y a 20 ans, indique mercredi De Streekkrant.

Selon le rapport annuel de la société Watchtower (la personne morale principale employée par l'organisation religieuse des Témoins de Jéhovah), il y avait 23.701 membres de l'église chrétienne millénariste en Belgique en 2007. Ce chiffre est stable depuis une vingtaine d'années, mais les Témoins qui font du porte à porte ont de plus en plus de difficultés à trouver de nouveaux membres. En 2007, ils ont prêché durant 3,5 millions d'heures, réalisant 526 conversions. En 1988, ils atteignaient 1.500 conversions.

Les Témoins de Jéhovah reste toutefois le mouvement religieux qui connaît une des plus fortes croissances en Afrique et en Amérique du sud, leur permettant de connaître une croissance de plus de 3% dans le monde. (belga)


Russie : Scientologie

Le parquet veut la fermeture d'un centre de la Scientologie en Sibérie

AFP, 3 juillet 2008

[Texte intégral]

Moscou - Le procureur de la région sibérienne de Novossibirsk a exigé la fermeture d'un centre local de l'Eglise de scientologie accusé de dispenser des programmes d'enseignement sans autorisation, a rapporté jeudi l'agence Interfax.

Le parquet a officiellement réclamé "la liquidation de l'association à but non lucratif 'Centre de réhabilitation sociale des personnes ayant eu un passé criminel prouvé Kriminon-Novossibirsk'", selon un communiqué reproduit par Interfax.

Ce centre "se livre à une activité d'enseignement, sans créer d'établissement d'enseignement correspondant, ce qui constitue une violation grossière de la loi", ajoute le procureur pour justifier sa décision de demander la fermeture de Kriminon-Novossibirsk.


Il lui est notamment reproché de donner des cours, de faire des conférences, et d'organiser des séminaires.

L'Eglise de scientologie a été fondée en 1954 par l'auteur de science-fiction L. Ron Hubbard aux Etats-Unis où elle a obtenu les avantages fiscaux réservés aux cultes. En Russie, une loi de 1996 la qualifie d'"organisation religieuse destructrice".

La scientologie est considérée comme une secte dans nombre de pays européens, dont la France, l'Allemagne et la Belgique, où ses détracteurs l'accusent de manipuler ses membres à des fins pécuniaires.


Canada : Dianova

Levée de bouclier contre une maison d'aide aux toxicomanes

Cyberpresse, 5 juillet 2008 par Éric Clément La Presse

[Texte intégral]

Des résidants du centre-ville de Montréal s'inquiètent de l'arrivée dans leur quartier de la maison Dianova, une organisation qui aide les toxicomanes depuis 1994. L'organisme dit qu'il n'y a aucun risque: les gens qui vont y loger ne prennent plus de drogues et sont en attente d'un logement.

Ce printemps, Dianova a acheté la maison de chambres du 1271-1275, rue Saint-André grâce à une subvention de 800 000$ d'Ottawa. La levée de boucliers a été immédiate. «On a une overdose de toxicomanes», s'est plaint Jean-Michel Fontaine, qui habite dans cette rue, lors du dernier conseil d'arrondissement de Ville-Marie.

«On a l'impression de revivre le cauchemar de Cactus, a-t-il dit. Avant, c'était une maison de chambres, pas un centre de services, d'accueil et de conseil. Ont-ils un permis d'occupation?»

Le maire de Ville-Marie, Benoit Labonté, a dit être très «préoccupé par la question», mais ses services l'ont assuré que tout était conforme. D'ailleurs, une inspectrice a visité la maison et a confirmé le permis de Dianova.

Dans le quartier, il y a de l'inquiétude, dit Renaldo Nunez, propriétaire de l'hôtel Manoir des Alpes, situé tout près. «Il y a beaucoup d'enfants dans le quartier, dit-il. Et on a une clientèle de choix.»

La Société d'habitation du Québec et la Ville de Montréal participent au projet afin de rénover le bâtiment et de le gérer dans le cadre du programme «Accès Logis». Grâce à cette entente, les 20 chambres seront administrées comme des logements sociaux subventionnés.

«Je trouve ça un peu troublant qu'ils s'implantent non loin de Berri-UQAM où il y a du trafic de drogues, explique Roger Lapointe, directeur de l'hôtel Le Saint-André. Ville-Marie est quand même un quartier chaud. Mais bon, on va donner la chance au coureur.»

Le centre-ville est-il le meilleur endroit pour que des ex-toxicomanes commencent une nouvelle vie? «Les personnes qui viennent chez nous ont pour objectif d'être solides et de faire face à leur environnement, malheureusement composé de milieux qui rendent les substances très accessibles, dit Bruno Ferrari, directeur général de Dianova. Si on était à cinq rues de là, peut-être que ce serait mieux, mais en réalité on ne serait qu'à cinq rues de là.»

M. Ferrari dit avoir été surpris par la situation dans le quartier Centre-Sud et ajoute que Dianova va contribuer à ce que ça aille mieux, pas à alourdir la situation: «On peut participer à des actions communautaires dans le quartier pour faire en sorte que notre projet soit bien intégré et améliore les choses.»


France : Soins Psy

Les "psys" vent debout contre un projet de décret

Le Figaro, 7 juillet 2008 par Catherine Petitnicolas

[Texte intégral]

Les professionnels ont critiqué, samedi et dimanche, le nouveau texte destiné à réguler l'exercice de la profession de psychothérapeute. Ils redoutent l'instauration d'une formation sous-qualifiée.

Que faire face au casse-tête des décrets d'application de la loi du 9 août 2004 sur l'exercice de la psychothérapie, attendus depuis près de quatre ans et maintes fois repoussés ?

>À l'origine, le député UMP Bernard Accoyer souhaitait «éviter certaines dérives sectaires» en réglementant l'accès à cette nébuleuse de spécialités pas toujours validées scientifiquement. Si l'intention était louable, le texte a suscité une levée de boucliers de la part des psychologues, des psychiatres et des psychanalystes.

>

Aux dernières nouvelles, la publication d'un arrêté concocté par la commission nationale de l'enseignement supérieur et le ministère de la Santé serait imminente

«Ces deux instances nous proposent une protection de très bas niveau, à savoir un niveau bac plus trois assorti de 400 heures de formation clinique et théorique en psychopathologie et cinq mois de stage en tout et pour tout», déplore Philippe Grosbois, psychologue à l'université catholique d'Angers et chargé de mission «psychothérapie» au sein de la Fédération française des psychologues et de psychologie (FFPP) qui redoute que le texte soit avalisé dans la torpeur du mois d'août.

«Un véritable camouflet»

"En guise de comparaison, rappelons que, actuellement, un psychologue doit au minimum suivre un cursus théorique de cinq ans à l'université assorti de nombreux stages, et que les psychiatres, après leurs huit années de cursus médical, doivent se former durant quatre ans et bientôt cinq entre l'hôpital et les cours théoriques. Sans oublier un long passage sur le divan (analyse didactique) et la participation active à de nombreux séminaires pour devenir un praticien digne de ce nom, à qui une personne en souffrance pourra se fier et se confier.

«Ce projet d'arrêté ressemble furieusement à celui des très nombreuses officines privées de psychothérapie, à but lucratif, qui ont tout intérêt à obtenir la mise en place de cette formation a minima», redoute Philippe Grosbois. Une position partagée par de nombreux professionnels aguerris. «Ce texte est un véritable camouflet pour nous psychiatres, camouflet d'autant plus fort qu'il devrait être avalisé par le ministère de la Santé», lance le Dr François Kammerer, président de l'Association française de psychiatrie. «Ce qui manque à ce projet, c'est l'obligation d'une formation clinique et théorique suffisamment solide. Plus grave, les futurs psychothérapeutes risquent de faire preuve d'une absence totale de regard critique vis-à-vis de l'ensemble de la connaissance et des savoirs et d'être dépendants de l'institution qui les aura formés», poursuit-il.

