WINNIPEG - Un tribunal du Manitoba a nié mardi à une adolescente membre des Témoins de Jéhovah et aux prises avec la maladie de Crohn le droit de refuser des transfusions sanguines.
Dans le cadre d'un jugement rendu à l'unanimité, la Cour d'appel du Manitoba a maintenu la décision d'un tribunal de première instance de permettre à des médecins de donner une transfusion de sang à l'adolescente de 15 ans de Winnipeg, parce qu'ils jugent cette transfusion nécessaire du point de vue médical.
La jeune fille, dont l'identité ne peut être divulguée, a affirmé avoir été bouleversée et avoir eu peur lorsqu'elle a reçu la transfusion contre son gré, en avril dernier.
Les Témoins de Jéhovah s'opposent aux transfusions sanguines parce qu'ils interprètent certains passages de la Bible comme interdisant l'ingestion de sang.
Lorsque l'adolescente a refusé toute transfusion, les Services à l'enfance et à la famille du Manitoba ont obtenu une ordonnance de la cour autorisant la procédure lorsque cela est médicalement nécessaire.
Les juges du tribunal d'appel ont reconnu que les transfusions sanguines allaient à l'encontre du droit de l'adolescente à la liberté religieuse, mais qu'elles étaient justifiées en raison du caractère sacré de la vie et du devoir de protection des enfants.
France : Sectes
Le Sénat adopte en deuxième lecture la réforme de la protection de l'enfance
AFP, 12 février 2007
Comme en première lecture, au Sénat en juin 2006 et à l'Assemblée il y a un mois, le texte d'une quarantaine d'articles, défendu par le ministre délégué à la famille Philippe Bas, a été voté par l'UMP et l'UDF, PS et PCF s'abstenant.
Seuls neuf articles amendés par les sénateurs devront retourner devant les députés.
Claire-Lise Campion (PS) a déploré le "télescopage" de ce projet de loi avec le texte sur la prévention de la délinquance, examiné en deuxième lecture mardi à l'Assemblée, au risque d'aboutir à des "incohérences". Guy Fischer (PCF) a dénoncé un "manque d'ambition" illustrant le "désengagement de l'Etat" en matière de protection de l'enfance.
La réforme proposée prévoit trois axes d'intervention: "renforcer la prévention pour venir en aide aux enfants et à leurs parents avant qu'il ne soit pour détecter plus tôt et traiter plus efficacement les situations de danger", et "diversifier les modes de prise en charge, afin de les adapter aux besoins de chaque enfant".
Le dispositif de signalement des mineurs en danger, qui confère une rôle central au président du conseil général, est renforcé, avec la mise en place de "cellules départementales de recueil des informations préoccupantes" et la création d'"observatoires départementaux de la protection de l'enfance".
Une palette de modes d'accueil est proposée pour le placement des mineurs à risque: accueil de jour, accueil à temps partiel dans un service spécialisé, hébergement en milieu ouvert, hébergement d'urgence en cas de suspicion de danger immédiat.
Les députés y avaient ajouté une série de mesures inspirées des recommandations de la commission d'enquête sur les sectes, que les sénateurs ont validées ou renforcées. L'une d'elles punit de six mois de prison et 3.750 euros d'amende le fait de s'opposer aux obligations de vaccination des enfants.
France : Sectes
Assemblée Nationale- Question - Pascal Terrasse - Personnes âgées et handicapées
JO, 12 février 2007
12ème législature
Question N° : 118055 de M. Terrasse Pascal(Socialiste - Ardèche) QE
Ministère interrogé : santé et solidarités
Ministère attributaire : santé et solidarités
Question publiée au JO le : 13/02/2007 page : 1496
Rubrique : ésotérisme
Tête d'analyse : sectes
Analyse : commission d'enquête. rapport. conclusions
Texte de la QUESTION : M. Pascal Terrasse souhaite attirer l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur le rapport 2006 de la mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) remis récemment au Gouvernement. Ce rapport insiste sur les risques, notamment financiers, que font peser les dérives sectaires de certaines organisations sur les personnes âgées et sur les personnes handicapées, ainsi que sur leurs familles. Les atteintes aux personnes âgées ou aux personnes handicapées sont effet particulièrement odieuses en raison de la situation de faiblesse des personnes concernées. En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui préciser les mesures qu'il entend prendre afin de renforcer la sécurité des personnes handicapées et des personnes âgées.
SOC12Rhône-AlpesN
France : Sectes
Assemblée Nationale - Commission des affaires culturelle, familiales et sociales
13 février 2007
Mardi 13 février 2007
Séance de 14 heures 15
Compte rendu n° 29
Présidence de M. Jean-Michel Dubernard, président
- Examen du projet de loi, adopté avec modifications par le Sénat en deuxième lecture, réformant la protection de l'enfance - n° 3683 (Mme Valérie Pécresse, rapporteure)
EXTRAIT DU COMPTE-RENDU
"Le président Jean-Michel Dubernard a fait observer, à propos des articles introduits par l'Assemblée pour protéger les mineurs contre les agissements des sectes, que rien ne peut être autant sectaire que le comportement antisectaire. "
Source http://www.assemblee-nat.com/12/cr-cafc/06-07/c0607029.asp
-------------------------------
Commentaire coup de gueule : Vous avez tout faux monsieur le président ! - Mathieu Cossu.
France : Soins Psy
Vote définitif, les psychothérapeutes soumis à une formation
AFP, 14 février 2007 parAngelina Boulesteix
[Texte intégral]
PARIS - Le texte d'adaptation au droit européen pour les médicaments, dont un volet rend obligatoire la formation des psychothérapeutes dans un "établissement d'enseignement supérieur", a été adopté définitivement mercredi après un ultime vote des sénateurs.
A l'Assemblée nationale et au Sénat, UMP et UDF ont voté pour, PS et PCF se sont abstenus. Le dispositif sur les psychothérapeutes ne figurait pas dans le texte initial.
C'est Bernard Accoyer, chef de file des députés UMP, qui bataille depuis le
début de la législature pour stopper les "innombrables drames provoqués par
l'absence de réglementation", qui a obtenu in extremis l'insertion dans le texte.
Adoptées en première lecture à l'Assemblée, elles avaient été supprimées au
Sénat, mais ont été réintégrées en commission mixte paritaire (CMP, sept députés
sept sénateurs).
Le texte prévoit donc que la formation des psychothérapeutes se fera "sous l'autorité d'un établissement d'enseignement supérieur ou d'un organisme agréé par l'Etat".
Ceux "justifiant d'au moins trois années d'exercice" à la date de promulgation de la loi "doivent préalablement obtenir l'autorisation d'une commission régionale", composée de titulaires d'un diplôme en médecine, de personnes autorisées à faire usage du titre de psychologue (au moins titulaire d'une licence en psychologie) et "de psychanalystes régulièrement enregistrés".
