Jésus, Bouddha, Mahomet... et Raël ?

En accordant, récemment, ses lettres patentes au Mouvement raélien, le Québec vient d'ajouter un nouveau nom à la longue liste des corporations religieuses déjà reconnues par le ministère des Institutions financières. Une de plus parmi la cinquantaine qui, chaque année, font leur apparition dans les registres officiels.

Évidemment, ses dirigeants sont aux anges. Si on peut dire. Ou plus précisément aux Elohim, ces extra-terrestres, créateurs de l'humanité, dont ils veulent préparer le retour sur terre en leur aménageant une « ambassade » près de Jérusalem. Emportés par leur enthousiasme, les disciples de Raël n'ont pas hésité à conclure que leur Église jouit maintenant de la même crédibilité que les autres grandes religions comme le catholicisme, le bouddhisme ou l'islam. C'est aller un peu vite en affaires.

La formalité administrative qui vient d'être complétée ne fait que reconnaître la caractéristique religieuse différenciant ce groupe d'autres organismes sans but lucratif comme des clubs sociaux ou des associations de bienfaisance, dont les membres ne partagent pas forcément une croyance commune qui serait à la base de leurs activités. On est loin d'un « endossement » officiel quant au sérieux de la démarche spirituelle prônée par l'une ou l'autre de ces nouvelles religions.

Il y aurait d'ailleurs lieu de s'inquiéter d'un gouvernement qui s'aviserait d'émettre un jugement de valeur à ce propos plutôt que de se limiter, comme c'est son rôle, à protéger le droit de chacun de croire à ce qu'il veut. Et à surveiller ceux qui voudraient abuser de cette liberté religieuse pour exploiter à leur profit la crédulité d'adeptes sans méfiance qui, dans un climat de totale remise en question des valeurs traditionnelles, cherchent désespérément à donner un sens à leur existence.

Les cas flagrants d'abus sont souvent difficiles à prouver et plus encore à prévenir. D'où la responsabilité pour les pouvoirs publics et les médias d'attirer l'attention sur certains critères qui, s'ils ne sont pas respectés, sont autant de signaux d'alarme quant à la bonne foi des promoteurs de nouvelles religions.

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Mouvement raélien Lu dans la presse

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