Bonjour,
J'ai lu avec intérêt votre article et la réponse d'un ancien membre de l'église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours à un autre. J'ai moi-même été membre de l'église pendant quelques années (dont une année "hyper-active") à Paris - [.......] - participant à la division du Pieu de Paris en deux, ayant été élevé à la prêtrise de Melchisédeck à l'âge de 18 ans, occupant divers postes comme président des jeunes adultes de ma paroisse, président adjoint au comité de prétrise de Melchisédek, instructeur pour les djeunes, missionnaire de pieu etc. etc.
Mon tableau de chasse équivalant aux grades de l'armée mexicaine, je m'arrêterais là dans l'énumération des titres ronflants. Bref, mon expérience remonte de juin 1987 (j'avais 18 balais) à 1989 (depuis 1988, je commençais à me poser de sérieuses questions sur la validité de l'enseignement mormon, doutais puis, tout naturellement, rejetais le dogme).
Durant cette période, j'avais eu l'occasion de rencontrer un bon paquet de missionnaires, de prêtres, grand-prêtres et autres "zotorités" de l'église. Je pense avoir un point de vue objectif sur cette secte très particulière où vous faites ce que vous voulez (fumer, boire, copuler etc. --> Libre arbitre) mais si vous vous faites choper, vous êtes mis au ban de l'église pendant des périodes probatoires plus ou moins longues). Les personnes qu'il m'avait été donné de rencontrer n'avaient pas l'apparence d'illuminés d'une quelconque secte, elles paraissaient même tout à fait normales, voire fortement sympathiques et serviables quoique psycho-rigides question religion.
Ces personnes faisaient rarement oeuvre missionnaire laissant l'ardu travail de porte à porte à celles et ceux qui avaient signé pour le faire : les missionnaires. A l'époque, ces derniers que mon activité de chômeurs m'amenait à fréquenter quasi-quotidiennement, ne semblaient pas être ces para-militaires de la foi décrits dans le témoignage en ligne sur le site.
Le fameux P.D n'avait rien à voir avec la journée corvée, c'était vraiment un jour de repos où ils allaient faire du tourisme, du sport et toute ces sortes de choses que peuvent faire des djeunes de 19-21 ans (âge légal du service). J'avoue qu'il nous est même arriver de bien nous marrer et qu'ils étaient un rien attachant. Les frères et soeurs de l'église étaient comme tous les membres d'une congrégation religieuse très divers, certains bien ancrés dans la lignée de "Salt Lake City II", d'autres un peu moins bornés, d'autres encore portant un regard un peu plus critiques sur l'ensemble de l'église et sur des membres en particuliers.
Quoiqu'il en soit, je pensais que c'était une église "normale", aussi "normale" que l'étaient les autres, institutionnelles comme l'église catholique romaine ou les sectes protestantes. Bien sûr, il ne fallait pas jurer... il n'était pas "recommandé" de jurer (terminologie officielle, il n'y a pas de commandements, il n'y a que des recommandations. Dans les faits, il n'y a que des commandements), il y avait la dîme mensuelle dont je ne m'acquittais jamais parce que j'étais radin, et que, de toute façon, personne ne venait me réclamer, les dimanches à l'église, les dimanches après-midi avec les missionnaires, les soirées passées avec des jeunes de mon âge et de nombreuses vestes lorsque je tentais de draguer quelques soeurs plutôt bien foutues.
Cela dit, il n'y avait rien d'alarmant, sauf, sauf le bourrage de crâne liturgique. Là où j'ai tiqué, alors que je commençais à avoir une activité salariale, ce fut lorsque je lisais la Bible (entièrement) le livre de Mormons et tous les "goodies" annexes (La Perle de grand prix, les doctrines et alliances etc.), et je dois bien le dire, grâce à quelques rencontres de "civiles" qui me posaient des questions remettant en cause sérieusement l'enseignement rigide et peu ouvert des mormons. Donc, je posais quelques questions à mes frères et soeurs qui ouvrirent de grands yeux et me rabachèrent le dogme, citant invariablement les écritures à chacune de mes questions.
Le fait que des gens ne soient pas capable de penser par eux-mêmes me chagrinait beaucoup et je commençais à prendre mes distances, devenant de moins en moins assidu aux réunions, critiquant de plus en plus jusqu'à rompre tranquillement. Contrairement à ce que l'on dit des scientologues, il n'y eut pas beaucoup de monde pour me retenir, me critiquer ou me harceler.
Le seul "harcélement" dont je fus victime consistait en un appel annuel de nouveaux missionnaires, qui expurgeant les listes des "frères éloignés", tombaient sur mon numéro de téléphone histoire de reprendre contact. En anglais, je leur faisais comprendre que leurs enseignement était de la zoubia et qu'ils feraient bien de se pencher sur l'étude de toutes les traditions, religions et histoire de l'humanité pour s'ouvrir l'esprit. Les deux visites "spontannées" de missionaires que je reçus à mon domicile ne nous amenèrent pas à parler de religion : ils comprenaient dès le début que je n'étais pas du tout intéressé et nous parlions de tout autre chose : cinéma, télé, UHESSA etc.
De mémoire, on ne m'a jamais contraint à faire quoique ce soit que je n'approuvais pas, il n'y a pas eu un gros lavage de cerveau, on ne contrôlait pas mes lectures (j'ai la chance de ne pas être né dans l'église de ne pas avoir des parents mormons) et on me laissait faire plus ou moins ce que je voulais. En France, je pense que la pression mormone est beaucoup moins forte sur leurs membres qu'elle peut l'être aux états-unis tant cette secte est minoritaire. Les ayatollahs de la foi mormone étaient rares en 1987-1989 même parmis les missionnaires issus - en grande majorité - de la maison mère "utah", cela a peut-être changé depuis. Hormis le prosélythisme dont nous devions faire oeuvre et quelques règles de vie particulièrement strictes, je ne voyais rien qui puisse mettre en danger ma santé mentale. Je quittais cette structure parce que j'avais perdu la foi et que mes hormones me travaillant beaucoup, je ne voyais aucune justification à l'abstinence avant le mariage.
De plus, leurs croyances en un Christ étant apparu en Amérique, l'origine hébraïque des indiens, le culte de la réussite et de la bénédiction par le pognon, la moralité/vertu à deux balles et le fondement même de leur foi - très premier degrés et n'admettant pas la contradiction - m'étant apparu comme de la pure science-fiction, je me demandais ce qui avait pu me pousser à adhérer à cette secte. Ils étaient gentils dans le sens méridoniale du terme.
Pour conclure sur les missionnaires, c'est vrai qu'ils ont un agenda chargé, qu'ils passent leurs temps à faire du prosélythisme mais il faut savoir qu'une partie de ces jeunes gens peu fortunés passaient leurs soirées à se faire inviter à manger chez les membres, participaient à des soirées, journées et après-midi festives avec des membres autochtones de leurs âges, où l'on s'amuse, bâffre et rigole entre deux prières.
Je ne cautionne en aucun cas les activités de cette secte, mais ne la considère pas - pour l'instant - comme étant trop dangereuse tant qu'elle reste minoritaire. Mon point de vue n'est que celui d'un individu isolé, c'est-à-dire hors d'une famille mormone où la pression sectaire doit être beaucoup plus forte, que l'église mormone n'a pas trop fait chier. Peut-être suis-je un cas particulier, mais j'assume.
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