A l'Assemblée, Jean-Marie Le Guen (PS) a demandé le retrait de ce dispositif en raison de l'absence de concertation, tout en estimant nécessaire de "faire la clarté". Il a annoncé que son groupe saisirait le Conseil constitutionnel sur ce texte.
Le député UDF Jean-Luc Préel a exprimé un regret similaire sans trouver "choquantes" les mesures retenues.
A l'origine technique, ce texte s'est également enrichi d'un abattement fiscal supplémentaire pour l'industrie pharmaceutique sur les dépenses de recherche et développement réalisées en 2007, pour un coût budgétaire évalué à 50 millions d'euros. Il s'appliquera aux dépenses réalisées en 2007.
Cette mesure, votée dans le projet de financement de la Sécurité sociale pour 2007, avait été invalidée par le Conseil constitutionnel.
Un autre amendement gouvernemental mettant fin à la collecte et l'usage des médicaments non utilisés à des fins humanitaires, avec un délai de transition de 18 mois, a également été ajouté. La mesure a été dénoncée avec force par la députée Jacqueline Fraysse (PCF).
Par contre, un des points très controversés du texte initial concernant la participation des laboratoires pharmaceutiques dans le traitement de certains patients a finalement été supprimé, à la satisfaction générale des parlementaires.
France : Soins Psy
Le psychanalyste condamné à trois ans ferme
Le télégramme de Brest, 14 février 2007 parAngelina Boulesteix
[Texte intégral]
Une interdiction d’entrer en relation avec ses victimes et une interdiction définitive d’exercer la profession de thérapeute lui ont également été signifiées. Le psychanalyste qui avait été qualifié de « gourou » durant le procès, ou ayant des « pratiques sectaires », a effectué sept mois de détention provisoire.
Il avait comparu pour des agressions sexuelles sur quatre de ses patientes, à la fin des années 90 et début 2000, corruption sur une mineure, abus de vulnérabilité, escroquerie, exercice illégal de la médecine et violation du secret professionnel.
Le ministère public avait requis une peine d’au moins six ans ferme, assortie d’un mandat de dépôt. Le tribunal a relaxé le prévenu, aujourd’hui âgé de 75 ans, pour une agression sexuelle qui lui était reprochée, ainsi que du fait de corruption d’une mineure et d’abus de vulnérabilité.
L’ex-thérapeute devra verser quelque 46.600 € de dommages et intérêts à une dizaine de parties civiles, dont l’ordre départemental des médecins.
France : Laïcité
Questions à Monsieur Sarkosy
Le Monde, 16 février 2007
[Texte intégral]
Monsieur le Ministre, la religion n'est pas un service public. Voici cinq questions devenues cruciales qui vous permettront, je l'espère, d'en convenir.
Les humanistes athées doivent-ils jouir des mêmes droits que les croyants ? Dans votre livre LaRépublique et les religions (Cerf, 2004) vous accordez un privilège à l'option religieuse. Selon vous, en dehors de celle-ci, il ne serait pas possible de donner à la conduite de l'existence les repères de sens dont elle a besoin. A vous lire, Sartre l'athée et Camus l'agnostique devaient donc être perdus devant les problèmes de la vie... Et Bertrand Russell, qui écrivit Pourquoi je ne suis pas chrétien (Pauvert, 1962), devait se trouver démuni devant les questions éthiques. Ne pensez-vous pas que celui qui ne croit pas au ciel puisse être blessé par votre préférence, aujourd'hui transposée en une politique discriminatoire ?
Quelle égalité s'agit-il de promouvoir ? Vous dites vouloir l'égalité des religions entre elles, et pour cela vous envisagez de construire sur fonds publics des lieux de culte, notamment pour permettre aux citoyens de confession musulmane de compenser leur déficit en la matière par rapport aux catholiques, qui jouissent d'un usufruit gratuit des églises construites avant 1905. Vous ne demandez pas le même financement pour des maisons de la libre-pensée ou des temples maçonniques. Etes-vous donc partisan de la discrimination entre les citoyens selon les options spirituelles dans lesquelles ils se reconnaissent ? L'égalité républicaine se réduirait-elle pour vous à l'égalité des divers croyants, à l'exclusion des humanistes athées ou agnostiques ?
Parler, en l'occurrence, de " toilettage " de la loi de séparation de 1905 est un euphémisme trompeur. Rétablir le financement public des cultes, c'est raturer un des deux articles de cette loi, inscrits sous la rubrique Principes : " La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte ". Avouez que renoncer à un principe sur deux, c'est plus que toiletter la loi. C'est l'abolir. Depuis le 1er janvier 1906, toute construction d'un nouveau lieu de culte est à la charge des seuls fidèles, quelle que soit la religion en jeu. Telle est la règle, et les entorses trop fréquentes qui la bafouent ne sauraient pas plus faire jurisprudence que le fait de griller les feux rouges n'appelle leur abolition.
Quelle priorité pour les pouvoirs publics ? Le rapport Machelon, qui a votre sympathie, utilise le concept de liberté de religion, pour permettre le glissement du " libre exercice des cultes ", garanti par le premier article de la loi, à la nécessité supposée de financer les cultes. Joli jeu de mots et vrai tour de passe-passe, qui risque de tromper. En République, seul l'intérêt général, commun à tous, portant sur les biens et besoins de portée universelle, mérite financement public.
Or, la religion n'est pas un service public, comme l'instruction, la culture ou la santé. Elle n'engage en effet que les fidèles, c'est-à-dire une partie des citoyens seulement. La puissance publique, dont les fonds résultent des impôts payés par des athées autant que par des croyants, n'a donc pas à financer les cultes, pas plus qu'elle n'aurait à financer la diffusion de l'athéisme. En convenez-vous ? L'Etat, jugé trop pauvre pour assurer les finalités sociales des services publics qui concernent tous les citoyens, serait donc assez riche pour financer l'option religieuse, qui pourtant n'en concerne que certains. Révoltant paradoxe : briser la laïcité en même temps que les services publics. Et faire passer cette régression par le supplément d'âme d'un monde sans âme, alliant le baume communautariste et le privilège public des religions.
Quelle conception de la lutte contre le fanatisme ? Vous dites vouloir éviter les interventions étrangères, notamment les financements venus de pays peu respectueux des valeurs républicaines et démocratiques. Et vous affirmez qu'en payant, on pourra mieux contrôler. Fausse évidence. Car enfin, quel lien juridique y a-t-il entre le financement et un droit de regard sur les propos des responsables religieux dans les lieux de
culte ? Il ne peut exister que par le rétablissement d'une démarche concordataire, c'est-à-dire anti-laïque. Napoléon avait fait le concordat de 1801 en assortissant le financement public des cultes d'allégeances obligées des autorités religieuses à son pouvoir. Soit un système assez humiliant pour les croyants, puisqu'en somme il les achète.
