Le Reiki

Cette lettre s'adresse à tous médias, groupes, associations, ou personnes ayant un rapport direct ou indirect avec des pratiques de développement personnel et une technique en particulier, couramment appelée REIKI.

Elle va à ceux qui connaissent déjà le REIKI dans son enseignement, ses méthodes et surtout les groupes, les femmes et les hommes qui le font exister aujourd'hui. Elle s'adresse aussi et surtout à ceux qui envisageraient d'aborder cette pratique. Elle ne souhaite pas les décourager mais les mettre en garde.

Par la présente, je manifeste mon désarrois, ma déception, ma désillusion profonde à l'égard de cet enseignement et de son "milieu". Pour ceux qui cheminent dans la spiritualité (comme nous disons dans notre jargon), sachez que j'avais déjà quelques années de questionnement et d'introspection lorsque j'ai abordé le REIKI.

J'avais déjà lu avec passion un certain nombre de références en matière de spiritualité, d'ésotérisme, de psychologie et de métaphysique. Soucieux de sortir de la solitude et de considérations purement philosophiques, pour intégrer des notions plus concrètes après quelques expériences ponctuelles et personnelles, il me fut offert de découvrir le REIKI au travers d'un groupe, comme on en trouve plein en France, animé par deux ou trois "maîtres REIKI".

Ma déception fut grande et je m'en explique.

Les enseignements qui accompagnent ordinairement une initiation REIKI sont sommaires. Cette "brève théorie" est constamment justifiée par la beauté et la simplicité de l'Energie Amour : il faut croire et vouloir, soit ! Si vous croyez cela, alors pourquoi les "maîtres" ne font-ils pas confiance à cette énergie ? Pourquoi demandent-ils jusqu'à 1500 euros pour un 3ième degré ? Soyez clairs ! Votre enseignement théorique, chers maîtres, se résume à une feuille de copie double, et l'enseignement pratique à 3 week-end de travail en groupe, votre travail à vous se limitant à 3 rituels initiatiques qui durent 10 minutes chacun et par personne ! Ceux qui enseignent le REIKI sont bien souvent ignorants sur de nombreux thèmes simples d'ordres ésotérique, religieux, spirituels, ou tout simplement relationnels et humains. Ils ont rarement l'équilibre et la sagesse nécessaire pour mener à bien la mission dont ils se réclament.

Ces carences sont toujours contrebalancées par les accusations qu'ils portent contre le mental, cet ennemi déclaré qui pose beaucoup trop de questions et refuse de croire à leurs théories et d'adhérer à leur logique douteuse. Les gens qui peuplent les groupes REIKI prétendent être dans la spiritualité alors que leur connaissance et leur pratique se limitent à des applications vides, souvent pour palier à un fond dépressif que partagent beaucoup de gens à notre époque. Finalement, se sont-ils déjà rencontrés eux- mêmes ? Je précise que l'absence de réflexion ou discussion avancées, d'ouverture sur l'extérieur, dont je fus témoin, n'a pas laissé plus de place à un échange sur le ressenti et le vécu physique et concret de l'énergie, à tel point que je me suis demandé si mes chers "maîtres" avaient un jour ressenti quelque choses, eux qui s'évertuaient à souligner ma "jeunesse" et la puérilité d'un prétendu ressenti aussi rapide et aussi profond.

Finalement, j'ai surtout perçu en eux des frustrés en quête de pouvoir, avares du peu qu'ils avaient.

Le REIKI coûte très cher et cette pléthore d'argent est sciemment justifiée par un discours peu élaboré, basé sur la nécessité d'un échange, loi universelle paraît-il... Ce n'est pas le REIKI que je remets en cause ici, mais les pratiques bassement mercantiles qui le véhiculent et le salissent. Certains parmi vous me répondront que tous les groupes et tous les maîtres reiki ne sont pas comme ça. Je le sais, mais je vous dit quant même : Attention ! Faites très attention !

Les gens dont je parle et qui font des initiations "3ième degré" en 10 minutes montre en main, ne sont pas des cas isolés, ni même de "petits maîtres". Ils ont formé beaucoup de gens, beaucoup d'autre "maîtres" qui perpétuent tous cette "tradition" avec succès. Des gens qui prétendent être en recherche et qui sont bien peu exigeant pour eux-mêmes, et demandent beaucoup aux autres. En comprenant mon erreur, j'ai perdu une part importante des acquis de cette expérience. Mon cheminement a momentanément perdu son sens. Heureusement, j'ai su rebondir.

Un proverbe simple et banal trouve ici tout son sens : "bien mal acquis ne profite jamais", valable pour le prétendu élève comme pour les prétendus enseignants ! Car on n'achète pas ce qui est éternel... et celui qui prétend le vendre n'en aura pas le temps car il ne possède déjà plus rien ! Toutes ces réflexions, finalement, pourraient s'appliquer à de nombreuses pratiques qui ont cours actuellement... Pour conclure, je m'adresserais successivement aux "maîtres" et aux "élèves".

Aux uns, je dirais sans détour qu'ils vendent quelque chose qui ne leur appartient pas et qu'ils n'ont jamais possédé ; ils sont eux-mêmes des vendus, et parfois des manipulateurs dangereux qui jouent avec des hommes. Certains, parmi eux, sont plus conscients et enseignent pour peu d'argent (voire même gratuitement). Ceux-là, je les encouragent à continuer, même si cette condition n'est pas suffisante.

Aux autres, je dis : Si vous êtes vous aussi sur le chemin, si vous vous sentez parfois seuls et cherchez d'autres gens avec qui partager vos fruits, vous croiserez vous aussi des marchants de paradis en kit, à 150 euros, 300 euros, 500 euros par week-end. Si vous pratiquez déjà le reiki, j'espère que cette lettre aura su vous parler et se faire comprendre.

Soyez patients et ne succombez pas à la tentation, à moins que vous soyez riche et curieux ! Passez votre chemin et le destin vous reconnaîtra ! Il faut bien faire la différence entre les nécessités matérielles de ce monde et le lucre ! Le reiki est bien trop simple et dépouillé pour ne pas être choqué par de tels gains !

A bon entendeur : Salut !
 

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