Le 22 avril 2003 le Président George W. BUSH a fait nommer Josette Shiner, Mooniste depuis 1975, ex rédacrice du journal mooniste deWashington, à la Direction du commerce US pour l'Afrique et l'Asie, y compris la Corée du Nord. Josette Shiner a adhéré à l'église Episcopalienne, mais sans jamais renier officiellement le moonis me. (Ashley Pearson, NSNBCNews, le 22/4/2003).

Peu avant, le 3 mars 2003, Moon, posant au pacificateur entre les deux Corées, avait lancé son propre parti politique devant 2.500 de ses adeptes : le parti "de Dieu, de la paix, de l'Unification et de la Famille". Effet publicitaire garanti, mais parti bien hybride, puisque Moon ajoutait qu'il ne présentera pas de candidats aux élections législatives de 2004 en Corée, et qu'il agira de même aux Etats Unis et au Japon. En Corée du Nord: pas question !…
A moins de quelque nouvelle volte face

Ayons de la mémoire. Les relations entre Moon et la dictature coréenne avaient bien mal débuté. Moon dans son rôle d'anti communiste bruyant et patenté, doublé de soi disant Messie, avait commencé par dénoncer la Corée du Nord comme "la source du mal", au point que celle-ci, épaulée par le KGB, avait essayé de l'assassiner. Mais l'opportunissme typique des dictateurs (comme des gourous) est tel qu'il apparut utile au régime de faire croire à une liberté de conscience dans ce pays avec l'objectif de draîner des fonds parmi les adeptes à l'étranger, et d'y recruter des agents.

La Bombe. Qui a payé?
On suit comme un feuilleton des épisodes de la crise qui oppose la Corée du Nord (l'axe du mal) aux Etats Unis, bien que d'autres terribles préoccupations les relèguent un peu au second plan. Pourtant, là du moins, l'existence d'armes de destruction massive n'est plus à démontrer. En effet, les 22/24 avril à Pékin le maréchal Nord Coréen Jo Ming Roc a affirmé d'emblée, et pour la première fois officiellement, que son pays possédait des armes atomiques : Il ajoutait qu'il était prêt à en transférer à l'Etranger pour tests en grandeur réelle (L'Express, 30/4/03). Pour enfoncer le clou l'agence officielle KCNA a diffusé que la Corée du Nord avait été forcée de choisir une force de dissuasion indispensable, vu l'hostilité des Etats Unis (La Croix, 2/5/03), faits corroborés par un transfuge, général Nord Coréen, qui a précisé que Pyong Yang disposerait de quatre missiles à tête nucléaire pouvant atteindre la côte Ouest des USA (La Croix, 15/3/03).

Les silences complices de Moon
Face aux exactions commises de 1983 à nos jours par la Corée du Nord, sa descente aux enfers, il faut noter le silence assourdissant de Moon (qui ne dit mot consent, dit-on). Parmi celles ci, on trouve des menaces d'emploi d'arme nucléaire, l'exportation d'armes au Moyen Orient, des tentatives d'assassinat, l'enlèvement de personnes et surtout l'explosion en vol d'un avion des Corean Air Lines en 1987 (115 morts, voir encadré).

Moon depuis 1991
Souvenons nous des avances de Moon et de ses implications dans la stratégie de la Corée du Nord depuis 1991 : En décembre la revue mooniste Sekkaï Nippo rapportait la visite officielle du couple Moon et de l'indispensable Bo Hi Pak, ancien lieutenant colonel de la CIA Sud Coréenne : de grandes photos les montrent là en pourparlers avec Kim Il Sung et ses proches. Leurs actions sont détaillées par l'auteur coréen vivant au Japon, Charles M. Son, dans son livre paru en 1993 : "Comment le Moonisme a contribué financièrement à la Bombe Nord Coréenne".

A l'occasion de cette visite, Moon a donné 380 millions de yens (équivalant à 4 millions de dollars). Ceci a permis en plus d'aménager son lieu de naissance en lieu de pélerinage, avec une zone franche permet tant à la Corée du Nord de recueillir des devises. Par surcroît, au même moment Moon a ordonné à ses fidèles du Japon de collecter 500 millions de yens. Cela a permis des largesses qui ne sont pas étrangères, selon toute vraisemblance, au fait que le 15/4/2002, à l'occasion solennelle du 80ème anniversaire du Président Kim Il Sung, Moon ait été cité comme un des sept héros de la résistance à l'occupant japonais, et qu'il lui ait été permis de développer en Corée du Nord ses joint ventures très lucratives vu le prix minime de la main d'oeuvre Nord coréenne. C'est dès 1987 que le groupe commercial mooniste Kum Kang San s'était établi à Pyong Yang (hôtel de luxe, parc de loisirs, compagnie de transports aériens, chantiers navals, puis armements).

Le leurre de la réunification.
Le19/8/2003 l'ensemble de la Presse donne écho au refus réitéré et faussement indigné de la Corée du Nord d'accepter quelque inspection que ce soit de la part de l'AIEA. En même temps, Moon, qui s'est si bien prêté aux ruses grossières de ses compères du Nord, alimente le mirage de la réunification par la création de son parti, assorti de chimériques dommages de guerre et autres subsides, dans l'espoir de faire encore pièce aux impatiences d'une population exténuée. La réunification signifierait évidemment la chute de la dictature ; et Moon le sait bien. En attendant il continue à tirer de gros revenus de ses personnels robotisés par la junte. Les deux dictatures, rivalisant de tromperie, paraissent encore s'épauler. Ne s'effondreront elles pas plus brusquement l'une que l'autre sous le poids exponentiel de leurs mensonges, et sous une chiquenaude, qui paraîtra hors de proportion avec l'ampleur des deux phénomènes ? Les dictatures ne craignent rien tant que la vérité.
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Nier maintenant la manipulation mentale: entêtement ? Ou quoi de pire ?

Kim Hyon Hui, espionne Nord Coréenne, avait trente ans lorsque, munie d'un passeport japonais, sur ordre, elle a fait exploser en vol un Boeing des Corean Air Lines (115 morts). Jugée à Séoul en 1990, elle a pu décrire les étapes de son endoctrinement : "Depuis le jour où j'ai appris à parler, j'ai
appris à dire: merci grand Leader Kim Il Sung. De la maternelle à la terminale nous avons étudié presque quotidennement la philosophie, les vertus et les grandes réalisations de Kim Il Sung". Elle les considérait, lui et son fils comme divins. Fille de diplomate (donc d'un apparatchik), au lieu d'étudier la biologie selon son intention, à 18 ans elle fut obligée d'entrer à l'école des services secrets, et y apprit le Japonais avec une Nippone capturée pour ce travail. Lorsque sa mission criminelle lui a été confiée, "J'étais exaltée, a-t-elle déclaré au tribunal, à l'idée que le Cher Dirigeant m'ait choisie pour une tâche si importante, et j'étais déterminée à accomplir ma tâche jusqu'au bout", puis, en sanglots : "Je mesure maintenant combien j'ai pu être cruelle. Je condamne Kim Il Sung et son fils, qui m'ont poussée à commettre ce cri me. je mérite cent fois la mort. Je demande pardon aux familles des victimes". La manipulation mentale apparut si évidente que Kim Hion Hui fut acquittée . (Le Figaro, 23 24/7/94)

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