Dans une République laïque, il ne saurait y avoir d'allégeance assortie de privilège. Veut-on imposer une orthodoxie aux religions ? Qui ne voit le caractère infaisable, et irrecevable, d'une telle perspective ? Bref, il n'est pas nécessaire de payer pour contrôler. Seul vaut l'Etat de droit. Et ce qui importe n'est pas la nationalité d'un imam, mais son respect des lois républicaines. Ne nous trompons pas de combat. Ce n'est pas l'étranger comme tel qui pose problème à la République, mais celui qui entend s'affranchir de la loi commune pour lui substituer sa loi particulière, qu'elle soit religieuse ou coutumière.
Enfin, que reste-t-il de la laïcité si on rétablit un financement discriminatoire ? La République n'est pas une juxtaposition de communautés particulières. Il n'y a pas en France cinq millions de " musulmans ", mais cinq millions de personnes issues de l'immigration maghrébine ou turque, très diverses dans leurs choix spirituels. Seule une petite minorité d'entre elles fréquente la mosquée, la majeure partie faisant de la religion une affaire privée, ou ne se référant à l'islam que par une sorte de solidarité imaginaire. Dès lors, la République doit-elle renoncer à la laïcité pour satisfaire cette minorité, ou concentrer les deniers publics sur la redistribution par les services publics, la gratuité des soins, le logement social ou la lutte contre l'échec scolaire, qui concernent tous les hommes, sans distinction de nationalité ou de choix spirituels ?
Il est évidemment essentiel de permettre aux croyants l'acquisition des terrains qu'ils financeront, et toute discrimination foncière doit être combattue. Le prétexte invoqué pour l'abolition de la loi de 1905 est l'aide à apporter aux citoyens de confession musulmane. Or la promotion du bien commun à tous, et non la prise en charge publique de la religion, est la meilleure réponse au problème soulevé. C'est aussi la seule légitime. Si l'on brouille la frontière pourtant nette entre le culturel et le cultuel, on parachève le démantèlement de la loi. Les mots ont un sens, et tout glissement visant à confondre ce qui est distinct est une malhonnêteté. Cela s'appelle du détournement des deniers publics.
Nulle polémique dans de telles interrogations, mais l'inquiétude vive d'un républicain qui n'est pas décidé à admettre de nouveaux empiétements programmés contre la laïcité, à contre-courant des grandes conquêtes de l'esprit de liberté. La conscience citoyenne ne peut que s'insurger.
Henri Pena-Ruiz
Philosophe, écrivain,
ancien membre de la commission Stasi
Suisse : Raël
Raël gourou non grata en terres valaisannes
Le Temps, 20 février 2007 par Laurent Nicolet
[Texte intégral]
VALAIS. L'Etat refuse de délivrer un permis de séjour. Par respect de l'ordre public.
Demi-frère de Jésus, peut-être, mais Valaisan sûrement pas. Claude Vorilhon, alias Raël, s'est en effet vu refuser une autorisation de séjour à Miège, déposée par un encaveur local, Allan Tschopp, lui-même guide raélien. Le Service de l'état civil et des étrangers indique avoir pris cette décision «pour des motifs liés à l'ordre public et à la protection de la morale».
«Dérives sexuelles»
Dans le collimateur, trois thèmes de la doctrine raélienne: la géniocratie d'abord, un modèle politique basé sur le coefficient intellectuel des individus» est «de nature à choquer les convictions démocratiques et antidiscriminatoires de l'Etat de droit». Le clonage, ensuite, que Raël prône à travers sa société Clonaid, est «formellement interdit par le droit suisse». Enfin, la «doctrine sexuelle» des raéliens - «liberté absolue» et éducation «pratique» -, qui serait «de nature à provoquer des dérives sexuelles à l'égard d'enfants mineurs, sévèrement réprimées par le Code pénal suisse».
Allan Tschopp a déjà fait savoir que tout cela n'était que faux prétextes, basés sur «des rumeurs», et que la véritable raison du niet valaisan au représentant des élohims était à chercher dans «l'intolérance envers les minorités religieuses». Allan Tschopp explique également que sa cave avait engagé Raël «pour vendre nos vins à l'étranger».
Cheffe du Service des étrangers, Françoise Gianadda rétorque avoir «bien potassé le dossier», certifie que «la liberté d'opinion et de croyance n'est pas remise en question: nous n'avons d'ailleurs pas pris en considération les attaques des raéliens contre l'Eglise catholique».
Recours annoncé
Françoise Gianadda explique ainsi que l'Etat du Valais «ne s'est pas appuyé sur le Code pénal ni sur les législations sur les sectes. Nous avons simplement estimé que le message véhiculé par Raël pouvait porter atteinte à l'ordre public.»
Au sujet de l'emploi de marchand de vins qu'aurait dû occuper Raël, Françoise Gianadda reste dubitative: «Franchement, vous imaginez que le prophète, le berger des bergers, comme il se fait appeler, va se mettre à travailler comme le commun des mortels?»
Le mouvement raélien a annoncé son intention de faire recours et même d'aller jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme, estimant que les accords de Schengen n'ont pas été respectés. Françoise Gianadda admet que les refus de séjour pour des ressortissants européens «sont plutôt rares puisque, dans leur cas, c'est la libre circulation qui s'applique. Mais c'est déjà arrivé lorsque par exemple la sécurité publique est menacée.»
Raël pourra toujours redire ce qu'il avait déclaré en 2005 dans Le Nouvelliste: «Je m'en fous si les Valaisans ne m'aiment pas. Moi je m'aime.»
Canada : Moïse (Rock Thériault)
Une rescapée de la secte de Moïse à Pierreville
Courrier du Sud, 21 février 2007
[Texte intégral]
Pour souligner la Journée internationale de la femme, le 8 mars prochain, madame Gabrielle Lavallée connue pour son témoignage des abus subis au sein de la secte de Moïse donnera une conférence.
Son livre, «L’alliance de la brebis», s’est vendu à plus de 230 000 exemplaires. Aujourd’hui c’est son combat : elle travaille à la prévention de la manipulation envers les femmes. Au cours de cette conférence, Madame Lavallée parlera de son expérience et expliquera comment reconnaître la manipulation et les manipulateurs et en éviter les pièges.
L’activité se tiendra à l’École Maurault de Pierreville.
France : Témoins de Jéhovah
Les Témoins de Jéhovah demandent la dissolution d'une association
La Croix , 22 février 2007
[Texte intégral]
EPINAL -
Le plaignant, l'Association régionale pour le culte des témoins de Jéhovah de l'Est de la France, interrogée par l'AFP, n'a souhaité faire aucun commentaire. Une avocate d'Epinal mandatée par un cabinet parisien s'est contentée de déposer une nouvelle pièce au dossier, a constaté l'AFP.
Pour Me Gérard Welzer, l'avocat de l'Association de défense de l'environnement de Deyvillers (Aded), menacée de dissolution, "il n'y a eu aucune infraction" notamment pour trouble à l'ordre public, et "la "liberté d'association est en cause". L'avocat a plaidé l'irrecevabilité de la demande des témoins de Jéhovah.
