Mis en ligne le 25 août 2003
J'aimerai vous faire connaître ma démarche pour m'écarter de l'influence de l'Eglise du Christ et ce que je ressens à la lecture des témoignages des adeptes suite au raz-de-marée provoqué par la lettre de Kriete.
D'abord sachez avant la diffusion de la lettre de Kriete, il n'etait pas bon d'exprimer ses opinions personnelles. Il est vrai qu'il m'a été très difficile de ne pas revenir dans l'ECI pour m'expliquer avec certaines personnes (une foi de plus). Mais au fond de moi, je savais que c'etait une démarche vaine.
J'ai eu la volonté de contacter certaines associations de prévention contre les sectes et de rencontrer d'anciens de l'ECI qui connaissent chacun une partie du fonctionnement interne de la secte (autoritarisme et privilèges des leaders, manipulation des affects, flicage, usage réel de la dîme,.).
D'autre source sur le Web et le mémoire de maîtrise de Sophie Courbet on renforcé mes convictions contre l'ECI. Ce qui m'a le plus touché fut le témoignage des anciens adeptes ; les termes « hypocrisie » et « manipulation » revenaient souvent dans leur expérience vécue au sein de la secte. Les essais rédigés par les spécialistes sur les sectes m'ont été aussi d'un grand secours. Ils m'ont aidé à me déculpabiliser et a prouver que je n'étais pas fou. Je pense que j'ai eu beaucoup de chance à la lecture de ces essais, par contre, je plains les parents qui ont encore leurs enfants endoctrinés dans cette secte.
La lente agonie de l'Eglise du Christ de Paris devrait me rendre heureux, mais je ne le suis pas.. Déjà je pense à tout ce gâchis humain. Je pense en premier aux adeptes déçus et dupés, surtout aux plus jeunex arrivéx dans la secte et ceux qui ne peuvent pas s'en échapper pour des raisons financières. Le sort des autres ne me laissepas insensible, mais j'estime qu'ils auraient dû se rendre compte que quelque chose était « pourri au Royaume » avec tous ces départs, l'autoritarisme souvent délirant des dirigeants et des petits chefs, les trains de vie des dirigeants et j'en passe..
Tous ces excès ne sont pas justifiés par la Bible ; il est dommage que les adeptes ne réagissent que maintenant. Il est vrai que dans l'histoire des ECI, seuls des dirigeant courageux et honnêtes (Indianapolis, Milan, quelques français au début de l'Eglise de Paris) entraînant une partie de leurs assemblées se sont rebellés contre l'autorité centrale de Boston, mais pas des adeptes isolés.
Cette situation est le fait que l'Eglise du Christ Internationale est un vaste système solitaire qui écrase l'individu. Rappelez vous de l'attentat raté de certains généraux de la Wherchmat contre Hitler le 20 juillet 1944. Seuls des membres de l'Etat major ayant du pouvoir pouvaient faire cela, pas le simple allemand anti-nazi.
Une autre perversion peut expliquer cette inertie des adeptes : la « formation » ou plutôt la relation gourou/adepte ou manipulateur/manipulé. Non seulement le simple adepte est manipulé par son formateur, mais ce dernier apprends à « son disciple » a faire de même ; manipulation qu'il trouvera normale puisque en haut de la formation se place Dieu et on ne discute pas Dieu ! Imaginez les dégâts psychiques : ils sont à la foi bourreau et victime.
Les dirigeant déclarent se repentir, bonne décision mais ou est leur repentir ? Ils ont certes démissionné, mais ont-ils réparé les blessures qu'ils ont infligées à ceux dont ils avaient la garde ? Un dirigeant s'est excusé auprès d'un couple, est-ce suffisant ? Ils donnent l'impression de s'auto-pardonner et de ne toujours pas respecer leurs adeptes.
Une catégorie de personne se fait rare dans les témoignages : il s'agit des « petits chefs » : les futurs dirigeants, ceux qui forment deux personnes ou plus ou qui dirigent des groupes de lecture sur la bible. Sont-ils à plaindre ou à blâmer ? A plaindre car ils ont perdu tout pouvoir (qu'il n'aurait pas du avoir dans un contexte normal pour la plupart) et à blâmer parce que avec leur position privilégiée avec les dirigeants ils auraient pu dénoncer leurs abus auprès des autres adeptes avec un peu de courage moral. Je n'aimerai pas être à leur place, je serais mal à l'aise.
Certains adeptes citent « Matrix » pour parler de l'Eglise du Christ de Paris, moi je pense que le roman de Orwell « 1984 », lecture conseillée, et le film « Bienvenue à Gattaca » définissent mieux l'ambiance de l'ECI.
Pour conclure, je me suis posé la question « dois je pardonner à ceux qui m'ont blessé ? » En tant que chrétien je devrai dire oui sans hésiter, mais une chose importante me retient de le faire: ceux qui m'ont humilié, menacé, ont-ils compris leurs erreurs ? D'après les dernières informations que j'ai , la réponse est non.
Je ne pourrai leur pardonner que s'ils me présentent leurs excuses, preuve qu'ils auront compris leurs erreurs.
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