Le Dr Thierry Jean, psychiatre et psychanalyste, représentant de l'Association lacanienne internationale, est lui aussi très réservé, d'abord pour des raisons liées à la mise en place d'une formation insuffisante. Et ensuite parce qu'il voit se profiler en arrière-plan de ce projet «l'influence grandissante d'instituts de formation privés qui se sont lancés dans ce juteux créneau tout en soulageant la trésorerie de l'État».

Les candidats psychothérapeutes qui font appel à ces formations doivent financer eux-mêmes leur cursus. Alors que l'université est le seul endroit qui dispense un enseignement gratuit et de qualité permettant la constitution d'une pensée critique garante d'une pratique ultérieure autonome.

«Je crains que de tels thérapeutes, qui n'auront pas acquis un niveau de réflexion personnelle suffisant, soient des appliquants ou de simples techniciens», met en garde le Dr Kammerer, qui a «le sentiment que les pouvoirs publics ont décidé de créer des postes de praticiens sous-qualifiés». Une critique reprise par la majorité des psychologues. «Le législateur prétend que ce texte protège le titre de psychothérapeute mais, en filigrane, on voit la délégation par l'État d'un certain nombre de tâches à des professionnels sous-qualifiés et donc moins bien rémunérés», conclut Philippe Grosbois. Cet arrêté ministériel signera-t-il «l'an I de l'ère des techno-psy» comme l'écrit, dans Le Point daté du 3 juillet, Jacques-Alain Miller, l'un des plus éminents psychanalystes français ?


France : Les Béatitudes

Dénonciation d'actes pédophiles : appel aux évêques d'exclus d'une communauté religieuse.

AFP, 7 juillet 2008

[Texte intégral]

RODEZ - Quatre membres de la communauté religieuse des Béatitudes de l'Aveyron exclus après avoir dénoncé un frère, mis en examen ensuite pour "attouchements sexuels sur mineurs", ont lancé mardi un appel aux évêques de France leur demandant "d'agir" en leur faveur.

Ces quatre personnes ont indiqué, dans un communiqué adressé à l'AFP, qu'un "bon nombre d'évêques" sollicités pour trouver une solution à leur situation se sont réduits à dire: "Nous prions pour vous mais avec les médias vous aggravez votre cas".

"Nous demandons aux évêques de France d'arrêter de prier et d'agir", ont insisté les quatre exclus, une religieuse, un prêtre et deux laïcs, dont Cyrille, membre de la communauté depuis 33 ans, qui ont dénoncé les agissements pédophiles d'un ancien frère, Pierre-Etienne. Celui-ci a été mis en examen en février dernier pour des "attouchements sexuels sur mineurs", commis de 1985 à 2000. Des faits qu'il a reconnu avoir commis.

Selon les exclus, "les voies de presse sont les seuls porte-parole qui (leur) restent" depuis leur exclusion prononcée par les responsables de la communauté, qui ont estimé que ces quatre personnes n'étaient plus "en communion avec la communauté" porté cette affaire au grand jour.

"Nous refusons de servir la loi du silence et de vivre comme des condamnés", a insisté Cyrille, précisant que l'évêque de Rodez, Bellino Ghirard, avait accepté de continuer à les héberger dans l'abbaye Notre-Dame-de-Bellecombe, près de Comps-la-Ville (Aveyron) jusqu'au procès du frère Pierre-Etienne.

Les exclus de la communauté religieuse se sont dits prêts à tenir une conférence de presse, "documents à l'appui, sur les conditions dans lesquelles (ils vivent) aujourd'hui suite au refus de taire des actes de pédophilie".

Cette décision a été prise malgré un récent courrier du modérateur général des Béatitudes qui indique vouloir "plaider contre ceux qui se servent de la presse, de la radio et de la télévision".


Russie : Sectes

Beslan : 11 ans de prison pour un gourou

Cyberpresse, 7 juillet 2008 Agence France-Presse

[Texte intégral]

Un tribunal de Moscou a condamné lundi à 11 ans de prison un gourou russe, Grigori Grabovoï, qui avait rencontré des familles de victimes de la prise d'otages de Beslan et avait promis de «ressusciter» leurs enfants, a rapporté l'agence Interfax.

Grigori Grabovoï a également été condamné à une amende équivalente à 43 000 dollars, selon la même source.

Selon le verdict du tribunal Taganski de Moscou, Grigori Grabovoï «a utilisé des méthodes de pression psychologique» pour escroquer quelque 1700 dollars à ses victimes pour ses prétendus services de résurrection.

Grigori Grabovoï avait proposé aux membres du Comité des mères de Beslan de «ressusciter» leurs proches disparus dans la prise d'otages de l'école n°1, en Ossétie du Nord, du 1er au 3 septembre 2004, qui avait fait 331 morts (dont 186 enfants), sans compter 31 membres du commando pro-tchétchène tués.

Pourtant, les avocats de Grabovoï ont plaidé son innocence, en affirmant que les adeptes de sa secte ne devaient payer que les séminaires organisés par le gourou, et pas la résurrection.

Certains des adeptes se sont réunis lundi près du bâtiment du tribunal pour réconforter leur gourou.

«C'est une personne qui a des forces surnaturelles, il a été envoyé sur Terre pour sauver les gens», a dit une femme âgée, dans des déclarations diffusés sur la chaîne de télévision russe NTV, qui n'a pas donné son nom.

Un avocat de Grabovoï, Viatcheslav Makarov, a indiqué à l'agence Interfax qu'il allait faire appel de la décision du tribunal en la qualifiant d'«absolument illégale et basée sur des preuves qui n'étaient pas objectives».
 


France : Les Béatitudes

La justice s'interesse aux dérives de la communauté des Béatitudes

Le Monde, 7 juillet 2008 par Stéphanie Le Bars

[Texte intégral]

La communauté des Béatitudes, une association née en 1973 dans la mouvance du Renouveau charismatique catholique, n'en finit pas d'embarrasser la hiérarchie catholique et intéresse désormais la justice. Rappelée à l'ordre par le Vatican, la communauté, qui compte quelque 1 500 "frères et soeurs" répartis en "maisons" dirigées par un "berger", joue sa survie, alors que s'accumulent les mises en cause pour ses dérives sectaires.

L'un de ses anciens responsables religieux a été mis en examen en février pour agressions sexuelles sur mineurs ; en mai, les membres, religieux et laïcs, de l'abbaye de Bonnecombes (Aveyron) qui l'ont dénoncé, ont été suspendus de leurs droits communautaires par le modérateur général des Béatitudes. Mais la publicité donnée à ces agissements, connus dans la communauté depuis plusieurs années, met au jour d'autres affaires de pédophilie.

Un jeune homme, qui accuse des membres de la communauté de diverses dérives, notamment à caractère sexuel, a été récemment entendu par des enquêteurs de l'office central pour la répression des violences aux personnes. Cette audition pourrait relancer les enquêtes sur une dizaine de suicides de personnes proches des Béatitudes survenus ces dernières années. D'autres anciens adeptes, qui dénoncent des manipulations mentales, doivent aussi être entendus par la police.

C'est dans ce contexte que les responsables de la communauté ont été convoqués le 5 juin au Vatican, où le Conseil pontifical pour les laïcs a pris acte de la "crise" que traverse la communauté, et appelé ses responsables à davantage de "discernement" et de "clarté".

