L'Office culturel de Cluny n'a rien à
voir avec la célèbre abbaye cistercienne. Il tient plus prosaïquement
son nom d'un café du quartier latin où se rassemblaient,
il y a une trentaine d'années, les fondateurs de l'association ainsi
dénommée.
Depuis son origine, l'OCC a suscité interrogations,
réserves et mises en cause de certaines administrations ou associations.
Généralement, ce seul nom évoque, non seulement un
chef-lieu de canton de Saône-et-Loire, dans l'arrondissement de Mâcon,
et son école d'arts et métiers, mais la prestigieuse abbaye
bénédictine consacrée en 1095, le plus vaste monument
de l'Occident, chef d'oeuvre de l'art roman.
Ce n'est évidemment pas cette congrégation clunisienne,
qui regroupait à la fin du XIIème siècle 1038 maisons,
et encore moins de l'Hôtel et du Musée de Cluny à Paris
que nous voulons parler. L'objet de cet article concerne une association,
appelée "Office Culturel de Cluny" (OCC).
"Cette dénomination, comme le remarquait la Cour d'Appel
de Grenoble, prête volontairement à équivoque. Il vient
en effet à la pensée de chacun que cette association de la
loi 1901 ne peut être que liée à la fameuse abbaye
qui porte le même nom ; que le terme 'clunisien' est même cité
abusivement dans plusieurs documents, alors qu'en réalité
il s'agit d'un café de Cluny, au quartier latin, à Paris,
où se rassemblaient les fondateurs de la dite association, alors
que le terme 'clunisien' ne peut s'appliquer qu'aux Bénédictins".
(Attendus de l'arrêt de la Cour d'Appel de Grenoble dans un procès
en diffamation intenté par l'OCC. 27 septembre 1989).
2. Qu'est-ce que l'OCC ?
Pour éviter d'autres confusions, il convient de distinguer l'Office
Culturel de Cluny - Fédération Nationale d'Animation Globale
(OCC-FNAG) de la Communauté des Clunisiens.
L'Office Culturel de Cluny
L'Office Culturel de Cluny (OCC), association loi 1901, créée
par Olivier Fenoy en 1963, est, selon ses propres statuts "un organisme
:
d'action culturelle et d'animation artistique,
d'animation socio-éducative et culturelle,
de défense du cadre de vie et de l'environnement,
de formation professionnelle aux métiers de l'animation,
de diffusion et de documentation culturelle et artistique,
et une fédération nationale d'animation globale".
La Fédération Nationale d'Animation Globale (FNAG) regroupe
les divers centres de l'OCC implantés en France :
Rhône-Alpes : Château de Machy 69380 Chasselay.
Café des Arts : 4, rue Saint-Georges 69005 Lyon.
Café des Arts : 36, rue Saint-Laurent 38000 Grenoble.
Ile-de-France : 7, rue de la Garenne 93250 Villemomble.
Champagne : 4, rue du Tournefou 10190 Palis.
Bourgogne : route de Clamecy 89450 Vézelay.
Provence-Côte-d'Azur : Le Claux 04320 Entrevaux.
Pays de Loire : La Brûlaire 49600 Gesté.
L'OCC est également implanté au Québec et au Chili.
L'OCC publie une revue trimestrielle : "Le Courrier : Nouvelles
de Cluny". Directeur de publication : O. Fenoy (Abonnement : 100 F).
Pour répondre à sa vocation, l'OCC a créé,
depuis 1963, une trentaine de pièces de théâtre, quelques
films, la restauration de plusieurs bâtiments. Sa principale activité
est l'organisation de stages : "Personne-Culture et société"
(PCS), "Personne-Culture et Histoire" (PCH), expression gestuelle et vocale,
théâtre (pour enfants et adultes), ateliers (fresque, céramique,
photo, métiers...) et également des camps et voyages à
vocation culturelle.
Ces stages sont organisés soit dans les deux écoles
de l'OCC : l'École de Cluny, à la Brûlaire, fondée
en 1978 (1er cycle : 1 an ; 2ème cycle : 2 ans) ou l'École
du Métier, à Vézelay (pour les jeunes de 16 à
25 ans qui désirent devenir artisans), soit dans les différents
centres.
