Une petite réflexion collective sur le contenu de la science-fiction d'avant
1973 serait peut-être de nature à nous éclairer en rapport avec le raélisme.
1) Le raélisme pose la survie par le clônage
Il est intéressant de constater que dans les aventures de Bob Morane où celui-ci affronte Monsieur Ming dans
une série de romans contre L'Ombre Jaune (écrits par Henri Vernes), l'ennemi
no.1 de Bob Morane utilise une manière d'assurer sa survie qui n'est pas
sans rappeler les prétentions du raélisme.
En effet, le personnage de Ming possède un implant dans le cerveau. Et s'il
arrive qu'il meurt accidentellement, son implant cesse d'émettre et cela
déclenche le fonctionnement d'une machine dans un laboratoire qui effectue
une copie de son corps en tout point identique à l'original. Cette méthode
assure à Ming la survie éternelle.
Autre fait à noter : le scaphandre vert avec casque translucide et
vibrant dont Rael parle dans un de ses livres. Celui-ci nous rappelle étrangement les
combinaisons vibrantes qu'utilisent Bill et Bob dans la série de romans
constituant un "cycle d'aventures dans le temps", toujours dans les péripéties de Bob
Morane, écrites par Henri Vernes. Ces combinaisons vibrantes ont été directement puisées par Henri
Vernes dans le roman Le Voyageur Imprudent de René Barjavel, écrit dans
les années 40, et où le héros porte une combinaison vibratoire verte.
On peut aussi ajouter un autre parallèle avec les aventures de Bob Morane. Il s'agit des livres relatif au "Tigre" (le 1er de la série s'intitule La mémoire du tigre) où un scientifique trouve le moyen d'extraire connaissances et
experiences sous forme liquide pour les injecter dans un autre cerveau. En effet, Raël fait aussi appel à ce mécanisme dans les "messages de Yahvé" pour justifier la possibilité du transfert de conscience :
Vos savants viennent de découvrir que l'on peut, en injectant dans le cerveau d'un rat le
liquide de la mémoire
d'un rat éduqué, faire en sorte que le rat qui n'a rien appris sache ce que l'autre
savait. On peut communiquer les
informations par injection de matière cervicale mémorielle, ainsi nos enfants n'ont
presque pas de travail.
Régulièrement, ils subissent des injections de matière cervicale prélevées sur des
sujets possédant les
informations nécessaires à l'instruction.
2) Autre exemple de clônage dans la SF :
Le Monde des ~A (1945) Les joueurs du ~A (1948)
Dans ces deux romans, un homme possédant deux cerveaux découvre graduellement
qu'il existe des clônes de lui-même, et qu'il a été créé par l'un deux (l'original) pour
être le pion d'un mystérieux jeu cosmique.
Fait curieux, un raélien du forum "fr.soc.religion" citera une phrase comme
venant de Rael disant "la carte n'est pas le territoire". Or cette expression a justement été popularisée dans le Monde des ~A de Van Vogt!
Coïncidences mystérieuses... ou peut-être pas!
3) Le clônage dans les années 1930
Qui n'a pas entendu parler du roman Le Meilleur des Mondes de Aldous
Huxley?
Dans ce roman qui se veut une mise en garde, entre autre, contre les excès
de la technologie et du contrôle social, les citoyens sont produits en
totalité par un principe de multiplication des embryons qui permet de créer
à la chaîne des individus clônes en grande quantité.
Comme nous pouvons donc nous en rendre compte, il est totalement erroné
d'affirmer que Rael avait été le premier ou le seul à parler de clônage. Au
contraire, il semble que plusieurs auteurs de Science-Fiction en aient parlé
bien avant lui.
4) Tintin et l'affaire Tournesol
Sur un site d'analyse critique du raélisme quelqu'un
mentionne un "Amplificateur d’ultrasons synchronisés très puissant" contenu
dans un des livres de Rael et qui correspondrait à celui inventé par Hergé
dans L’Affaire Tournesol(1956).
Conclusion
Notre pilote automobile était-il un amateur de science-fiction dans sa
jeunesse? Est-il possible qu'il ait lu ces romans à l'époque (et beaucoup
d'autres non-cités ici, dont notamment les aventures de la "machine" de Richard Bessières, et peut-être les romans de Jimmy Guieu) et que quelques années plus tard un plan, un grand
schéma ait pris forme dans sa pensée? Pourrions-nous envisager que Rael
ait décidé de faire une belle synthèse de toutes ces informations dans un
travail de science-fiction qui lui aurait semblé trop génial pour être
démasqué par de futurs adeptes?
Selon ce qui est écrit en substance à la fin de son "Livre qui dit la vérité" :
Et si ce n'est pas vrai, alors comment aurait-on pu imaginer une histoire
aussi incroyable?
Mais il semble que les auteurs de S-F qui ont précédé l'an 1 du raélisme
(1973) de quelque 10, 20, 30 ou 40 ans auraient très bien pu inspirer
celui-ci une telle histoire...qui n'est somme toute pas si incroyable que
Claude Vorilhon le prétend puisque d'autres y ont pensé avant lui...
Autres parallèles intéressants, et le moins qu'on puisse dire troublants, ceux qui peuvent être faits avec l'oeuvre de Jean Sendy, auteur des années 60 sur les Elohim. J'en expose les points principaux dans ma rubrique Sendy revisité.