L'Aded avait apporté en janvier 2006 à l'Assemblée nationale une pétition signée par 800 personnes réclamant le soutien des députés contre un projet de construction d'une "Salle du Royaume" des témoins de Jéhovah à Deyvillers.
La pétition demandait également aux députés d'intervenir auprès du ministre des Finances pour exiger du mouvement le règlement de l'intégralité de leur dette fiscale représentant 45 millions d'euros, à la suite d'une décision de la Cour de cassation du 5 octobre 2004.
Dans un communiqué reçu par l'AFP en janvier
Le tribunal d'Epinal a mis son jugement en délibéré au 10 mai.
France : Sectes
Le Parlement renforce la protection de l'enfance face à la maltraitance
AFP, 22 février 2007 Par Souk Chanthalangsy
[Texte intégral]
Paris - Le Parlement a définitivement adopté jeudi le
projet de réforme de la protection de l'enfance, qui vise à améliorer la
prévention et le signalement des situations à risque, face à la montée constante
de la maltraitance des mineurs.
Les députés, qui examinaient en deuxième lecture le projet de loi de
Philippe Bas (Famille), ont approuvé le texte dans les mêmes termes que les
sénateurs, le 12 janvier, mettant fin ainsi aux navettes arlementaires.
Tout en saluant les "avancées" du texte, PS et PCF se sont abstenus, jugeant
son contenu "insuffisant".
"Ce texte doit nous permettre de mettre fin à des situations bouleversantes
de tant d'enfants qui souffrent en secret, en silence, pendant des années, sans
que personne ne s'en aperçoive, sans que personne ne leur vienne en aide", a
souligné M. Bas, en appelant au consensus des députés.
Le projet de loi, attendu par l'ensemble des acteurs de la protection de
l'enfance, vise à renforcer la prévention et le signalement des situations à
risque pour les mineurs, dont près de 20.000 sont victimes de maltraitance
chaque année en France.
Il confirme le rôle central du président du conseil général dans le
dispositif de signalement des mineurs en danger, et prévoit la mise en place
dans les départements d'une "cellule de recueil, de traitement et d'évaluation
des informations préoccupantes relatives aux mineurs".
Trois axes d'intervention sont prévus: "renforcer la prévention pour venir
en aide aux enfants et à leurs parents avant qu'il ne soit trop tard",
"organiser le signalement pour détecter plus tôt et traiter plus efficacement
les situations de danger" et "diversifier les modes de prise en charge, afin de
les adapter aux besoins de chaque enfant".
Au fil des travaux, commencés le 20 juin 2006 au Sénat, une série de mesures
a été introduite dans le texte, comme l'instauration d'une visite médicale
triennale, obligatoire et gratuite, pour tous les enfants entre 6 et 15 ans, et
la possibilité pour un mineur "capable de discernement" d'être entendu par le
juge dans toute procédure le concernant.
Ont été prises en compte plusieurs dispositions destinées à lutter contre
les mouvements sectaires. L'une d'elles punit de six mois de prison et 3.750
euros d'amende le fait de s'opposer aux obligations de vaccination des enfants.
Les affaires de pédophilie, de maltraitance ou de meurtres d'enfants ont été
rappelées en séance dans les deux assemblées, comme le très médiatique procès
d'Outreau, la découverte en 2004 de cinq jeunes enfants sous-alimentés au milieu
d'immondices dans un appartement de Drancy, ou les meurtres des petits Mathias
et Madison en mai 2006.
Lors du débat de jeudi, plusieurs orateurs - à l'instar de Patrick Braouezec
(PCF) et Lilian Zanchi (PS) - ont regretté "l'inscription trop tardive" de ce
texte à l'ordre du jour.
"Avec la fin de la législature, le temps est compté. La priorité doit être
accordée à l'adoption définitive du projet de loi, même imparfait", soulignait
dans son rapport Valérie Pécresse (UMP), représentée en séance jeudi par le
président de la commission des Affaires sociales, Jean-Michel Dubernard.
Selon Mme Pécresse,"deux enfants meurent encore chaque semaine de mauvais
traitements" en France, et le nombre d'enfants maltraités se situe aujourd'hui
"autour de 20.000 par an", tandis que "250.000 enfants" font l'objet aujourd'hui
d'une mesure de protection.
Canada : Rastafarisme
Aux racines du Rastafarisme
Cyberpresse, 23 février 2007 par Philippe Renaud - La PresseCollaboration spéciale
[Texte intégral]
Tour à tour considéré comme une religion, un mouvement spirituel, une philosophie ou une force politique (en Jamaïque, certainement), le rastafarisme se limite pour plusieurs à un cliché : le fan de Bob Marley, portant les dreads, les yeux rougis par l'absorption de la fumée du cannabis. Mais encore? En voici les grandes lignes.
Le rastafarisme est d'abord une religion s'appuyant sur certains écrits de l'Ancien Testament - le Livre de la Révélation, le Livre des Rois, le Deutéronome, le Lévitique. Ses adeptes croient que l'empereur Hailé Sélassié 1er, roi d'Éthiopie de 1930 à 1974, est le Messie annoncé, l'incarnation de Dieu (Jah), le Ras Tafari. Traduit de l'amharique, langue éthiopienne, «ras» signifie «roi» et
«tafari», créateur.
La religion rasta n'est pas organisée autour d'une structure, d'une Église. C'est une religion personnelle, qui met l'emphase sur la dignité individuelle et un amour profond pour Dieu.
Less rastas n'ont donc pas de lieux de culte. Cependant, certains d'entre eux font partie de regroupements tels que les Twelve Tribes of Israel, les Nyabinghi ou les Bobo Ashanti (les «bobo dreads», qu'on reconnaît à leur turban). Le plus important regroupement, Twelve Tribes of Israel, qui accepte les adeptes de toutes les races, considère le Christ comme le sauveur, au même titre que Hailé Sélassié 1er.
Le mouvement est représenté partout dans le monde. Au Canada, selon le recensement de 2001, seulement 1135 Canadiens se disaient des adeptes du rastafarisme -865 hommes et 270 femmes-, pour la plupart âgés de 25 à 44 ans.
Mais pour les premiers adeptes, il s'agit tout autant d'un mouvement afrocentrique qui a pris une dimension politique dans les années 60 et 70 et dont la popularité en Jamaïque a coïncidé avec la montée du mouvement nationaliste.
Le roi Sélassié
Il est largement admis que l'année zéro du rastafarisme correspond au couronnement de Hailé Sélassié 1er à la tête de l'État éthiopien, en 1930. Sélassié, descendant direct du roi Salomon (il serait de la 225e génération), était alors reconnu comme chef d'État sur la scène internationale. «À l'impact que le Ras Tafari a eu devant les forces internationales, pour les fils de la diaspora africaine, le couronnement de Hailé Sélassié devenait à ce jour le plus important événement du XXe siècle», insiste Lloyd Bradley, auteur de Bass Culture : When Reggae Was King, important ouvrage sur la musique et la culture jamaïcaine.
