Enquête sur les affaires Matrix.

 

Des fac-similés reproduisant celui-ci étaient disponibles pour tous les membres de l'ITAA (International  Transactional Analysis Association ou Association Internationale d'Analyse Transactionnelle )et pour les médias américains pour alerter sur les dangers potentiels du « Reparenting » (NT : le Reparentage » )

 

Clinique de Reparentage : certains affirment que cela les aide, d'autres disent que cela les détruit.

 

Beaucoup de thérapeutes de MATRIX n'ont pas de licence d'exercice de pratique

 

Les thérapeutes encourage certains patients à rompre les liens familiaux.

 

Samedi 8 Octobre 1988

 

 

 

Par Tom Jackman

Du Metropolitan Staff

 

(NT : le terme licencié dans ce texte est à comprendre comme étant en possession d'une licence pour avoir le droit d'exercer )

 

Comme des patients sucent des tétines, mangent de la nourriture pour bébé et s'amusent avec des jouets d'enfants, les thérapeutes les regardent comme des substituts de parents.

Mais les patients ne sont pas des enfants. Ce sont des adultes, clients de l'organisation  Matrix Inc. Celle-ci âgée de 12 ans est exemptée de taxe. Elle utilise un traitement controversé : le Reparentage.

La théorie du Reparentage soutient que la source du problème est la faillite des vrais parents, et qu'ainsi le client doit régresser jusqu'au moment où ses « besoins n'ont pas été satisfaits » - c'est-à-dire jusque dans la petite enfance.

Parce qu'ils n'ont pas appris le contrôle sphinctérien à cet âge, certains patients portent des couches de taille adulte. Plus fréquemment, ils boivent des biberons ou mâchonnent des anneaux dentaires pendant que les thérapeutes les dorlotent comme s'ils étaient de véritables bébés.

Certains patients de Matrix maintiennent que cette sorte de thérapie a sauvé leur vie. D'autres disent qu'elle a détruit la leur.

Des patients de Matrix, actuels ou anciens racontent des histoires où ils ont mis les décisions majeures de leur vie entre les mains de leurs nouveaux « parents ». Ils sont restés dans de longues et coûteuses thérapies durant 5 à 10 ans.

De plus, des psychologues locaux, des psychiatres et d'autres officiels de la santé mentale familiers de l'héritage Matrix sont critiques sur la manière dont cette clinique du 7447 Holmes Road utilise des thérapeutes non licenciés pour pratiquer la psychothérapie. D'autres aspects de la technique Matrix ont été dénoncé par des experts de divers champs de la santé mentale comme étant à risque et n'ayant pas apporté de preuve de son efficacité et/ou de son utilité.

Matrix a longtemps été défendue par des patients qui soutenaient inconditionnellement cette approche inhabituelle. Derrière eux, un conseil d'administration apporte aux thérapeutes de Matrix et à son staff un soutient élogieux total.

L'architecte Bob Berkebile, le cadre à poigne de fer Norman Kahn, le représentant de l'état Annette Morgan et la sour Olive Louise Dallavis, l'ancienne présidente d'université Avila, sont des membres du conseil qui les approuve sans réserve. Ils ne désavouent aucun fait, aspects négatifs ou plaintes à propos du Reparentage. Ils prétendent même qu'ils pourraient le conseiller avec plaisir à des amis ou des membres de leur famille.

Les personnes qui participent à Kansas City aux séances de Matrix viennent du Texas, de Louisiane, de l'Illinois et de d'autres états plus éloignés. Certains ont déclaré avoir emménagé à Kansas City pour être plus proche de Matrix.

Un patient de Matrix pris en charge depuis sept ans a dit qu'il ne serait pas en vie aujourd'hui s'il n'avait pas reçu l'aide de Matrix depuis tant d'années.

Cette idée est fréquemment exprimée par les 24 patients actuels de Matrix qui demande à notre journal de vanter les louanges de la clinique.

Mais tout autant, 15 anciens clients et thérapeutes racontent les vies désespérées qui se déroulaient à Matrix - des histoires qui dépeigne Matrix comme un monde totalement différent. Pour cet article, nous avons interrogé un peu plus de 60 personnes sur le Reparentage à Matrix.