La Communauté de Cluny
Au commencement, Cluny était une simple troupe de théâtre
dans laquelle étaient entrés des gens de tous métiers
et de toutes disciplinés : architecture, lettres, sciences, droit,
agriculture, technique, éducation, art... Puis rapidement, Olivier
Fenoy conçut le projet de fonder "une communauté contemplative
de vie et de travail", communauté mixte de laïcs (consacrés
par des engagements perpétuels) mettant en commun leurs biens matériels,
humains, intellectuels, culturels et spirituels. Ces "communautaires clunisiens"
s'appellent aussi "les missionnaires de l'espérance".
3. L'histoire mouvementée de l'OCC et de la communauté de
Cluny
Devant ce projet, "promoteur de civilisation" : "travailler au plein épanouissement
de la personne humaine, au service d'une certaine vision de l'homme", devant
la générosité et la valeur intellectuelle, professionnelle
et spirituelle de ces jeunes (architectes, littéraires, scientifiques,
juristes, artistes gestionnaires, agriculteurs, éducateurs...),
qui, un jour, ont tout quitté pour entrer dans la "Communauté
de Cluny" pour devenir "les missionnaires de l'Espérance", qui ne
serait émerveillé ?
Mais, alors, pourquoi, depuis 30 ans, l'OCC connaît-il une
histoire si mouvementée, aussi tumultueuse et orageuse ? A l'occasion
du 25ème anniversaire de l'OCC, une "clunisienne" posait elle-même
la question : "Mais qui sont ces Clunisiens ? Avec l'accumulation, depuis
un quart de siècle, de cabales en tout genre, de mauvais procès,
de fins de non-recevoir aux portes des ministères ou des préfectures,
et plus encore du désintérêt des plus proches dont
on espérait l'adhésion... ?" (Le Courrier. Nouvelles de Cluny,
n° 52, p. 2).
Oui, pourquoi, sans discontinuer depuis trente ans, l'OCC, rencontre-t-il
toutes ces difficultés avec les administrations, les pouvoirs publics,
pourquoi ces procès, ces problèmes avec des stagiaires, des
communautaires des familles, avec l'Église catholique ?
4. Heurts avec les administrations et les pouvoirs publics
"Cherchant la caution des milieux politiques, religieux et administratifs,
cette association (l'OCC-FNAG), dont l'habileté tactique et le sens
juridique ne font aucun doute, cherche par tous les moyens à s'implanter
et si possible à créer puis à gérer des structures
en direction des jeunes...". Cette lettre, co-signée par deux présidents
d'associations de jeunes, exprime bien l'inquiétude de nombreux
présidents d'association, de Directeurs départementaux du
Travail ou de la Jeunesse et des Sports, de municipalités, qui s'interrogent
sur le fonctionnement, les méthodes et la compétence de l'OCC,
laquelle "refuse de répondre de la bonne utilisation des fonds publics,
d'être contrôlée pédagogiquement et qui ne peut
délivrer aucun diplôme officiel et n'assure pas la couverture
de ses stagiaires...". Ainsi :
La municipalité de la Roche-sur-Yon a "retiré de la
Direction de l'Office social et culturel le personnel de l'Office Culturel
de Cluny qui ne donnait pas satisfaction, surtout au niveau des actions
de gestion et même d'animation culturelle". (Lettre du maire de la
Roche-sur-Yon, 14 novembre 1980).
Le maire de Chasselay ferme l'établissement de Machy, le
5 décembre 1980.
Le ministère du Temps libre retire l'agrément accordé
à l'OCC, le 21 septembre 1982, sur avis unanime de la commune et
du conseil de la Jeunesse de l'Éducation populaire.
Le SIVOM, du Pays de Pareds, en Vendée, met en demeure l'OCC-FNAG
de restituer les objets, outils et matériels déménagés,
sous peine de plainte en justice pour abus de confiance et vol de biens
publics.
Le Conseil Général de l'Isère vote, le 6 mars
1989, le blocage de la subvention proposée par le maire de Grenoble
pour la création du Café des arts.
En 1989, dans le Nord le contrat et la subvention de 450.000 F que l'O.C.C.
avait obtenus de la ville de Hem ont suscité de très vives
réactions de la part d'organismes sociaux et politiques.
Le Conseil Régional des pays de Loire n'a pas renouvelé
la subvention de 150.000 F qu'elle avait accordée à l'OCC
en 1992, pour le domaine de la Brûlaire.
Le Conseil Général du Maine-et-Loire ne subventionne
plus l'École de la Brûlaire, à Gesté, étant
donné le petit nombre d'élèves issus du département
qui la fréquentent.
