Actualités sur les sectes en mars 2005.

Raël D'après la secte raélienne, le travail c'est pas la santé
Actualités diverses Sept morts dans deux nouveaux suicides collectifs au Japon
Sectes (*) 02/03/2005 La prolifération des sectes aus USA (doc PDF)
Mandarom Communiqué de presse
Sectes Sectes : une commission fantôme depuis cinq ans
Témoins de Jéhovah Refus de transfusion sanguine
Scientologie La Scientologie vise les enfants
Actualités diverses "Gouvernement, écoute, la Sainte est en lutte"
Problèmes médicaux Un dentiste cannois condamné à ne plus exercer
Témoins de Jéhovah Refus d'un permis de construire: les Témoins de Jéhovah contre-attaquent
Sahaja Yoga (*) 07/03/2005 Avis du CIAOSN (doc PDF)
Actualités diverses Les Etats-Unis obtiennent à l'Onu l'interdiction totale du clonage humain
Religions Pour l’enseignement de l’histoire du fait religieux
Actualités diverses Les scientifiques américains inquiets de la montée du néocréationnisme
Sectes Le cartel des sectes en appelle à l'O.N.U
Témoins de Jéhovah Les Témoins de Jéhovah à l'assaut des hôpitaux
Raël (*) 09/03/2005 Un "scientifique" raélien invente le Jurassic Park antédiluvien
Sectes - Colonia Dignidad L'ex-nazi Schaefer, chef d'une secte au Chili poursuivi pour pédophilie
Colonia Dignidad Paul Schaefer sera jugé au Chili pour pédophilie et tortures sous le régime Pinochet
Sectes (*) 11/03/2005 Les gourous au sein des entreprises
Raël Raël contre un de ses amis d'enfance: le tribunal constate la prescription
Sectes Lutte discrète contre les sectes
Religions Deux fédérations protestantes vont porter plainte
Témoins de Jéhovah Deyvillers refuse la «salle du Royaum
Monflanquin Victime d'un gourou, une famille se cloître
O.T.S Plainte contre le Crédit maritime
Sectes Les sectes muent et font des petits
Actualités diverses Enlèvements d'enfants de couples bi-nationaux: lancement d'un site internet
Falungong Le Falungong accusé de pirater des transmissions TV satellitaires chinoises
Sectes (*) 17/03/2005 Quelques reflexions relatives à l'article sur les sectes (doc PDF)
Sectes Question écrite de André Frédéric, député
EURD Eglise universelle : la première à protester
AUM Le gourou de la secte Aum est devenu une épave en prison, selon ses filles
AUM La secte Aum existe toujours, sous le nom d'Aleph, et reste dangereuse
Soka gakkaï La Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris décerne le pris d'honneur au président Ikeda
Religions Lyon: le cardinal Barbarin dissout une association religieuse controversée
Satanisme Le mariage de la « Jihad 666 » et de la « Jihad 88 » : est-ce la faute des jeunes gothiques ?
Santo Daïme 24 membres de Santo Daime arrêtés en Italie
Sectes Schäfer inculpé pour la disparition d'un militant de gauche
AUM Tokyo : dix ans après l'attentat au gaz sarin
Frères exclusifs L'enseignement d'une secte protestante loué par l'Etat
Scientologie La scientologie attaque la mairie d'Angers
Sectes (*) 22/03/2005 Conférence de presse de la MIVILUDES (doc PDF)
Sectes (*) 22/03/2005 La FECRIS au conseil de l'Europe (doc PD)
Sectes Rapport 2004 de la MIVILUDES ( doc PDF)
Sectes Communiqué de presse UNADFI concernant le rapport 2004 de la MIVILUDES
Sectes Sectes : manifestations moindres mais plus diverses et complexes (rapport)
Témoins de Jéhovah Le coup de folie d'un boucher devant les assises de la Gironde
EURD Madagascar expulse les pasteurs étrangers d'une "église" non autorisée
Sectes Rapport sur les sectes
Sectes Question au Premier ministre (Philippe Vuilque)
Soins Psy Les associations anti-sectes s'inquiètent d'un nouveau phénomène né aux Etats-Unis
Religions Brard veut défendre la loi de 1905 face aux plaintes d'Eglises protestantes
Raël Tracts publicitaires au salon du livre
Satanisme Le satanisme, marchepied de l'extrême droite
Sectes Dérives sectaires : risques de déscolarisation...
Scientologie Examen du rapport de la Grèce / Comité des droits de l'Homme
Kinésiologie Les parents d'un bébé bientôt aux assises
Sectes Le rapport 2004 de la Miviludes - Protéger les mineurs des sectes
Témoins de Jéhovah Les Témoins de Jéhovah reconnue collectivité de droit public à Berlin
Soins Psy Au secours, mon " psy " est un malade !
Kinésiologie Mort de dénutrition, Kerywan sera défendu
Sectes L’abus de faiblesse bientôt sanctionné pénalement
Scientologie Tom Cruise initie ses distributeurs à la scientologie
Témoins de Jéhovah Un impôt de 60%...
Actualités diverses Un collectif d'associations contre la justice française

(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web



France : Raël

D'après la secte raélienne, le travail c'est pas la santé

Courriel , 1er mars 2005

Par Mickael Tussier,

Dans la dernière édition de la revue interne Contact (n° 262, 18 février 2005), un article intitulé "Au sujet des hormones du Stress" indique que des études scientifiques ont montré qu'il y a "20% de plus de crises cardiaques les lundis que tout autre jour", en raison de la montée de la tension artérielle provoquée par le stress.

Il ne s'agit pas de contester ces statistiques, mais l'exploitation qu'en fait la secte raelienne.

Il n'est pas nécessaire de faire des études très poussées pour s'apercevoir que l'inactivité prolongée peut également être mortelle pour certains sujets...

L'article ajoute : "Notre Prophète Bien-aimé nous rappelle que nous n'avons pas été faits pour travailler." Une façon de faire miroiter aux raeliens la perspective d'une société paradisiaque, où personne ne serait obligé de travailler pour assurer sa subsistance...

Mais à part à Rael (et éventuellement sa garde rapprochée), je me demande à qui la "philosophie raelienne" permet de vivre confortablement sans trop se fatiguer. Le "Prophète bien aimé" bénéficie de cette situation aux dépens de ses adeptes, qui eux doivent trimer pour pouvoir verser des cotisations jusqu'à hauteur de 11% de leur salaire, en plus des appels aux dons de "billets d'amour" [sic] (=100 $ canadiens l'unité).

Ces versements peuvent représenter autant d'argent amputé à leur propre capital retraite, ce qui risque de les contraindre à prolonger davantage leur activité professionnelle à un âge avancé, tandis que leur gourou aura engrangé largement de quoi vivre en toute quiétude depuis belle lurette.

Par souci de prévoyance, les raeliens devraient sérieusement se pencher sur cette question : "Rael est-il un imposteur ?"



Japon : Actualités diverses

Sept morts dans deux nouveaux suicides collectifs au Japon

AFP, , 1er mars 2005

[texte intégral]

TOKYO - La police japonaise a découvert mardi les corps de trois personnes empoisonnées au gaz carbonique, alors que quatre autres cadavres ont été retrouvés lundi, dans ce qui ressemble aux derniers en date d'une série de suicides collectifs.

Les cadavres de deux hommes et d'une femme ont été découverts mardi dans une voiture dont les fenêtres étaient volontairement scellées de l'intérieur, près d'une rivière de la ville de Ninomiya, à quelque 100 km au nord de Tokyo. "Nous avons trouvé une note sur l'un des morts exprimant leur souhait de mourir", a déclaré un porte-parole de la police locale.

Lundi, trois hommes et une femme, âgés de 21 à 35 ans, ont également été retrouvés morts dans des conditions semblables, non loin de la ville de Nikko, connue pour ses sanctuaires. "C'est un suicide collectif", expliquait une note retrouvée à l'intérieur de la voiture. "Ce n'est pas une affaire criminelle". Ce nouvel incident survient après une série de suicides au charbon de bois impliquant des gens qui ne se connaissaient pas, mais qui se sont réunis pour mourir ensemble. Ils se rencontrent généralement sur des sites internet.

Près de 55 personnes se sont donné la mort au Japon dans des circonstances similaires depuis octobre. Le Japon connaît le plus fort taux de suicide du monde industrialisé avec 24,1 cas pour 100.000 habitants par an, selon l'Organisation mondiale de la santé. Le taux de suicide a augmenté après la stagnation des années 1990. Un record a été enregistré en 2003 avec 34.427 suicides.



France : Le mandarom

Communiqué de presse

Courriel , 2 mars 2005

COMMUNIQUE DE PRESSE

2 mars 2005
CITE SAINTE DE MANDAROM SHAMBHASALEM

LE RAPPORT PARLEMENTAIRE "LES SECTES ET L'ARGENT" DE 1999 S'APPUIE SUR LES COUPURES DE PRESSE ET NON SUR LES NOTES BLANCHES DES RG

Dans le rapport parlementaire ‘Les Sectes et l'argent' de 1999 (rapporteur JP Brard), la Présidente de l'Association du Vajra Triomphant était attaquée.

En tant que personne privée : sur sa vie professionnelle (page 179 du rapport parlementaire)
En tant que présidente de l'Association du Vajra Triomphant : sur les financements occultes du MANDAROM : blanchiment d'argent (page 167)
Le rapporteur JP Brard a dit s'appuyer sur les dossiers des Renseignements Généraux. C'est pour cela que l'accès aux dossiers des Renseignements Généraux a été demandé à la CNIL par la Présidente de l'Association du Vajra Triomphant.

SURPRISE !