L'histoire de la montée en popularité du rastafarisme est marquée par plusieurs héros, aujourd'hui considérés comme des prophètes. Le plus important d'entre eux est Marcus Mosiah Garvey le «Jean le Baptiste noir», proclamé héros national par le gouvernement jamaïcain en 1964, 24 ans après sa mort survenue à Londres, où il a été enterré avant que l'État jamaïcain ne rapatrie sa dépouille.
L'apôtre Bob Marley
Cela dit, Robert Nesta Marley est sans l'ombre d'un doute l'ambassadeur le plus reconnu du mouvement rasta. Détail intéressant : Bob Marley, alors aux États-Unis, n'a pas été témoin de la légendaire visite officielle du Ras Tafari Hailé Sélassié 1er en Jamaïque le 21 avril 1966, au cours de laquelle un nombre vaguement estimé de 100 000 à 200 000 rastas étaient venus l'accueillir.
C'est sa femme Rita Marley qui, ayant été témoin de l'événement, a converti Bob au rastafarisme. Bien qu'une des caractéristiques de son oeuvre réside dans l'universalité des thèmes qu'il aborde - paix, amour, justice sociale -, plusieurs de ses chansons évoquent des thèmes chers au rastafarisme : Exodus, Redemption Song, Iron Lion Zion, 400 Years, Natural Mystic, One Foundation, Rasta Man Chant.
Cependant, ses voyages en Afrique, où il a pris acte de la pauvreté et de l'injustice qui y régnaient, lui ont fait douter de sa foi. Peu avant sa mort, Marley s'est converti à l'Église orthodoxe éthiopienne qui, tout en conservant plusieurs bases du rastafarisme, évacue cependant la croyance que le Ras Tafari soit le Messie.
France : Iboga
L'iboga au coeur d'une enquête
La Croix, 27 février 2007 par Piotr Smolar
[Texte intégral]
L'iboga, une racine gabonaise, au coeur d'une enquête pour homicide involontaire
FAIT DIVERS La plante utilisée lors de séminaires de sevrage n'est pas interdite en France
Le culte bwiti est une tradition ancestrale gabonaise, héritée des Pygmées, permettant d'accéder à l'âge adulte. Il mélange des incantations, de la musique et des danses très réglementées, sous l'autorité d'un nganga, maître de cérémonie et guérisseur. L'ingrédient indispensable à ce rite est l'iboga, une plante classée patrimoine national au Gabon, dont les effets sont redoutables. Consommée en poudre - le goût est répugnant, paraît-il, mais on peut la dissoudre dans l'eau -, elle permet, selon ses adeptes, de faire une introspection vertigineuse, de dénouer des noeuds intérieurs, de remonter le cours de sa vie jusqu'à l'enfance sous forme de visions. Elle aurait aussi des vertus de sevrage. Le problème, c'est que Jerry consommait beaucoup de drogues. Leur effet, ajouté à celui de l'alcool, a été décuplé par l'iboga et a, semble-t-il, entraîné sa mort.
Le parquet de Privas a ouvert une information judiciaire pour " homicide involontaire ". Le couple qui organise les séminaires a été mis en examen, de même que deux assistants. Seule une personne a été incarcérée : Mallendi. C'est le nom de nganga de Herman Nzamba Boussougou, 26 ans. Détenu à la maison d'arrêt de Valence depuis le 27 janvier, ce " tradipraticien " agréé au Gabon assure qu'il n'était pas présent sur le territoire au moment du séminaire fatal.
" Détantion arbitraire"
Le juge des libertés et de la détention a rejeté sa demande de remise en liberté, craignant qu'il ne quitte le territoire alors qu'il " reconnaît l'administration de cette plante à plus de 1 000 personnes, qui ont participé à des séminaires " et versé 200 euros. " On a pourtant apporté la preuve de son absence, avec la facture du billet d'avion et le coupon d'embarquement au retour ", clame la compagne de Mallendi, Bertine Djomo, attachée commerciale, âgée de 28 ans.
Chamane élevé au milieu des plantes au Gabon, Mallendi vit en France depuis 2001. Son unique source de revenus - entre 3 000 et 4 000 euros mensuels, en moyenne - provient des cérémonies et de la distribution de l'iboga, au cours des trois nuits rituelles (la mort, la renaissance et la célébration).
Assis sur des nattes au milieu de plantes, de reliques, de graines et de plumes de perroquet, les adeptes de l'iboga consomment la racine sur un air d'arc-en-bouche - instrument sacré millénaire - et de harpe à huit cordes sculptée en forme de femme. " Pendant leur voyage, certains pleurent, crient ou ont mal au plexus, explique Bertine Djomo. Moi, je rigolais tout le temps. Quand une personne délire, le nganga peut lui donner un antidote. C'est lui qui maîtrise les doses. "
Les enquêteurs et le juge estiment que l'iboga est à l'origine du décès de Jerry et considèrent Mallendi comme le pourvoyeur de la racine... qui n'est pourtant pas interdite en France ! " Cette détention est totalement arbitraire, assure son avocat, Me Eric Plouvier, parce que l'iboga n'est pas classée comme une drogue et que Mallendi était absent au moment des faits. On est en présence d'un refus radical et aveugle de cette culture africaine, avec des juges qui se substituent au législateur. "
Dans le dossier figurent des attestations de consommateurs d'iboga, parmi lesquels un ingénieur et de hauts fonctionnaires, se portant garant de la probité de Mallendi. M. et Mme S., organisateurs des séminaires, ont été mis en examen pour les mêmes chefs - " homicide involontaire " et " mise en danger de la vie d'autrui " - mais laissés en liberté. Jeanne S. a pourtant reconnu qu'elle avait donné l'iboga à Jerry, alors qu'il avait bu de l'alcool et pris de la méthadone. " Durant toute la soirée et la nuit je lui ai donné trois cuillères d'iboga alors que dans le même temps les autres en avaient, eux, huit ", a-t-elle expliqué aux gendarmes.
