(Source : courriel du 20 mai 2004)
Mis
en ligne le 21 mai 2004
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Découverte du livre: La révélation d'Arès
Visite à une permanence des pélerins d'Arès
Une "causerie conviviale"
Conclusion
J'ai découvert le livre "La Révélation d'Arès" en devanture d'une banale librairie en 1989. Le sous-titre "L'évangile donné à Arès" m'a intrigué. La quatrième de couverture titrait sur quelque chose d'encore plus alléchant : "L'événement le plus important depuis la Bible et le coran", pas moins. Voilà qui méritait plus qu'un simple coup d'oeil. J'achetais donc l'ouvrage (98F de l'époque).
Le récit était assez fascinant
: Jésus serait apparu 40 fois à un homme, Michel Potay, l'auteur
de l'ouvrage, et lui aurait dicté cet "Evangile d'Arès".
Des événements surnaturels auraient accompagné ces apparitions.
Mieux encore (si c'est possible...), quelques années plus tard Dieu lui-même
serait apparu à Michel Potay, à cinq reprises, dans une apothéose
d'effets spéciaux .
Si l'évangile était lisible, les
paroles de Dieu étaient par contre pour le moins... incompréhensibles
: "les dents noires comme des vieux chiens rodent les boules" (?)
"L'oiseau qui a les cornes porte la lèvre au nid" (??) "De
la boue coule la polone" (???). Depuis ses dix limpides commandements
donnés à Moïse, Dieu avait donné le coran où
l'on pouvait déjà le soupçonner d'Alzheimer mais là,
dans son "Livre donné à Arès", Dieu semblait
avoir sombré dans la sénilité...
Malgré de longues
explications de l'auteur pour chaque phrase supposée de Dieu, ce charabia
alambiqué ne m'inspirait guère.
Et puis surtout,
pourquoi donc Michel Potay n'avait-il pas fait une seule photographie en 40 rencontres
avec Jésus et 5 avec Dieu ? Les photos ne sont certes pas des preuves totales
et absolues, elles peuvent toujours être truquées (quoique dans les
années 70, cela n'était pas aussi simple que de nos jours...) mais
au moins faire des photos permet de vérifier pour soi-même n'être
pas victime d'hallucinations. Et aussi, pourquoi n'avoir pas utilisé un
magnétophone pour recueillir fidèlement les paroles divines au lieu
de gribouiller sur un cahier d'écolier et de ne pas pouvoir relire ensuite
certains mots ?
Bref, si le récit des circonstances de toutes ces apparitions
était amusant, les révélations elles-mêmes n'étaient
guère probantes, le prophète ne semblait pas très compétent
et le tout formait à mes yeux essentiellement un livre folklorique, divertissant
à lire mais sans plus.
Une
dizaine d'années plus tard, au hasard d'un coin de rue, je tombe à
nouveau sur une petite devanture présentant ce même livre, "La
Révélation d'Arès", avec sa couverture caractéristique
dans des tons de jaune, d'orange et de gris. Le local est fermé mais il
y a les horaires d'une permanence des "Pèlerins d'Arès".
Voilà l'occasion d'avoir une réponse aux questions que je me suis
posé dix ans plus tôt : pourquoi donc n'avoir pas fait de photos
ni d'enregistrements avec un magnétophone ? Tout cela ne serait-il pas
le fruit d'une simple hallucination ?
Je me présente donc au local
des "Pèlerins d'Arès" un jour de permanence afin
d'en savoir un peu plus. Il y a déjà une personne en grande discussion
avec un adepte, lequel me propose de patienter. Il y a là, en libre consultation,
un exemplaire de la Révélation d'Arès mais aussi trois gros
livres intitulés "Le Pèlerin D'Arès". Je
prend un volume au hasard pour le feuilleter. Il s'agit du "journal de
bord" de Michel Potay où il raconte, années par années,
ses principales péripéties pour diffuser son livre. J'ai le temps
de lire plusieurs épisodes puis l'adepte me propose de regarder une vidéo
où est présentée toute l'histoire. Je retrouve en images
les protagonistes et les lieux des apparitions, bref, tous les éléments
du livre.
Je peux ensuite poser la question qui me brûle
les lèvres :
- "Pourquoi n'avoir pas fait une seule photo et
n'avoir pas fait d'enregistrements avec un magnétophone alors qu'il y a
eu quarante rencontres avec Jésus christ et cinq avec Dieu, quasiment toutes
ayant été annoncées à l'avance ?"
La réponse
officielle est fort décevante : Michel Potay n'y a pas pensé.
J'insiste
:
- "La première fois, Michel Potay a été surpris,
c'est normal qu'il n'ait pas pensé à prendre un appareil photo.
La deuxième apparition, il ne pouvait pas la prévoir. La troisième
fois, il n'était pas encore habitué. Mais tout de même, à
partir du moment où Jésus l'a prévenu qu'il reviendrait régulièrement
pour lui dicter un évangile, et qu'il est effectivement revenu non pas
une autre fois, non pas cinq autres fois, non pas dix autres fois, non pas vingt
autres fois mais plus de trente autres fois, quand même, l'usage d'un appareil
photo ou d'un magnétophone s'imposait naturellement. Et surtout, Michel
Potay n'explique pas le pourquoi de cet oubli dans son livre, alors que forcément
c'est la première question qui se pose.
