Les dégâts d'un alibi religieux

(Note de François Décaris 7 août 2001)

 

ETRE PRIS DANS LES FILETS D'UNE SECTE TOTALITAIRE ET MASQUEE N'ARRIVE PAS QU'AUX ENFANTS DES AUTRES

Ouvert en 1962, le Concile Vatican 2 s'achevait en l'année 1965 en même temps que se développait un sentiment de peur de l'avenir chez certains catholiques ancrés dans d'anciennes habitudes souvent étrangères à la foi. Une crise s'annonçait qu'aggravera bêtement, dans certains milieux, paroissiaux ou autres, une application parfois hâtive ou désinvolte de directives dont certaines, dans le domaine liturgique, ne s'imposaient forcément pas.

Le catéchisme n'échappa évidemment pas aux projets de réforme au désarroi parfois d'élèves pour certains desquels, généralement les plus sensibles à l'enseignement traditionnel, vérité et absolu "c'est tout comme".

Dans la brèche qui s'ouvrait ne tarderaient pas à s'engouffrer quelques marginaux de l'Eglise, des frustrés la plupart, tel cet ecclésiastique comédien, sophiste et mythomane de Saint-Parres-lés-Vaudes (Aube), Georges de Nantes,né en 1924. Pour lui, l'opposition à Vatican 2 l'est au nom de Dieu à Qui d'ailleurs il s'identifie sans retenue, au nom aussi de sa propre Vérité et d'une "Contre-Réforme" au nom inspiré de celui du XVIème siécle. C'était en plus l'occasion rêvée de donner libre cours à un instinct de transgression et de domination par l'intimidation et la peur, ce qui le distinguait de Mgr Marcel Lefebvre, dit ironiquement ''Lefèvre-Utile" par le premier.

Il s'était auto-proclamé supérieur de pseudo-communautés mixtes dites foucauldiennes, non seulement en France mais au Québec, allant jusqu'à s'approprier le logo de l'authentique Fraternité qui dût en changer... Ce prêtre imposteur, ordonné en 1948 à Grenoble par usurpation de recommandation, serait intuitivement et diablement intelligent en même temps que favorisé par une mémoire d'éléphant, mais, aux dires mêmes d'anciens amis politiques maurrassiens, manque totalement de jugement, ...surtout lorsqu'il prédit l'avenir et commente ses visions... Y compris celles de la Vierge et de Satan.

Depuis 1997, il est "interdit" par Rome ainsi que ses principaux complices, adeptes, certains, des premiers jours: pseudo-clercs ou laïcs sévissant tant en Europe qu'en Amérique du Nord. Dès 1966, Mgr. Le Couëdic, évêque de Troyes, l'avait déclaré "suspens a divinis" sans que l'abbé, transgresseur de nature, et ses affidés en tiennent compte. Pas plus malheureusement que le successeur de Mgr. Le Couëdic, partisan de laisser seules les familles des victimes se débrouiller. Ce qu'elles firent en constituant, à Orléans, un collectif sous le nom d"'Espoir et Dialogue".

La revue "Famille Chrétienne" (n° 1223 du 23 juin 2001), rappelle opportunément que "tout fidèle qui suivrait volontairement et en toute connaissance de cause une personne frappée d'interdit par l'Eglise, se mettrait d'elle-même, subjectivement, en état d'interdit, et, dès lors, ne pourrait objectivement plus avoir accès aux sacrements".

Aux accusations d'hérésie et de schisme portées contre Monsieur de Nantes s'en ajoute une au parfum de scandale, celle d' "avoir pris le risque de traduire ses doctrines erronées en comportements moraux inadmissibles de la part d'un prêtre". La sanction ecclésiale et ses motifs n'entrent évidemment pas en considération dans l'appellation laïque de "secte" d'un mouvement uniquement défini ainsi pour la nuisance de ses agissements, seuls passibles des tribunaux civils.

Il avait fallu l'épisode rocambolesque du "Jugement de Dieu" à l'encontre de l'ancien évêque d'Orléans, le cardinal Lustiger - qui devait mourir avant le 7 décembre 1987! -, ainsi qu'une nouvelle accumulation de plaintes pour que soit alertée l'opinion publique et qu'interviennent les autorités. Saluons ici l'action énergique de Mgr.Daucourt, de son successeur troyen, Mgr. Stenger, et de Mgr.Laurent Noël, évêque de Trois-Rivières au Québec, En 1982, La secte avait "débarqué" en Nouvelle France, à Shawinigan, "pour convertir toute l'Amérique" (sic).