Le prix pour un reparentage chez Matrix est de 70 à 85 $ de l'heure pour des séances individuelles, et de 40 à 55 $ pour deux heures en « groupe ». 40% des 300 patients annuels de Matrix sont en Reparentage, explique Carol Ann Ryser, la présidente fondatrice et thérapeute de Matrix.

Les thérapeutes Reparenteurs assument le rôle de nouveau parent. Il formalisent celui-ci souvent oralement voir par écrit sous la forme de contrats de « Maman » ou « Papa ». Le patient est ainsi rassuré sur le fait que le thérapeute pourra assumer les besoins émotionnels lorsque leurs parents naturels leur manqueront.

Une patiente sous contrat « maman », écrit par sa thérapeute, explique ainsi sa situation : «  Tu dois faire ce que je te dis et tu peux ressentir tous les sentiments que tu as -même si tu dis non. Mais tu dois faire ce que je dis. J'ai de l'amitié ou de l'amour pour toi mais peu importe. Tu dois tout me dire. Je vous aime, Papa et Maman. »

Quelques patients ont avoué qu'ajouter un ou deux nouveaux parents les ont aidé à tourner la page. D'autres ont prétendu qu'il leur fut conseillé de divorcer ou de fuir leurs vrais parents. Plusieurs adolescents ont avoué qu'il leur fut demandé de quitter le domicile familial. Certains patients ont affirmé que Matrix a détruit leur famille.

La presque totalité des conseillers de Matrix sont des psychothérapeutes non licenciés, ayant une formation de travailleurs sociaux, d'infirmières ou d'éducateurs. Deux psychologues licenciés font parti du staff de Matrix, et Ryser est une pédiatre licenciée qui utilise sa qualification pour diagnostiquer les problèmes de l'enfance de patients adultes régressés.

La loi du Missouri définit la pratique de la psychologie, en partie comme une discipline appliquant les méthodes de psychothérapies aux troubles émotionnels de groupes ou d'individus. N'importe quel praticien de la psychothérapie dans le Missouri doit posséder une licence d'exercice.

Les représentants officiels de Matrix prétendent que leurs praticiens sont des thérapeutes, non psychologues et que ceux-ci ne sont pas couverts par la loi.

« Notre attitude est que nous suivons les règles de l'exercice d'une licence (NT : de psychothérapie) », a exposé Ryser. « Il n'existe pas de condition de licence pour un praticien de santé mentale ou un thérapeute familial ou un travailleur social . »

Le comité d'état des psychologues n'a reçu aucune plainte au sujet des thérapeutes de Matrix pratiquant la psychothérapie sans licence. Le comité peut punir des psychologues licenciés, et adresser à l'état des plaintes concernant des praticiens non licenciés dans la perspective de poursuites criminelles.

Le Docteur Roy Davis, président du comité, a noté que la loi a permis à des psychologues licenciés d'employer pour certains actes des associés non licenciés. En outre, si un thérapeute non licencié n'est pas lui-même psychologue, « ils pourraient argumenter que dans ce cas d'espèce c'est une participation normale pour devenir infirmière ou travailleur social. J'aimerais personnellement assister à ce challenge. »

 

Pédiatres pour adultes

 

Plusieurs pédiatres interviewés ont exprimé des inquiétudes éthiques à propos des pédiatres réalisant des actes de psychothérapie chez des adultes. Voici ce qu'en a dit le Dr Nirmal Mitra, présidente du Missouri Chapter of the American Academy of Pediatricians, « Je ne pense pas que l'un d'entre nous soit qualifié pour réaliser des actes de psychothérapie à des adultes. »

Les compagnies d'assurance ont exposé qu'elles n'ont pas accepté les dossiers de déclarations de pédiatres pour la réalisation d'actes relevant du champ de la santé mentale. Ryser nous a dit qu'en tant que médecin licencié, elle était en règle et avait signée les déclarations l'assurance maladie.