A chacun de mes arguments,
la réponse est toujours la même : il n'y a pas pensé. Rapidement,
je vois bien que mon interlocuteur commence à perdre patience. Il faut
croire à ce que dit Michel Potay parce que... Michel Potay dit qu'il faut
croire ce qu'il dit, un point c'est tout.
J'arrive à la conclusion
que c'est une secte, je remercie l'adepte et débarrasse le plancher.
J'avais oublié Michel
Potay et la Révélation d'Arès quand, plusieurs années
plus tard, par un bel après-midi de mai 2004, un petit tract coloré
et brillant qui traîne sur le trottoir attire mon attention. Je le ramasse
et là, oh surprise, j'y découvre que "le témoin de
la Révélation d'Arès" invite à une "causerie"
qui aura lieu le lendemain. Ma décision est vite prise : j'y serai et je
poserai mes questions restées sans réponses directement au "Prophète"
équivalent de Moïse, Jésus et Mahomet. On ne se refuse pas
une telle opportunité !
Le soir, je potasse "La Révélation
d'Arès", retrouvée au fin fond de mes archives, et fait
une rapide recherche sur internet afin de me rafraîchir la mémoire.
Le
lendemain, je suis au rendez-vous dix minutes avant le début de la causerie.
Officiellement, ce n'est pas encore commencé. La discussion tourne autour
de la guerre en Irak; Les divers arguments échangés laissent planer
un doute sur le lien qu'entretiennent avec la réalité certains des
spectateurs... Ils ne semblent pas vivre sur la même planète que
moi. Soit ce sont des Extra-Terrestres soit ils ont oublié de prendre leurs
pilules ce matin.
Quand l'heure arrive, il n'y a pas foule : nous sommes
dix-neuf en tout et pour tout (sur une ville de plus de 250.000 habitants). Trois
ou quatre, au vu de ce qu'ils disent, sont manifestement déjà pleinement
convaincus de la vérité de la Révélation d'Arès.
Le
local ne pourrait de toutes façons pas contenir plus d'une vingtaine de
personnes. La salle est donc quasiment pleine...
Michel Potay
se présente et raconte, en gros, ce qui est dans son livre. Son enfance,
son parcours professionnel (mais sans dire qu'il fut voyant occultiste), son engagement
dans l'église "orthodoxe" (sans dire que c'était
une branche non reconnue par les orthodoxes de France), son départ du clergé
"orthodoxe", son arrivée à Arès puis la
première apparition de Jésus. Il se contente cependant de relater
les apparitions sans donner le sens de l'évangile qui lui aurait été
dictée.
Quelques questions de spectateurs concernent des points de détail
: la longueur de la barbe de Jésus, le ton de sa voix etc... A l'occasion,
le prophète désigne une femme assise au premier rang et j'apprend
qu'il s'agit de son épouse (quoique ni l'un ni l'autre ne portent d'alliance).
Deux ou trois spectateurs s'impatientent et voudraient bien savoir ce qu'a donc
dit Jésus. Le prophète temporise en prétextant qu'il doit
d'abord expliquer comment ces premières apparitions ont bouleversé
son existence.
"Mais qu'est ce qu'il a dit ?" s'impatientent
de nouveau quelques personnes au bout d'un certain temps et le prophète
répond "qu'il va y venir".
Je saisi l'occasion pour
l'interrompre. Je me présente brièvement, précise que j'ai
lu son livre et lui pose enfin ma question :
- "Pourquoi ne pas avoir
utilisé un appareil photo ?"
Sa réponse est déconcertante
: "Je n'y ai pas pensé".
[Note : pour toute
la suite du texte, les citations de Michel Potay ne sont pour la plupart pas littérales.
Il s'agit du sens général tel qu'il m'est resté en mémoire,
non d'un fidèle mot à mot de ce qui fut dit]
Je commence
donc par m'excuser de devoir insister, mais il a précisé tout à
l'heure avoir gardé toute sa logique d'ex-ingénieur en présence
de Jésus et avoir ainsi pu déterminer sa taille par rapport à
la porte près de laquelle il se tenait. Avoir réfléchi en
ingénieur mais ne pas avoir pensé à prendre un appareil photo
semble donc contradictoire.
Sa réponse varie peu : "Je n'y ai
pas pensé et de toute façon on aurait dit que c'était truqué"
J'insiste
:
- "Bien entendu qu'une photo n'est pas une preuve ! Mais, pour vous,
surtout en tant qu'ingénieur, il était important de savoir si, oui
ou non, vous étiez victime d'hallucinations. La meilleure façon
de le savoir c'était de faire une photo : si Jésus apparaissait,
c'était la réalité, s'il n'y avait rien, c'était une
hallucination, particulièrement réaliste puisque vous nous avez
déclaré entendre le crissement de ses pas sur les gravats du sol,
mais hallucination tout de même."
Je constate que mon insistance
a commencé à porter ses fruits : on peut voir apparaître sur
la chemise du prophète de fines lignes de transpiration.
"Je
n'y ai pas pensé car pour moi il était évident que c'était
la réalité et je n'avais pas besoin de me le prouver avec une photo"
J'insiste
encore :
- "D'accord, pour vous, ce que vous avez vu était évident,
cela peut se comprendre. Mais Jésus vous a donné un message à
transmettre et vous écrivez dans votre livre que c'est à partir
de la dixième apparition que vous l'avez compris et que vous aviez du mal
ensuite à relire vos notes. Il restait donc encore trente apparitions :
penser à utiliser un magnétophone était naturel à
ce moment, surtout pour respecter l'intégralité du texte, non ?"