Fin des années 70, furent piégés trois étudiants orléanais, trois frères qui ne faisaient qu'un et que n'avaient pas épargnés, comme tant d'autres jeunes, des moments d'incertitudes générés par Vatican 2. Après quelque vingt ans d'un bourrage de crâne précédé du classique lavage de cerveau, deux purent enfin retrouver leur famille. Une absente hélas: leur mère, abattue par le chagrin comme d'autres, fragiles adeptes, n'auraient pas survécu à des maladies psychosomatiques provoquées par d'angoissantes prophéties "apocalyptiques" ou les menaces de malédiction divine, celle du gourou bien sùr. Diverses formulations imprécatoires, mis par l'auteur sur le compte d'une "sainte colère" (sic), figurent dans un terrifiant répertoire à l'encontre de "qui ne lui plaît pas". Jean-Paul II, diabolisé, n'est évidemment pas épargné! mais, comme dit un proverbe arabe, "qui médit d'un grand devient important".

Sans prétendre se substituer aux autorités civiles et religieuses, encore moins à leurs fils dont ils auraient respecté la "décision" si celle-ci n'avait été le fruit d'un authentique viol psychique par manipulation mentale et d'une violence verbale intimidatrice, les parents, avec l'aide du collectif de défense et du Père Jacques Trouslard, judicieusement chargé par sa hiérarchie du problème sectaire, menèrent patiemment une nécessaire enquête dans le cadre d'une association rattachée à l'A.D.F.I.(Association pour la défense des familles et de l'individu) et l'aide du C.C.M.M. (Centre d'information contre les manipulations mentales).

Témoignages nombreux et divers provenant essentiellement de victimes et de "repentis", analyses d'écrits, de conférences et de cassettes sur fond d'approche psychanalytique, observations "in situ" etc. contribuèrent à démasquer l'imposture et dénoncer l'alibi religieux. Une ,commission parlementaire confirmait, en 1996, les conclusions d'un volumineux décryptage en répertoriant le groupe incriminé comme petite secte totalitaire... Une faiblesse numérique n'est pas un critère de non dangerosité! C'est bien souvent l'inverse.

Une satisfaction: selon les Renseignements Généraux, l'audience de la secte s'est réduite considérablement. Dont acte.

La conversion de l'Islam et la reconquête de l'Algérie (sic) figurant au programme "foucauldien" contenu dans un petit livre rouge-sang intitulé "Les cent cinquante points de la Phalange", il était indispensable de disposer d'un endroit propice à l'organisation de petites manoeuvres (genre opérations survie) préparatoires à un "atterrissage" en territoire saharien! Le choix du terrain se porta un moment dans la Loiret, près de Gien, où les propres parents d'un responsable de la pseudo-communauté avaient mis leur propriété à la disposition de la secte. Le petit chef de cet affligeant et délirant cinéma ne pouvait être qu'un adepte mythomane devenu, comme son maître, manipulateur. Un jour, le regretté curé de Châtillon-sur-Loire, le Père Denis, rencontra de drôles d'extra-terrestres, la tête enrubannée du bleu des touaregs. Un gosse n'aurait pas trouvé mieux pour un jeu!. L'un d'eux fut présenté au prêtre comme "enfant prodigue"! Etait-ce un "postulant" récalcitrant qu'il fallait "mettre au pas" dans le désert fictif de cette simulation tout en essayant de le convaincre de prendre au sérieux sa "vocation" foucauldienne.

Il fut également un temps où la propriété en question accueillit un de ces camps estivaux de recrutement dits de "Notre-Dame des Enfants", pieux et trompeur vocable, où l'on programme de jeunes cerveaux de 9 à 12 ans en commençant par les culpabiliser et les menacer du "feu de l'enfer".

La malhonnêteté intellectuelle atteint son sommet quand Georges de Nantes, recevant illégitimement les voeux de ses "moines" et "moniales", les accompagne d'une formule mensongère, vite stigmatisée, en 1996, par Mgr.Daucourt: "Depuis longtemps, Monsieur l'Abbé de Nantes reçoit des voeux et prétend fonder un institut et un tiers-ordre "sous réserve de l'accord de l'évêque". Je dénonce et interdis cette formule qui constitue une tromperie à l'égard des familles comme des jeunes gens et jeunes filles qui s'engagent".

Plus que d'autres odieusement trompés, "frères" et "soeurs" risquent d'être livrés à eux-mêmes et désemparés quand viendra l'heure de "l'Après de Nantes". Il y a là de quoi largement inquiéter familles et amis à la veille de cette inévitable échéance.

C'est d'une impasse et d'un isolement générateur de déséquilibre qu'il faut tenter de les sortir avant qu'il ne soit trop tard. Selon cet avertissement d'un ancien "moine" dans une confession dénonciatrice,. "nul ne peut dire comment cela finira, l'homme est happé dans un entraînement dont il se croit le maître, mais qui le domine en fait. Aussi, tout, je dis bien "tout", peut arriver (...) Je mets en garde les familles. Faites attention!". Et l'ancienne victime d'affirmer: "Cet homme ne fait jamais retour sur lui-même!"

 

 




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