Régulièrement critiquée pour son organisation ambiguë, regroupant dans les mêmes "maisons" des laïcs - célibataires et couples avec enfant - et des religieux, la communauté n'a visiblement pas tenu compte des directives vaticanes émises ces derniers mois ; et l'Eglise n'a pas su les imposer. Début juin, le Conseil pontifical a donc rappelé que le mode de vie des "premiers chrétiens", modèle revendiqué par les Béatitudes, ne prévoyait pas à proprement parler de "vie commune" et qu'il fallait garantir à chacun "une véritable autonomie et intimité, sans subir des envahissements inadéquats". Sur ce point, le Vatican mettait en garde en 2007 contre "les situations ambiguës et contraires à la morale chrétienne" et s'était offusqué que l'on parle au sein des Béatitudes "d'enfants communautaires". Quant aux laïcs, ils doivent "effectuer un travail (rémunéré) et renoncer à utiliser l'habit monacal". A l'avenir, les religieux devront donc vivre séparés des laïcs.

Réputée pour sa propension à mélanger accompagnement spirituel et suivi psychologique, la communauté doit aussi, selon le Vatican, éviter "toute dérive dans la pratique confuse de thérapies psycho-spirituelles", s'abstenir "des soi-disant charismes extraordinaires" - imposition des mains, hypnose - et renoncer aux systèmes de formation "très douteux et parfois presque ésotériques". Toutes pratiques qui ont favorisé dès l'origine l'emprise psychologique des responsables sur certains membres.


LOGIQUE D'ENFERMEMENT

"C'est une communauté qui a grandi vite. Il ne faut pas s'étonner qu'il y ait des tâtonnements", note Mgr Joseph Boishu, membre de la commission chargée des mouvements charismatiques à la Conférence des évêques de France, qui évoque l'action positive des Béatitudes "au service des pauvres et de l'évangélisation".

Pour les membres de la communauté mis sur la touche après la dénonciation du religieux pédophile, la gestion de la crise aux Béatitudes est symptomatique d'un malaise dans l'Eglise. "C'est nous que l'on traite en criminels, car tout le monde a peur d'un scandale de pédophilie comme aux Etats-Unis", juge Muriel, une des laïcs qui a porté l'affaire devant la justice. A demi-mots, l'épiscopat français, apparemment impuissant, constate surtout la logique d'enfermement des responsables de la communauté. Sollicités, ces derniers n'ont pas souhaité s'exprimer.

La fin d'une communauté comme les Béatitudes signerait l'échec de l'Eglise dans sa tentative de renouveler les formes d'engagement apparues dans les années 1970 et encouragées par le Vatican. "L'Eglise ne peut pas se payer le luxe de voir mourir une communauté nouvelle à l'heure où disparaissent les communautés anciennes", estime un connaisseur du monde catholique. Lors de leur prochaine assemblée générale en novembre, les Béatitudes devront évoluer ; ou disparaître.


Suisse : Communauté Saint Jean

La Communauté Saint Jean va être renouvelée

Le Temps, 8 Juillet 2008 par Patricia Briel

[Texte intégral]

GENEVE. Une mesure exceptionnelle demandée.

A la demande de trois évêques, la Communauté des Frères de Saint-Jean à Genève, qui a la charge pastorale de la paroisse Saint-François-deSales, va être entièrement renouvelée. De nouveaux frères reprendront la charge de la paroisse. Le Frère Jean-Pierre-Marie, prieur général de la Congrégation, dont la maison mère se trouve dans le diocèse d'Autun, en France, a donné son accord à une requête émanant de Mgr Genoud, évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, de son auxiliaire Mgr Pierre Farine et de Mgr Benoît Rivière, évêque du diocèse d'Autun. Dans une «communication» datée du 3 juillet et qui est parvenue au Temps, les trois évêques écrivent qu'ils ont demandé le renouvellement de l'ensemble de la communauté «par prudence pastorale et dans un souci de communion ecclésiale».

Pressions diverses

Confirmant cette information, Mgr Genoud explique que ce document a été adressé aux paroisses de Genève. Mais il n'en dira pas plus: toutes les parties concernées ont décidé d'un commun accord de ne pas commenter le contenu de ce document. Contactée, la Communauté Saint-Jean à Genève ne livre donc pas de commentaire, ni d'information sur les modalités du déplacement des frères.

La communication des trois évêques indique encore qu'une rencontre a eu lieu à Fribourg le 26 juin, réunissant les trois évêques, le prieur général de la Congrégation Saint-Jean et son vicaire général. Après avoir pris connaissance «des conclusions du rapport rédigé par Monseigneur Jacques Braux, vice-official du diocèse de Lyon, mandaté par Mgr Rivière pour réaliser une enquête au sein de la Communauté Saint-Jean», «tous ont constaté, avec regret, que la paroisse Saint-François-de-Sales et la Communauté Saint-Jean, à Genève, sont, depuis des mois, au centre de pressions les plus diverses, internes et externes.» D'où la requête des évêques auprès du prieur général, qui a donné son accord le 3 juillet. La communication cite aussi l'extrait d'une missive du prieur général, qui évoque «le caractère exceptionnel d'une telle mesure».

Le 22 janvier dernier, Mgr Genoud avait relevé de son ministère un prêtre de la Communauté Saint-Jean après avoir entendu notamment le témoignage de deux jeunes femmes qui affirmaient avoir été abusées sexuellement par ce prêtre dans les années 90. Ce dernier avait nié les faits, mais une enquête canonique avait été ouverte par Mgr Rivière.

Par ailleurs, selon une source sûre, une lettre signée par une dizaine de paroissiens dénonçant les dysfonctionnements de la Communauté Saint-Jean à Genève a été envoyée à Mgr Genoud par courriel en date du 25 juin. L'évêque dit avoir reçu plusieurs lettres concernant la communauté, mais refuse de donner des détails sur leur contenu.


France : Soins Psy

Santé : formation des futurs psychothérapeutes

Le Monde, 9 juillet 2008 par Cécile Prieur

[Texte intégral]

Les psys dénoncent l'instauration d'une " psychothérapie d'Etat "

LA POLÉMIQUE sur le décret réglementant le statut de psychothérapeute s'embrase à nouveau. Alors que le gouvernement vient de transmettre au Conseil d'Etat un projet de décret débattu depuis près de cinq ans avec la communauté psy, c'est désormais un projet annexe d'arrêté qui met le feu aux poudres.

Ce " document de travail ", signé des ministères de la santé et de la recherche, définit avec précision le contenu de l'enseignement théorique et pratique des futurs psychothérapeutes. La communauté psy dénonce une immixtion du gouvernement dans la définition du soin psychique et l'instauration d'" une psychothérapie d'Etat ".

Le 13 août 2004, le Parlement adoptait l'article 52 de la loi sur la santé publique reprenant un amendement de Bernard Accoyer, actuel président (UMP) de l'Assemblée nationale. M. Accoyer cherchait à réglementer l'usage du titre de psychothérapeute, utilisé actuellement par des psychiatres, psychanalystes, psychologues mais aussi des professionnels non médicaux, issus de dizaines de courants de pensée. Au nom de la lutte contre le charlatanisme, ce texte visait à réserver le titre de psychothérapeute aux professionnels inscrits sur un registre national et se soumettant à une formation universitaire.

Depuis l'adoption de la loi, trois ministres de la santé se sont efforcés, jusqu'ici en vain, de publier le décret issu de cet article de loi. Les querelles entre psys et gouvernement n'ont pas cessé. La dernière version du texte, élaborée par le cabinet de la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, prévoit que les professionnels souhaitant user du titre se soumettent à une formation de 400 heures en psychopathologie clinique suivie d'un stage pratique de cinq mois. Ce décret a été approuvé par le Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche, le 16 juin, avant d'être transmis au Conseil d'Etat.

Alors que la communauté psy s'était résolue à accepter le compromis de la dernière version du décret, elle découvre aujourd'hui, avec stupeur, un projet d'arrêté, resté confidentiel, et déclinant le contenu de la formation. Selon ce texte, les futurs psychothérapeutes devront maîtriser " les principaux courants théoriques (psychanalytique, cognitivo-comportemental, systémique, socio-environnemental, biologique) " et avoir une " connaissance des outils d'évaluation (échelles cliniques, tests projectifs) suffisante ".