La Fondation de France, faute de documents justificatifs depuis
1987, a clôturé, en avril 1991, le compte (600067) ouvert
pour l'OCC.
Le maire de Guérande (Loire-Atlantique) a publié,
fin avril 1993, la mise en garde suivante :
"La prolifération des sectes est un phénomène
de société qui touche également la presqu'île
guérandaise. Sous des prétextes plus ou moins culturels,
celles-ci cherchent à ramasser de l'argent et à recruter
de nouveaux adeptes ; il faut donc examiner avec soin des projets d'animation.
Nous avons récemment accepté à Guérande, d'une
part, une animation théâtre pour enfants et, d'autre part,
le montage d'une exposition par l'Office Culturel de Cluny, d'inspiration
chrétienne. Le dossier montrait des recommandations de plusieurs
évêques et l'octroi de subventions officielles. Ces garanties
nous ont paru suffisantes. Pourtant depuis, des informations confidentielles
et certains témoignages laissent penser que l'Office Culturel de
Cluny n'est pas autant en odeur de sainteté qu'on pourrait le croire.
C'est la raison pour laquelle en attendant des renseignements plus officiels
et par précaution, j'ai demandé à nos services culturels
d'être vigilants à l'avenir et de refuser les animations de
cette association. Il ne faut pas que les mineurs soient entraînés
vers des activités qui ne leur conviendraient pas ou avec lesquelles
leurs parents ne seraient pas d'accord". (Communiqué publié
dans "Presse Océan", vendredi 30 avril-dimanche 2 mai 1993).
5. Les heurts en justice
Curieusement, l'histoire de l'OCC va être jalonnée par de
nombreux procès. Sans s'attarder sur la poursuite en attestation
mensongère qu'Olivier Fenoy avait engagée contre son propre
frère Hervé et qui s'est terminée par un non-lieu
(Tribunal de Lyon - 1er juin 1983), citons, sans vouloir être exhaustif
:
Le Groupement Social d'Hygiène et de l'Habitat de Lyon (GSHH)
avait mis gracieusement à la disposition de l'OCC, en 1978, des
locaux, situés à Saint-Germain au Mont d'Or, destinés
à l'implantation d'un Institut de formation et d'animation socio-éducatives,
consenti un bail et accordé différentes subventions (80.000
F). Pour permettre à l'OCC d'acquérir le château de
Machy, le GSHH. avait également consenti à l'OCC un prêt
à long terme de 700.000 F (19 juillet 1978) et un prêt relais
de 850.000 F. Constatant que le bilan des stages de la première
année ne donnait pas satisfaction, le GSHH rompt toute relation
avec l'OCC et demande la restitution des locaux de Saint-Germain ainsi
que le remboursement des sommes prêtées pour l'achat du château
de Machy. Finalement, le GSHH se verra contraint d'assigner l'OCC, devant
le Tribunal de Grande Instance de Lyon, le 24 septembre 1980. L'OCC perd
son procès et est condamné à payer les sommes sus-mentionnés,
le 22 septembre 1982.
L'affaire Laugier. Claude Laugier, membre de l'OCC séduit
au départ par la personnalité d'Olivier Fenoy et l'idéal
religieux des communautaires clunisiens, accepte, "sous une pression psychologique
et alors qu'il est à bout de force", de signer, le 1er juin 1977,
un "bail de location par lequel il met sa propriété rurale,
"le domaine du Claux", à la disposition de l'OCC, à titre
gratuit, pour une durée de trente ans, moyennant certains engagements
de la part de l'OCC. Déçu par le comportement de l'OCC, Claude
Laugier quitte l'OCC et veut récupérer sa propriété.
Devant le refus de l'OCC, Laugier recourt à la Justice pour obtenir
l'annulation de la convention du 1er juin 1977. L'affaire ira jusqu'en
cassation, et la Cour, qui ignore l'usage de la manipulation mentale ne
reconnaîtra pas que Laugier a été victime de manoeuvres
dolosives et le déboutera de ses demandes (3 mars 1992). Le légal
n'est pas toujours le signe ni la preuve du moral.
Un réquisitoire de non-lieu
Le 23 octobre 1985, l'OCC, se constituait partie civile et déposait
plainte contre Claude Laugier et Hervé Simon pour avoir produit
en justice une attestation "faisant état de faits matériellement
inexacts". Le Procureur de la République (Cour d'Appel de Paris),
"attendu qu'il ne résultait pas de l'information charges suffisantes
contre Laugier et Simon d'avoir commis les faits qui leur sont reprochés",
a prononcé un réquisitoire définitif de non-lieu,
le 7 juillet 1989.