Ensemble, les patients, ex ou actuels, nous ont également déclaré que l'un des psychologues de Matrix ayant sa licence ne fut présent au cours des séances réalisées par un thérapeute non licencié que durant 10 à 15 minutes, soit juste le temps nécessaire pour signer les formulaires de la compagnie d'assurance. Le porte-parole de la compagnie d'assurance et l'officier contrôleur de l'état nous ont affirmé que cette pratique était inacceptable.

Des faits indécents ont été rapportés dans un procès en cours pour mauvaise pratique à l'encontre de Matrix. Une ancienne patiente allègue que en 1986 elle fut abusée sexuellement par un thérapeute non licencié à plusieurs reprises, après avoir été « hypnotisée, mesmérisée et régressée à l'âge du cerveau d'un bébé. » Elle a dit aussi être devenue extrêmement dépendante de son thérapeute. Les officiels de Matrix se sont refusés à commenter ce procès.

Bon nombres de psychiatres, de psychologues et de psychothérapeutes ayant une très grande expérience nous ont expliqué que le reparentage était une thérapie risquée, sans preuve scientifique et qui à l'origine fut essayée uniquement chez des schizophrènes avérés au cours de soins supervisés de 24 heures. Mais même cette approche de la schizophrénie, un problème qui touche 2 à 3 millions d'américains est controversée.

« La Régression et le Reparentage pour les schizophrènes c'est absurde » dit E Fuller Torrey, un psychiatre clinique et auteur d'un manuel complet traitant de « survivre à la Schizophrénie ». « La schizophrénie est une maladie mentale. Utiliser le Reparentage pour un schizophrène signifie qu'on peut l'utiliser pour le Diabète ou la Sclérose en Plaques. »

La schizophrénie est marquée par une sérieux manque de contact avec la réalité, une pensée incohérente, et une détérioration de la capacité à réaliser certains actes.

Les officiels de Matrix ont indiqué que la dépendance au thérapeute causée par le reparentage est nécessaire pour sevrer le patient éloigné de ses parents abusifs. Des patients, actuels ou anciens ont dit qu'ils ont tiré bénéfice de cela. Mais d'autres ont affirmé que cela a tout simplement vidé leurs comptes en banque et les a incité à revenir pour donner plus.

Une femme dit qu'elle paya Matrix 50 000 $ en honoraires durant 5 ans, se rendant en thérapie 5 fois par semaine. Elle expliqua être accro de son thérapeute. « Chaque jour, je dois me réveiller et penser, « Comment vais-je gagner autant d'argent pour voir Carol Ann ? »  a-t-elle déclaré.

Mais cette femme fut terrassée lourdement par les dettes, pour une part avec d'autres clients de Matrix. Elle a expliqué qu'elle fut sommairement jetée de Matrix, et a raconté ce que son « papa » de thérapie lui a dit :

« Tu es foutue à la porte. Je ne sais pas si tu vas vivre ou mourir. Mon pronostic est que tu finiras morte ou en prison. »

Matrix à l'origine était un acronyme de Mid-America Training and Reparenting Institute. Le « Reparenting » a été officiellement enlevé du deuxième titre de Matrix, mais la pratique se poursuit.

 

Les Origines du Reparenting.

 

Les thérapeutes fondateurs de Matrix bien que d'origines différentes ont été guidés par la même croyance :  Kansas City n'a eu aucun endroit pour traiter en soins externes les schizophrènes et d'autres personnes sévèrement perturbées psychologiquement. En tant qu'apprentissage de l'Analyse Transactionnelle, ils ont invité une semaine durant à leur atelier la thérapeute Jacqui Schiff à Kansas City en 1975. Schiff a gagné une réputation en Analyse Transactionnelle avec le développement du Reparenting comme voie de traitement des schizophrènes. Elle en a gagné davantage de notoriété encore pour ses démêlés judiciaires en Virginie et en Californie.