Pour les professionnels de la psyché, divisés entre courant psychanalytique et thérapies brèves d'inspiration anglo-saxonnes, le gouvernement prend parti dans une querelle épistémologique. " Il s'agit d'un hold-up cognitiviste sur le titre de psychothérapeute, dans le but explicite d'éliminer la pratique psychanalytique ", dénonce Jacques-Alain Miller, chef de file de l'Ecole de la cause freudienne (courant lacanien de la psychanalyse). " On veut déposséder l'université de la définition du contenu de son enseignement, au profit du modèle psychiatrique américain, très minoritaire en France ", s'insurge Roland Gori, président du Séminaire interuniversitaire européen d'enseignement et de recherche en psychopathologie et psychanalyse.

La nature du texte incriminé - un simple arrêté - inquiète d'autant plus qu'il peut être pris sans aucune consultation. Le ministère de la santé explique que sa rédaction ne relève pas de sa responsabilité, mais de celle du ministère de la recherche. Dans l'entourage de Valérie Pécresse, on confirme que " l'arrêté vient compléter le décret et qu'il ne sera pas soumis à concertation "


France : Témoins de Jéhovah

Les Témoins de Jéhovah perdent un procès en diffamation contre un député

AFP, 11 juillet 2008

[Texte intégral]

Les Témoins de Jéhovah ont perdu vendredi le procès en diffamation qu'ils avaient intenté au député Jean-Pierre Brard (app PCF), vice-président du groupe d'études sur les sectes, qui en juillet 2006 avait dénoncé leurs agissements au cours d'un reportage diffusé sur TF1.

"Je vais vous donner trois exemples où (les Témoins de Jéhovah) sont de parfaits délinquants", avait déclaré le député de Seine-Saint-Denis le 20 juillet 2006, ajoutant : "Se soustraire à un impôt, condamner des personnes à mort en leur refusant la transfusion sanguine ou couvrir des délits très graves comme la pédophilie, vous voyez bien qu'on ne peut pas seulement s'en remettre à l'opinion publique, mais qu'il y a des lois qui doivent être appliquées".

Vendredi, la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris a jugé que ces propos étaient bien diffamatoires, mais a accordé le bénéfice de la bonne foi au parlementaire, également membre du conseil d'orientation de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).

Le tribunal a jugé que les déclarations du prévenu devaient "être considérées comme ayant un fondement suffisamment sérieux". "Bien que non dénuées de violence, elles ne sauraient être regardées comme excédant les limites admissibles de la libre opinion", a-t-il complété.

"Ce jugement est un véritable réconfort pour tous ceux qui, au-delà de l'engagement des parlementaires eux-mêmes, osent mettre en lumière la dangerosité des pratiques de l'organisation des Témoins de Jéhovah", a réagi M. Brard dans un communiqué :

  Montreuil, le 11 juillet 2008  

COMMUNIQUE DE JEAN-PIERRE BRARD

 

Député de la Seine-Saint-Denis

Vice-président du groupe d’études sur les sectes

Membre du conseil d’orientation de la Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires

  Témoins de jéhovah : Le tribunal de grande instance de Paris relaxe Jean-Pierre BRARD et reconnaît sa bonne foi  

Dans son délibéré de ce jour, le tribunal de grande instance de Paris vient de me relaxer dans le cadre de la procédure pour diffamation engagée par l’organisation des Témoins de jéhovah à mon encontre.

 

Le Tribunal a ainsi reconnu ma bonne foi dans mon combat pour dire la vérité sur les sectes et leurs agissements. Dans le cas précis, le tribunal reconnaît ma bonne foi lorsque j’avais déclaré, lors d’une interview télévisée en date du 20 juillet 2006 :

 

« Les témoins de jéhovah, je vais vous donner trois exemples où ce sont des parfaits délinquants : se soustraire à un impôts,  condamner des personnes à mort en leur refusant des transfusions sanguines ou couvrir des délits très graves comme la pédophilie, vous voyez qu’on ne peut pas seulement s’en remettre à l’opinion publique, mais qu’il y a des lois qui doivent être appliquées. »   

Ce jugement est un véritable réconfort pour tous ceux qui, au-delà de l’engagement des parlementaires eux-mêmes, osent mettre en lumière la dangerosité des pratiques de l’organisation des Témoins de jéhovah.  

Les procédures et les pressions ne sauraient être de nature à faire faiblir l’action des parlementaires, des associations de victimes et familles de victimes dans leur engagement pour combattre les dérives sectaires.  

A l’occasion de ce jugement, je m’étonne, alors que le gouvernement multiplie les déclarations sur le fait que les caisses de l’Etat sont vides, qu’aucune mesure ne soit prise pour contraindre l’organisation des Témoins de jéhovah à régler sa dette de 45 millions d’euros.

 

Je note que si l’un de mes concitoyens ne règle pas - dans les délais - les 11 euros d’amende pour ne pas avoir payé son stationnement, les services fiscaux ne feront pas preuve de la même docilité à son égard. Comment tolérer plus longtemps que les Témoins de jéhovah ne payent pas leurs dettes alors qu’ils y sont condamnés par la plus haute cour de justice ?

 

Nous ne pouvons accepter, ni même tolérer, un tel mépris pour les décisions de justice condamnant des actes qui mettent en cause les libertés individuelles et collectives de nos concitoyens.  

 Contacts presse :

Gaylord LE CHEQUER

Collaborateur de Jean-Pierre BRARD - Député de la Seine-Saint-Denis - Secrétaire de la commission des finances - Maire honoraire de Montreuil  

Permanence parlementaire :

45 rue du capitaine DREYFUS - 93100 MONTREUIL - Tél : 01 49 88 72 40  / 06 71 62 43 92 -
Fax : 01 48 59 26 52 - courriel : glechequer-an@orange.fr - www.depute-brard.org

 


France : Actualités diverses

Poullaouen : Trois ans ferme à l'homme qui était "une secte"

Le Télégramme, 12 juillet 2008

[Texte intégral]

« J'ai honte de m'appeler J. T....». Ce déni de soi est celui d'un homme de 61 ans qui comparaissait hier, devant le tribunal de Morlaix, pour avoir abusé de la faiblesse psychologique de deux jeunes femmes, afin de les placer sous son emprise morale. Il était également prévenu d'une agression sexuelle commise à l'encontre de l'une d'elles. Des faits graves ayant été perpétrés à Poullaouen, la commune où demeurait le prévenu, incarcéré depuis près de neuf mois. Mais aussi un peu partout en France, sur la période de septembre 2001 et juin 2004.

Des voyages qui n'existaient pas...

Pour recruter ses victimes, J. T...., qui souffre d'obésité et se déplace en fauteuil roulant, passait des annonces dans des journaux gratuits. Le libellé stipulait qu'il « cherchait des jeunes femmes pour accompagner une personne à mobilité réduite en voyage à l'étranger ». Organisés avec l'aide de son aide-soignante, les entretiens « d'embauche »
duraient 48 h. Le temps de trouver les victimes les plus vulnérables. Pour gagner la confiance de ses victimes, cet aîné d'une modeste famille du Nord de 11 enfants s'était inventé un destin de « diplomate international ». Deux étudiantes avaient fini par mordre à l'hameçon. La première, âgée de 21 ans, en rupture familiale au moment des faits, avait cru à une vie meilleure en accompagnant cet homme en Australie. Ce séjour au pays des kangourous, elle l'a attendu en vain. Car, en guise de voyage, c'est à « une plongée dans les tréfonds de l'âme humaine », pour reprendre les termes de l'avocat de la partie civile, que l'a convié son bourreau.

Isolée par lui, dévalorisée, culpabilisée et victime de ses violences verbales continuelles, la jeune femme est, peu à peu, passée sous son emprise. Au point d'être si terrorisée qu'elle n'avait plus la force de s'échapper de cette prison sans barreau. C'est en utilisant un processus identique que J. T.... a dominé, sur une période plus courte, une autre étudiante de 21 ans. En lui faisant subir des attouchements sexuels. Partout où elles séjournaient avec lui, le prévenu les contraignait à vivre nues.