A ses yeux aussi, l'iboga n'est pas dangereuse en soi. " On peut l'introduire en France comme des pommes de terre ! précise Mme S., jointe par téléphone. Cette racine n'a jamais tué personne, sauf si elle est mélangée avec d'autres produits. On peut même en manger une ou deux assiettes. "
Dans son rapport 2006 sur les dérives sectaires, la Miviludes s'est émue du développement de ces séminaires dédiés à l'iboga. La vente et la consommation de sa racine sont interdites aux Etats-Unis, en Suisse et en Belgique. Selon le ministère de la santé, elle constitue, à forte dose, un hallucinogène. " Le classement de l'iboga sur la liste des stupéfiants pourrait être proposé ", affirme
France : Sectes
Assemblée Nationale - Question Georges Fenech - Ecole Nationale de la Magistrature
JO, 27 février 2007
Question N° : 119515 de M. Fenech Georges(Union pour un Mouvement Populaire - Rhône) QE
Ministère interrogé : justice
Ministère attributaire : justice
Question publiée au JO le : 27/02/2007 page : 2046
Rubrique : grandes écoles
Tête d'analyse : ENM
Analyse : formation continue. dérives sectaires. perspectives
Texte de la QUESTION : M. Georges Fenech attire l'attention de M. le garde des sceaux, ministre de la justice, sur la formation relative aux sectes, dispensée depuis dix ans à l'occasion de la session annuelle de formation continue de l'Ecole nationale de la magistrature. L'objet est de sensibiliser les praticiens sur les moyens de lutte contres les dérives sectaires. Malgré son succès auprès des magistrats et des fonctionnaires des différents ministères, ainsi que son efficacité reconnue par la pratique, la chancellerie a récemment mis en cause cette mesure en invoquant les principes budgétaires de la LOLF (loi organique relative aux lois de finances). Ainsi, la formation programmée en novembre 2007, ramenée à trois jours contre cinq auparavant, concernera seulement quarante agents de l'État contre cent cinquante précédemment. Il lui demande les raisons de cette décision contraire de toute évidence aux préconisations rendues publiques le 19 décembre 2006 par la commission d'enquête parlementaire, relative à l'influence des mouvements à caractère sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs. Cette commission relevait l'atout primordial de l'approche interministérielle de la formation continue de l'école nationale de la magistrature sur les dérives sectaires et préconisait, de manière générale, un développement significatif des formations sur le fait sectaire et de manière prioritaire à l'égard des juges aux affaires familiales et des juges des enfants. En outre, elle préconisait l'introduction de modules de sensibilisation dès la formation initiale des futurs magistrats. Il lui demande si les rationalisations budgétaires découlant de la LOLF peuvent justifier, par la remise en cause, voire l'abandon d'une formation de qualité, le désengagement de la chancellerie sur un phénomène de société en développement et dont les victimes appartiennent à des publics fragilisés au premier rang desquels se trouvent les mineurs.
UMP12Rhône-AlpesN
France : Religions
L'Eglise confirme la rupture avec Saint-Nicolas-du-Chardonnet
La Croix, 28 février 2007 par Jean-Marie Guénois
[Texte intégral]
« La déchirure demeure », insiste le texte
L’archevêché de Paris a haussé le ton, hier, trente ans jour pour jour après l’occupation de force par des intégristes de l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, au coeur du Quartier latin. Par un communiqué, Mgr André Vingt-Trois a voulu rappeler «la rupture» que «bien des chrétiens assistant aux offices religieux de Saint-Nicolas-du-Chardonnet ignorent ». Des chrétiens qui pourraient d’ailleurs être « abusés par les propos tenus par les clercs de cette église ».
Le communiqué rappelle les motifs de cette rupture: «Il y a trente ans, des prêtres et des chrétiens ont occupé par force et contrairement à la loi une église de Paris, Saint Nicolas-du-Chardonnet. Ils en ont chassé le curé et les prêtres légitimes, et ils ont privé les fidèles de l’usage de leur église paroissiale. Onze ans plus tard, les prêtres occupant cette église ont adhéré à l’acte schismati que de Mgr Marcel Lefebvre du 30 juin 1988. La déchirure était consommée. Cette déchirure
Le communiqué du diocèse insiste sur le fait que les prêtres officiant actuellement à Saint-Nicolas-du Chardonnet «ne sont pas incardinés au diocèse de Paris ni dans un autre diocèse ou une communauté de l’Église catholique. Ils n’ont reçu aucune mission de l’archevêque de Paris.» Surtout, plus qu’il y a dix ans, le nouvel archevêque semble vouloir mettre en évidence que le problème vient de l’état d’esprit des occupants et non du diocèse. « Ils ne reconnaissent pas l’entière validité et la rectitude de l’enseignement» de Vatican II, et restent sourds à la main tendue. « Le pape Jean-Paul II a multiplié en vain les tentatives de dia logue pour le maintien et le rétablissement de l’unité, tant avant qu’après l’acte schismatique de Mgr Lefebvre. Le pape Benoît XVI poursuit cet effort pour ramener tous les fidèles catholiques dans l’unité. »
Le communiqué rappelle enfin que le cardinal Jean-Marie Lustiger avait demandé aux curés de trois églises parisiennes (Sainte-Odile, Saint Eugène et Notre-Dame-du-Lys) de célébrer « pour ces chrétiens la messe selon le missel en vigueur avant le concile Vatican II ». Il se conclut par un appel à «tous les catholiques»
de Paris de prier pour l’unité, qui «demeure un devoir pour tous les disciples de Jésus-Christ ».
Le nouvel archevêque de Paris se situe ainsi clairement dans la ligne de son prédécesseur. En aucun cas, Mgr Vingt-Trois n’entend admettre une normalisation de ce qu’il con sidère comme un état de fait acquis par
Mgr Fellay a également salué le courage de ceux qui, il y a trente ans, ont accompli cette « prise
d’église », en mouvement de « libération » contre ces « évêques et pasteurs qui, suite au Concile, asphyxient la vie catholique ». Et il a prévenu que si Rome publie un motu proprio libéralisant l’usage de la messe de saint Pie V, ce « premier pas nécessaire» ne changerait absolument rien : « La Fraternité ne bougera pas », a-t-il lancé dans une église comble, estimant qu’il faut changer aussi «les principes morbides, empoisonnés qui paralysent l’Église depuis quarante ans », visant « l’irénisme, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la démolition de l’autorité personnelle et hiérarchique » Sans le nommer, Mgr Fellay a également attaqué l’attitude du grand absent de ce 30 e anniversaire : l’abbé Philippe Laguérie, qui fut curé de Saint-Nicolas - d u- Chardonnet jusqu’en 1997. Et pour cause: ce dernier, encensé pour sa pugnacité au moment du 20 e anniversaire, a été ensuite exclu de
France : Sectes
La liberté éducative des parents mise en cause par le Parlement
Les « petites écoles familiales » qui permettent le regroupement d'un nombre limité d'enfants dans le cadre du préceptorat, risquent d’être interdites. Elles servent aujourd’hui souvent de tremplin pour la création d'écoles hors contrat. Et elles sont souvent la seule solution envisageable pour éviter de scolariser ses enfants dans une école qui pour des raisons religieuses, morales, pédagogiques, voire de sécurité, ne convient pas aux parents.
Le sénateur Bernard Seillier a tenté de s’opposer en vain à cet amendement. À l’origine, raconte-t-il, un texte sur la protection de l'enfance soutenu par le ministre délégué à la Famille, Philippe Bas, était en navette à l'Assemblée après une première lecture au Sénat. Rien ne concernait la scolarité des enfants. Or une collision s'est produite à l'Assemblée avec la publication du rapport 2006 de la Mission interministérielle de lutte et de vigilance contre les dérives sectaires (Miviludes). Les députés ont alors tenté de truffer le texte sur la protection de l'enfance de dispositions anti-sectes.