John Anderson, l'un des fondateurs de Matrix, a expliqué que les thérapeutes amenaient à Schiff des schizophrènes lourdement traités pour qu'elle travaille avec eux. « Jacqui fit parler un couple de personnes muet depuis deux ans. Ce fut une inspiration pour notre groupe, et il n'existait rien de similaire à Kansas City. Nous voulions créer cette option thérapeutique. »

Débutant au Gardner Community Médical Center (Centre Médico-social de Gardner), devenu l'hôpital Meadowbrook, à Gardner dans le comté de Johnson, Anderson, Carol Ann Reece (pas encore mariée à Michael Ryser), Michael Ryser, Steve Sirridge et Pamela Norton a constitué le groupe de thérapeutes qui a démarré la thérapie du Reparentage en Février 1976. Matrix, dérivé du latin la matrice (le ventre de la mère), est ainsi devenu le nom du centre.

Deux ans plus tard la formulation du nom a changé en Mid-America Treatment and Training Institute Inc. Ryser a dit que le « corrective parenting » (parentage correctif) était dorénavant le meilleur terme.

La pratique s'est  développé, et bientôt des thérapeutes recherchaient une installation permanente prés de Kansas City. En 1978, ils se sont installés au 75th Street and Holmes Road. Officiellement il ont constitué un conseil de direction cette année-là.

A peu près à la même période, l'IRS accorda une exemption de taxe à l'Institut. Dans son application de l'exemption, Matrix a établit « le fondement pour l'exemption » en tant que traitement pour « les troubles caractériels, la schizophrénie, les perturbations émotionnelles » et argumenta que cela était « ainsi bénéfique à l'ensemble de la communauté. ». Matrix prétendit aussi qu'il conduirait des projet de formation pour d'autres de ces professionnels, et publierait des recherches à venir sur le Reparentage, reconnaissent les officiels.

Dans la liste des « bénéfices pour le client », l'institut a affirmé que cela permettrait le traitement du plus faible coût pour les patients traités en ambulatoire (NT : c'est-à-dire en dehors d'une hospitalisation), soit pour « moins de 100 $ par mois » et « qu'aucun des clients en ayant besoin ne verrait son traitement ou ses consultations refusées du fait de son insolvabilité ».

 

Grosse Paye pour les thérapeutes

 

Dans sa déclaration fiscale de fin Juin 1986, Matrix a déclaré plus de 600.000 $ de revenus en honoraires versés par ses clients. Carol Ann Ryser a été rémunérée plus de 87.000 $ cette année là, et son mari, Michael Ryser, plus de 70.000 $.

Les thérapeutes sont embauchés comme « entrepreneurs » et sont payés à hauteur de 50% des honoraires perçus, les 50% restant allant à Matrix, a dit Carol Ann Ryser. Après avoir gagné 1.000$ en un mois, les thérapeutes reçoivent 60% de leurs honoraires. Matrix utilise le reste de cet argent pour payer les dépenses et les salariés.

En plus, les thérapeutes peuvent déclarer certaines séances comme faisant partie de leurs « pratiques privées », et dont les contrôles sont externes à Matrix. Selon les patients qui ont réglé directement les thérapeutes, les séances « privées » ne sont pas différentes des régulières de Matrix. La raison est, selon Ryser que Matrix a loué le lieu à ces thérapeutes dans certaines situations.

Ryser et son mari, organise des longues semaines de « marathons » de Reparentage dans leurs 3,5 acres de propriété à Weston. Cela normalement pour les cinq derniers jours, au prix de 100$ par jour, pour 20 à 30 patients. Ryser a reconnu que ces séances sont « privées », mais a nié que tout cet argent leur soit versé à elle comme à son mari.

Ryser a indiqué que 40% des clients de Matrix font appel à un tiers ou aux assurances pour le règlement de la totalité ou d'une partie de leurs honoraires. Seuls les docteurs licenciés peuvent signer les déclarations pour profiter des avantages, et Matrix en a trois : Steve (Stephen ) Sirridge, un docteur en Philosophie, psychologue et coordinateur du département de psychologie à l'université d'Avila, Fowler Jones, un docteur en éducation et psychologue licencié, et Ryser, une pédiatre licenciée.

Mais plusieurs ex ou actuels patients ont affirmé que Jones n'assisterait seulement à des séances animées par des thérapeutes non licenciés, que durant quelques minutes, puis il signerait les papiers pour les assurances sans avoir réellement participé à la thérapie. Ryser a nié ceci.