« Une vie de calvaire »

« À lui tout seul,J. T.... était une secte », avait déclaré avant elle, son ancienne aide-soignante, aux enquêteurs. Une affirmation approuvée par le parquet mais rejetée par la défense, qui a insisté sur « le calvaire perpétuel qu'a été la vie » du prévenu. « On est dans une conjonction de malheurs respectifs », a estimé son avocate. Le tribunal a condamné Jean-Pierre Tullier à trois ans de prison à titre de peine principale. Son nom sera, en outre, inscrit au fichier des délinquants sexuels.   

 


France : Témoins de Jéhovah

Les Témoins de Jéhovah sont-ils des contribuables comme les autres ?

VSD, 16 Juillet 2008

[résumé]

Interviewé par l'Hebdomadaire VSD, le parlementaire Philippe Vuilque (PS), Président du groupe d'étude parlementaire sur les sectes et auteur d'une question écrite sur le même sujet adressée au gourvernement, s'étonne que les Témoins de Jéhovah ne se soit toujours pas à ce jour acquité de la somme de 45 millions euros d'amende suite au contrôle fiscal de 1996. et d'ajouter qu'il demandait à l'état "les services du ministère des Finances assurent le recouvrement de la somme que les Témoins de Jéhovah doivent à l’État. Chaque fois que les parlementaires votent le budget, nous demandons au ministère où en est la question de la dette des Témoins de Jéhovah. En 1998, ils ont été condamnés à payer une somme avoisinant les 45 millions d’euros à la suite d’un redressement fiscal. L’administration fiscale se doit de les poursuivre comme elle le ferait pour n’importe quel contribuable. D’habitude, elle fait beaucoup pour récupérer quelques milliers d’euros lorsqu’il s’agit de particuliers. Ici, il s’agit d’une somme considérable. Pourquoi une telle mansuétude ? Y aurait-il deux poids deux mesures ? Dans ce cas précis, le ministère n’a pas l’air de faire beaucoup de zèle. Il nous répond qu’il faut maintenir le secret fiscal et refuse de nous communiquer les détails de leur relation avec les Témoins de Jéhovah." Tout en se questionnement sur la volonté politique de l'Etat en matière de lutte contre les dérives sectaires : "Nous nous sommes posé la question à un moment donné. Il y a eu des déclarations qui laissaient penser cela : celle de Mme Mignon [ la conseillère de Nicolas Sarkozy avait déclaré à VSD qu’ « en France, les sectes sont un non-problème ». Lire l’article dans VSD n°1591 (du 20 au 26 février 2008)] ou celle de la ministre de l’Intérieur qui remettait en cause le fonctionnement de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires). Depuis, les choses ont été mises au point par le Premier ministre lui-même. Néanmoins, ce n’est un secret pour personne : certains, au gouvernement, ne considèrent pas comme une priorité la lutte contre les sectes, voire que cela ne sert à rien. Mais c’est sans compter sur la mobilisation des parlementaires."


France : Soins Psy

Tous les souvenirs sont faux

Le Monde, 17 Juillet 2008

[Texte intégral]

Avez-vous croisé le lapin Bugs Bunny à Disneyland ? C'est impossible. Mais on peut vous en persuader : il est si facile de façonner la mémoire... Un phénomène qui pourrait permettre d'apprivoiser les trop mauvais souvenirs

 

De son effrayant voyage mental dans des contrées inexplorées de la mémoire, Beth Rutherford tire cette leçon : " Le pouvoir de suggestion est sous-estimé. " A l'âge de 19 ans, cette jeune Américaine, stressée par son travail d'infirmière dans une unité de cancérologie, décide de consulter une psychothérapeute. Elle ne se doute pas alors qu'un passé enfoui va surgir et transformer sa vie. Au fil des séances de thérapie de " mémoire retrouvée ", elle découvre qu'elle a été violée à plusieurs reprises par son père entre 7 et 14 ans. Qu'il lui a fait subir un avortement. Accusé par sa fille, il perd son emploi et risque la prison.

" Je me souvenais qu'il avait introduit en moi des ciseaux et une fourchette, et d'autres horreurs ", dit-elle dans un témoignage publié par la Fondation sur le syndrome des faux souvenirs. Car c'est bien de cela qu'il s'agit : rien de ce qu'elle croyait avoir enduré n'était arrivé. Comme devaient le montrer des examens médicaux, Beth était encore vierge, et son père avait subi une vasectomie bien avant les événements incriminés.

Aux Etats-Unis, Beth est devenue un emblème du syndrome du faux souvenir. Depuis les années 1980, on compte des centaines de procès mettant aux prises des adultes accusant leurs parents d'abus sexuel ou de pratiques sataniques, puis se retournant contre le psychothérapeute ayant introduit ces " souvenirs " dans leur mémoire. En Europe, ces cas sont moins fréquents. La théorie psychanalytique y a-t-elle été mieux digérée ? Freud a vite réalisé que les trop nombreux témoignages d'abus sexuels que faisait naître sa cure étaient le fruit de celle-ci. Ce qui l'a conduit à les ranger dans la catégorie des fantasmes.

Paul Bensussan, psychiatre et expert national auprès des tribunaux, a cependant eu l'occasion de poser à plusieurs reprises un diagnostic de " souvenir retrouvé " erroné. Il constate que le monde judiciaire ne semble pas encore conscient de cette problématique. " En qualifiant d'emblée le ou la plaignant (e) de "victime", on a tendance à confondre crédibilité, sincérité et véracité, note-t-il. On est alors très loin de se demander s'il y a eu induction par un thérapeute et de s'interroger sur le rôle de celui-ci dans le dévoilement. "

La question demeure : comment la mémoire humaine peut-elle à ce point être remodelée ? La réponse est peut-être que, par essence, tous nos souvenirs sont faux ou, du moins, falsifiables.

La psychologue américaine Elizabeth Loftus est une pionnière des études sur le sujet. Elle a d'abord pris conscience de la malléabilité des témoignages à travers des expériences sur le langage. L'une d'elles consistait à présenter un film montrant un accident de voiture et à demander à des volontaires d'évaluer la vitesse des véhicules quand ils " s'écrasaient l'un contre l'autre ". Elle a constaté que les estimations étaient moins élevées lorsqu'elle employait le verbe " percuter ", plus neutre. Mais le plus surprenant, c'est qu'avec la première formulation les " témoins " disaient avoir vu du verre brisé sur la chaussée alors que ce n'était pas le cas.

Ces premières observations ont conduit Elizabeth Loftus à imaginer des stratagèmes pour induire des faux souvenirs. Certains sont plus réceptifs à ces remodelages de la mémoire - notamment ceux qui croient avoir vécu des expériences de vies antérieures. Les techniques de transformation des souvenirs sont innombrables : insérer des personnages dans un album de photos, introduire une histoire familiale fictive au milieu de témoignages véridiques...

Un quart des participants à ce type d'expérience ont été persuadés que, enfants, ils s'étaient perdus dans un centre commercial. Un bon nombre a assuré avoir vu à Disneyland Bugs Bunny, le lapin de dessins animés appartenant à la compagnie concurrente, Warner Bros. D'autres ont cru avoir été intoxiqués par des aliments, refusant de les inclure dans un menu fictif.

" Quand vous changez un souvenir, cela vous change ", résume Elizabeth Loftus. Trente-cinq ans de recherches sur les distorsions de la mémoire l'ont convaincue que " les souvenirs ne sont pas la somme de ce qu'une personne a fait, mais bien plus la somme de ce qu'elle a pensé, de ce qu'on lui a dit, et de ce qu'elle croit ". Cette conviction a conduit dès 1997 le Royal College of Psychiatry britannique à enjoindre aux psychiatres anglais d'" éviter de recourir à toute technique de réactivation des souvenirs basée sur l'hypothèse de violences sexuelles anciennes dont le patient a perdu le souvenir ".

