Etude sur des décès
d'enfants en rapport avec la " guérison par la foi "
(source : Washington Post, 5 mai 1998, par Sandra et Boodman).
Selon une étude publiée dans le numéro d'avril du
Journal de Pédiatrie (Journal Pediatrics), la plupart des enfants
d'un groupe de 172, qui sont morts suite à ce que leurs parents
avaient compté sur le " faith healing " auraient survécu
s'ils avaient reçu à temps des traitements spéciaux.
Les chercheurs Seth M. Asser, pédiatre à l'université
de Californie à San Diego, et Rita Swan, avocate pour enfants à
Sioux City, ont analysé les cas de décès dans ses
sectes prétendant " guérir par la foi ", ceci entre
1975 et 1995. Ces cas ont été recueilli par Children Health
Care is a legal duty (traduction : les soins de santé pour les
enfants sont un devoir légal), une association à but non
lucratif de Sioux City, qui regroupe les informations sur les mauvais traitements
et sur la négligence envers des enfants, motivés par la religion.
Asser et Swan ont collectionné 201 cas, dont 29 ont été
éliminés pour manque d'information suffisante pour déterminer
la cause du décès, ou parce que les médecins qui ont
examiné les dossiers n'ont pas pu préciser si un lien exclusif
avec " le traitement par la foi " avait contribué à la mort
de l'enfant. Des études sur des nouveaux-nés ont été
exclus lorsqu'une autopsie avait révélé des malformations,
leur ôtant toute chance de survie même en cas de traitement
médical.
Les 172 enfants retenues pour l'étude ont été classés
selon ce que les médecins auraient pu obtenir d'un traitement médical.
Le classement s'étale depuis " excellent ", où les
chances de survie dépassaient les 90%, tels que le traitement de
la perforation appendiculaire, jusqu'au " résultat nul ",
tel que celui d'une grave cardiopathie.
Parmi ces cas Asser et Swan en ont examiné 113 d'enfants concernés,
qui sont morts pendant la petite enfance. Parmi eux 98 n'avaient pas eu
de cancer. Les chercheurs ont conclu que 92 enfants étaient d'un
bon pronostic, s'ils avaient été traités ; 4 auraient
eu de sérieuses chances, et 2 auraient tiré bénéfice
du traitement.
Dans certains cas, les chercheurs ont noté que les enfants étaient
à l'évidence malades, quelquefois pendant une période
anormalement prolongée. Souvent les parents étaient suffisamment
alertés pour faire appel à la famille, ou à des membres
d'église, ou au clergé. Parmi de tels cas, ceux-ci sont évoqués
:
une fille de deux ans qui s'était étouffée avec une
banane : ses parents ont " instamment appelé d'autres membres
de leur groupe religieux durant presque une heure pendant laquelle des
signes de vie existaient encore ", ont écrit les auteurs.
un père, ayant de surcroît une formation médicale avec
une année d'internat, dont le fils de cinq ans est mort de méningite.
Le père a déclaré au fonctionnaire, chargé
de l'enregistrement des décès de causes présumées
non naturelles, que plusieurs fois après qu'il eut conjuré
" l'esprit de mort ", le bébé avait recommencé
à respirer.
une fille de 12 ans est morte après que ses parents l'aient ramenée
de l'école à la maison. La cancer de sa jambe avait évolué
pendant 7 mois, et la tumeur avait atteint une circonférence de
94 cm. Mais les parents se contentaient de prier . " un diagnostic fait
à temps aurait au moins permis de une chance minime de survie ",
ont noté les auteurs.
des mères sont mortes en même temps que leur bébé.
Parmi elles se trouvait une femme de 23 ans, qui est décédée
de septicémie (infection massive), au cours d'un travail d'accouchement
de 56 heures. Son fotus était mort et dans un état de décomposition
avancée, quand il a été extrait.
Les auteurs ont mentionné que 23 dénominations de groupes,
issu de 34 Etats, figuraient dans l'étude. Cinq groupes, comprenant
le Christian Science Church, le Church of the First Born,
et la Faith Assembly, étaient impliqués dans 83 %
des cas de décès.
Ces décès n'étaient pas dus à des causes
particulières, mais à des maladies banale, " pour lesquelles
il existe un traitement disponible dans tous les centres médicaux
", écrivent les auteurs. Ces derniers demandent aux autorités
des Etats d'examiner les lois en vigueur, afin de s'assurer qu'elle protègent
les enfants contre l'absence de soins médicaux, de la part de parents
qui justifient leur refus de traitement approprié par des motifs
religieux.