Réponse
: "Oui, vous avez entièrement raison, d'autant que j'avais un appareil
photo, et aussi un magnétophone (il se tourne vers son épouse qui
acquiesce) mais c'est ainsi : Je n'y ai pas pensé"
-
"C'est dommage, d'autant que Jésus vous déclare bénéficiaire
de la demi-dîme, et que vos opposants peuvent toujours affirmer que c'est
vous qui avez inventé cela pour gagner de l'argent, même si éventuellement
le reste serait vrai, c'est vraiment dommage..."
Un spectateur
demande des précisions sur la "demi-dîme" et les
explications un peu embarrassées du prophète (Jésus a dit
qu'il faut verser 5% de ses revenus à Michel Potay...) font que quelques
personnes ricanent et quittent la salle.
Mais moi, je reste. Ce qui ne
semble pas du goût de celle qui est apparemment la maîtresse des lieux
et qui me fusille du regard. Ce dont je n'ai cure.
Le prophète reprend
la description de l'opposition que suscita le message qu'il commença à
transmettre à l'issue des quarante apparitions du Christ. Son argumentation
est assez pauvre : selon lui, s'il a eu des problèmes c'est bien la preuve
que ce qu'il dit est vrai.
Un spectateur ne l'entend pas de cette oreille
et se montre un peu brusque en exigeant presque que le prophète en vienne
maintenant à la teneur du message au lieu de tourner autour du pot. J'approuve,
faussement naïf, en précisant que c'est une occasion exceptionnelle
que de pouvoir écouter le témoin direct de l'événement.
Cette fois, Michel Potay ne peut guère faire autrement que d'exposer le
message, et les stries de sueur s'agrandissent sur sa chemise.
En
résumé, selon Michel Potay, Jésus lui a expliqué que
tous les systèmes destinés a diriger l'humanité ont échoué.
Toutes les religions, toutes les politiques et toutes les philosophies. La preuve,
c'est que le Mal est encore de ce monde. Ce qui est en cause, c'est la notion
de pouvoir. En gros, pour faire disparaître le mal, Michel Potay prêche
qu'il faut faire disparaître toute forme de pouvoir. A bas tous les pouvoirs
: "Ceux qui vous dirigent n'en savent en fait pas plus que vous sur la
façon de diriger. Vous en savez autant qu'eux". Finalement Michel
Potay nous confie le fond du "message transmis par Jésus"
: La Révélation d'Arès, c'est une aspiration à
l'anarchie, au sens étymologique et noble du terme : l'absence de chefs,
la confiance dans les capacités de l'homme à se diriger librement
vers le bonheur.
Mon voisin me demande l'heure puis s'en va. Le nombre
de chaises vides commence à se remarquer.
La discussion s'envenime
sur le sujet de l'anarchie. Plusieurs personnes doutent fort de la validité
d'un tel système, et défendent la nécessité d'un minimum
d'organisation pour ne pas retourner au système des tribus de la préhistoire.
Curieusement, ce sont quelques convaincus de la salle qui vont se charger de réduire
au silence les contradicteurs, en les engageant sur des discussions dérivées
à propos de "l'inutilité des prisons si l'éducation
était bien faite" et autres considérations éloignées
du sujet. Rapidement, les contradicteurs, deux ou trois à nouveau, quittent
la salle.
Mais il en reste encore qui posent des questions
sur le comment du pourquoi et du qui a persécuté le prophète.
La discussion en vient au dénigrement, pèle-mêle, de l'église
orthodoxe, catholique, protestante, des musulmans dont le coran aurait été
falsifié par Mahomet, des hommes politiques, de la police, des renseignements
généraux et des journalistes de la presse écrite, de la radio
et de la TV "qui écrivent n'importe quoi sans jamais me rencontrer,
qui ne sont que des serviteurs du pouvoir. Des gens qui ont des listes de personnes
dont ils doivent obligatoirement dire du bien et d'autres dont ils doivent obligatoirement
dire du mal. Ces listes existent, une personne haut placée du groupe L'Express
me l'a confirmé par écrit, j'ai la lettre. Et je pourrai m'en servir
un jour, mais pour l'instant, je la garde. J'avais aussi la lettre d'une personne
haut placée dans la hiérarchie catholique et qui me confirmait qu'il
y avait des instructions spéciales à mon sujet. Mais on m'a cambriolé
pour me voler uniquement cette lettre-là : il n'y avait que le tiroir avec
l'étiquette 'catholique', et qui contenait cette lettre, qui avait été
fouillé, et la lettre n'était plus là..."
Au
sujet des journalistes, je me permet de signaler que dans un des tomes du "Pèlerin
d'Arès" il écrit noir sur blanc : "les journalistes
ne sont pas les bienvenus". Une telle attitude de défiance, et
même de censure, vis à vis des journalistes explique peut-être
qu'il n'ait pas de contacts : à partir du moment où il exprime le
souhait de ne pas voir de journalistes, il semble normal qu'il n'en voie pas.
Mais
selon le prophète, c'est l'inverse : c'est parce qu'il a pu vérifier
que les journalistes ne pouvaient rien faire d'autre que d'être contre lui
qu'il a décidé de s'en protéger.