Jones a reconnu avoir signé ainsi les papiers d'assurances, notant qu'il est resté « environ 30 minutes » sur les deux heures de séances d'un groupe de thérapie animé par des thérapeutes sans licence.

Les contrôleurs officiels de l'état et les porte-paroles de plusieurs compagnies d'assurances ont tous déclarés désapprouver le règlement de telles séances ainsi exécutées par des thérapeutes sans licence. La brève apparition d'un psychologue licencié n'était pas suffisante pour prétendre être une supervision des pratiques.

« Si nous étions des sages, je suis sûr que nous protesterions », a avoué Bob Scott, le directeur du services des réclamations en santé à la Mutuelle des Familles Américaines (American Family Mutual Insurance ). Lui et quelques autres ont reconnu que la plupart du temps les compagnies d'assurances ne savaient tout simplement pas qui pratiquait les thérapies et qui signait les papiers.

Les officiels de l'état et des assurances ont aussi déclaré qu'ils n'ont pas autorisé un pédiatre a signer la convention d'assurance pour la psychothérapie d'un adulte.

« Si vous parlez d'un patient (adulte ) ayant un problème psychiatrique, je penserais que cela serait totalement inapproprié. » a dit Jeffrey Ackerman, vice-président et manager général du plan de santé CIGNA de Kansas City.

L'ancien patient qui a poursuivi Matrix en 1986 pour les méfaits de sa thérapie a prouvé que Ryser l'a diagnostiquée pour les formulaires d'assurance comme « schizophrènes paranoïde ». Avant d'entrer à Matrix, elle n'avait jamais été diagnostiquée comme atteinte d'une maladie mentale.

Mais parce que sa schizophrénie était qualifiée comme une « condition préexistante », les compagnies d'assurances ont refusé d'assurer cette femme depuis ce moment, quoique son avocat ait affirmé qu'elle a obtenu neuf expertises déclarant qu'elle n'a jamais été une schizophrène paranoïde.

Ryser a indiqué que en plus de son expérience de la pédopsychiatrie dans l'unité de réhabilitation d'enfants du Kansas Medical Center, elle était une analyste clinique à l'Association Internationale d'Analyse Transactionnelle (ITAA ), «  ce qui signifie que je suis certifiée par leur organisation pour pratiquer la psychothérapie. »

Mais la directrice exécutive de l'Association Internationale d'Analyse Transactionnelle (ITAA ), Susan Sevilla, a déclaré que l'organisation n'a pas certifié n'importe qui pour pratiquer (NT : la psychothérapie ). Elle a dit que le titre de praticien certifié en analyse transactionnelle (« certified transactional analyst » CTA) n'était « pas une licence de pratique de la psychothérapie, mais seulement un certificat de reconnaissance. »

Ryser a précisée que tout les thérapeutes de Matrix avait des masters, et que la plupart ont été certifiés par l'Association d'analyse Transactionnelle (ITAA ). Sevilla nous a également expliqué que la certification était obtenue après « un minimum de 1 an et ½ de formation», avec un certain nombre d'heures de thérapie d'analyse transactionnelle. Elle a relaté que cela consistait principalement à l'obtention d'une note concernant le nombre d'heures de pratiques réalisées, sous la supervision (NT : surveillance ) d'un « enseignant AT ». Elle a expliquée ne pas avoir de définition de cette supervision.

Matrix apparaît être bien connu parmi les professionnels locaux de santé mentale. Certains d'entre eux doutent de leurs méthodes. D'autres qui ont vu d'anciens patients de Matrix sont affligés par l'impact du reparenting.

Le Docteur Fred Mittlelman, médecin chef du « Research Psychiatric Center », et ancien membre de la foundation Menninger, a expliqué qu'il avait consulté plusieurs anciens patients. «  J'ai de graves inquiétudes à propos de cette organisation qui s'attaque à des proies fragiles du fait d'importants problèmes émotionnels, et cela sans qu'aucune documentation claire n'existe sur l'efficacité de cette approche » dit Mittleman. ». Sur cette patientèle, où les personnes ne sont pas très habiles, le reparenting relève d'avantage du sensationnalisme que de la thérapie effective. » dit Davis.