Le procès en diffamation contre Madame Jeandroz
En 1988, l'OCC porte plainte en diffamation, avec constitution de partie
civile, contre Madame Jeandroz, présidente de l'association "L'Alouette",
"pour avoir distribué en novembre 1988, sur la voie publique, un
tract composé de trois volets portant le titre Secte ou pas Secte
? et que parmi les noms des divers groupements figure l'OCC".
Malgré "les attestations, les lettres, articles démontrant
la considération que des personnalités politiques et religieuses
portent à l'OCC", la Cour d'Appel de Grenoble, impressionnée
par la solidité du dossier de la Défense, grâce aux
nombreux documents de l'Association de Protection contre les pratiques
d'Emprise Psychologique (APEP) constituée avec l'ADFI, le 21 janvier
1983, a relaxé Madame Jeandroz ", la déclarant " non coupable
du délit de diffamation ". (Arrêt de la Cour d'Appel de Grenoble,
27 septembre 1989).
Le procès contre l'association propriétaire de la Brûlaire
Dernier procès en date : l'OCC, locataire du Domaine de La Brûlaire,
à Gesté (49600), intente un procès en référé
à son propriétaire, "l'Association des Enfants de Notre-Dame
de la Salette et de Saint-Grignon de Montfort".
L'association propriétaire de la Brûlaire, réunie
en assemblée générale le 17 octobre, a voté
la résolution suivante :
"L'Association, après avoir entendu le rapport d'activités
et particulièrement la situation qui lui est faite par les locataires
de son domaine de La Brûlaire à Gesté (Maine-et-Loire)
du fait du procès que ceux-ci lui ont intenté au printemps
dernier, enregistre avec satisfaction que le Tribunal de Grande Instance
de Cholet, en date du 25 juin 1993, a débouté l'OCC des dommages
et intérêts réclamés pour quelques arbres abattus.
Le Tribunal a accepté notre demande en ordonnant une expertise judiciaire
actuellement en cours. L'O.C.C. s'y voit notamment obligé de reconnaître
qu'à notre insu il a disposé d'un lot d'arbres abattus par
la tempête à son profit. L'OCC est également débouté
de sa demande de rejet de certaines pièces du procès dans
l'arrêt de la Cour d'Appel de Grenoble du 27-9-1988 que son avocat
voulait faire considérer comme "vexatoire et injurieux"... L'Assemblée
Générale fait donc confiance à son Conseil d'administration
pour donner suite au procès en référé, en engageant
une procédure de fond pour annuler un bail signé malencontreusement...".
6. Heurs avec des stagiaires, des communautaires, des familles
Après l'affaire Laugier et ses conséquences, financières,
familiales, psychologiques, on pourrait établir une longue liste
des drames qui ont marqué des stagiaires, des communautaires, des
familles. Leurs témoignages se recoupent, révélant
les mêmes atteintes à la dignité et à la liberté
de la personne humaine.
Une étude clinique et psychologique, effectuée par
un médecin psychiatre, a mis en évidence les caractéristiques
suivantes :
l'entrée dans le groupe peut correspondre, pour certains,
à une étape de recherche du sens de la vie ou à une
phase difficile de leur vie. La séduction instantanée procure
un bien-être psychologique immédiat, avec un sentiment de
révélation :
les vrais buts du groupe ne sont pas dévoilés tout de suite,
parfois on n'obtiendra que des réponses vagues, fausses ou absurdes
;
l'engagement dans la communauté est rapide.
Le mode de vie est particulier : peu de temps consacré au
sommeil, prières longues et intenses, discussions interminables,
obligation de la transparence, impossibilité d'être seul (toujours
à deux, à l'extérieur). Conditions de vie qui peuvent
entraîner une rupture avec la famille, les amis, ses études
ou son travail.
La structure hiérarchique : soumission à un chef qui
peut remonter jusqu'au fondateur, le pôle d'unité, qui prend
les décisions.
Les techniques psychologiques, utilisées consciemment ou
inconsciemment, peuvent provoquer perte d'autonomie et dépendance,
perte d'identité personnelle, culpabilisation, enfermement, troubles
psychiques, régression, dépression, délire mystique,
envie suicidaire...