A ma
gauche, il y un homme, la cinquantaine grisonnante, le regard fiévreux,
le geste saccadé et qui approuve de la tête tout ce que dit le prophète
depuis le début. Il prend soudainement la parole pour approuver avec vigueur
l'incompétence des journalistes. Il est agriculteur et s'est beaucoup intéressé
à la physique théorique de très haut niveau. Ah ? Pourquoi
pas... Einstein a découvert sa théorie de la relativité restreinte
alors qu'il n'était qu'employé à classer des dossiers de
dépôts de brevets. Sauf que là, soit notre agriculteur a étudié
la physique de haut niveau à un niveau beaucoup trop haut pour moi, soit
il aurait besoin de voir un psychiatre...
S'en suit un long monologue inspiré
où il nous expose ses théories de convergences entre l'énergie
unifiée, le karma des individus, le karma des peuples, le karma des idées
et la globalité de Dieu qui n'est qu'une partie du tout de l'expansion
de l'univers. Je vous passe les détails car, malgré mes études
universitaires en mathématiques et en physique, ses théories sont
d'un niveau si élevé que je n'y comprend rien, rien du tout, pas
un iota. Je ne suis d'ailleurs pas le seul. Si le prophète a eu la Révélation
d'Arès, il n'a pas eu la science infuse, ou du moins pas celle d'un niveau
assez élevé pour suivre ce théoricien de terroir sur ses
plus hautes sphères.
D'autant que ce théoricien est bouddhiste
et qu'il voit une totale convergence entre la Révélation d'Arès
et le Bouddhisme. Le prophète acquiesce mollement... La discussion s'enlise
dans des sommets inaccessibles au commun des mortels et le théoricien des
cimes fini par regarder sa montre, déclare qu'il doit partir, que c'était
très intéressant et qu'il faut continuer. Puis il quitte la salle,
manifestement ravi.
Deux ou trois personnes lui emboîtent le pas.
Et j'ai la sensation qu'il ne reste plus que deux ou trois contradicteurs à
part moi.
Quant aux autres participants, ils ont tous montré qu'ils
étaient soit déjà convaincus soient prêts à
être convaincus de n'importe quoi.
Comme l'heure avance,
je saisi une occasion pour demander au prophète de nous parler de la deuxième
partie de son livre. Et là, je suis stupéfait de sa réaction
: il agite sa main vers moi avec un négligeant "Oh, ça...."
du genre "Ce n'est pas important".
Quoi ? Il a vu Dieu
et ce n'est pas important ?! La surprise passée, j'insiste :
- "Est-ce
que vous pourriez en venir à la deuxième partie de la Révélation
?"
Encore une fois, il tente d'éluder par une pirouette.
Je décide alors de prendre la salle à témoin : je m'adresse
à ceux qu'il me semble avoir identifiés comme des contradicteurs
survivants :
- "La Révélation d'Arès c'est
beaucoup plus que la rencontre avec le Christ : la deuxième partie du livre
raconte la rencontre avec Dieu lui-même !"
Mouvement d'incrédulité
dans la salle. Les contradicteurs sont avec moi, je pousse l'avantage et me tourne
vers le prophète :
- "Vous voyez ? Nous avons la chance de pouvoir
vous parler, vous, le témoin lui-même, c'est exceptionnel. Il faut
absolument que vous nous racontiez cela, ça intéresse les gens qui
sont là pour vous écouter."
Approbation d'une minorité
de la salle, silence glacé des convaincus (la majorité), sauf une
personne qui prend la défense du prophète : "Mais arrêtez
donc de l'embêter !"
Un contradicteur insiste cependant à
son tour pour en savoir plus.
Le prophète est au pied du mur et
fini par acquiescer avec un sourire un peu forcé : "Oui, c'est
vrai, j'ai vu Dieu" (mouvements dans la salle).
Et il nous raconte
alors les prémices de la première manifestation de Dieu : il était
en camping avec toute sa famille et il a entendu une voix lui dire "Soit
prêt".
A ces mots du prophète, la convaincue
qui avait pris sa défense l'interrompt soudain, un sourire radieux sur
le visage, et lui demande si c'était une voix féminine ou masculine,
c'est "très, très important" pour elle. A dire
vrai, le prophète n'en sait rien, selon lui c'était une voix...
indéfinissable. D'ailleurs, à son avis cela n'est qu'un détail.
Pourquoi cela aurait-il de l'importance ?
La convaincue explique tout :
elle est "psychothérapeute" et elle aussi, elle a entendu
une voix il y a plusieurs années. Cette voix, masculine, lui a déclaré
: "Tu seras bientôt prête". Et sa conclusion tombe
: "Moi, je vous crois, et je pense que je suis prête".
Cela semble mettre du baume au coeur du prophète. Mais je ne le laisse
pas souffler : je m'adresse à la "psychothérapeute"
:
- "Oh mais attendez, Dieu à dit bien plus que d'être
prêt..." et me tournant de nouveau vers le prophète :
-
"N'est-ce pas ? "
Sourire crispé du prophète...
J'insiste
encore :
- "Moi, ce qui m'a étonné, ce sont les manifestations
surnaturelles, la lumière, les bruits... Cela aurait du être vu ou
entendu de loin et pas seulement par vous."