Les données des Renseignements Généraux consultées par la Présidente de l'Association du Vajra Triomphant ne font nullement état des faits reprochés dans le rapport parlementaire. Bien au contraire la note des RG du 23 juin 1995 (pièce 27 du dossier des la DDRG du 04) précise expressément que :

« les mensonges les plus invraisemblables ont été diffusés :
> La secte est la couverture d'un groupe se livrant à l'espionnage du centre de la marine,
> La secte se livre au trafic d'organe avec l'Afrique…
> La secte blanchit de l'argent et se livre au trafic d'armes, elle détient des explosifs,
> Le Mandarom est lié par faisceau satellite avec le Centrom de Suisse
> La secte est une pompe à finance occulte du RPR et du Conseil Général du 04 »

Mais cela le député JP Brard s'est bien gardé de le faire savoir. Il s'agissait pourtant des notes des RG sur lesquelles il prétendait se fonder. Une étude objective ne saurait être sélective pour les besoins de la cause.

Le rapport parlementaire est donc fondé essentiellement sur la base des « discours » des opposants du MANDAROM, repris dans des articles de presse.

Quelle est la valeur d'un rapport aussi « ficelé » ?

Les Aumistes rappellent que le Député JP Brard a été condamnée pour diffamation le 19 février 2004 par la Tribunal de Grande Instance de Paris. Il doit verser 1€ de dommage et intérêt et 1500€ de NCPC aux Aumistes pour avoir tenu les propos diffamatoires suivants en parlant du MANDAROM : « La secte a détruit, cassé beaucoup de gens… » Il n'a pas eu appel de la décision.

Dans le dossier de la Président de l'Association du Vajra Triomphant 90 % des informations concernent le MANDAROM et les Associations s'y rattachant.

Initié de Haut Rang et reconnu comme tel par toutes les Hautes Traditions, Sa Sainteté le Seigneur HAMSAH MANARAH est le Fondateur de la Religion Aumiste. L'Aumisme, Unité des Religions, a son Siège Mondial en la Cité Sainte de Mandarom Shambhasalem, Alpes de Haute-Provence (France). Les Aumistes sont des milliers en France et dans le monde. Sa Sainteté le Seigneur HAMSAH MANARAH est l'auteur de 22 livres lus dans le monde entier.
Fin de communiqué.



France : Sectes

Sectes : une commission fantôme depuis cinq ans

La Depêche du Midi , 2 mars 2005

[Texte intégral]

Cultes : les responsables de l'Adfi attendant clairement plus d'implication des pouvoirs publics

Lors de son assemblée générale samedi à Agen, l'association de défense de la famille et des individus (ADFI) s'est interrogée sur l'attitude des pouvoirs publics concernant les mouvements sectaires dans le département. "la cellule préfectorale de vigilance serait-elle dissoute ?". selon ces responsables la question mérite en effet d'être posée puisqu'elle ne s'est, selon l'Adfi qui participe aux réunions, pas réunie depuis mars 2000. "Nous entendons dire parfois que le phénomène sectaire est en régression. Il n'en n'est rien dans le département, des dérives nocives existent." L'Adfi attend d'ailleurs le rapport 2004 de la MIVILUDES, la mission interministérielle.

La charge de l'association ne s'arrête pas là. Ses responsables souhaiteraient également connaître le nom du successeur de Jean Claude Nicod, avocat à la cour d'appel.

L'activité de l'Adfi pourrait attester de la présence sectaire en Lot et Garonne, 300 appels téléphoniques, un demi-millier de mails et près d'une trentaine de personnes accueillies l'année dernière



France : Témoins de Jéhovah

Refus de transfusion sanguine

APM santé, 3 mars 2005

[Extrait]

Pour faire respecter cela, la Dhos rappelle que le code de la santé publique donne le pouvoir général de police aux directeurs au sein de leurs établissements de santé.

En outre, elle rappelle une ordonnance en référé du Conseil d'Etat en 2002 précisant par exemple que "les médecins ne portent pas une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté fondamentale que constitue le consentement à un traitement médical donné par un patient majeur (...) lorsqu'ils accomplissent dans le but de tenter de le sauver, un acte indispensable à sa survie et proportionné à son état", bien que le patient l'ait refusé. Le ministère ne cite pas de cas mais fait implicitement référence à l'attitude des Témoins de Jéhovah qui peuvent refuser les transfusions sanguine



Danemark : Scientologie

La Scientologie vise les enfants

CPHPOST, 3 mars 2005 (article du 13 décembre 2004) traduction Corinne Cuidard

[Texte intégral]

Parce que l'instruction religieuse est obligatoire dans les écoles publiques, la Scientologie a incorporé dans ses rangs de nombreux enfants danois.

Le nouveau mouvement religieux new-age, la Scientologie, a réussi à recruter de nouveaux jeunes adhérents grâce à une campagne destinée aux élèves des écoles publiques. Enseignants et élèves multiplient les visites à la Scientologie dans le cadre de leur programme éducatif religieux imposé.

Depuis 1999, le nombre de sorties de classe vers les centres de la Scientologie de Copenhagen a quadruplé. Alors que la Scientologie avait en moyenne une visite de classe par mois il y a cinq ans, sa directrice de l'information , Anette Refstrup a annoncé dans le quotidien Jyllands-Posten que le mouvement animait à présent une classe par semaine. " Toutes les écoles et collèges du pays sont listées dans notre carnet d'adresses et reçoivent notre lettre d'information, Liberté. Cela fait partie de notre effort d'information général et l'intérêt est clairement à la hausse. Ce sont particulièrement les élèves de neuvième et de dixième qui nous rendent visite dans le cadre de leur instruction religieuse. Sur le seul mois de novembre , cette année, nous avons reçu dix classes dans les églises de Copenhague. Les écoles ne sont plus aussi inquiètes de s'intéresser à nous et sont beaucoup plus curieuses ", affirma Redstrup.

Erik Nordestgaard, l'homme en charge des visites guidées scientologues a déclaré au Jyllands-Posten que de nombreux jeunes visitaient les centres de la Scientologie en petits groupes pour leurs projets scolaires, sans être accompagnés d'enseignants. Les élèves suivent classiquement des visites guidées et une lecture sur les origines du mouvement, après quoi il leur est remis des documents d'information et ils sont invités à poser des questions.

Le président de la section des dirigeants de l'Association des Enseignants Danois, Jens Farek, a critiqué sévèrement les enseignants au sujet de leurs visites aux centres scientologues dans le contexte de la formation religieuse. " Franchement, je suis surpris d'entendre que la Scientologie ait répertorié toutes écoles du pays et j'espère sincèrement qu'ils vont jeter tous leurs fichiers. Cela me préoccupe que de plus en plus d'élèves prennent part à ces visites. Bien sûr que les élèves ont besoin d'être informés sur les mouvements religieux new-âge mais ce n'est pas le rôle des écoles de le faire si concrètement. Prenant en considération que la Scientologie serait une tentation pour les âmes faibles et que ce sont ces mêmes âmes faibles qui sont visées par la Scientologie, " a déclaré Faerk.

Jens Linderoth, président du Dialogcentret qui informe le public sur les mouvements religieux new-age, admet que ces visites posent problème." Nous avons remarqué que la Scientologie enregistrait un niveau plus élevé d'activité depuis un certain temps. C'est un problème de les voir volontairement focalisés sur les jeunes et que les enseignants amènent leurs élèves sur le terrain. Les enseignants doivent clairement expliquer que ce mouvement a des secrets qui ne seront dévoilés qu'après une progression hiérarchique interne. Les adeptes s'exposent à rompre avec leur famille et leurs amis et à finir par donner tout leur argent à la Scientologie " a déclaré Linderoth.

La porte parole de la Scientologie, Anette Refstrup est ulcérée par ces crtitiques " Nous essayons précisément de démystifier la Scientolgie et d'apporter une vue plus large sur ce que nous sommes " a t'elle dit.



Mexique : Actualités diverses

"Gouvernement, écoute, la Sainte est en lutte"

AFP, , 4 mars 2005

[Texte intégral]

Des centaines de fidèles d'une secte vénérant la "Sainte Mort" (Santa Muerte), considérée comme sacrilège par l'Eglise catholique, ont manifesté vendredi en plein centre de Mexico pour réclamer leur reconnaissance par le gouvernement, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le gouvernement a initié une action contre la principale secte, nommée Eglise traditionnelle catholique Mexique-Etats-Unis, pour avoir enfreint la loi, car elle mène ses activités sans autorisation.

Les manifestants, qui portaient des statuettes ou des images de la "Sainte Mort" -- un squelette revêtu d'un capuce et portant une faux --, ont défilé aux cris de "Gouvernement, écoute, la Sainte est en lutte" ou "Ca se voit, ça se sent, la Sainte est présente".

Au Mexique, où les mouvements religieux doivent être enregistrés auprès du ministère de l'Intérieur, la "Sainte Mort", considérée généralement comme la patronne des voleurs et des prostituées, est vénérée dans les quartiers les plus populaires de la capitale, comme Tepito, où des autels sont érigés en pleine rue.

"Nous sommes venus pour que le président puisse résoudre ces problèmes de papier et qu'on donne à la Sainte un autel plus grand", en autorisant la construction d'un temple, a expliqué Alberto Ortiz Portillo, un travesti adorateur de la "Sainte Mort".

Adorer la mort "nous invite au renoncement et à la réflexion, à laisser de côté la rancoeur, l'aigreur, le désir de revanche", a affirmé pour sa part "Monseigneur" David Romo, qui se présente comme l'archevêque de la secte.



France : Problèmes médicaux

Un dentiste cannois condamné à ne plus exercer

Nice Matin, 6 mars 2005 par J.N

[Texte intégral]

Grasse : Adepte de la « dentisterie énergétique » qui prône l'extraction des dents dévitalisées, le praticien s'est également vu infliger 18 mois de prison avec sursis.

Un dentiste condamné pour sept dents arrachées.
Le TGI de Grasse lui a infligé 18 mois de prison avec sursis et une interdiction d'exercer.

C'est un adepte de la « dentisterie énergétique », qui prône l'extraction des dents dévitalisées

D....., un chirurgien-dentiste cannois de 42 ans, a été condamné à dix-huit mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve. Il s'est vu infliger l'interdiction définitive d'exercer l'activité de chirurgien-dentiste. D.... est un adepte de « la dentisterie énergétique », une théorie appliquée par une minorité de dentistes en France. Elle consiste à prôner l'extraction des dents dévitalisées, celles-ci occasionnant, selon cette théorie, des problèmes de santé. C'est dans ce contexte que l'un des patients de D.... a déposé plainte en 2000, pour des extractions de dents réalisées en 1997. A la suite de ces interventions chirurgicales, cet homme a souffert de graves infections buccales et de l'arrière-gorge.