7. Heurts avec l'Eglise catholique
Une autre question a engendré un malaise permanent depuis la fondation
de la "communauté des clunisiens" : quelle est la nature canonique
de cette communauté chrétienne, sa relation avec la hiérarchie
catholique ? Car, depuis 30 ans, des jeunes sont entrés à
Cluny comme on entre en religion, ont fait des voeux appelés pudiquement
engagements perpétuels (célibat, pauvreté, obéissance),
vivent en communauté, mais jamais ce groupe n'a jugé bon
d'obtenir la reconnaissance officielle de l'Église, malgré
les conseils réitérés de l'Épiscopat et en
opposition formelle avec la législation de l'Eglise. Les clunisiens,
pour être plus libres, se contentent d'entretenir des relations avec
certains évêques qui leur servent de caution. C'est ainsi
que le cardinal Decourtray fut invité par l'OCC, association loi
1901, à intervenir lors de son Congrès à Lyon, le
vendredi 12 novembre 1993, pour présenter les "attentes de l'Église
et les axes missionnaires".
Le 20 juin, l'Évêque d'Angers, Monseigneur Orchampt,
qui a sur son diocèse la "communauté de la Brûlaire"
a répondu à cette question : "La communauté de la
Brûlaire est-elle une communauté d'Église ?". Voici
un extrait de son communiqué :
"Pour ma part, je suis convaincu que se trouvent à la Brûlaire
des chrétiens à la foi authentique et rayonnante. Sont-ils
pour autant à l'abri de pressions qui s'exerceraient sur eux sans
qu'ils en aient réellement conscience, pressions qui relèveraient
d'un phénomène sectaire ? Je ne le sais pas. Depuis les origines
de cette fondation, j'ai demandé à des prêtres d'y
apporter à certains jours le service de leur ministère et
d'y exercer la vigilance indispensable. Ils l'ont fait, mais leur présence
ne fut que ponctuelle. Il ne s'est jamais agi d'une aumônerie avec
présence continue et participation à l'ensemble de la vie
de la communauté. La limitation de cette présence ne peut
donc d'aucune façon autoriser à apporter une appréciation
pleinement crédible. Des éléments objectifs font encore
actuellement défaut, essentiellement des constitutions ou des statuts,
des repères normatifs de toute communauté d'Église".
Pour qu'un évêque puisse accorder à un groupe la reconnaissance
canonique, Mgr Orchampt rappelle qu'il faut que "des statuts définissent
clairement le but, les structures, le fonctionnement de l'association,
le mode de désignation de son responsable. Depuis de longues années,
j'ai personnellement demandé à des responsables de l'OCC-FNAG
(donc des communautaires) d'établir de tels statuts et de les faire
vérifier en vue d'un éventuel agrément. Ce ne fut
pas réalisé. Ce ne l'est pas encore. De tels statuts ont
non seulement pour but de définir le projet d'une association et
sa conformité avec la vie ecclésiale catholique, mais de
veiller à ce que chaque personne soit pleinement respectée
dans sa liberté au sein de l'association. Dans l'état, je
ne peux reconnaître l'OCC-FNAG (l) comme association
de fidèles donc comme 'communauté d'Église'... Mon
action n'a d'autre but que de veiller au respect des libertés fondamentales
de chaque personne et au témoignage que toute communauté
qui se reconnaît catholique est appelé à donner, en
lien avec les diverses communautés qui constituent toute Église
diocésaine". (Semaine Religieuse d'Angers - 27 juin 1993 - N°
25).
Le "Progrès de Lyon" du 5 novembre 1993 annonçait
le Congrès organisé par l'Office Culturel de Cluny, à
l'espace "Porte de Lyon", à Dardilly, du 11 au 14 novembre. Parmi
les diverses interventions sont mentionnées "celles du cardinal
Albert Decourtray, d'Olivier Fenoy, directeur de l'OCC, du Professeur Lazlo
Tringer, directeur d'hôpital à Budapest", sans indiquer sa
spécialité de neuro-psychiatre. Gageons que le cardinal expose
que "qui blesse l'homme blesse Dieu" et que le psychiatre explique qu'il
existe des groupes qui "révèlent ou déclenchent des
psychoses ".
Notes
(1) Il est évident que Mgr Orchampt veuf désigner sous cette
appellation la communauté des chrétiens de la Brûlaire
comme l'indiquait clairement le titre de son communiqué : "La communauté
de la Brûlaire est-elle communauté d'Eglise ?".