Le prophète commence
donc par expliquer les phénomènes : la lumière qui coule
sur les murs de la chapelle dans son jardin, comme de la lave blanche, les étincelles
qui emplissent l'air et embrasent l'atmosphère, les bruits de métal,
les craquements de toutes les poutres de la chapelle, comme si elles éclataient
: un vacarme permanent assourdissant. Et dans la chapelle, la matérialisation
d'un "bâton de lumière" brillant comme le soleil,
insoutenable. Puis les dictées de Dieu.
Un contradicteur quitte la salle,
puis un autre. Je crois qu'il ne reste guère qu'un seul contradicteur en
plus de moi.
Je pose une autre question :
- "Vous avez rencontré
Dieu à cinq reprises, toutes prévues, sauf la première. Là
encore vous n'avez pas fait de photos et je suppose que vous n'y avez pas pensé,
soit... Mais, en ce qui concerne vos notes, vous dites utiliser le livre d'or
des visiteurs de votre chapelle alors que vous avez déjà expérimenté,
avec Jésus, que vous avez eu des difficultés à vous relire.
Et on vous a reproché de n'avoir pas utilisé un magnétophone.
Vous recevez maintenant un message de Dieu, vous savez que prendre des notes par
écrit va entraîner des erreurs de transcription, et des reproches
d'incrédules, et vous refaites l'erreur déjà faite, de nouveau
vous vous contentez de prendre des notes, sans utiliser de magnétophone.
C'est Dieu qui parle, tout de même, cela mérite un minimum de respect,
or vous n'avez même pas ce minimum de respect, cela semble peu crédible,
comment l'expliquez-vous ?"
Le prophète est visiblement
mal à l'aise quand il répète pour la N-ième fois :
"C'est ainsi, je ne me l'explique pas : Je n'y ai pas pensé...".
J'embraye
sur les phénomènes surnaturels :
- "En ce qui concerne
les effets surnaturels, vous dites qu'il y avait des étincelles dans l'air
mais est-ce que cela bougeait ? Est-ce que vous pouviez vous déplacer à
l'intérieur ? Ou bien ces étincelles étaient-elles comme
une projection devant vous, plate, comme sur un écran ?"
Le
prophète semble ne pas comprendre la question, ou ne pas savoir que répondre,
il hésite, répète ce qu'il a déjà dit :
"Il y avait comme... comme... c'était comme... des étincelles,
partout, oui... partout, c'est ça... partout, des... des étincelles...."
Puis il semble se ressaisir et enchaîne sur le fait qu'il y a forcément
d'autres personnes qui ont du voir le phénomène et entendre les
bruits. D'ailleurs, certaines personnes à Arès lui auraient laissé
entendre que d'autres personnes leurs auraient affirmé, sous le sceau de
la confidence, que, oui, ils avaient vu et entendu "quelque chose".
Un
des convaincus explique qu'il est certain que d'autres personnes ont vu quelque
chose, la preuve étant qu'à Arès le maire a fait construire
une piste d'atterrissage pour les OVNI. C'est forcément lié, mais
"ils" ne veulent pas le reconnaître. Un contradicteur affirme
pour sa part que l'OVNI-drome d'Arès n'a rien à voir avec cette
histoire de Révélation et que c'est juste un coup de publicité
de la mairie.
Voilà que les martiens sont de la fête maintenant,
ça commence à devenir n'importe quoi... Je crois que j'ai fait le
tour du prophète d'Arès et que je vais moi aussi quitter cette sympathique
assistance. Toutefois, l'autre contradicteur, qui était resté assez
calme jusqu'à présent (quoique m'ayant toujours appuyé au
bon moment) semble vouloir prendre le relais.
Ah ? Je décide de rester
pour profiter du spectacle, et éventuellement soutenir celui qui m'a soutenu.
-
"On vous qualifie de secte. Notamment, le rapport parlementaire sur les
sectes vous inclus dans sa liste. Pourquoi cela selon vous ?"
Le
prophète s'anime et devient volubile : "Le rapport parlementaire
sur les sectes ? C'est n'importe quoi, c'est nul, nul, nul ! C'est l'ADFI qui
l'a fait, et l'ADFI c'est Jeanine Tavernier, et Jeanine Tavernier elle s'en prend
à tous le monde depuis que son mari l'a quittée, d'ailleurs on comprend
pourquoi cet homme l'a quitté car des pèlerins d'Arès son
allé lui parler, incognito, à son local, et Jeanine Tavernier dit
que ma femme couche avec tous les pèlerins d'Arès. Et on a fait
l'expérience deux fois et elle a raconté deux fois les mêmes
choses. C'est de la diffamation mais bien entendu l'ADFI le dit à tous
le monde mais ne l'écrit pas dans ses "bulles". Et puis les publications
de l'ADFI, ils les antidatent pour qu'on ne puisse pas les attaquer en diffamation.
J'avais engagé un avocat parisien, et il m'a expliqué que l'on ne
pouvait rien faire contre l'ADFI ou toutes les associations soi-disant anti-sectes.
Tout est prévu pour étouffer la vérité, les procédures
judiciaires sont conçues pour que l'on ne puisse jamais gagner. Cet avocat
m'a expliqué tout cela, on ne peut rien faire. Quand on connaît les
rouages du système, on voit qu'on ne peut pas se battre sur ce plan, ces
gens sont trop forts. On ne peut que rencontrer les gens comme je le fais ici,
pour leur expliquer comment ça se passe vraiment, c'est tout ce qu'on peut
faire."
