Mis en ligne le 15 septembre 2003
Texte de la QUESTION
Mme Bérengère
Poletti attire l'attention de M. le ministre des affaires sociales, du travail
et de la solidarité sur l'infiltration des sectes au sein d'organismes
de formation professionnelle. En effet, les sectes infiltrent de plus en plus
les organismes de formation professionnelle et sèment la confusion dans
l'esprit des personnes fragilisées, donc vulnérables, qui recherchent
une promotion au sein de leur entreprise ou qui recherchent un emploi. Leur méthode
consiste à proposer des stages onéreux aux intitulés séduisants
qui s'apparentent à unepsychothérapie. Ils incitent également
les participants à recruter de nouveaux clients. Aussi, elle lui demande
s'il entend prendre des mesures pour mettre en garde le public visé par
ce type d'organisations en distribuant par exemple des dépliants à
caractère informatif.
Texte de la REPONSE : L'honorable
parlementaire appelle l'attention de M. le ministre des affaires sociales, du
travail et de la solidarité sur certaines dérives constatées
dans le secteur de la formation professionnelle qui peuvent parfois présenter
un caractère sectaire. Ces dérives, qui suscitent l'intérêt
réaffirmé des parlementaires, ont conduit à des demandes
de création de commissions d'enquête pour 2003, notamment dans le
domaine de la formation professionnelle et/ou de la santé. Concernant les
organismes de formation, il m'apparaît opportun de vous apporter les éclairages
suivants : les articles 156 et 157 de la loi n° 2002-73 du 17 janvier 2002
de modernisation sociale précisée par le décret n° 2002-1176
du 17 septembre 2002 ont réformé le dispositif qui régissait
l'existence des dispensateurs de formation (par voie de simple déclaration
préalable) en instituant une déclaration d'activité soumise
à des conditions d'acceptation renforcées. Ainsi, l'article L. 920-4
du code du travail prévoit dorénavant que les prestataires (toute
personne physique ou morale) qui entendent réaliser des actions entrant
dans le champ de la formation professionnelle continue sont tenus, nonobstant
la déclaration de leur activité dès la conclusion de la première
convention ou du premier contrat de formation professionnelle, de justifier des
titres et qualités des personnels d'enseignement et d'encadrement qu'ils
emploient, et de la relation entre ces titres et qualités et les prestations
réalisées dans le champ de la formation professionnelle. Ce nouveau
régime déclaratoire des prestataires de formation obéit donc
à une logique de transparence et d'identification des acteurs économiques
et institutionnels intervenant sur le marché de la formation professionnelle
continue. Il poursuit un objectif de rationalisation et d'amélioration
de la qualité de l'offre de formation et conforte le rôle des services
de contrôle (régionaux et national) lors des demandes d'accès
au marché de la formation professionnelle. Les services compétents
(services de contrôle) ont été par ailleurs sensibilisés
par voie de circulaires (délégation générale à
l'emploi et à la formation professionnelle n° 2000-20 du 25 mai 2000
relative aux pratiques sectaires dans le domaine de la formation professionnelle,
et délégation générale à l'action sociale n°
2000/501 du 3 octobre 2000 ayant pour objet les dérives sectaires) afin
d'accroître leur vigilance face au risque sectaire dans le champ de la formation
professionnelle. Leur attention a notamment été appelée sur
les thèmes relatifs au développement personnel ou centrés
sur des démarches de bien-être et/ou à vocation thérapeutique
(en nombre croissant) souvent sans lien direct avec l'acquisition de véritables
compétences professionnelles ou ne visant pas l'accès à une
qualification reconnue. Un effort particulier a également été
engagé en matière de formation initiale et continue des agents publics.
En outre, les organismes collecteurs des fonds de la formation (organismes paritaires
pour le financement de la formation de salariés, fonds d'assurance formation
des professions indépendantes) ont été incités à
examiner avec attention les pratiques des prestataires de formation, et à
mettre en oeuvre des visites sur place et des outils leur permettant de réduire
le risque d'entrisme sectaire. Enfin, la sous-direction du contrôle national
de la formation professionnelle travaille en collaboration avec la mission interministérielle
de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) et est
membre du comité exécutif de pilotage opérationnel sur lequel
s'appuie cette structure interministérielle directement rattachée
auprès du Premier ministre. Concernant l'information du public, c'est précisément
l'une des missions de la MIVILUDES, créée par le décret n°
2002-1392 du 28 novembre 2002, puisqu'elle est chargée notamment «
d'informer le public sur les risques, et le cas échéant les dangers,
auxquels les dérives sectaires l'exposent et de faciliter la mise en oeuvre
d'actions d'aide aux victimes de ces dérives » et s'est fixé
comme priorité d'améliorer la protection des mineurs et l'aide aux
victimes. Il existe également plusieurs associations qui informent et défendent
les victimes de pratiques abusives de mouvements ou organisations de type sectaire.
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