D'autres chercheurs tentent d'améliorer le système judiciaire en proposant des procédures d'interrogatoire le plus neutre possible. Pour " figer " les détails d'une scène criminelle dans la mémoire des témoins, Lorraine Hope, de l'université de Portsmouth, a mis au point avec la police britannique un questionnaire " autoadministré ", afin d'éviter les biais de suggestion. Ceux qui le remplissent donnent des indications bien plus précises que ceux à qui on demande simplement de se souvenir du " maximum de détails ".

Les psychologues ne sont pas les seuls à se passionner pour les faux souvenirs. Depuis une dizaine d'années, les processus cérébraux soupçonnés de faciliter leur formation sont au coeur d'une petite révolution en neurobiologie. " Nous cherchions tout autre chose ", se souvient Susan Sara (Collège de France). En 1997, elle testait des molécules pour mesurer leur impact sur les performances d'orientation de rats placés dans un labyrinthe. " Nous avons constaté que, le lendemain des injections, ils se comportaient comme s'ils étaient amnésiques, vis-à-vis d'un parcours qu'ils connaissaient par coeur ", dit-elle.

Cette observation l'a conduite à proposer un nouvel étage dans les processus de mémorisation : la reconsolidation. Nombre d'expériences avaient déjà montré que les apprentissages deviennent plus robustes avec le temps, à mesure que les réseaux neuronaux qui en portent la trace se renforcent. C'est la consolidation - dans laquelle le sommeil joue un rôle fondamental.

Par la suite, lorsqu'un indice réveille un souvenir (pour le rat, une lumière associée à un apprentissage), le réseau neuronal correspondant redevient labile, malléable, en général pour être renforcé. Mais ce mécanisme dynamique ouvre la voie à des transformations plus radicales, notamment si on fait intervenir artificiellement des molécules impliquées dans la cascade de réactions physico-chimiques qui commandent la vie des neurones et de leurs contacts synaptiques. C'est ce qui a entraîné l'amnésie des rats de Susan Sara.

Ce phénomène de réactivation ouvre, selon la neurobiologiste Pascale Gisquet (université Paris-Sud), des perspectives thérapeutiques. Notamment vis-à-vis de pathologies psychiatriques " qui pourraient en fait résulter d'un hyperfonctionnement des processus de la mémoire ". Elle évoque ainsi l'exemple de l'état de stress post-traumatique (ESPT), qui amène 17 % des personnes soumises à des événements dramatiques à les revivre en boucle...

Des premiers résultats encourageants montrent qu'une molécule, le propanolol, administrée à des personnes souffrant d'ESPT au moment où on leur demande de raconter l'événement traumatisant, conduit à une réduction significative de ces réponses physiologiques. " C'est la première fois que l'on cible la mémoire sur le mode thérapeutique ", se félicite Karim Nader (McGill University), l'un des auteurs de l'étude publiée sur ce sujet.

" Chez les drogués, ajoute Pascale Gisquet, la rechute est souvent provoquée par des souvenirs de prise de drogue provoqués par des indices qu'ils rencontrent dans leur environnement " - la vue d'une petite cuillère ou d'une cage d'escalier sombre peut ainsi faire renaître un besoin incoercible de drogue. Serait-il possible d'affaiblir ce circuit fatal en jouant sur la réactivation induite par de tels indices ?

A nouveau, le propanolol a été mis à contribution, sur des rats qui avaient été conditionnés à s'autoadministrer de la cocaïne ou du sucre en présence de certains stimuli. L'injection de propanolol a permis de dégrader ce conditionnement, comme si les rats avaient oublié que ces stimuli étaient le signal qu'ils allaient pouvoir (devoir ?) assouvir leur addiction.

" Chez l'homme, pour cibler et affaiblir les indices pertinents susceptibles d'induire une rechute, il faudrait probablement passer par des questionnaires, estime Jonathon Lee (Cambridge University), coauteur de l'étude. Et s'assurer que l'injection n'entraîne pas de pertes de mémoire étendues. "

" La reconsolidation est un phénomène très intéressant. Mais il est encore trop tôt pour savoir ce qui en sortira ", tempère le Nobel de médecine Erik Kandel. Lui aussi a acquis la conviction que la mémoire est en quelque sorte une oeuvre de fiction. " Quand je vous regarde, explique-t-il, mon cerveau ne vous photographie pas, mais construit à partir des contours de votre visage une image de vous, qui sera différente de celle construite par une autre personne. " Quand il se souviendra de cette discussion, assure-t-il, ce processus mental se répétera. " La mémoire est une reconstruction d'une reconstruction, qui change en permanence. Pour chaque souvenir, il y a une chance de distorsion ", dit Erik Kandel. Auteur d'une passionnante autobiographie, A la recherche de la mémoire (Odile Jacob, 2007), adaptée au cinéma, il avoue s'être posé la question de la véracité de détails qu'il y relate...

" Le souvenir est création ", résume le neuropsychologue Francis Eustache, que la relativité de la mémoire rend philosophe. " Lisez Bergson, dans Matière et mémoire, recommande-t-il : pour évoquer le passé (...), il faut savoir rêver. "

Hervé Morin


Etats-Unis : Mormons fondamentalistes

Le gourou d'une secte inculpé d'agression sexuelle su mineur au Texas

AFP, 22 Juillet 2008

[Texte intégral]

http://www.la-croix.com/img/la-croix/commun/pix_trans.gifhttp://www.la-croix.com/img/la-croix/commun/pix_trans.gifELDORADO (Etats-Unis), Le gourou polygame d'une secte mormone américaine, qui purge une peine de prison à vie, et cinq autres hommes ont été inculpés au Texas (sud) pour agression sexuelle sur mineur, a-t-on appris mardi de source judiciaire.

Le ministre de la Justice du Texas Greg Abbott a indiqué qu'il espérait extrader le gourou de la secte Warren Jeffs, actuellement incarcéré en Arizona (sud-ouest) après sa condamnation l'an dernier pour complicité de viol.

M. Abbott a insisté sur la détermination des autorités à interpeller les cinq autres hommes dont il n'a pas révélé les noms.

"Les inculpations annoncées aujourd'hui font partie d'une enquête criminelle en cours", a-t-il ajouté, sans pouvoir fournir plus de détail.

Les cinq hommes seraient liés à une opération des autorités menée début avril dans un ranch du Texas abritant des adeptes.

Plus de 400 enfants avaient été retirés début avril d'un ranch du Texas, abritant des membres d'une secte polygame, l'Eglise Fondamentaliste des Saints des Derniers Jours (FLDS, courant fondamentaliste désavoué par l'église officielle mormone).

Selon des responsables, les enfants étaient conditionnés pour accepter des relations sexuelles avec des hommes dès la puberté et des adolescentes âgées d'à peine 13 ans étaient "spirituellement mariés" à des hommes et forcées d'avoir des relations sexuelles avec eux "dans le but d'avoir des enfants".

Les enfants ont été rendus à leurs parents deux mois plus tard, la justice ayant estimé qu'ils ne couraient pas de danger immédiat.

La FLDS, basée à Hildale et Colorado, deux villes jumelles situées à la frontière entre l'Utah (ouest) et l'Arizona, était dirigée par Warren Jeffs, un polygame arrêté en 2006 près de Las Vegas pour complicité de viol et qui purge depuis une peine de réclusion à perpétuité.  


France : Religions (Créationnisme)

Darwin menacé d'extinction

Betapolitique 26 Juillet 2008

[Texte intégral]

Une "menace", vraiment ? En France ? C’est sans doute ce qui vient d’abord à l’esprit lorsqu’on voit la couverture de ce livre. Que le créationnisme constitue une menace – et une sérieuse, aux États-Unis, cela ne fait aucun doute. C’est même davantage qu’une menace. L’influence des fondamentalistes chrétiens est indéniable, comme l’attestent les idées de croisade et de rédemption exprimées par un born again christian comme le président Georges W. Bush.