Tout cela est grossièrement mensonger et manipulatoire
: si le mari de Jeanine Tavernier l'a quittée, c'est parce qu'il a été
embrigadé dans une secte, d'où l'engagement de la fondatrice de
l'ADFI dans la lutte anti-sectes. Antidater une publication ne sert à rien
: c'est la date de mise à disposition du public qui est prise en compte
en cas de plainte en diffamation. Et il n'y a pas besoin de répandre une
fausse rumeur de coucheries à propos des pèlerins d'Arès
pour les dénoncer comme sectes : il suffit d'assister à une conférence
avec le "prophète" pour voir qu'il utilise dans ses discours
tous les ressorts des manipulateurs. Quant à la justice, il est arrivé
qu'elle donne raison à des sectes quand un anti-secte avait dépassé
les bornes. Le prophète nous fait ici une petite crise de victimisation.
Le
contradicteur ne relève le gant sur aucune de ces incohérences et
pose d'autres questions qui, toutes, montrent qu'il a potassé un minimum
le sujet. Rapidement, il apparaît qu'en fait cette personne est là
plus pour faire parler Michel Potay, que pour lui clouer le bec. C'est ainsi que
l'on apprend divers petit détails intéressants. Par exemple Michel
Potay ne croit pas à la dangerosité de la scientologie... quoi qu'il
avoue candidement ne savoir absolument pas comment fonctionne la scientologie
ni sur quoi elle est basée. Idem pour Raël, les témoins de
Jéhovah et autres mouvements sectaires dûment patentés. Au
fil de la conversation, une des spectatrices confirme les dires de Michel Potay
et l'on apprend qu'il s'agit de l'une de ses filles. Le Prophète d'Arès
fait ses shows en famille.
La conversation s'est détendue
et je décide de revenir à la charge sous un angle différent
: internet.
- "Vous avez un site internet depuis plusieurs années.
Votre mission consiste à répandre le message de Dieu qui est, selon
vous comme la Bible et le coran. La Bible et le coran sont disponibles depuis
bien longtemps gratuitement sur internet. Pas la Révélation d'Arès.
Pourquoi ?"
Le prophète : "Je n'ai pas le temps,
je dois répondre à des milliers de lettres, à des milliers
d'e-mail, je n'ai pas le temps. Savez-vous combien je reçois de courriers
par an ? Plus de douze mille. C'est beaucoup de travail, je suis seul. Je ne peux
pas tout faire. C'est tellement de travail qu'en 1993 j'ai été gravement
malade. Maintenant ça va mieux mais j'ai encore énormément
de travail. Mettre la révélation d'Arès sur internet, j'y
pense, mais pour l'instant je n'ai pas le temps."
- "Depuis
1989, depuis que vous avez créé vote site, il y a forcément
eu des gens qui vous ont proposé de numériser votre livre, ce n'est
pas possible autrement. Ou alors en trente ans vous n'avez convaincu vraiment
personne..."
Le prophète : "Mais pas du tout. Vous
connaissez mal les gens. Il y a eu des gens qui me l'ont proposé, bien
entendu, et j'ai dis d'accord mais ils n'ont rien fait. Rien. Mais si vous voulez
le faire, faites le. Allez-y faites le."
Son visage se teinte
soudain d'un jovialité ironique : "Est-ce que vous voulez-le faire
? Moi, je suis d'accord, si vous voulez; Parce que vous savez, les gens, ils disent
qu'ils vont le faire et puis ils ne font rien, rien du tout. Est-ce que vous pouvez,
vous, ici, vous engager à le faire ?"
Il me regarde en
souriant et toute la salle attend ma réponse. Mais heureusement, j'avais
prévu la chose et ma question n'était pas innocente.
- "Si
j'en crois ce que vous avez écrit dans un des volumes du "Pèlerin
d'Arès", le bleu je crois, il y a toutes les chances pour que cela
se passe comme avec la traduction Hongroise. Un Hongrois a fait la traduction
complète et au final vous avez refusé de la publier. Alors avant
de m'engager, ou pas, à réaliser une version internet gratuite qui
pour l'instant n'existe pas, je voudrais d'abord savoir pourquoi il n'existe pas
non plus de traductions, sauf celle en Anglais, que vous avez faite personnellement.
Là encore, il est difficile de croire que depuis trente ans personne ne
vous a proposé des traductions dans les langues les plus communes comme
l'espagnol, l'allemand ou l'italien."
Le prophète marque
le coup... et enchaîne : "Bien sur, oui, on m'a proposé des
traductions, mais ce n'est pas aussi simple. Par exemple pour le hongrois, puisque
vous avez pris cet exemple, moi je ne parle pas cette langue. Donc j'ai demandé
à un hongrois et il m'a dit que c'était nul, nul, nul. Vous ne connaissez
pas les gens, vous ne savez pas comment cela se passe. On m'a proposé une
version en espagnol, là aussi on m'a dit que c'était nul. Et pour
une autre, qui était à peu près bonne, j'ai dit d'accord
mais ils voulaient que j'écrive une préface, alors que moi je ne
parle pas l'espagnol. Ce n'était donc pas possible et il ont refusé
de publier sous leur propre responsabilité. C'est difficile les traductions,
c'est très difficile. Pour la traduction en anglais, il y a eu six versions.