« II m'a arraché sept dents de manière barbare. Comme elles étaient solidement implantées,
il a meulé les os et j'ai perdu une partie du palais ».

Chanteur d'opéra, professeur de chant et conférencier, le patient de D...... a dû renoncer à ces activités.

« Je suis sidéré par ses mensonges », indiquait le chirurgien-dentiste à la barre ; « ses dents dévitalisées ont été enlevées avec son accord pour améliorer son état de santé. Les infections, ça peut arriver. Il n'a pas respecté le suivi post-opératoire puisqu'il est tout de suite reparti
en Suisse ».

En cours d'instruction de ce dossier, D.... a subi une sanction disciplinaire de la part du conseil régional de l'ordre des chirurgiens-dentistes, estimant que leur confrère avait « violé le code de déontologie »

« Une polémique mondiale »

D....évoquait la « polémique mondiale » (sic) opposant les tenants de la «dentisterie énergétique» aux dentistes « traditionnels ».
« C'est comme si on demandait à des allopathes de juger des homéopathes », commentait-il. Des témoins sont venus dire tout le bien qu'ils pensaient de D.... en tant que dentiste.

D'autres ont affirmé que le patient plaignant était d'accord pour l'extraction de ses dents.

« Nous sommes face au sectarisme et au fanatisme » lançait Me Ben Sedrine pour la partie civile.
« Ce n'est pas à nous de juger une théorie médicale » estimait le substitut Thierry Bonifay, « mais les mutilations subies par le patient - même s'il y a eu consentement - sont graves, car irréversibles ».

« Le patient plaignant raconte une fable afin d'obtenir de l'argent », plaidait Me Suid à la défense. Elle sollicitait la relaxe mais n'a pas été suivie.

Appel sera interjeté.




France : Témoins de Jéhovah

Refus d'un permis de construire: les Témoins de Jéhovah contre-attaquent

AFP , 7 mars 2005

[Texte intégral]

NANCY - Les Témoins de Jéhovah ont déposé un recours devant le tribunal administratif de Nancy contre le refus de la mairie de Deyvillers (Vosges) de leur délivrer un permis de construire pour une "salle du Royaume" de 1.500 places, a-t-on appris auprès de l'organisation lundi.

Le 5 janvier dernier, le maire du petit village vosgien de Deyvillers, dont la population s'est mobilisée contre le projet d'installation des Témoins de Jéhovah, avait refusé le permis de construire d'une vaste salle de réunion de l'organisation.

Le refus du permis de construire était motivé par des raisons "techniques", tenant à "la voirie, la circulation et l'évacuation des eaux".

Les Témoins de Jéhovah avaient deux mois pour réagir en déposant une demande modifiée de permis de construire ou en contestant la décision du maire. Vendredi, à la date limite du recours légal, l'organisation --via la société immobilière des Vergers Fleuris qui avait déposé le permis-- a présenté un recours en annulation de la décision du maire devant le tribunal administratif de Nancy, a indiqué un porte-parole de l'organisation en Lorraine.

Les habitants de Deyvillers, un village de 1.400 âmes à 4 km d'Epinal, craignant "le phénomène sectaire et ses dangers" se sont rassemblés en association, ont lancé des pétitions et ont organisé des manifestations contre l'implantation des Témoins de Jéhovah



O.N.U : Actualités diverses

Les Etats-Unis obtiennent à l'Onu l'interdiction totale du clonage humain

AFP, , 9 mars 2005

[texte intégral]

NEW YORK (Nations unies) - L'Assemblée générale des Nations unies a adopté mardi une déclaration controversée exhortant les gouvernements à interdire toute forme de clonage humain, y compris à visée thérapeutique, ce qui marque une victoire des Etats-Unis.

La Chine, la Belgique et la Grande-Bretagne ont immédiatement fait savoir qu'elles ne se sentaient pas liées par cette déclaration de l'Onu, qui n'est pas contraignante. Le texte a été adopté par 84 pays contre 34 et 37 abstentions, après quatre années de débats houleux.

L'administration du président américain George W. Bush avait mené une campagne vigoureuse pour une interdiction totale de ces pratiques et le thème du clonage a figuré en bonne place dans la campagne électorale présidentielle. De nombreux pays musulmans se sont abstenus, n'étant pas parvenus à trouver un consensus sur le sujet. L'ambassadeur britannique à l'Onu, Emyr Jones Parry, sans citer les Etats-Unis, a fustigé "l'intransigence de ceux qui ne sont pas prêts à reconnaître que d'autres Etats souverains" puissent défendre le clonage à but thérapeutique. Il a qualifié le texte de l'Onu de "déclaration ambiguë qui pourrait semer la confusion sur les possibilités de cet important domaine de recherche".

De son côté, le directeur de l'Institut de politique génétique, Bernard Siegel, a regretté que "les ennemis de la recherche sur les cellules souches embryonnaires aient privilégié l'idéologie au détriment de millions d'adultes souffrant et d'enfants priant pour la guérison". Mais "la recherche sur le clonage thérapeutique ne sera pas du tout entravée", a-t-il averti.

Au cours des longs débats, les 191 pays membres de l'Onu se sont unanimement et sans équivoque prononcés contre le clonage aux fins de reproduction. Mais beaucoup, suivant leurs scientifiques, sont en faveur d'un clonage dit thérapeutique. Deux résolutions avaient été proposées. L'une d'elle, rédigée par le Costa Rica et soutenue par les Etats-Unis et une cinquantaine d'autres pays, la plupart catholiques ou en développement, appelaient à une interdiction totale du clonage, qu'elle qualifiait de "contraire à l'éthique et au respect de la personne et moralement condamnable".

L'autre, rédigée par la Belgique et soutenue par plus de 20 pays dont beaucoup d'Européens, proposait de n'interdire que le clonage aux fins de reproduction. Elle laissait aux gouvernements le soin de statuer sur le clonage aux fins de recherches sur les cellules souches embryonnaires, les scientifiques espérant qu'elles mèneront un jour à des remèdes contre des maladies invalidantes comme l'Alzheimer ou Parkinson, ou résultant de lésions de la colonne vertébrale.



France : Religions

Pour l’enseignement de l’histoire du fait religieux

Forum, 8 mars 2005 par Jean-Pierre BRARD

[Texte intégral]

À l'occasion du débat parlementaire sur l'école, un amendement de Jean-Pierre Brard proposant l'enseignement de l'histoire du fait religieux a été adopté. Il s'agit d'une mutation importante qui peut aider à passer d'une " laïcité d'incompétence " à une " laïcité d'intelligence ".

A l'occasion du débat sur le port des signes religieux à l'école, en février 2004, j'avais proposé la mise en place d'un enseignement de l'histoire du fait religieux. Le ministre m'avait répondu que cette proposition n'avait pas sa place dans le texte que nous discutions alors, mais qu'elle pourrait la trouver dans la future loi d'orientation sur l'école. J'ai donc proposé un amendement (voir encadré) auquel j'attachais personnellement beaucoup d'importance et qui n'est d'ailleurs pas étranger à l'esprit de la Commission sur les signes religieux à l'école, qui avait travaillé l'année dernière à l'Assemblée nationale. C'est un débat qui doit être abordé dans son ensemble.

De plus en plus souvent, des questions liées aux religions, à leurs pratiques, à leurs histoires surgissent dans le cadre scolaire. Or, quand on évoque les questions religieuses avec les jeunes, on parvient rapidement à un constat tout à fait clair : l'ignorance sur ces sujets est très grande. Cet analphabétisme religieux est l'une des causes des difficultés que nous rencontrons pour développer le mieux-vivre ensemble.

L'ignorance génère la méfiance, qui peut elle-même provoquer l'hostilité et parfois la haine, laquelle précède la confrontation. Évidemment, nous n'avons pas le temps ici de nous interroger sur les sources de cet analphabétisme religieux dont les racines ne se trouvent pas dans la loi de 1905. Si l'on relit les interventions de Jean Jaurès et d'Aristide Briand lors de l'examen du texte, on voit bien que c'était une loi d'apaisement, de concorde, qui permettait de régler les relations entre les institutions et les religions. Cette loi a été suivie d'une confrontation très dure, entre l'État et l'Église catholique, qui ne prit fin qu'en 1923-1924. De cette confrontation a surgi l'idée que la loi de 1905 était anticléricale, ce qu'elle n'a jamais été, il faut le souligner et le redire, y compris aux intégristes qui érigent l'ignorance des religions en règle.

Comme j'avais déjà eu l'occasion de le souligner lors du débat de février 2004 relatif au port des signes religieux à l'école, c'est le principe même de laïcité, bien compris, qui nous fait obligation de traiter le problème de la méconnaissance généralisée du fait religieux et de son histoire.

Comme le dit Régis Debray, " La laïcité n'est pas une option spirituelle parmi d'autres, elle est ce qui rend possible leur coexistence, car ce qui est commun en droit à tous les hommes doit avoir le pas sur ce qui les sépare en fait ".

La laïcité, dans ses développements actuels, nous conduit à envisager la nécessité de passer, toujours comme le dit Régis Debray, d'une laïcité d'incompétence au sens juridique du terme, à une laïcité d'intelligence.

La laïcité d'incompétence est celle qui affirme qu'on ne parle pas de religion à l'école parce qu'elle est ce qui divise et que l'école doit, au contraire, unir.

Passer de la " laïcité d'incompétence " à une " laïcité d'intelligence ", c'est vouloir comprendre et donner aux élèves l'intelligence de leur propre histoire et de l'histoire des autres, notamment dans le domaine du religieux -que l'on soit croyant ou pas, les religions appartiennent à l'histoire de l'humanité. C'est proposer du religieux une vision objective et scientifique, rationnelle et non pas confessionnelle : apprendre une chronologie, des dates, un calendrier, la signification des fêtes de telle ou telle religion, le sens de l'Aïd-el-Kébir, celui de l'Ascension ou de Pessah, tout cela sans entrer dans le domaine de la croyance.