Le ministre Philippe Bas a déminé au maximum son texte, explique le sénateur, pour neutraliser les dispositions que les députés tentaient de lui imposer. Il a assez bien réussi, sauf pour l’école à domicile. Les députés ont introduit un amendement limitant aux enfants de deux familles la possibilité de suivre une scolarité à la maison. Ce nombre de deux est assez incongru. En fait, les députés pensaient inscrire dans la loi la jurisprudence de la Cour de cassation constante depuis 1903, et qui limitait aux enfants d'une seule famille cette liberté fondamentale.
Ceci explique pourquoi le Sénat a réduit de deux à une famille cette disposition, par souci de conformité à la jurisprudence.
Ce que voyant, le sénateur Seillier a déposé un sous-amendement pour élargir la possibilité d'accueil à domicile mais l'opposition a été générale dans l'hémicycle. Le rapporteur de la loi antisecte, Nicolas About, s'est montré particulièrement dur sur ces amendements et sous-amendements.
Finalement, les députés ont voté l’amendement des sénateurs. C’est une atteinte grave à la liberté des familles.
Mais c’est l’ensemble de ce texte sur la protection de l’enfance qui est inquiétant. En proposant de remplacer dans le Code de l’action sociale et des familles la notion de « mineurs maltraités » par celle de « mineurs en danger ou qui risquent de l’être », l’administration se donne le droit de définir ce qu’est un mineur en danger ou qui risque de l’être, et cela aussi bien du point de vue du développement physique,[qu’]affectif, intellectuel et social (article L221-1 modifié), et se substituer aux parents pour assurer « une prise en charge partielle ou totale des mineurs » (article 1er). Le nouvel article 1er prévoit que « ces interventions peuvent également être destinées à des majeurs de moins de vingt et un ans connaissant des difficultés susceptibles de compromettre gravement leur équilibre ».
Canada : Landmark
Trouver le bonheur
Persil2, 28 février 2007 par François Richard
[Texte intégral]
Mouvement de croissance personnelle «extrême»
Montréal Campus - Depuis quelque temps, Josiane* anime des rencontres d’introduction pour la multinationale Forum d’éducation Landmark. «Avant de suivre le séminaire, je n’aurais jamais osé prendre la parole en public de cette façon», déclare-t-elle dès les premières minutes de la séance d’information. La jeune femme, qui gagne sa vie comme gérante dans un magasin de vente au détail, n’est pas rémunérée pour le travail de recrutement qu’elle effectue. «Ça m’aide à progresser dans le cadre de mon apprentissage de la méthode Landmark», avoue-t-elle candidement.
L’étudiante en scénarisation à l’UQAM Annie Chevrier fait aussi du recrutement pour Landmark dans ses temps libres. Elle explique que ce travail fait partie d’un programme d’éducation appelé «assistance». L’enrôleuse insiste sur le fait que cette occupation n’est pas un travail, mais fait plutôt partie d’une démarche de croissance personnelle. «Si les gens qui ont suivi un séminaire Landmark tiennent tant à en discuter avec les autres, ce n’est pas à la demande de l’entreprise, mais bien parce qu’on y a vécu des expériences géniales», affirme-t-elle. Le site Internet de Landmark incite toutefois les membres à «aider à organiser et à garantir le succès de diférents événements».
La multinationale Forum d’éducation Landmark a son siège social à San Francisco, en Californie. L’entreprise compte plus d’une cinquantaine de bureaux dans une quinzaine de pays à travers le monde. Le contenu des formations est exactement le même du Japon à l’Afrique, en passant par le Québec. Les animateurs de Landmark font régulièrement le tour du monde afin de présenter des séminaires à plus de 125 000 personnes par année. Le coût d’une formation s’élève à plus de 500$.
«Mouvance messianique»
Le psychologue Ernest Godin s’intéresse au Forum Landmark depuis plusieurs années. Il trouve déplorable qu’une entreprise dont le chiffre d’affaires totalisait 86 millions de dollars US en 2006 utilise ses clients pour faire du recrutement bénévolement. «La politique de recrutement est terrible, déclare-t-il sans hésitation. Ces méthodes relèvent de la mouvance messianique où les nouveaux convertis deviennent les porte-parole de la bonne nouvelle.»
Le groupe de sensibilisation Info-Secte s’est aussi penché sur le cas de Landmark. Son porte-parole, Mike Kropveld, déclare recevoir de temps à autre des appels à propos du mouvement. Dans la majorité des cas, il s’agit de gens qui se disent victimes de pression de la part d’un proche qui a participé à un séminaire Landmark. Mike Kropveld refuse de condamner les méthodes de recrutement de l’organisation, mais souligne le côté insidieux du procédé. «Le mouvement se répand essentiellement par le bouche à oreille, explique-t-il. Si c’est ton meilleur ami qui t’en parle, tu auras tendance à accorder beaucoup plus de crédibilité à ses propos que s’il s’agissait d’un représentant officiel de l’entreprise.»
Josiane et Annie ont d’ailleurs été mises en contact avec Landmark par le biais de connaissances qui avaient participé à un séminaire. Dans le cas de Josiane, il s’agissait de l’une de ses meilleures amies. «Elle me parlait de Landmark souvent, raconte-t-elle. Le séminaire avait été si positif pour elle. Je voulais vivre la même chose.»
«L’extraordinaire en nous»
Durant les séminaires, les participants sont encouragés à fouiller leur passé pour découvrir certains événements marquants qui expliqueraient leurs problèmes actuels. Les clients de Landmark sont ensuite invités à utiliser une série d’outils pour faire la paix avec ce passé et transformer leur façon de vivre au sens large. Différents concepts sont inculqués et «mis en pratique» lors des séminaires. Parmi ceux-ci se trouvent «le pouvoir caché du contexte», «le langage comme voie d’accès à la puissance» et «l’accès à l’extraordinaire en nous».
Le porte-parole des Sceptiques du Québec, Pierre Cloutier, s’inquiète du niveau d’intensité des séminaires Landmark qui créent, selon lui, un contexte favorable à la manipulation des participants. «Le niveau d’excitation intellectuelle y est très fort, explique-t-il. Les gens sont exténués.» Les trois jours du séminaire Landmark semblent effectivement exténuants. Les journées s’étirent de 9h le matin jusqu’à minuit et le programme comporte des confessions publiques et des discours de motivation en grande quantité.
Ernest Godin ne considère pas que les séminaires Landmark sont mauvais en soi, mais plutôt qu’ils sont propices à créer des problèmes chez certains individus. «L’aspect du Forum qui m’interpelle n’est pas son contenu, mais ses prétentions qui sont nettement exagérées», explique-t-il. Le psychologue souligne l’artificialité des relations que les participants nouent entre eux et avec les animateurs. «Les gens qui souffrent d’isolement y trouvent des contacts instantanés, constate-t-il. Tous les obstacles qui empêchent les gens d’entrer en relation les uns avec les autres dans la vie de tous les jours sont abolis.»