Et aucune n'était bonne. A chaque fois que je demandais l'avis de quelqu'un
qui s'y connaissait bien il me disait que c'était nul, nul, nul. Le dernier
traducteur était un professeur, un ami. Sa traduction était bien
mais il y avait des petites modifications à faire, car je parle Anglais
moi-même et il y avait des modifications à faire sur sa traduction.
Mais quand je lui demandé ces petites modifications, il a été
réticent et cela n'a pas pu se faire. C'est très difficile de faire
une traduction, vous ne connaissez pas les gens, vous savez, ça ne se passe
jamais comme il faudrait. Il y a toujours des problèmes que les gens ne
veulent pas résoudre. C'est une question d'ego. Ils ne veulent pas se remettre
en question, ils ne veulent pas améliorer leur travail. Finalement, j'ai
été obligé d'abandonner la traduction de cet ami, pourtant
c'était un ami, il était venu manger à la maison et tout,
mais il a fallu que je refasse toute la traduction moi-même et cela m'a
pris beaucoup de temps. Elle commence à être diffusée, plus
de 100.000 exemplaires, aux USA. Il y aura bientôt une édition en
Allemand, mais c'est très long, très long, très compliqué.
Je suis tout seul, je n'ai pas le temps de faire tout ce qu'il faudrait faire."
Les
explications du prophète ne me semblent pas convaincantes. D'abord, si
mes souvenirs de ce que j'ai lu dans le "Pèlerin d'Arès"
sont bons, le prophète a d'emblée refusé la fameuse traduction
en Hongrois, sans la faire relire. Je décide cependant de ne pas m'appesantir
sur ce détail. Ce que le prophète vient toute juste de déclarer
est assez difficile à croire. Ainsi, toutes les traductions faites depuis
trente ans dans toutes les langues par tous les traducteurs de tous les pays ont
toutes été nulles, nulles, nulles... Je ne vois que trois explications
à cela :
- soit Michel Potay ment
- soit il est
dictatorialement maladivement maniaco-perfectionniste
- soit dans tous les
pays depuis trente ans tous les pèlerins d'Arès sont tous nuls,
nuls, nuls...
Mais je me garde soigneusement d'exprimer mes hypothèses et change de conversation :
- "C'est
tout de même étrange, avec cette absence de traductions on dirait
que vous faites tout pour ne pas communiquer... En plus, par exemple, j'ai trouvé
un prospectus pour cette conférence hier, tout à fait par hasard,
par terre. Bien que vous ayez un site internet, l'adresse de celui-çi n'est
pas indiqué sur le tract. Inversement, sur votre site internet à
vous, il n'y a aucun calendrier pour vos conférences. Je suis allé
vérifier hier soir. Pourtant il y aurait forcément beaucoup plus
de monde à vos conférences si vous les annonciez à l'avance
sur votre site. Si votre site internet était indiqué sur les prospectus,
vous auriez aussi des contacts, notamment avec les gens qui ont eu votre tract
mais qui n'ont pas pu venir, pour une raison ou une autre."
Le
prophète s'entête : "Mais je n'ai pas le temps de mettre
cela sur mon site internet, c'est trop de travail, vous ne vous rendez-pas compte,
je suis tout seul, j'ai beaucoup trop de choses à faire..."
Et
après une seconde : "De toute façon, c'est Dieu qui décide.
Ceux qui sont destinés à me rencontrer me rencontreront. Il n'y
a pas besoin de traductions ou d'internet pour cela."
- "Peut-être,
mais cela me semble contradictoire avec la mission qui vous a été
fixée par Dieu. En plus, d'autres que vous ont été contactés
par Dieu. Par exemple il y a un Américain qui s'appelle Neale Donald Walsch
et qui a publié un livre intitulé "Conversations avec Dieu".
Et lui, son livre est déjà traduit dans plusieurs langues, contrairement
au votre. Et il a aussi un site internet, mais beaucoup plus complet que le votre,
où il communique son calendrier et où on peut s'inscrire à
des stages etc... Vous risquez de vous faire damer le pion, surtout aux USA parce
que là-bas, vu l'aspect franchement amateur de votre site internet, cela
va plus contribuer à vous décrédibiliser qu'a vous faire
connaître."
La conclusion de Michel Potay sera : "Je
vais vous dire : je ne peux pas décider si je vais échouer ou réussir,
ou si c'est cet homme dont vous avez parlé qui va réussir. C'est
Dieu qui décidera qui réussira et qui échouera, et je fais
totalement confiance à Dieu"
Autant dire "Inch
Allah !" : Ceux qui reprochent au prophète d'Arès de plagier
l'islam semblent avoir raison.
Tous les participants s'étaient levés
sur nos derniers échanges. Il commençait à se faire très
tard : nous étions là depuis plus de trois heures et demi. Le dialogue
touchait à sa fin et j'avais tiré toutes mes cartouches.
Il
ne restait plus dans le petit local que le prophète, son épouse,
sa fille, l'organisatrice de la conférence, un jeune couple de convaincus
qui n'avaient eu de cesse d'approuver le prophète et de contredire les
contradicteurs, la Jeanne D'arc psychothérapeute finalement totalement
convaincue et l'autre contradicteur qui avait lui aussi épuisé toutes
ses cartouches : neuf personnes au total, dont seulement à priori trois
nouvelles recrues potentielles, ou peut être même une seule, la Jeanne
D'arc, vu que le jeune couple approuvait systématiquement et était
peut-être déjà adepte. Maigre bilan, mais positif tout de
même pour le prophète (hélas).