Il s'agit d'enseigner non pas la croyance, mais l'histoire du fait religieux. Il s'agit non pas de juger que telle ou telle religion est meilleure qu'une autre, mais d'offrir les connaissances élémentaires sur ce qui fait qu'une religion est différente d'une autre. Chacune a ses dogmes, sa théologie, sa géographie, son milieu, son histoire, d'où la nécessité de cette inclusion de la connaissance du religieux dans les programmes, non pas comme culte mais comme culture, c'est-à-dire comme ce que chacun doit apprendre pour devenir un citoyen instruit plutôt que d'ériger l'ignorance en principe.

C'est dans cet esprit et avec ces objectifs que j'ai proposé cet amendement introduisant l'enseignement de l'histoire du fait religieux dans les programmes. Sans vouloir magnifier ce qui se fait à Montreuil, c'est le résultat d'un travail de réflexion qui dure depuis maintenant de nombreuses années et auquel ont participé des universitaires aussi éminents que Mohamed Arkoun, Gilles Delouche, Françoise Micheau, Leïla Babes, Daniel Lindenberg, Joseph Maïla, Olivier Abel ou Mahmoud Azab.

Cette réflexion a un caractère intime et, sur un sujet aussi grave, il était légitime que chaque député puisse faire jouer une clause de conscience. L'amendement a été adopté à l'unanimité moins une voix.

À Montreuil, il m'arrive d'être confronté aux intégristes et je suis frappé de voir qu'ils spéculent sur l'ignorance. Je raconte parfois, à ce sujet, ce qui s'y est passé au mois de juin dernier. Une classe de retour d'une sortie scolaire regagne son école qui se trouve près de l'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul, où Saint Louis venait régulièrement. L'institutrice, qui travaille avec ses élèves sur le Moyen âge, a l'idée de les faire pénétrer dans l'édifice pour leur donner quelques explications. Plusieurs élèves refusent alors d'entrer dans ce monument historique, qui appartient à la ville, au motif que cela leur est interdit. L'institutrice leur demande pour quelle raison. " Parce que nous sommes musulmans ", répondent-ils. On mesure leur ignorance.

J'ai eu une conversation avec cette institutrice. Sortant tout juste de l'IUFM, elle a cru bon de gronder les élèves qui ne voulaient pas entrer dans l'église. Ce n'était manifestement pas la bonne solution. Mais elle m'a avoué qu'elle n'avait pas su que leur dire, faute de posséder une formation sur ces questions.

J'appartiens pour ma part au conseil d'administration de l'Institut européen en sciences des religions. Un jour, dans cette éminente assemblée composée de doctes personnes, nous discutions de la formation des élèves en terminale. J'ai dit à mes compagnons de réunion mon embarras quand je me trouve avec les élèves des écoles élémentaires de Montreuil au moment de Yom kippour ou d'Aïd-el-kébir, quand le petit Juif est assis à côté du petit Arabe, ou d'un enfant dont les parents n'ont pas de confession et qui ne comprend pas ce qui se passe.

Voilà pourquoi il nous faut des enseignants formés, non seulement dans le secondaire, mais dès l'enseignement élémentaire. À l'initiative de l'Institut européen en sciences des religions, nous avons été autorisés à faire une expérimentation avec des volontaires, en accord avec le rectorat et l'inspecteur d'académie. À Montreuil autant et peut-être même plus qu'ailleurs, les enseignants sont des défenseurs de la laïcité. Pourtant le nombre de volontaires désireux de s'initier à la pédagogie de l'enseignement du fait religieux -et surtout pas à l'enseignement des religions - a été supérieur au nombre de places.

Au cours de l'année 2005, certains combattront la loi de 1905 sous couvert de dépoussiérage ou d'actualisation. Ils avancent déjà, benoîtement et sournoisement, écrivant des articles ici ou là. C'est le cas d'un personnage éminent qui a écrit dans Le Monde du 16 février un article que je tiens à citer. Il commence par dire qu'il " garde un attachement et une confiance sans faille dans les principes énoncés par la loi de 1905 ". Plus loin, il ajoute : " il faut aujourd'hui développer une véritable liberté d'exercice des cultes telle qu'annoncée par la loi " -comme si elle était menacée dans notre pays ! Il poursuit : " La loi de 1905 ne doit-elle pas être adaptée à une nouvelle configuration religieuse ? " Et il conclut : " Une véritable liberté des cultes, c'est bien l'enjeu fondamental qui se dessine en cette année 2005 ".

On le voit, si l'on ne veut pas ouvrir la boîte de Pandore, il faut maîtriser ce sujet en le traitant à l'école publique, et non pas dans les différents lieux où l'on enseigne librement les religions à la demande des familles, car alors nous sommes dans la sphère de la croyance et non pas de la rationalité.



Etats-Unis : Actualités diverses

Les scientifiques américains inquiets de la montée du néocréationnisme

AFP, , 9 mars 2005

[Texte intégral]

WASHINGTON - La communauté scientifique américaine monte au créneau pour tenter de contrer l'influence des partisans dits de l'"intelligence supérieure", une nouvelle théorie sur l'origine de la vie sur terre, que les Darwiniens considèrent comme relevant du néocréationnisme.

Ce nouveau mouvement, qui estime que seul un être supérieur peut être responsable de la complexité des formes apparues sur Terre, est de plus en plus présent dans les publications et forums scientifiques américains.

La théorie de l'évolution a été largement admise comme base de toute explication scientifique sur les radiations animales et végétales depuis la rédaction il y a 145 ans de l'"Origine des espèces" de Charles Darwin.

Mais le soutien à la nouvelle théorie accordé par un certain nombre de biologistes a placé les Darwiniens sur la défensive, tout en apportant de l'eau au moulin des groupes religieux conservateurs qui récusent la théorie de l'évolution.

Les scientifiques Darwiniens brandissent le spectre d'un mélange de genres alliant politiciens ultra-conservateurs et traditionnalistes religieux.

"C'est à la base un mouvement chrétien", estime Barbara Forrest, professeur de philosophie à l'université du sud-est de Louisiane, chef de file des anti-néocréationnistes.

Les partisans de ce mouvement de "l'intelligence supérieure" affirment que la théorie de l'évolution n'arrive pas à répondre à certaines questions sur le développement de certaines formes vivantes.

"La science ne progresse pas en ignorant quelque chose qui apparaît évident", déclare Michael Behe, professeur de biochimie à l'université Lehigh, et ardent avocat de la nouvelle pensée.

Elle stipule notamment que certaines structures chez des êtres tels que les flagellés, ou les ailes de mouches du genre Drosophila, ne peuvent être expliquées par le seul concept darwinien de la sélection naturelle.

M. Behe estime que la complexité des flagellés et de certains "mécanismes" présents dans les cellules n'a pas pu évoluer à partir d'autres formes vivantes.

Les Darwiniens, qui représentent la très grande majorité des scientifiques, estiment quant à eux que Behe et ses partisans s'"approprient ce qui est encore inconnu pour conclure à leur création par une intelligence supérieure".

La polémique croît depuis ces derniers mois aux Etats-Unis, et a parfois des ramifications politiques.

Un biologiste connu, Richard Sternberg, a déposé plainte contre le muséum Smithsonian de Washington qui l'avait présenté comme un fondamentaliste religieux pour avoir participé à la publication d'une étude scientifique en 2003 avec un ténor néocréationniste, Stephen Meyer.

Dans l'ouest, l'Institut Discovery, un groupe de réflexion conservateur basé à Seattle (Washington), défend avec vigueur la nouvelle théorie.

Jonathan Wells, docteur en biologie moléculaire et en études religieuses, et membre du Discovery, estime que le débat actuel montre "les limites du Darwinisme".

Les scientifiques peuvent conclure à l'existence de "l'intelligence supérieure" de manière empirique évidente, dit-il. Mais pour lui, définir le "responsable de cette intelligence" va au-delà des possibilités de la science.

Wells rejette ceux qui qualifient les partisans de la nouvelle théorie de "néocréationnistes" qui s'appuieraient sur une explication biblique des origines de la vie.

Les créationnistes essaient régulièrement de faire entrer leur théorie dans l'enseignement de la biologie. En novembre, les chefs d'un établissement scolaire à Dover (Pennsylvanie, est) ont demandé aux professeurs d'inclure la théorie de "l'intelligence supérieure" dans les cours de biologie de 4e.

Les avocats de la théorie créationniste sont encouragés par un communiqué publié en 1999 par le gouverneur du Texas de l'époque, l'actuel président George W. Bush, pour qui "les enfants doivent être soumis à plusieurs théories sur les origines du monde".



France : Sectes

Le cartel des sectes en appelle à l'O.N.U

France Soir, 9 mars 2005 par Philippe Bouvier.

[Texte intégral]

Sous couvert de libéralisme, les mouvements sectaires occupent dans le monde une place de plus en plus large, revendiquant le droit à la liberté de conscience sur le modèle américain. Autant dire que l'exception française qui, dans le concert mondialiste, refuse toujours de voir dans la Scientologie une Eglise comme les autres, est la cible d'attaques toujours plus vives de la part de ces "mouvements religieux" autoproclamés.

Le 22 février dernier, sept d'entre eux ont déposé plainte auprès du rapporteur spécial des Nations Unies contre legouvernement français qu'ils accusent de violer délibéré-ment la neutralité du système judiciaire.

Dans ce curieux attelage évangélico-islamico-scientologue on retrouve un certain Thierry Bécourt, président de l'institut de psychanimie, Michel Raoust, le président du comité français des Scientologues contre la discrimination, Mohamed Taifour, directeur du Centre culturel islamique de Montreuil ou encore le pasteur Laurent Coddy, président des Eglises africaines d'expression chrétienne en France. " Depuis 1996, écrivent-ils, le gouvernement français a adopté touteune série de mesures discriminatoires contre des groupes religieux étiquetés comme sectes, alors qu'en droit français rien ne permet de définir, de quoi il s'agit."

