Ecoovie voit le jour discrètement en 1975. A partir de cette date, des jeunes proposent des stages, vendent des plantes et des produits dits naturels dans des sortes de coopératives, dans l'espoir de faire des adhésions.
Dès lors, le groupe s'organise, les lieux de rencontre se multiplient; le nombre des adeptes augmente rapidement: 165 environ en 1984.
Norman William, qui en est à son troisième ou quatrième nom d'emprunt, multiplie la création d'associations (une soixantaine) et tente de s'infiltrer dans diverses organisations dont la Fédération mondiale des villes jumelées. En 1984, ayant quelques ennuis avec le fisc, il imagine " Le Retour", une marche qui doit durer seize ans autour de la planète pour la... reverdir. Il se débarrasse ainsi de l'ensemble du groupe et se rend en Belgique avec quelques élus. Il recourt alors aux mêmes stratagèmes : associations, infiltrations, fausses identités...
Cependant, en décembre 1988, Norman William est arrêté. La suite a été très bien racontée dans un article de La Libre Belgique du 22 février 1993, par J.-Fr. Deliège
Voici des extraits d'un témoignage écrit transmis par une personne ayant récemment visité le campement. " (...) J'ai trouvé que c'est affreux pour les humains là-bas. Ils vivent dans des gwams (tipees) et dorment sans feu la nuit alors que la température descend jusqu'à moins 30 degrés. Il y a des femmes enceintes et des petits bébés. Ils mangent une fois par jour, le soir. Ils sont habillés de ponchos en coton et de couvertures brunes. (...) Le camp est isolé depuis trois mois. (...) Ils ne reçoivent plus d'aide des habitants du village voisin ".
Norman William, qui se présente comme la victime d'une véritable cabale, a également admis que des membres de " La tribu " s'étaient installés au Québec près du lac Magoua tandis que d'autres étaient établis au Burkina Faso dans le cadre d'un programme de lutte contre la sécheresse.
La délégation apprend alors que le groupe est en Finlande depuis septembre 1991, que le chef de police s'est inquiété du comportement du groupe, en particulier parce qu'un enfant est mort au printemps 1992 et que deux enfants y sont nés en décembre 92 et n'ont pas été déclarés.
Ni la police, ni le service sanitaire n'ont été reçus au camp et n'ont pu visiter les gwams. La délégation française apprend aussi que le gouvernement a déjà pris la décision de refuser le renouvellement des permis de séjour Janine Tavernier remet aux autorités les dossiers sur la secte, ses agissements et ses masques divers.
Le propriétaire du lieu de camp, dans la perspective de créer un site touristique, conclut un contrat avec Norman William: fabrication de grands gwams, habillement d'une centaine de personnes, fourniture de bois tout un hiver et de moto-neige. Mais au printemps 92, se sentant abusé, il cesse toute participation. L'hiver par - 30° a dû être rude.
Sur le sentier enneigé, l'adjoint du propriétaire aperçoit une femme. C'est la fille de parents qui sont là... Ils la rejoignent le regard absent, comme droguée, cette femme n'aura aucune émotion apparente, son regard reste insaisissable, elle cherche à se dégager et à repartir vers le gwam. Elle y est aidée par deux autres femmes suivies par trois personnes de la délégation dont sa mère. A l'intérieur, il fait très sombre; au centre, un feu avec quelques morceaux de bois et de grosses pierres dégage un peu de chaleur et une forte fumée piquante. On y dénombrera huit femmes immobiles, debout ou assises. Les adeptes portent tunique et pantalon de grosse toile de coton et des bottes. ils sont tous marqués au visage d'un grand X au noir de fumée, le front ceint du bandeau indien. Deux hommes prévenus par une femme sont arrivés et entonnent une mélopée lancinante dont ils forcent l'intensité quand les parents leur manifestent l'affection des leurs ou les interpellent.
Outre l'émotion d'avoir vu une femme de 38 ans dans un état second, ce qui bouleverse les personnes venues les rencontrer, c'est l'organisation de l'incommunicabilité; les adeptes ne s'adresseront à eux et entre eux que dans un idiome inconnu, pas un mot de français alors que c'est leur langue maternelle; ils sont bloqués dans une fermeture totale.
Au retour, la délégation insiste auprès des autorités tant françaises que finlandaises pour demander assistance à personnes en danger...
A ce jour, la secte a fait appel de la décision d'expulsion les passeports sont toujours aux mains de la police... ce qui ne gène en rien les " Indiens " pour passer les frontières. Redevenus des marcheurs pour se réfugier non loin d'Helsinki, ils reprennent de nouveau la route en direction de Kittila.
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