Je remerciais le prophète
d'avoir bien voulu répondre à mes questions, l'assurais que cela
avait été très enrichissant et sortais en même temps
que l'autre contradicteur tandis que les derniers survivants restaient dans le
local, probablement pour s'entre-congratuler.
Une fois un peu éloigné, je remerciais mon combatif compagnon sans qui mes interventions auraient sans doute été beaucoup plus difficiles à assumer. Il me remerciait de même. Heureusement que par le plus grand des heureux hasard nous nous étions retrouvés ensemble à cette causerie.
Au bilan, nous sommes tombés d'accord sur quelques constatations :
Lors
de ses conférences, Michel Potay présente une version tronquée
de sa biographie mais ce n'est là qu'un détail bénin à
côté de ses autres omissions. Il présente aussi, et cette
fois délibérément, une version tronquée de ce qui
est censé lui être arrivé : Il ne parle que des soi-disant
apparitions du christ en évitant soigneusement de parler des apparitions
de Dieu.
Michel Potay sait parfaitement que s'il parlait aussi des apparitions
de Dieu, cela ferait trop rapidement fuir son auditoire. Si le "sceau
des prophètes", Mahomet, n'a jamais commis l'erreur d'affirmer
avoir vu Dieu, ce n'est pas pour rien...
Concernant les apparitions du
Christ, là encore Michel Potay évite délibérément
d'exposer son idéologie, insistant sur la "liberté'
qu'est censée apporter la Révélation d'Arès mais sans
parler des détails susceptibles d'éveiller la méfiance (comme
la demi-dîme au prophète...)
Sa candeur à répéter
n'avoir simplement "pas pensé" à faire la moindre
photographie ni le moindre enregistrement est en totale contradiction avec son
comportement parfaitement rationnel tel qu'il le décrit dans son livre,
et tel qu'il le confirme dans ses conférences, ce qui plaide pour un récit
inventé, ou enjolivé à partir d'une expérience de
type "crise du milieu de la vie" (dont tous les symptômes
concordent avec les descriptions des phénomènes surnaturels auxquels
il aurait assisté.)
L'absence de mise à disposition du texte
gratuitement sur internet est en totale contradiction avec sa mission soi-disant
donnée par Jésus, et confirmée par Dieu, de diffuser le message.
Par contre, cela est en totale adéquation avec l'hypothèse d'un
écrivain qui cherche à vendre un livre. L'absence de traductions
dans d'autres langues que l'anglais, après trente ans de diffusion de la
version d'origine en français, est là encore en contradiction avec
sa soi-disant mission et démontre une volonté exacerbée de
pouvoir et de contrôle sur ses adeptes, ce qui est de plus en totale contradiction
avec son message de "libération".
Son obstination
puérile à affirmer que toutes les traductions qui lui ont été
proposées étaient systématiquement "nulles"
confirme cette volonté de pouvoir et de contrôle sur un texte qui
est son oeuvre, et non celle d'un quelconque Christ, pas plus que de "Dieu".
Sa
volonté délibérée de ne pas diffuser à l'avance
les lieux et dates de ses conférences n'a pas pour raison son surmenage
mais à pour but de limiter au maximum le nombre de ses contradicteurs en
ne s'adressant qu'à un public de personnes n'ayant pas eu le temps d'analyser
son discours ni de se renseigner à son propos. Ses adeptes ont exactement
la même démarche en diffusant date et lieu des conférences
de façon massive le plus tard possible afin de, là encore, limiter
au maximum les possibilités de se renseigner pour les personnes éventuellement
intriguées par le sujet.
L'absence de l'indication du site internet
sur les tracts à pour but de contraindre les personnes curieuses à
prendre contact directement et individuellement avec les adeptes, par téléphone
ou sur rendez-vous, avant même toute possibilité d'être informé
par une autre source que les adeptes.
Il s'agit là de méthodes
clairement manipulatoires, typiques des sectes où le gourou cherche avant
tout à exercer son pouvoir et à gagner de l'argent.
Comme l'a reconnu la commission parlementaire, les Pèlerins
d'Arès sont bien une secte dont le gourou est Michel Potay. Ils professent
une curieuse forme d'anarchie : la revendication de la suppression des formes
de pouvoir et d'autorité y est inféodée à la reconnaissance
de l'autorité de Michel Potay, seul à détenir le véritable
sens de la Révélation qu'il est censé avoir reçue
de Jésus puis de Dieu. Le développement de cette secte est cependant
handicapé par l'étouffante volonté de contrôle qu'exerce
le gourou, dont la mentalité et les méthodes sont, en ce début
du XXième siècle, toujours celles des années 70. L'emprise
despotique et archaïque du gourou des Pèlerins d'Arès empêche
les adeptes d'utiliser pleinement leurs compétences, bridant fort heureusement
l'extension de la secte en limitant son influence aux personnes les moins aptes
à la faire connaître. Entre autre, les traductions du livre fondateur
sont systématiquement mises à l'index, empêchant depuis toujours
sa diffusion rapide à l'international et de nos jours l'utilisation d'internet
est soumise à une telle auto-censure par les adeptes que son emploi en
est ironiquement devenu contre-productif.
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