Mittleman a indiqué : « Les lois du Missouri autorisant les  professionnels de santé mentale à la pratique sont laxistes. Nous avons des thérapeutes sans licences partout à travers la ville. Leurs références varient d'excellent à pauvre. Les travailleurs sociaux ne sont pas du tout référencés. C'est ainsi que ces organisation survivent. »

 

Ruptures familiales

 

Joyce et Gene, un couple marié de la région de Kansas City, (leurs véritables noms ont été changés à leur demande ), étaient sur le point de prendre la route pour un long voyage de plusieurs années. « Bien sur je ne pouvais partir en voyage d'avoir fait cette thérapie de groupe », dit Joyce. « Ron (son thérapeute) m'a expliquée que j'étais pleine de merde. Ainsi je devais m'arrêter toutes les heures pour déféquer. Chaque heure jusqu'à ce que nous y soyons arrivés. »

Ainsi firent Joyce et Gene, au moins jusqu'à ce qu'ils soient arrivés à St Louis, quatre heures plus tard. Le Thérapeute Ron Leymaster, a depuis quitté Matrix et a refusé de commenter ces faits.

D'autres anciens clients de Matrix ont des anecdotes similaires particulièrement dramatiques. Debra et Stan, un couple maintenant séparé ayant également demandé l'anonymat, avait leur ménage en panne. Après plusieurs années, les choses ne s'amélioraient pas. Leur thérapeute Matrix leur a ordonné finalement de ne plus discuter de sexe, des finances familiales ou des enfants en dehors de la présence de « Maman ». Ils en furent d'accord.

Finalement, le thérapeute conseilla à Debra et Stan de se séparer, nous a exposé Debra. Ce qu'ils ont fait, en Décembre. Ce conseil, plusieurs autres anciennes patientes ont dit l'avoir également reçu.

Dans le cas de Debra, cependant, cela eu pour conséquences de la détacher des mains de Matrix. Elle appelle la période immédiatement après celle-là sa « phase de déprogrammation ». Jusqu'à ce que Debra ait obtenu à une décision de justice huit mois plus tard, son mari ne paya pas un dixième de dollar pour les enfants, bien que d'après Debra il ait continué ses séances à Matrix.

En plus de son mari, ses deux sours adultes ont été soigné à Matrix durant respectivement quatre et six années. Ni l'une ni l'autre n'ont plus aucun contact avec leur mère naturelle, qui ne peut donc leur venir en aide.

Cette aliénation a autrefois détruit un groupe d'anciennes patientes très unies composés de trois filles prospères et de leur mère divorcée. Après qu'elles aient démarré les séances à Matrix, les trois filles ont finalement rompues toutes ou parties des communications avec leur mère installée pourtant dans la même ville.

Debra a argumenté, que c'est du fait qu'elle, son mari et ses deux sours avaient tous eu le même thérapeute, qui a convaincu les filles qu'elles avaient été victimes de maltraitances affectives et sexuelles.

Ryser affirme que les trois-quarts des clients de Matrix ont subi des maltraitances physiques lors de leurs enfances. Elle a également indiqué que Matrix a obtenu un taux de réussite de 80% chez ses patients qui ont atteint leurs objectifs fixés avant le début de la thérapie.

 

« Personne n'en sort jamais »

 

Bon nombre de patients, ont déclaré cependant, que « personne ne semble jamais recevoir le bon de sortie» de Matrix. Ryser a opposé que 30% des patients de Matrix achèvent leur thérapie chaque année.

Matrix tient aussi des séminaires de formation pour des professionnels de santé mentale dans la région de Kansas-City. Certains de ces professionnels, à leur tour, adressent des clients à Matrix. Beaucoup d'autres patients, ont dit être très attirés par les propos positifs d'un ami ou d'un parent.

Matrix attire aussi un nombre significatif d'adolescents. Matrix convainc souvent les parents sur leur nécessité de faire aussi la thérapie afin d'éviter de transmettre leurs névroses et autres pathologies à leurs enfants.

Ryser a relevé que Matrix recommande de temps en temps l'hospitalisation des adolescents suicidaires, et parfois pour ceux ayant des parents maltraitant. Un patient actuel a raconté qu'il lui a été demandé d'envoyer sa fille adolescente très loin dans une école privée.