Ils accusent le gouvernement de violer la neutralité du système judiciaire

A I'origine de leur colère, les récentes circulaires émises parles ministères de l'Intérieur et de la Justice demandant aux procureurs de " combattre" les sectes avec " une vigilance sans faille " et une "sévérité particulière ". Les plaignants stigmatisent également les cellules de vigilance mises en place dans chaque département et qui associent magistrats et militants des associations anti-sectes.

Face à cette fronde, l'Assemblée nationale consacrera demain une journée d'étude, à la lutte contre les. dérives sectaires. Sous l'égide du député des Ardennes, Philippe Vuilque, président du groupe d'Etudes sur les sectes. les parlementaires et les acteurs de la lutte contre les phénomènes sectaires aborderont dans un premier temps la préservation des enfants et des adultes, puis l'arsenal pénal et le recours au droit fiscal contre les dérives sectaires.

Même si les sectes ont changé de visage avec l'apparition de myriades de pseudo thérapeutes issus de la mouvance New Age, les grands mouvements
" traditionnels " ne désarment pas pour autant. Ainsi, France-Soir vous dévoile le lobbying mené par les Té-moins de Jéhovah dans les hôpitaux sur la délicate question de la transfusion sanguine. Philippe Bouvier.



France : Témoins de Jéhovah

Les Témoins de Jéhovah à l'assaut des hôpitaux

France Soir, 9 mars 2005 par Philippe Bouvier.

[Texte intégral]

" A l'égard des païens qui ont cru, nous avons décidé (...) qu'ils eussent à s'abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et de l'impudicité". Quand il écrivait le livre des Actes, Luc, l'évangéliste médecin, pouvait il imaginer que quelques siècles plus tard, ce vingt-cinquième verset du chapitre 21 allait conduire des hommes à se laisser mourir?

Pour lesTémoins de Jéhovah, le sang, c'est l'âme. Si leur conséquent refus de toute transfusion sanguine a souvent défrayé la chronique, un relatif modus vivendi semble avoir été trouvé avec le corps médical. "C'est leur choix, fondé sur leur croyance, leur conviction. Et il est tout à fait respectable, reconnaît le directeur médical et scientifique de l'Etablissement Français du Sang, Georges Andreu, même si c'est difficile d'un point de vue médical. Quand une transfusion est prévisible, le patient en est averti et s'il la refuse, alors le médecin le prévient qu'il ne pourra pas le soigner. Il faut tenir un langage clair."

De leur côté, les Comités de liaison hospitaliers des Témoins multiplient les ambassades auprès des chefs de services les plus concernés par les problèmes de transfusion : anesthésie-réanimation, orthopédie, chirurgie... Lionel Juge, enseignant retraité, et responsable du CLH de Poitou Charente démarche systématiquement les hôpitaux de son secteur. " On leur distribue des documents, souvent en anglais, pour les informer, leur montrer que
d'autres équipes travaillent sans recourir à la transfusion. "

En quatre ans, dix mille exemplaires d'une vidéo, produite par le jéhoviste service d'information hospitalier de Brooklyn ont été diffusés dans tous les hôpitaux de France et de Navarre. Intitulé "Les alternatives à la transfusion" ce DVD réalisé voici quatre ans fait le point sur toutes les techniques existant à l'heure actuelle pour limiter ou éviter le recours à la transfusion.

Une dizaine de praticiens américains et européens expliquent comment ils limitent les pertes sanguines au cours des interventions chirurgicales dopent le taux d'hématocrite de leurs patients pour les préparer à mieux récupérer de l'opération, ou encore augmentent le volume sanguin par dilution de solutions salées...

Rien de bien méchant. Après tout, ces techniques ne sont pas des inventions jéhovistes, et concernent à l'évidence une population bien plus large que le public de la secte, une population d'ailleurs passablement refroidie par les affaires de sang contaminé. Néanmoins, ces méthodes sympathiques n'apportent pour autant aucune réponse pour les cas où la transfusion est indispensable à la survie.

"Ces médecins ne sont pas du tout Témoins de Jéhovah ! " assure Lionel Juge. Voire. Car le seul Français, un certain Jean-François Baron, anesthésiste à l'hôpital Broussais est également connu comme le président de NATA (Association internationale pour le développement des techniques alternatives à la transfusion sanguine). Ce professeur des université a depuis quitté Broussais pour la Pitié Salpêtrière et travaillerait aujourd'hui pour un laboratoire pharmaceutique. A noter que le vice président de NATA n'est autre que Michel de Guildenschmidt. Cet ancien conseiller d'Etat, qui se donne pour orthodoxe et se défend d'être jéhoviste, n'en est pas moins l'un des avocats de la secte.

Enfin, si les sectes se plaignent de l'hostilité des services de l'Etat, force est de constater qu'elles disposent, elles aussi, de relais jusque dans les rangs de la justice. Sur l'un des dépliants fournis à l'appui du DVD figure en bonne place, sous le titre "L'avis de professionnels", cette note signée d'un magistrat au TGI de Bobigny, Frédéric Jérôme Pansier : "Le bureau d'information hospitalier créé par les Témoins de Jéhovah depuis 1990 est un service d'information (...) afin de faciliter la communication entre médecins et malades témoins de Jéhovah, de favoriser l'échange de moyens et techniques, et enfin de développer l'information hospitalière sur la chirurgie sans transfusion et les solutions substitutives."

Une question reste tout de même sans réponse : pourquoi diable le corps médical aurait-il besoin de la pédagogie des Témoins de Jéhovah?



Chili : Sectes - Colonia Dignidad

L'ex-nazi Schaefer, chef d'une secte au Chili poursuivi pour pédophilie

France Soir, 9 mars 2005 par Philippe Bouvier.

[Texte intégral]

(PORTRAIT)

SANTIAGO - L'ex-caporal nazi Paul Schaefer arrêté jeudi en Argentine, chef spirituel de l'enclave allemande Colonia Dignidad, une secte installée dans le sud du Chili depuis 1961, a rivalisé de ruse pour échapper à la justice chilienne. Agé aujourd'hui de 83 ans, Schaefer, d'allure énergique et de port rigide avec ses 1,78 mètres avant sa disparition en 1996, se déplace désormais en chaise roulante, selon des informations parvenues de Buenos Aires.

Quand la justice chilienne ordonna son arrestation en août 1996, le fondateur de la Colonia Dignidad fit savoir qu'il ne se rendrait jamais. Ses avocats ont toujours rejeté les accusations de viols d'enfants pour lesquelles des condanations ont été prononcées en 2004 au Chili, alors que les premières plaintes à ce sujet avaient été déposées contre lui peu après la fondation de la colonie en 1961. Elles ont débouché sur la condamnation en novembre 2004 de 22 responsables de la colonie, accusés de complicité avec Schaefer dans le viol de 27 enfants de paysans pauvres des alentours de l'enclave allemande, située près de Parral, à 350 km au sud de Santiago.

La première plainte pour viol d'un enfant date d'il y a plus de 40 ans et a été déposée "par son ami d'enfance Willy Georg qui l'avait dénoncé en Allemagne pour avoir sodomisé son fils", avait déclaré en mai 1997 un étroit collaborateur de Schaefer, Heinz Kunz, qui avait fui la colonie en 1988. Paul Schaefer, caporal-brancardier de l'armée pendant la Seconde Guerre mondiale, parcourait les rues de Sieburg et Bonn comme pasteur avant de créer en 1957 la "Mission sociale privée" pour la protection des orphelins de guerre.

Il quitta subitement l'Allemagne en 1960 après le dépôt d'une trentaine de plaintes pour viols d'enfants et fonda au Chili en 1961 la Société d'éducation et de bienfaisance Dignidad, surnommée Colonia Dignidad, pour les victimes d'un tremblement de terre dans la région de Concepcion (sud). Un ex-pilote de l'armée de l'air du IIIe Reich, Hermann Schmidt, a fait partie des fondateurs de la colonie "mais le chef omniprésent et cruel était Paul Schaefer", a déclaré à l'AFP Manuel Rodriguez, un admirateur chilien de l'enclave à ses débuts.

Selon Wolfgang Mueller, un jeune membre de la colonie qui s'en était échappé dès 1966 et vit aujourd'hui à Hambourg, Schaefer dormait pratiquement toutes les nuits avec un enfant différent dont il abusait. Le viol était un "instrument pour garantir la loyauté" entre dominants et dominés au sein de la colonie, a expliqué à l'AFP un magistrat informé du dossier: "c'est une secte avec la religion comme moyen de soumission. Schaefer disait aux enfants: +Ou tu vas avec moi, Dieu, ou en enfer+".

Ces dernières années, l'étau judiciaire s'est resserré autour de Schaefer avec le récent procès condamnant ses lieutenants pour complicité de pédophilie et une multiplication de plaintes contre la colonie pour des disparitions de prisonniers sous la dictature d'Augusto Pinochet (1973-90) et des tortures à l'intérieur de l'enclave allemande

 



Chili : Colonia Dignidad

Paul Schaefer sera jugé au Chili pour pédophilie et tortures sous le régime Pinochet

Dernière heure, 13 mars 2005

[Texte intégral]

SANTIAGO L'ex-caporal nazi Paul Schaefer a été expulsé d'Argentine vers le Chili où il est arrivé dans la nuit de samedi à dimanche à bord d'un avion de la Force aérienne chilienne, les autorités argentines ayant accédé à la demande de Santiago qui veut le juger pour pédophilie et tortures pendant la dictature d'Augusto Pinochet.

En fuite depuis près de huit ans, l'ancien chef de l'enclave allemande Colonia Dignidad, âgé de 83 ans, avait été arrêté jeudi à Tortuguitas, près de Buenos Aires, et hospitalisé aussitôt en raison d'une hypertension artérielle. La police argentine était depuis six mois sur ses traces.

