Par Mickael Tussier, 4 octobre 2003, en reprenant des éléments de discussion sur alt.religion.raelian
Peines aggravées en appel contre 4 raéliens
coupables de corruption de mineures LYON
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Deux précisions au sujet de cet article de l'AFP :
- le terme "imposer" est pris au sens de "Faire accepter par une pression morale" (c) Larousse. Les mineures en question étaient sollicitées constamment, et de façon pressante, pour avoir des relations sexuelles seules ou en groupe avec les prévenus, jusqu'au point où elles ont fini par y consentir. Prenant prétexte d'activités religieuses, les prévenus ont utilisé leur appartenance au mouvement raélien pour corrompre systématiquement les jeunes adolescentes, introduites dans le groupe en raison de l'aveuglement de leurs parents. Le terme "imposer" ne fait que refléter la pression morale - du simple fait même de leur statut de guides dans le mouvement et des théories de la méditation sensuelle - exercée par les guides en vue de voir leur pulsion satisfaite. L'existence d'une pression morale n'implique pas la violence ni la contrainte, pas plus que l'utilisation de la menace physique.
- au moment des faits commis de 1996 à 1997, les 4 prévenus condamnés étaient âgés a minima de 31, 25, 26 et 28 ans.
La cour d'appel de Lyon a prononcé les condamnations par application, entre autres, de cet article :
Article 227-22 du Code pénalLe fait de favoriser ou de tenter de favoriser la corruption d'un mineur
est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75000 euros d'amende. Ces
peines sont portées à sept ans d'emprisonnement et 100000
euros d'amende lorsque le mineur est âgé de moins de quinze
ans ou lorsque le mineur a été mis en contact avec l'auteur
des faits grâce à l'utilisation, pour la diffusion de messages
à destination d'un public non déterminé, d'un réseau
de télécommunications ou que les faits sont commis à
l'intérieur d'un établissement scolaire ou éducatif
ou, à l'occasion des entrées ou des sorties des élèves,
aux abords d'un tel établissement. Les mêmes peines sont notamment applicables au fait, commis par
un majeur, d'organiser des réunions comportant des exhibitions
ou des relations sexuelles auxquelles un mineur assiste ou participe. Source : http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnArticleDeCode?commun=CPENAL&art=227-22 |
La question du consentement des mineures ne se pose pas dans l'article 227-22. En cas de non consentement reconnu, l'application de l'article 222-23 concernant le "viol" s'ajouterait, et entraînerait des condamnations à des peines nettement plus lourdes. Il est clair que dans le cadre de l'affaire concernant les 4 prévenus raeliens, il est nullement question de "viol".
Le 12 septembre 2002, les pourvois en cassation des 4 adeptes sont rejetés.
A deux reprises, Rael désinforme sur l'âge des 4 raeliens condamnés pour "corruption de mineures".
Sur le site officiel du mouvement raelien, il cite "3 jeunes raeliens" (4 en réalité), et évoque un scénario virtuel d'un "jeune chrétien de 19 ans" sortant avec "une jeune file de 16 ans" :
COMMENT RÉAGIR LORSQUE DES PARENTS CONTACTENT
UN RESPONSABLE RAELIEN POUR RAPPORTER UNE ACTIVITÉ ILLÉGALE
IMPLIQUANT DES MINEURS
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Lors de son interview par Richard Martineau (Télé-Québec), Rael évoque un scénario virtuel de "4 raeliens de 19 ans" et emploie le terme "pédophilie" :
[...] Richard Martineau : mais les 4 raeliens ? Rael : 4 raeliens de 19 ans qui sortent avec des filles de 15 ans, c'est pas de la pédophilie. [...] Source : fichier son RealPlayer http://real.telequebec.qc.ca/ramgen/francs_tireurs/em99/entrevue99.rm, vers 16 mn 10 s. |
Dommage que Richard Martineau ne l'a pas rattrapé sur ce point ! Le public n'ayant pas forcément connaissance des faits, il prend la version de Rael pour argent comptant.
Rael apporte des réponses biaisées afin qu'elles apparaissent moins choquantes par rapport à la réalité, et pour essayer d'embrouiller les esprits des raeliens qui ne sont pas au courant. Mais cette tentative de désinformation ne peut être que contre-productive à terme, sachant que grâce à Internet les informations sont de plus en plus accessibles à l'échelle internationale, et que l'authenticité des jugements publiés en web est toujours vérifiable.
On est en droit d'en douter en ce qui concerne au moins 3 d'entres eux, étant donnée leur position hiérarchique dans la secte au moment des faits, d'après le jugement de la Cour d'appel de Lyon : F. D. « guide-prêtre » était âgé de 31 ans, G. D. « guide-stagiaire » de 25 ans, et W.B. « responsable de niveau 3 » de 28 ans.
Dans son livre Le vrai visage de Dieu, page 233, Rael retranscrit les propos d'un Elohim s'adressant à lui : "Votre idée de créer une congrégation de guides de l'humanité est très bonne. Mais soyez sévères quant à leur sélection pour que notre message ne soit jamais déformé ou trahi". Lors de son entretien téléphonique avec l'ex-raelien Richard Baril, Rael précise que c'est lui qui choisit les guides. Il ne fait aucun doute que Rael se doit d'être bien informé sur les guides, y compris en ayant une idée relativement précise de leur âge.
En mars 2002, les condamnations de G. D., F. D., et X. A. ne semblent pas avoir embarrassé Rael pour continuer de les considérer comme membres actifs, et leur attribuer certaines missions dans le cadre du projet Rael TV, présenté dans la revue interne Contact n° 149. Suite à son incarcération, G. D. fait d'ailleurs l'objet d'un appel à son soutien :
G. Est en prison en France depuis quelques jours, lobscurantisme local ayant eu raison contre toute logique . Entassé avec 4 personnes dans une cellule prévue pour 3, il appréciera sans aucun doute notre soutien. Vous pouvez lui écrire a : G. D. Source : revue interne Contact n° 201, mai 2003. |
Cet appel montre que la secte ne désapprouve pas son comportement pourtant répréhensible, et que par là même, il le cautionne. C'est d'autant plus intéressant que, contrairement à ce que Raël a prétendu ici et là, son comportement vis à vis des délinquants sexuels n'est pas plus reluisant que celui de l'église catholique qui a pu couvrir des prêtres pédophiles. En effet, il avait déclaré à Maisonneuve (Radio Canada), qui l'interrogeait au sujet de cette affaire, que le mouvement raélien excluait ceux qui se rendaient coupables de ce type de délit. Manifestement il n'en est rien, vu que l'on encourage même les troupes à soutenir le moral de cette "pauvre victime" en fournissant son adresse postale à la maison d'arrêt...
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