La fille a déménagé ainsi de chez elle durant plusieurs années, et n'a maintenant plus aucun contact avec ses parents.

Le père a exprimé qu'il a perdu sa fille pour son bien, en ajoutant que cela faisait deux ans qu'il ne l'a pas vu. « C'est plus regrettable pour ma fille, » dit-il. « Elle a manifestement manqué son enfance. »

Trois autres adolescents interviewés ont déclaré de concert s'être vu conseiller, directement ou implicitement, de couper les attaches d'avec leurs parents et de quitter leur maison. Janet, 17 ans, désormais étudiante dans une grande école, a déjà eu son quota de problèmes avec la thérapie.

Par-dessus tout, elle a avoué que son thérapeute « a essayé de me parler pour m'en sortir, et de dessiner ce à quoi pourrait ressembler mon appartement. Je n'ai pas compris pourquoi ils me poussaient pour partir de chez moi.

Ryser a exposé que ce n'était pas la politique de Matrix de séparer les familles, mais a fait observé que quelques enfants- de tous âges- ont besoin d'être éloignés de parents véritablement maltraitant.

 

Le temps de devenir petit

 

Ryser elle-même est décrite comme sensible, un « parent » attentionné pour la douzaine « d'enfants » adultes qui l'a rencontre une à quatre fois chaque semaine. « Je dirais que Carol Ann est la première personne à qui j'ai fait confiance, » dit Beth, qui a fréquentée à Matrix pendant neuf ans. « J'ai vu la chaleur qu'elle a donnée à d'autres, et j'ai voulu cela. »

Ryser a exposé que seuls 40% des 300 patients de Matrix sont en thérapie de reparentage. Mais même ceux n'étant pas formellement reparenté disent qu'ils ont été invités à relier leurs problèmes courants à leurs éducations, et à " devenir petit » afin de confronter et de résoudre leurs problèmes.

La régression elle-même semble réelle et peut durer durant plusieurs heures. Une femme qui a réalisé un « travail en couches culottes » chez Matrix a avoué : « Lorsque j'ai régressé, je ne me suis pas vue. Je suis descendue. Je fus véritablement régressée. Je me rappelait des choses de ma vie lorsque j'avais 18 mois. » Elle a poursuivi en expliquant que Ryser a observé ses mouvements durant ses périodes de régression et a ainsi diagnostiqué les évènements qui lui étaient arrivés durant cette période.

Un homme qui a été reparenté pendant 10 ans a raconté qu'il avait régressé jusqu'au « troisième mois de la vie fotale » dans l'utérus. Il a indiqué que le temps où il était régressé au stade d'un fotus il ne pourrait pas parler et ferrait des mouvements spasmodiques.

Un docteur qui a été patient à Matrix pendant 6 ans a raconté, « Lorsque vous régressez, beaucoup de sensations, de cicatrices et de colères qui se produisaient lorsque j'étais un enfant réapparaissent à nouveau. J'en fait la ré expérience. » Il a dit que Ryser lui a fourni l'étreinte opportune ou l'apaisante réassurance qu'il n'a pas obtenu de ses parents originels.

Un autre fondateur de Matrix, Richard Nadeau, a dit qu'aucune controverse sur le Reparentage ne provenait de la remise en cause de l'autorité du parent.

"Le parent est une divinité séculière. Pour interroger qui doit remettre en cause une divinité. »

Nadeau a-t-il exprimé. "Je pense que 100% d'entre-nous espère que nos parents ont fait quelque chose de différent à certains moments. »

Le Docteur Bill Mundy, un consultant de Matrix, a affirmé qu'avec le Reparenting, «  vous pouvez retourner dans votre stade d'enfant, percevoir à nouveau ce qui vous avez obtenu de vos parents, et puis re-décidez les « injonctions » parentales que vous ne devez plus suivre.

 

Docteur Philippe Nicot

12 Septembre 2006

 

This reprint is being distributed world-wide to members of the International Transactional Analysis Association and to the news media nationwide to warn them of the potential dangers of « Reparenting."

Free copies are available upon request by writing to Patricia Crossman.