Paul Schaefer était arrivé samedi soir à l'aéroport de Buenos Aires dans une ambulance, menotté et avec un gilet pare-balles, entouré d'un dispositif policier spécial supervisé par le ministre argentin de l'Intérieur Anibal Fernandez. Le détenu avait été remis au vice-ministre chilien de l'Intérieur Sergio Correa, qui dirigeait les opérations de transfert dans un appareil des Forces aériennes chiliennes.

Attaché avec des courroies sur un brancard, il avait été transféré sur un fauteuil roulant avant d'être mené dans l'avion. Il semblait calme, avec une expression absente, et à même de pouvoir supporter un bref voyage en avion.

Le juge fédéral argentin Hector Echave, en charge de l'affaire, a expliqué à l' AFP que l'expulsion rapide de Schaefer avait été rendue possible parce que le Chili avait annulé sa demande d'extradition à l'encontre de l'ancien nazi.

De ce fait, Schaefer tombait immédiatement sous le coup de la nouvelle loi argentine sur l'immigration, adoptée en janvier, qui prescrit que tout étranger, qu'il soit entré légalement ou illégalement en Argentine, peut être déporté s'il est accusé par un autre pays de crimes contre l'humanité.

Schaefer avait disparu de Colonia Dignidad, une secte fondée par lui en 1961 dans le sud du Chili, en faisant courir le bruit qu'il était mort, lorsque Interpol a lancé à son encontre en 1996 un mandat d'arrêt international à la suite de plaintes pour pédophilie.

Ces plaintes ont débouché sur la condamnation en novembre 2004 de 22 responsables de la colonie allemande pour 27 cas d'abus sexuels sur des enfants de paysans pauvres des environs de Colonia Dignidad.

Le mandat d'arrêt d'Interpol inclut aussi les requêtes du juge Joaquin Billard de la cour d'appel de Santiago, qui enquête sur des disparitions de prisonniers politiques dans l'enceinte de Colonia Dignidad sous la dictature du général Pinochet, selon des sources judiciaires à Santiago.



France : Raël

Raël contre un de ses amis d'enfance: le tribunal constate la prescription

AFP , 14 mars 2005

[Texte intégral]

PARIS - Le tribunal de grande instance (TGI) de Paris a constaté lundi la prescription des faits reprochés à un ami d'enfance du gourou de la secte des raëliens, Claude Vorhilon alias Raël, que ce dernier poursuivait pour avoir remis en cause la sincérité de ses convictions. Le différend entre les deux hommes portait sur les propos tenus par l'ami d'enfance du gourou, Roland Chevaleyre, restaurateur à Ambert (Puy-de-Dôme), lors d'une émission de M6 intitulée "sectes, escrocs et manipulateurs" et diffusée le 10 avril 2001.

Ce dernier rapportait une conversation qu'il avait eu avec Raël quatre ans auparavant et au cours de laquelle le leader du mouvement sectaire lui aurait avoué avoir menti sur les convictions qu'il professe depuis 25 ans. L'émission de M6 avait ensuite été diffusée sur un site internet spécialisé dans la lutte anti-sectes et dont l'éditeur, Xavier Martin-Dupont, était également poursuivi devant le TGI.

"C'est à bon droit que M. Martin-Dupont soutient, que lors du premier acte de poursuite (...) les propos litigieux avaient été mis en ligne pour la première fois plus de trois mois (durée de la prescription en matière de presse, ndlr) auparavant, de telle sorte que l'action doit être déclarée prescrite", explique le jugement rendu par la 17e chambre du TGI.



France : Sectes

Lutte discrète contre les sectes

La Croix , 14 mars 2005 par Marianne Gomez

[Texte intégral]

Des personnes impliquées dans la lutte contre les sectes dénoncent aujourd'hui un certain relâchement. Ces critiques coïncident avec la publication imminente du rapport annuel de la Miviludes

Où sont passés Moon, la scientologie, les Témoins de Jéhovah… ? Que sont devenus ces groupes emblématiques du mouvement sectaire qui, il y a peu, faisaient régulièrement les titres de l’actualité ? Discrets jusqu’à l’effacement, ils ne font plus parler d’eux. "C’est parce qu’il n’y a plus de grand scandale, explique Daniel Groscolas, président du CCMM-Centre Roger-Ikor. Ces groupes ont compris que la France était déterminée. Ils ne commettent plus les mêmes erreurs qu’il y a dix ans et, du coup, il devient difficile de les prendre en défaut."

Le député PS des Ardennes, Philippe Vuilque, président du groupe parlementaire d’études sur les sectes, fait quant à lui une tout autre analyse de la situation. «Il y a un relâchement de la lutte contre les sectes. À tel point qu’on est aujourd’hui dubitatifs sur la volonté de l’État»…

Retour en arrière. Fin novembre 2002, la Mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) succédait à la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (Mils). Un nouveau nom pour une nouvelle orientation : le gouvernement veut rompre avec la précédente politique de lutte contre les sectes, jugée trop "va-t-en-guerre". Désormais, on ne va plus se focaliser sur les sectes, mais uniquement sur les "dérives sectaires", c’est-à-dire les comportements répréhensibles.

L’idée est de mieux respecter les libertés et de ne plus prêter le flanc aux critiques américaines qui, régulièrement, accusent la France de pratiquer une politique discriminatoire à l’encontre des religions. Pour mener à bien ce virage à 180 degrés, le gouvernement choisit un haut fonctionnaire, Jean-Louis Langlais. Le président de la Miviludes arrive au terme de son mandat cette année. Et, à l’heure du bilan, plusieurs observateurs se demandent si la voie de la modération choisie en 2002 n’a pas abouti à stériliser l’action.

Complaire aux Américains


Pour Catherine Picard, qui dirige l’Union nationale de défense de la famille et de l’individu (Unadfi), association de défense des victimes, «on assiste à un retour de balancier. La Miviludes ne fait pas le travail de fond qu’elle devrait faire sur certains groupes. Et il y a des ministères qui se sont totalement désengagés.» «Pour complaire aux Américains, poursuit le vice-président de l’Unadfi, Jean-Pierre Jougla, on a renoncé à tout discours offensif sur le phénomène sectaire. Le fait de parler de dérives sectaires a amené un rétrécissement de l’approche : on ne considère qu’il y a problème que s’il y a un dérapage pénal. Or les victimes de sectes saisissent rarement la justice !»

Ces critiques sont reprises, sous le couvert de l’anonymat, par une partie des professionnels impliqués dans le secteur. «Le nouveau discours consiste à dire que le paysage a beaucoup changé, qu’il y a de plus en plus de petites sectes. Du coup, on s’occupe de microgroupes nichés au fond de la Creuse et, pendant ce temps-là, les groupes les plus puissants continuent de prospérer sans être inquiétés», relève ainsi l’un de nos interlocuteurs.

Des faits précis sont évoqués. Le 30 août 2004, alors qu’il était en poste à Bercy, Nicolas Sarkozy a reçu l’acteur américain Tom Cruise, propagandiste phare de la scientologie. «Ça nous a scandalisés», se souvient Philippe Vuilque. De même, ce député n’a pas compris que le ministère de l’intérieur, en réponse à la question d’un préfet, considère que les Témoins de Jéhovah pouvaient prétendre au statut d’association cultuelle sans que cela pose problème.

Toujours à propos des Témoins de Jéhovah, plusieurs observateurs racontent aussi qu’une première version du rapport 2003 de la Miviludes les présentait sous un jour très anodin. «Heureusement, on a pu le faire corriger.» On reproche également à la Miviludes d’avoir reçu les avocats de certaines grandes sectes. «C’est vrai, admet son secrétaire général Gilles Bottine, et c’était avec l’idée qu’une mission doit agir dans la transparence. Le souci de ces mouvements est d’être retirés de la liste établie par les parlementaires : nous les avons renvoyés vers les parlementaires.»

"La France est le seul pays à avoir un dispositif aussi développé !"

Toutes ces attaques sont jugées «déloyales et malhonnêtes» par le président de la Miviludes, Jean-Louis Langlais. «On n’en a jamais autant fait contre les sectes !» Et de rappeler les récentes actions de la Miviludes : création de 12 nouvelles cellules de vigilance auprès des préfets en 2004 ; mise en place de correspondants régionaux ; publication d’un Guide de l’agent public face aux dérives sectaires (lire La Croix du 14 janvier 2005) ; organisation du séminaire «sectes et laïcité», dont les actes viennent de paraître (lire ci-contre) ; colloque organisé avec des avocats…

«La France, poursuit Jean-Louis Langlais, est le seul pays à avoir un dispositif aussi développé !» Mais pourquoi ne pas dire que certains groupes sont dangereux, même s’ils ne tombent pas sous le coup de la loi ? «Ce serait maladroit, coupe le président. Que veut-on ? Que l’on tire sur tel ou tel groupe ? De quel droit le ferait-on, à partir du moment où ils n’ont pas franchi la ligne jaune ? On serait taxés de liberticides et attaqués en diffamation. Moi je m’honore de ce qu’en trois ans, la France n’a jamais été attaquée devant la Cour européenne des droits de l’homme. Pour autant, on ne baisse pas la garde, et si on ne parle pas de certains groupes, c’est parce qu’ils ont moins d’écho en France qu’auparavant.»

Le député communiste de Seine-Saint-Denis, Jean-Pierre Brard, vice-président du groupe d’étude parlementaire sur les sectes et membre du conseil d’orientation de la Miviludes, est sur la même ligne. «Ce qui peut donner l’impression qu’il ne se passe rien, c’est qu’on n’est pas sur les barricades ! Mais on a une vraie vigilance.» Daniel Groscolas, président du CCMM, accorde aussi un satisfecit à la Miviludes : «C’est vrai qu’il n’y a pas le souffle qu’on a connu avec la précédente mission. Mais celle-ci partait en guerre contre tout ce qui bouge ! Personnellement, je redoute les chasses aux sorcières et préfère la sérénité.»