Mais dans ce livre, il est question des créationnismes, au pluriel. Au départ, le créationnisme se définit en opposition au darwinisme, tel qu’il est défini dans l’ouvrage le plus connu de Darwin, De l’Origine des espèces (1859). Ce livre a donné naissance à ce qui est souvent appelé la théorie de l’évolution, même si le terme n’est pratiquement pas utilisé par le biologiste anglais. Son idée maîtresse repose sur la notion de sélection naturelle. En des termes contemporains, et tirant profit des progrès de la génétique, il est aujourd’hui couramment admis que certaines mutations génétiques favorisent, dans un environnement donné, la reproduction des individus porteurs de cette mutation. C’est ainsi que s’explique l’évolution des espèces. Deux mécanismes sont nécessaires, les processus de variation et de sélection. Bien entendu, ceci est en totale contradiction avec le récit biblique ou d’autres légendes, d’autres peuples et d’autres lieux ou en d’autres époques. Les premiers créationnistes furent donc, dès la seconde moitié du XIXème siècle, les défenseurs chrétiens d’une lecture littérale de la bible, s’opposant donc à la théorie darwinienne. La présentation de controverses liées au créationnisme aux États-Unis donne l’occasion aux deux auteurs, respectivement biologiste et physicien de formation, de présenter d’autres types de créationnismes. Le dernier en date est l’Intelligent design, apparu au début des années 1990, selon lequel "quelque chose" d’intelligent, une puissance supérieure, un dieu par exemple, expliquerait la création du Monde. Cette forme de créationnisme ne s’oppose pas officiellement à la théorie de l’évolution, elle l’englobe, pourrait-on dire, en "expliquant" que le mécanisme de la sélection décrit par cette théorie serait celui d’un "Grand horloger".

Tout ceci fait l’objet de la première des quatre parties du livre : "Un combat politique contre une théorie scientifique". On y trouve une présentation très claire des grandes croisades menées aux États-Unis mais aussi un tableau très concis de la situation actuelle dans des pays aussi variés que l’Allemagne, l’Italie, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas ou encore la Serbie et la Suède. À ce stade, on comprend que ce qui caractérise les créationnismes, c’est l’introduction d’une transcendance dans les sciences, par exemple pour expliquer la diversité des espèces.

Ce n’est que dans la deuxième partie que le lecteur est convié à s’intéresser au cas français. Les auteurs présentent la myriade d’associations qui se consacrent à la promotion des créationnismes, dans différentes versions. La plus puissante d’entre elle semble être l’Université interdisciplinaire de Paris, qui n’a d’université que le nom (pp. 45-56)1. Cette association, largement financée par la "fondation Templeton pour le progrès de la Religion", vise officiellement à associer science et religion mais s’emploie aussi à promouvoir les formes évoluées de créationnisme, comme l’Intelligent design (pp. 48-49). Les positions des principales sectes ou religions sont aussi présentées, qu’il s’agisse de l’Église catholique, de la scientologie, de l’islam ou des témoins de Jéhovah.

À ce stade, s’il peut éventuellement être question de "menaces", c’est à travers l’utilisation des médias par certains représentants de ces associations, sectes et églises. Les deux auteurs mentionnent par exemple la programmation par ARTE d’un film documentaire présentant sans aucune distance critique les travaux de la paléontologue Anne Dambricourt-Malassé, connue pour son créationnisme (elle va d’ailleurs jusqu’à rendre Darwin responsable du nazisme). Ceci dit, la menace semble contenue car, comme les auteurs le rapportent (et c’est tout à leur honneur), d’importantes protestations ont trouvé leur place dans un article paru dans Le Monde (du 29 octobre 2005). Les principaux vecteurs des idées créationnistes sont sinon des médias d’extrême-droite comme Radio courtoisie ou des opuscules catholiques… qui ne méritent sans doute pas d’être considérés comme une "menace pour la société française"

Devenus tous les deux spécialistes en "communication scientifique" après leur formation scientifique, Cyrille Baudouin et Olivier Brosseau consacrent justement la troisième partie de leur livre aux méthodes utilisées par les créationnistes pour parvenir à diffuser leurs élucubrations (pp. 81-101). Les citations tronquées, l’utilisation de l’aura scientifique des contradicteurs comme source de légitimation, tout ceci est expliqué et brillamment analysé, mais en fin de compte, il apparaît que c’est surtout dans l’enseignement que la situation pourrait devenir inquiétante. Comme l’expliquent les auteurs, "en janvier 2007, des centaines de proviseurs, de bibliothécaires et d’universitaires français ont reçu L’atlas de la Création, ouvrage de 800 pages richement illustré" ouvertement créationniste. Cette diffusion a touché de nombreux pays européens, mais en France, la réaction ministérielle fut juste et rapide, condamnant fermement cet envoi et avertissant les centres de documentation pour que cet atlas ne soit pas mis à la portée des élèves.

Ce sont des entretiens qui constituent la dernière partie du livre, non moins intéressante que les autres. On y lit notamment (pp. 117-128) un échange avec Guy Lengagne, auteur d’un rapport intitulé Les dangers du créationnisme dans l’éducation, publié fin juin 2007, par la Commission de la culture, de la science et de l’éducation du Conseil de l’Europe. Lorsqu’on réalise quelles ont été les pressions exercées contre la parution de ce rapport, le terme de menace (ici "dangers") n’est alors pas de trop, et pas seulement pour la société française !

Les créationnistes gagnent du terrain et, surtout, la République n’est pas toujours vigilante. Récemment, à Vienne, c’est Marc Perrin de Brichambaut, ambassadeur de France présenté comme "secrétaire général de l’OSCE"2 qui a ouvert une conférence intitulée "L’univers : qu’en dit la science? Qu’en dit la théologie ?". Cette conférence ouverte à tout public avait lieu au séminaire où sont formés les prêtres, avec comme orateurs, deux salariés du CNES, dont l’un des fervents promoteurs de l’Intelligent design en France, Jacques Arnould (dont les propos sont démontés par Baudouin et Brosseau pp. 65-67).

Enfin, précisons que ce petit livre a le mérite de la clarté, que la bibliographie et l’index sont assez complets et que prix est plus que raisonnable (7 € pour ces 130 pages). À la question posée dans le titre, la réponse semble être, oui, le créationnisme est déjà une menace dans l’enseignement et il convient de demeurer vigilant, notamment grâce à cet ouvrage.
Notes :
1 - Voir aussi l’article de Guillaume Lecointre, "L’Université interdisciplinaire de Paris", Science et pseudo-sciences n° 244, octobre 2000.
2 - Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.


France : Témoins de Jéhovah

Témoins de Jéhovah: vont-ils être reconnus comme un mouvement religieux en France ?

VSD, 28 Juillet 2008 par Marie-Adélaïde Scigacz

[Texte intégral]

Après douze ans de bagarre juridique, la Cour européenne des droits de l’homme va statuer sur le sort de l’association

Les Témoins de Jéhovah. Condamnée à trois reprises à verser au fisc une somme voisine de 50 millions d’euros à la suite d’un redressement fiscal en 1996, l’organisation, religieuse pour les uns, sectaire pour les autres, sera fixée « probablement avant la fin de l’année », nous a confié Philippe Goni, avocat des Témoins.  

Le contexte

Alors que l’arrangement à l’amiable préconisé par la Cour entre la France et l’association « n’a pas encore abouti », les discussions ont été prolongées jusqu’au 15 septembre afin de mettre de l’ordre dans une interminable cacophonie juridique. Dans le flou d’une législation française frileuse envers l’encadrement du culte, les protagonistes s’embourbent dans les textes de lois.

