Toute secte qui
désirerait effectuer une tentative de "dissuasion" ou de "diffamation"
pourrait s'inspirer utilement de l'exemple suivant vécu par l'Université
Catholique de l'Ouest d'Angers (Mars - Juillet 1997).
Voir
aussi Bombe à retardement. Le rectificatif
publié dans une revue interne de la Scientologie n'a pas empêché
un scientologue de relancer la rumeur de la responsabilité de l'ADFI dans
cet attentat en novembre 1998.
1)
Se tenir bien au courant des conférences sur les sectes.
L'Université
Catholique de l'Ouest organise, avec l'aide du Ministère de la Jeunesse
et de Sports, un forum sur les sectes qui doit se clôturer le 12 mars 1997
par une Table Ronde ouverte au public, intitulée « Sectes : Attention
! Danger? »
2)
Intervenir auprès de la puissance invitante pour dissuader de maintenir
cette conférence ou discréditer tel ou tel conférencier.
Le
10 mars 1997, le Président du Comité français des scientologues
contre la discrimination (C.FS.D.) adresse une longue
lettre à Monsieur le Recteur de l'Université Catholique de l'Ouest
pour dénoncer :
« les campagnes de délation véhiculant
ce mot piégé (= sectes) et qui proviennent très souvent de
militants, personnes physiques ou associations qui ont fait de la "chasse aux
sectes" leur objet principal... »
« les militants
de la lutte anti-sectes qui sont régulièrement condamnés
pour diffamation par les tribunaux »
« les témoignages
d'apostats.... les stéréotypes véhiculés parles «
chasseurs de sectes » tel le stéréotype de la manipulation
mentale »
« la vague d'intolérance, d'incompréhension
et de désinformation qui sévit contre les nouveaux mouvements religieux
»
« les nombreuses actions discriminatoires à
l'encontre des religions minoritaires »
« des attentats
à la bombe (plusieurs en ce qui nous concerne) »
«
des dénonciations calomnieuses, des internements psychiatriques arbitraires
»
La lettre se termine en invitant le Recteur à «
faire preuve de tolérance, de compréhension pour ne pas sombrer
dans les habituels poncifs de la "chasse aux sectes" ».
On peut également
après cette lettre, téléphoner aux organisateurs de la conférence
ou envoyer un fax en menaçant de faire venir huissier ou avocat de manière
à porter plainte pour diffamation, le cas échéant.
3)
La bombe.
Deux jours avant le forum, la Scientologie d'Angers avertit le Commissariat
de police d'Angers qu'un objet suspect, une bombe, a été déposée
devant ses locaux, et précise qu'on a vu « un étudiant
s'enfuir en direction de l'Université Catholique ».
La police
constate qu'il s'agit bien d'une « bombe pour tuer », dégage
le quartier, désamorce la bombe, entreprend une enquête auprès
du Recteur, des Étudiants de l'Université, tandis que les responsables
de la Scientologie tentent d'être reçus par le Recteur. Le surlendemain,
le Commissariat de Police téléphone au Vice Recteur que le «
poseur de bombe est arrêté et n'appartient pas à l'Université
Catholique d'Angers ».
4)
Ne pas avoir peur de publier une information calomnieuse et diffamatoire.
Trois
mois plus tard, dans son journal « Éthique
et Liberté », la Scientologie publie un article d'une page
entière intitulé « Les marchands de chaos », dans lequel
on attaque vigoureusement l'UNADFI, sa présidente, et on relate l'événement
de la bombe, sous le titre « authentique violence » :
« Le dernier incident en date fut, en mars 1997, la découverte
d'une bombe artisanale - faite pour tuer selon les autorités appelées
sur les lieux - placée dans les locaux de l'Église de la Scientologie
d'Angers, adresse précisée à l'époque par le Figaro.
Les motifs du terroriste, arrêté et mis en examen
depuis, ne sont pas clairs. En revanche d'autres facteurs sont plus évidents.
Le poseur de bombe était ÉTUDIANT DE L'UNIVERSITÉ CATHOLIQUE
D'ANGERS. Depuis de nombreuses années, cette université organise
régulièrement des conférences anti-sectes, avec la participation
de l'ADFI, qui ont vu les étudiants, inspirés par les doctrines
de l'ADFI, manifester devant l'église d'Angers. Cette détestable
atmosphère d'intolérance l'a-t-elle inspiré ? Nous ne le
savons pas encore. Si la bombe avait explosé, aurait-il été
si injuste d'en tenir responsables pour partie les RG, le Figaro ou encore l'ADFI
? Responsables au moins pour avoir continuellement répandu des mensonges
et des idées fausses, rendant ainsi acceptables l'intolérance et
la violence à l'encontre des nouvelles religions. »
5)
Pour éviter d'être attaqué en diffamation, invoquer l'erreur
et s'excuser auprès de la victime.
Évidement, l'affirmation
était un peu grosse et surtout dangereuse. L'Université Catholique
était parfaitement en droit d'attaquer la Scientologie en diffamation.
Alors on adresse une lettre d'excuse au Recteur le 11 juin 1997, où il
est notamment dit :
« Comme vous le verrez dans l'exemplaire ci-joint, une erreur involontaire
s'est glissée dans notre dernière édition. Il est en effet
indiqué dans notre article en page 2 que l, auteur d'une tentative d'attentat
à la bombe contre l'Église de Scientologie d'Angers, était
un étudiant de l'Université catholique de l'Ouest.
Nous
avons été informés, malheureusement trop tard pour effectuer
une rectification avant parution, qu'il était en fait ÉTUDIANT DE
BELLE-BEILLE. (sic).
Nous vous présentons nos excuses pour
cette information inexacte qui fera l'objet d'un erratum dans notre prochain numéro
de juillet... »
6)
Publier un petit rectificatif discret.
Comme promis, le contraire eût
été dangereux, « Éthique et Liberté »
publiait dans le numéro de juillet un l'encadré suivant :
Erratum. Nous avons indiqué dans notre article "Les marchands de
chaos" (Éthique et Liberté n° 9, juin 1997) que Mr .........était
étudiant à l'Université Catholique d'Angers, il est en réalité
étudiant à l'Université Belle-beille (re-sic). Nous nous
en excusons.
Et voilà, le tour est
bien joué. Plus possible à l'Université Catholique d'Angers
de porter plainte !