Alors, désengagement ou rééquilibrage ? Une autre manière de juger l’action menée par les pouvoirs publics est d’en évaluer les résultats. En matière de justice par exemple, trois importantes décisions ont été rendues l’an dernier. Pour la première fois, l’Association spirituelle de scientologie d’Île-de-France (Asesif) a été condamnée par la Cour de cassation en tant que personne morale pour violation de la loi informatique et libertés, pour avoir conservé sur des fichiers informatiques des données concernant d’anciens membres de la secte.

Par ailleurs, la Cour de cassation a confirmé la condamnation des Témoins de Jéhovah à verser à l’État 44 millions d’euros de redressement fiscal, au titre de la taxation des dons manuels. Enfin, par une première application de la loi About-Picard, qui réprime les atteintes aux personnes en état de faiblesse, le tribunal correctionnel de Nantes a condamné à trois ans de prison avec sursis le gourou de la secte apocalyptique Néo-Phare (celui-ci a toutefois fait appel).

L’équilibre actuel, fragile, peut à tout instant basculer

Autre domaine dans lequel on a avancé : celui de la formation, de plus en plus en butte aux tentatives d’infiltrations sectaires. Peu à peu, le champ s’assainit. À la sous-direction du contrôle de la formation professionnelle, qui dépend de la délégation générale à l’emploi, Stéphane Rémy décortique, à partir des dossiers signalés par les services régionaux de contrôle, les demandes d’immatriculation déposées par tous ceux qui veulent être enregistrés comme formateurs –ils sont plusieurs milliers chaque année.

«L’un des critères qui nous interpellent, explique Stéphane Rémy, est le parcours du candidat, lorsqu’il s’agit d’une personne qui, après avoir suivi un stage, puis un autre, etc., souhaite devenir elle-même formateur. Un autre indice qui nous incite à la vigilance est la présence, dans le dossier, d’un produit phare qui revient sans cesse mais dont le contenu ou l’utilisation ne sont jamais clairement précisés. On a ainsi souvent un faisceau d’éléments caractéristiques : le fait de proposer un programme de formation pour tous publics, avec un langage pseudo-scientifique, de mélanger l’offre de développement personnel et professionnel, etc.» Si, après analyse approfondie, il s’avère que l’organisme n’a pas pour objet la formation, il ne sera pas enregistré. Plusieurs organismes sont ainsi recalés chaque année.

Les sectes sont donc loin d’avoir le champ libre en France. Mais les contenir nécessite une vigilance constante. Et l’équilibre actuel, fragile, peut à tout instant basculer.

REPERES

Qu’est-ce que la Miviludes ?

C’est un organisme placé auprès du premier ministre qui a pour missions (décret du 28 novembre 2002) de :

1. Observer et d’analyser le phénomène des mouvements à caractère sectaire dont les agissements sont attentatoires aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales ou constituent une menace à l’ordre public ou sont contraires aux lois et règlements.
2. Favoriser […] la coordination de l’action préventive et répressive des pouvoirs publics à l’encontre de ces agissements.
3. Développer l’échange des informations entre les services publics sur les pratiques administratives dans le domaine de la lutte contre les dérives sectaires
4. Contribuer à l’information et à la formation des agents publics dans ce domaine
5. Informer le public sur les risques et, le cas échéant, les dangers auxquels les dérives sectaires l’exposent et de faciliter la mise en œuvre d’actions d’aide aux victimes
6. Participeraux travaux relatifs aux questions relevant de sa compétence, menées par le ministère des affaires étrangères dans le champ international.

Comment fonctionne la Miviludes ?

La Miviludes a à sa tête un président nommé pour trois ans, assisté d’un secrétaire général et d’une dizaine de fonctionnaires détachés par leurs administrations, dont quelques-uns sont chargés de suivre spécifiquement certains secteurs (santé, formation, etc.).

Elle se compose en outre de :

– un comité exécutif de pilotage opérationnel (Cepo) constitué par les représentants des différents ministères concernés, qui se réunit au moins six fois par an ;
– un conseil d’orientation constitué d’une trentaine de personnalités nommées à raison de leur expérience ou de leurs compétences (députés, sociologues, représentants d’associations…), dont la mission est de dégager les orientations et perspectives d’actions de la Miviludes.

À lire

Sectes et laïcité, La Documentation française, 350 p., 20 €.

Voir :

Quelques reflexions à l'article sur les sectes (doc PDF)



France : Religions

Deux fédérations protestantes vont porter plainte

Le Figaro , 14 mars 2005 par Sophie de Ravinel

[Texte intégral]

Jean-Pierre Brard dit avoir interrompu un culte pour raison de sécurité
Deux fédérations protestantes vont porter plainte contre le maire de Montreuil

Une affaire de protection contre le feu dans des salles de culte protestant en banlieue parisienne se propage comme un incendie. La Fédération protestante de France (FPF), présidée par le pasteur Jean-Arnold de Clermont, ainsi que la Fédération évangélique de France (FEF), ont décidé de se constituer partie civile dans une plainte qui sera déposée - avant l'été au plus tard - contre le député maire de Montreuil apparenté communiste, Jean-Pierre Brard. Ce dernier est accusé d'avoir interrompu des cultes, le 6 février dernier.

«Dans l'un de ces lieux de culte, a expliqué le pasteur Jean-Arnold de Clermont en marge de l'Assemblée générale de la FPF, M. Brard a pris la parole, se saisissant du micro, pour demander aux fidèles de prier moins fort par respect pour le voisinage. Il s'est aussi permis d'arracher des affiches sur les murs, puis a demandé à ce que lui soient présentés dans la demi-heure les registres sur la sécurité.» Selon le président de la FPF, qui n'a pas directement constaté les faits, «des excuses auraient suffi pour classer cette affaire». Outre la violation de l'article 32 de la loi de 1905 sur la liberté de pratiquer les cultes, trois des associations culturelles «visitées» devraient porter plainte pour abus de pouvoir de la part du maire. Mais elles ne comptent pas s'arrêter là. Les fidèles sont noirs pour la plupart et Jean-Arnold de Clermont «se dit profondément convaincu qu'il y a aussi discrimination».

Interrogé par Le Figaro, Jean-Pierre Brard accuse à son tour Jean-Arnold de Clermont. «Il se situe sur le registre de l'affabulation et de la victimisation pour arriver à ses fins : la révision de la loi de 1905 pour mise en péril de la liberté religieuse.» Le maire de Montreuil nie en bloc avoir saisi un micro ou déchiré une affiche. Il affirme avoir demandé des documents sur la protection incendie, usant de son pouvoir de police administrative. Un responsable d'une des assemblées l'aurait accueilli avec agressivité sans disposer d'aucun des documents exigés. Pour cette raison, Jean-Pierre Brard est revenu une heure plus tard avec trois policiers - «muets et passifs» - afin de faire évacuer les lieux. «En cas d'incendie, justifie le maire, je suis le premier mis en examen.»

Pour le maire de Montreuil, cette affaire n'a rien à voir avec un paravent derrière lequel se dissimileraient des crispations laïques face à des craintes de fondamentalisme ou de dérives sectaires. «On ne peut pas me taxer de ce type de comportement. L'amendement sur l'enseignement du fait religieux à l'école que j'ai proposé à l'Assemblée le 2 mars dernier, a été adopté à l'unanimité moins une voix.» Jean-Pierre Brard et Jean-Arnold de Clermont ont déjà croisé le fer ces dernières années, notamment sur la question des sectes dont le député de Seine-Saint-Denis s'est fait une spécialité à l'Assemblée.



France : Témoins de Jéhovah

Deyvillers refuse la «salle du Royaume»

Le Figaro, 14 mars 2005 par Marie-France Bezzina

[Texte intégral]

VOSGES - Un village s'oppose à l'édification d'un centre des Témoins de Jéhovah

L'épreuve de force entre les Témoins de Jéhovah et les habitants de Deyvillers (Vosges) qui s'opposent à la construction d'une «salle du Royaume», un véritable centre cultuel régional, reprend de plus belle. Vendredi soir, l'Association de défense de l'environnement de Deyvillers (Aded) a annoncé que la société civile immobilière Les Vergers fleuris avait acquis voici une quinzaine de jours un terrain de six hectares. «Légalement», constate le maire, René Crozat, qui n'en pense pas moins. Cette SCI représente en fait les Témoins de Jéhovah.

Ce domaine était composé de parcelles dont les propriétaires ne demeurent pas forcément dans la région. Ont-ils été tous prévenus, lors du compromis de vente, de la destination de leurs biens ? Les Témoins de Jéhovah ont aussi entamé une première procédure devant le tribunal administratif de Nancy pour que leur soit reconnue «une identité cultuelle». Des jugements récents leur sont favorables. «Un bâtiment destiné à l'exercice d'un culte est un équipement d'intérêt général», disent-ils.

La population, hostile à cette implantation, s'était exprimée contre ce projet dans un référendum local puis par une pétition qui a récolté 3 500 signatures d'habitants de Deyvillers mais aussi des communes proches - parmi elles, celles d'élus. Pourtant, rien ne décourage l'organisation des Témoins de Jéhovah qui a récemment publié un communiqué au ton volontaire : «Nous n'avons jamais causé de troubles à l'ordre public.»

Les anti-Jéhovah savent que leurs adversaires iront désormais jusqu'au bout, et ce d'autant plus qu'ils ont déjà été éconduits de Remomex, à quelques kilomètres de Deyvillers, après plusieurs années de procédure. Le certificat d'urbanisme et le permis de construire ne leur sont toutefois pas acquis. La Direction départementale de l'équipement a son mot à dire sur les problèmes d'assainissement et de voies d'accès. C'est pour attaquer par ces biais que les habitants de Deyvillers ont créé une association de «défense de l'environnement»



France : Château de Monflanquin

Victime d'un gourou, une famille se cloître

Femme Actuelle , 14 mars 2005 par Loïc Chauveau

[Texte intégral]

En septembre 2001, Jean Marchand a perdu sa femme et ses enfants : ils se sont cloîtrés dans le château familial et refusent tout contact avec le monde extérieur. Une situation si préoccupante que les policiers ont mené une enquête dont le rapport vient d'être déposé sur le bureau du procureur d'Agen.