  Les personnages

Le fisc français: il réclame son dû, soutenu coûte que coûte par des députés soucieux d’en finir avec une organisation qu’ils qualifiaient déjà de « sectaire » dans le premier rapport d’enquête parlementaire de 1995. Les Témoins de Jéhovah, eux, dénoncent l’utilisation de « l’arme fiscale » afin de les anéantir. « Les parlementaires ne se sont pas caché de vouloir utiliser l’arme fiscale pour lutter contre les sectes. Les dons manuels n’avaient jamais fait l’objet de taxation», défend Philippe Goni.

  Les faits

Déjà condamnée sur la question fiscale par les tribunaux français, l’association brandit aujourd’hui la carte de la discrimination devant la Cour européenne, accusant la France de vouloir ruiner le mouvement et de nuire à la liberté de religion. L’État français pourrait donc se voir condamné… pour sa politique de lutte contre les sectes. Un paradoxe qui réside dans le statut ambigu des Témoins de Jéhovah. Religion, secte, association cultuelle… Parce que la République respecte tous les cultes, elle est bien embêtée lorsqu’il s’agit de les hiérarchiser.

  L’imbroglio

Alors que les préfectures ont toujours refusé le titre d’ « association cultuelle » aux Témoins de Jéhovah, les tribunaux administratifs ont systématiquement reconnu l’inverse. En 2006, le bureau des cultes du ministère de l’Intérieur a fini par annoncer, via la voix de son chef Didier Leschi, que « en l’état de la jurisprudence, ils ont le droit de bénéficier [de ce] statut » et donc des avantages fiscaux qu’ils impliquent.  

La conclusion

Cette reconnaissance implicite ne convainc pas les parlementaires. « Ce sont des contribuables comme les autres », répètent-ils. « D’autant plus qu’ils ont été condamnés », a rappelé à vsd.fr Philippe Vuilque, président du groupe d’étude sur les sectes à l’Assemblée nationale. « C’est un marronnier, soupire Philippe Goni. Tous les ans, ils refont la même chose. Les parlementaires ne sont pas l’État, surtout lorsqu’ils agissent en petit groupe d’étude, comme c’est le cas ici. Le Conseil d’État a reconnu que les Témoins étaient une association cultuelle. » La Cour européenne des droits de l’Homme mettra bientôt un terme à la querelle. Sa décision pourrait bien forcer la France à clarifier le statut des cultes, tout en respectant son attachement au principe de laïcité.


France : Coup de gueule

Atteinte à la liberté ?

Courriel, 29 Juillet 2008 par Athanase Kircher

[Texte intégral]

Soulignons deux nouvelles en provenance du monde des sectes qui pourraient utilement être rapprochées : Mr MOON, Président de l’ « Eglise de l’unification » a été blessé dans un accident d’hélicoptère, et un tenant de la médecine alternative a encore été arrêté par les forces de l’ordre.

Dommage que ce spécialiste de la dérive sectaire, le bon docteur Radovan Karadzic, qui se cachait derrière le masque d’un sympathique spécialiste de la médecine alternative, ait été arrêté. Encore une atteinte portée à la liberté, penseront certains !

A. Kircher  


Russie : Sectes

Une secte russe attend la fin du monde

AFP, 29 Juillet 2008

[Texte intégral]

La police russe a découvert dans la région de Penza, à 500 km au sud-est de Moscou, une secte orthodoxe qui vit isolée dans l'attente de la fin du monde, ont rapporté aujourd'hui les agences russes.

Une vingtaine de personnes, essentiellement des femmes âgées de 45 à 50 ans se sont installées dans une datcha, dans la banlieue de Penza, et affirment être les disciples d'un certain sage orthodoxe Alexis enterré non loin de leur refuge, a indiqué une source policière, citée par l'agence Interfax.

"Selon la doctrine de ce sage, une guerre globale va avoir lieu prochainement et elle mènera à la fin du monde. Dans cette guerre, tout le monde mourra, sauf ceux qui demeureront" dans le refuge de Penza, a indiqué cette source.

Des représentants de l'Eglise orthodoxe russe ont tenté d'entrer en contact avec ce groupe religieux, mais en ont été chassés par les adeptes, a rapporté Interfax.


France : Sectes

Assemblée Nationale - Question/réponse - Mme Poletti Bérangère

JO, 29 Juillet 2008

[Texte intégral]

13ème législature
Question N° : 3409  de Mme Poletti Bérengère(Union pour un Mouvement Populaire - Ardennes) QE
Ministère interrogé :  Justice
Ministère attributaire :  Justice
 Question publiée au JO le : 14/08/2007 page : 5232
 Réponse publiée au JO le : 29/07/2008 page : 6588
 
Rubrique :  ésotérisme
Tête d'analyse :  sectes
Analyse :  commission d'enquête. rapport. conclusions
Texte de la QUESTION :  Mme Bérengère Poletti attire l'attention de Mme la garde des sceaux, ministre de la justice, sur le rapport n° 3507 remis au Gouvernement au nom de la commission d'enquête relative à l'influence des mouvements à caractère sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs. Ledit rapport propose, dans le cadre des libertés publiques, d'intégrer la lutte contre les dérives sectaires dans la législation sur les publications destinées à la jeunesse. À ce titre, il conviendrait de compléter l'article 2 de la loi du 16 juillet 1949, qui dresse la liste des mentions proscrites dans les publications destinées à la jeunesse, et l'article 14, qui interdit l'exploitation ou la vente de publications de toute nature présentant un danger pour la jeunesse, en faisant référence au délit d'abus frauduleux de l'état d'ignorance ou de faiblesse d'une personne, au sens de l'article 223-15-2 du code pénal. Aussi il lui serait agréable de connaître la position du Gouvernement quant à ces propositions, d'une part, et dans quel délai il compte les mettre en oeuvre, d'autre part. 
Texte de la REPONSE :  L'honorable parlementaire a bien voulu appeler l'attention de Mme la garde des sceaux, ministre de la justice, sur la nécessité d'intégrer la lutte contre les dérives sectaires parmi les critères d'appréciation des ouvrages soumis à la commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à l'enfance et à l'adolescence, qu'il s'agisse des publications destinées à la jeunesse ou des publications de toute nature présentant un danger pour la jeunesse. L'article 2 de la loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse dresse la liste des insertions qui ne doivent pas figurer dans les publications principalement destinées aux enfants et aux adolescents, sous peine de poursuites pénales prévues par l'article 7 de la même loi. Cette disposition proscrit les insertions présentant sous un jour favorable « le banditisme, le mensonge, le vol, la paresse, la lâcheté, la haine, la débauche ou tous actes qualifiés crimes ou délits ou de nature à démoraliser l'enfance ou la jeunesse, ou à inspirer ou entretenir des préjugés ethniques ». Dans le cadre du projet de réforme qu'elle a engagé depuis 2006, la commission va être amenée à envisager la modification de ces dispositions, dont les termes apparaissent obsolètes. Une réflexion pourrait être engagée à cette occasion sur la présentation des mouvements sectaires. Par ailleurs, l'article 14 de la loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 fixe les critères qui permettent au ministre de l'intérieur de prononcer une interdiction à l'encontre d'une publication de toute nature, présentant un danger pour la jeunesse : caractère licencieux ou pornographique, place faite au crime ou à la violence, à la discrimination ou à la haine raciale, à l'incitation, à l'usage, à la détention ou au trafic de stupéfiants. Cet article définit les modalités d'exercice du pouvoir de police administrative spéciale du ministre de l'intérieur, éventuellement en sus des poursuites judiciaires. À ce titre, la proposition de l'honorable parlementaire tendant à faire référence au délit d'abus frauduleux de l'état d'ignorance ou de faiblesse d'une personne, au sens de l'article 223-15-2 du code pénal, parmi les critères fixés par l'article 14, pourrait également s'envisager dans le cadre de la réforme souhaitée par la commission.