Josiane a vécu cette abolition des obstacles à la communication comme une révélation. Celle qui dit souffrir d’une grande timidité raconte que «durant le séminaire, je n’arrêtais pas de prendre la parole devant une centaine d’inconnus. C’était une libération pour moi.» Elle juge que son rôle d’animatrice de soirées d’information lui permet de solidifier les aptitudes qu’elle a acquises durant le séminaire. «Je continue ainsi à confronter mes peurs tout en faisant bénéficier aux autres ce que j’ai vécu», conclut-elle.
*Nom fictif
France : Sectes - Formation
« Les entreprises doivent être vigilantes au moment de l'achat de la formation »
Guide formation professionnelle continue , février 2007
Françoise Chalmeau Conseillère, Miviludes
Lettre d'actualité du mois de février du Guide Formation Professionnelle Continue : interview de Françoise Chalmeau de la Miviludes
La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) vient de rendre public son rapport d'activité 2006. Dans ce rapport, on constate que depuis plusieurs années, le marché de la formation professionnelle qui draine des fonds importants ne laisse pas les sectes indifférentes. L'entrée des sectes sur ce marché est favorisée par l'augmentation croissante des prestations visant au développement de la personne ou de ses capacités comportementales ou relationnelles. Françoise Chalmeau nous explique comment bien choisir sa formation pour éviter les organismes utilisant des méthodes sectaires.
- La Miviludes vient de rendre son rapport d'activité 2006. Quel est le rôle de la Miviludes ?
- Françoise Chalmeau :
La Miviludes a plusieurs missions principales qui sont les suivantes :
- observer et analyser le phénomène des mouvements à caractère sectaire ;
- favoriser la coordination de l'action préventive et répressive des pouvoirs publics ;
- contribuer à l'information et à la formation des agents publics ;
- informer le public des risques et faciliter la mise en oeuvre d'actions d'aide aux victimes.
- Dans ce rapport, le secteur de la formation professionnelle fait l'objet d'un examen particulier. Pourquoi ?
- On s'est aperçu à travers les travaux antérieurs sur les sectes que le volet formation était toujours important. On a une multitude de micro structures développant des méthodes diverses et variées.
Ces structures, en général, n'offrent pas seulement des séances de prise en charge du développement personnel ou du bien-être ou des séances à visée thérapeutique ou curative.Elles développent dans la majorité des cas des modules de formation.
Ces modules concernent également le développement personnel ou l'optimisation des performances de l'individu mais aussi l'acquisition de méthodes à dominante psychologique pour que les personnes formées deviennent à leur tour des praticiens de ces méthodes.
Le contenu, la durée et le coût de ces formations sont extrêmement variables. Mais la tendance est à l'allongement de la durée des formations proposées. L'augmentation de la durée entraîne bien evidemment une augmentation du coût de la formation. De plus, toutes ces offres de formation veulent donner une impression de respectabilité. Augmenter la durée donne un plus grand sérieux aux offres.
-Existe-il une définition des sectes ?
- La dérive sectaire est définie par rapport à plusieurs critères de dangerosité. Parmi ces critères, il y a notamment le caractère exorbitant des exigences financières, la rupture avec l'environnement, l'existence d'atteintes à l'intégrité physique, l'embrigadement des enfants et le discours anti-social. Un seul critère ne suffit pas. Tous ces critères ne sont jamais réunis. Mais dès que 2 ou 3 critères sont réunis, on est dans une situation où il faut prendre beaucoup de précautions.
-En matière de formation professionnelle, quel est le but des sectes ?
- Leur première intention est d'avoir une activité professionnelle suffisante pour être une structure rentable. On s'aperçoit qu'à l'examen des chiffres d'affaires de certaines de ces structures, la part qui revient à leurs activités de conseil voire de thérapeute est peu importante. En revanche, l'organisation de stages de formation assure souvent la viabilité économique de ces structures.
La deuxième intention des sectes est bien évidemment de faire de nouveaux adeptes par l'acquisition de méthodes qui vont conduire la personne formée à un style de vie différent avec des valeurs différentes.
Cela conduit à des situations d'emprise et de dépendance.
-Existe-t-il un risque qu'un salarié choisisse un organisme de formation utilisant des méthodessectaires ?
- Oui, le risque existe. La zone de dangerosité se situe dans les offres de formation relatives au développement personnel ou à la motivation du salarié. Le risque existe parce que les méthodes utilisées sont des méthodes psychologiques. En revanche, le risque est quasiment nul concernant les formations relatives au développement de connaissances techniques.
- Avec le DIF, le risque est-il plus grand ?
- Le risque est évidemment plus grand. Mais ce dispositif étant financé par les organismes collecteurs agréés, le responsable hiérarchique ou le responsable des ressources humaines doit s'inquiéter de la thématique envisagée et de l'organisme pressenti par le salarié. Si un doute existe, par exemple, parce que le langage utilisé dans la présentation de la formation est inhabituel, l'employeur peut interroger les organismes financeurs, les partenaires syndicaux ou les organisations professionnelles. Ces différents organismes se préoccupent, en général, du risque sectaire dans l'offre de formation.
- Existe-t-il une liste des organismes de formation utilisant des méthodes sectaires ?
-Une telle liste n'existe pas. Cela serait contraire aux règles de respect des libertés fondamentales. De plus, le secteur est trop « mouvant ». Ce qui est vrai à un moment ne va plus l'être quelque temps après. La vigilance doit vraiment s'exercer sur ce que l'organisme propose et sur les méthodes pour le réaliser. Par exemple, une formation trop exigeante en terme de temps avec des week-end utilisés peut être suspecte.
- Quels conseils peut-on donner aux entreprises ?
- Comme je vous l'ai dit, les entreprises doivent être vigilantes par rapport au contenu de la formation et par rapport aux méthodes utilisées. Les conseils à donner concernent donc la méthode d'achat de formation.
Les entreprises privées comme les entreprises publiques doivent élaborer un cahier des charges pour formuler très clairement la nature de leurs besoins en formation. Les prestataires de formation pourront ainsi répondre de la manière la plus précise pour satisfaire ces besoins.
- Après la formation, comment savoir qu'elle a été délivrée par une secte ?
Normalement une formation est suivie d'une évaluation du stage. L'entreprise peut donc s'en rendre compte à travers cette évaluation ou plus directement par un témoignage « alarmant » d'un salarié auprès de son supérieur hiérarchique ou des ressources humaines.
- Comment la Miviludes peut-elle aider les entreprises ?
La Miviludes a, comme indiqué précédemment, une mission d'information et de formation. Elle intervient surtout auprès des organismes et des agents publics. Mais elle peut également intervenir
auprès des chefs d'entreprises qui souhaitent être informés sur le contexte et sur les formes que peuvent prendre les risques de nature sectaire au sein de l'entreprise. A l'avenir, il y aurait sûrement
à s'interroger sur la mise en place d'un système de formation pour se prémunir de manière efficace contre le risque sectaire.