Tout commence le 7 septembre 2001. Ce jour-là, Jean se repose dans sa résidence secondaire de Monflanquin, sur les coteaux du Lot-et-Garonne. Ce journaliste parisien de 57 ans savoure ses derniers moments de vacances avant de rentrer travailler à Paris où sa femme fait justement un aller-retour pour préparer la rentrée de l'école de secrétariat qu'elle dirige.

Il est 15 h 30 quand Ghislaine arrive, avec ses deux frères. Jean se lève pour les accueillir, mais sa femme refuse de l'embrasser et, très agitée, se dit menacée par les francs-maçons accusant Jean d'en faire partie. L'époux essaie de parlementer, mais il ne peut rien contre ce flot de paroles. D'autant que les deux frères sont menaçants. Jean est alors obligé de faire ses valises et de se laisser conduire à la gare d'Agen.

A Paris, d'autres mauvaises surprises l'attendent. Les serrures de son domicile ont été changées. Ghislaine est aussi passée à la banque et a vidé les comptes. Jean tente de la joindre. En vain.

Monflanquin est le berceau des V., la famille de Ghislaine. Une lignée de vieille noblesse dont le château domine le village. Jean et son épouse y possèdent une maison et organisent en été le festival " Musique en Guyenne ". Ils y ont marié leur fille, fin août 2001, une semaine avant la rupture.

A Paris, Jean va découvrir de misérables secrets. Depuis le début 2001, son épouse ne paye plus ni salaires ni charges sociales, et l'école qu'elle dirige est mise en liquidation. Après enquête auprès des professeurs, Jean découvre que Ghislaine est passée sous la coupe d'un certain Thierry T., un beau
parleur qui se dit espion et se prétend menacé par un complot des francs-maçons. Ghislaine boit ses paroles et répète ses diatribes contre la franc-maçonnerie. Elle ne décide plus rien sans l'avis de cet homme. pourtant, Jean apprend que Thierry T. n'en est pas à sa première faillite frauduleuse et qu'il n'a pas de domicile connu. Ce manipulateur est-il responsable de l'enfermement de la famille ? Car les frères et la soeur sont cloîtrés dans le château familial autour de leur mère de 91 ans. Charles-Henri, son épouse et leurs trois enfants ; Philippe et sa compagne ; Ghislaine, rejointe par ses deux enfants. Sa fille, jeune mariée, a en effet quitté son mari moins de trois mois après leur mariage. Jean ira frapper plusieurs fois à la porte du château pour obtenir une entre-vue. Elle restera dose...


Tout cela fait jaser au village. Cette famille, jadis ouverte et active, n'apparaît plus que pour faire des courses éclair. L'été 2002, le festival de musique est annulé. Printemps 2003, Charles-Henri, gynécologue réputé de Bordeaux, ferme son cabinet sans un mot d'explication à ses patientes. La famille vend le patrimoine et l'argent est déposé sur des comptes bancaires ouverts à l'étranger par Thierry T. Ghislaine y verse même de l'argent qui appartient au festival. Mais au lieu de profiter de ces ventes, la famille s'endette...

En septembre 2003, les meubles sont saisis et la famille doit quitter le château pour s'installer dans la maison de Charles-Henri, à trois kilomètres du village. Personne, y compris les enfants, n'exerce plus aucune activité. Les gendarmes leur ont rendu visite, mais n'ont rien remarqué qui pourrait nécessiter une intervention.

Pourtant, Jean ne peut se résoudre à l'idée que son épouse et ses enfants aient vraiment décidé de leur nouvelle vie. Il a divorcé pour éviter d'être lié auxdettes de sa femme, mais son amour pour sa famille est intact. Avec le temps, la situation n'évolue pas, et le procureur de la République d'Agen a requis une enquête préliminaire. Le rapport des policiers fait état de 1,8 million d'euros déposés sur des banques à l'étranger. Thierry T., qui a disparu, en serait le bénéficiaire. C'est maintenant au procureur de la République de décider de nommer un juge d'instruction pour enquêter sur un abus de faiblesse ou une escroquerie. Jean Marchand attend beaucoup de cette décision. Il veut sortir ses enfants de là : à 25 ans, Guillemette et François sont en train de gâcher leur vie.



France : O.T.S

Plainte contre le Crédit maritime

Ouest France , 15 mars 2005

[Texte intégral]

Alain Vuarnet a déposé une plainte, avec constitution de partie civile, contre la Caisse régionale du Crédit maritime mutuel auprès du tribunal de vannes.

Sa mère et son frère avaient péri carbonisés eb 1995 dans le Vercors, avec quatorze autres disciples de l'Ordre du Temple Solaire. Son avocat, Me Alain Leclerc, met en avant un document de 1997 émanant d'un cabinet d'avocats de vannes.

Ce document, qui pourrait être un faux, fait état de mouvements de fonds issus du Crédit maritime mutuel et destinés à des partis politiques bretons, ainsi qu'à l'Ordre du Temple Solaire.

La Confédération maritime s'est constituée partie civile dans cette affaire.



Belgique : Sectes

Les sectes muent et font des petits

Le Soir , 16 mars 2005 par Ricardo Gutiérrez

[Texte intégral]

Plus de 530 groupements ont été passés au crible par l'observatoire fédéral des sectes, au cours des cinq dernières années. Or la plupart d'entre eux n'étaient tout simplement pas mentionnés dans le rapport parlementaire d'enquête sur les sectes, publié en 1997 et considéré comme une véritable « liste noire » par nombre de mouvements sectaires. En Belgique, le monde des sectes est donc particulièrement mouvant.

Cet état des lieux a été livré à la Chambre, lundi, dans le cadre des réunions à huis clos du groupe parlementaire sur les sectes, piloté par André Frédéric (PS). L'observatoire, confronté à de plus en plus de sectes présumées et à une demande croissante du public et des autorités (police, justice, villes et communes...), revendique davantage de moyens pour remplir ses missions.

Les parlementaires partagent ce point de vue. Ils estiment également que la Belgique doit se doter d'armes juridiques plus efficaces contre les dérives sectaires.

La plupart des groupements sont absents de la liste parlementaire dressée en 1997

Un paysage sectaire en mutation

De plus en plus de sectes présumées sont passées au crible.

Un essor qui justifie le renforcement des moyens humains de l ’observatoire fédéral.

L’observatoire fédéral des sectes (1) dresse un constat alarmant : au cours des cinq dernières années, en réponse aux demandes du public, il a passé au crible 533 groupements différents, dont une large majorité (439) n’étaient pas mentionnés dans la liste des 189 mouvements sectaires pointés par la Commission parlementaire d’enquête sur les sectes, en 1997.

Bref, les sectes prolifèrent en Belgique et changent parfois de dénomination officielle pour échapper à la référence incriminante du listing de 1997…

L’observatoire dressait cet état des lieux à huis clos, lundi, à la Chambre, à l’initiative du groupe de travail parlementaire piloté par André Frédéric (PS). Les responsables du Centre nous confient souhaiter maintenir dans la confidentialité une série de constats précis, mais les grandes lignes du paysage sectaire intéressent évidemment chaque citoyen.

L’observatoire relève d’ailleurs que les demandes du public sont en augmentation constante, tout comme celles des autorités qui enregistrent des taux de croissance encore plus importants (+ 16 % en 2004, + 23 % en 2005). C’est la police qui recourt le plus aux services de l’observatoire, devant la Justice, les communes et la Sûreté de l’Etat.

Les Témoins de Jéhovah constituent le groupement qui suscite le plus de questions du public (et de loin, comme l’indique notre infographie).

Globalement, ce sont les mouvements apparentés au protestantisme nord-américain qui génèrent le plus de demandes, devant les mouvements extrême-orientaux, les groupements actifs en matière de thérapies parallèles et les sectes catholiques.

Dans l’actualité, l’observatoire pointe l’agressivité judiciaire de certains mouvements, comme la scientologie (prompte déposer plainte contre ses contradicteurs), et l’essor, en Belgique, de sectes évangéliques africaines qui prétendent guérir leurs adeptes des maladies les plus graves par de simples incantations…

Mouvements qui ont été suivis de près par la Sûreté de l’Etat.

Aux yeux du groupe de travail parlementaire, qui a encore programmé une longue série d’auditions avant de rendre ses conclusions, il convient d’emblée de renforcer les moyens de l’observatoire (documentaliste, juriste et analystes), afin d’améliorer la mission d’information à destination du public et des autorités (en somme, à demande croissante, moyens humains accrus).

Le groupe de travail compte aussi évaluer, prochainement, les effets de la loi qui réprime, en France, « l’abus de faiblesse résultant d’une sujétion psychique ou physique » ou encore d’un « embrigadement des enfants ou enfermement de ces derniers dans des principes éducatifs
désocialisants ».

Nous envisageons d’introduire ces mêmes dispositions dans le code pénal belge, commente un des parlementaires du groupe de travail, mais nous estimons qu’il faut d’abord en vérifier l’efficacité pour éventuellement adapter la loi à la situation de la Belgique.

(1) De son nom officiel, le « Centre d’information et d’avis sur les organisations sectaires nuisibles » (CIAOSN),
139, rue Haute, 1000-Bruxelles, tél. 02-504.91.68, site internet www.ciaosn.be, e-mail : info@ciaosn.be.



France : Actualités diverses

Enlèvements d'enfants de couples bi-nationaux: lancement d'un site internet

AFP,16 mars 2005

[Texte intégral]

PARIS - Le ministre de la Justice Dominique Perben a présenté mercredi à la presse un site internet, destiné à informer et à aider les familles confrontées à des affaires d'enlèvements d'enfants entre couples bi-nationaux séparés.

Ce site (www.enlevement-parental.justice.gouv.fr) est "un des moyens mis à la disposition du public pour faire réussir Bruxelles 2 bis", la nouvelle règle européenne entrée en vigueur le 1er mars.

Celle-ci vise à faciliter la résolution des affaires d'enlèvements d'enfants entre couples bi-nationaux séparés en confiant la décision à la seule justice du pays où habite l'enfant, a dit M. Perben lors d'un point de presse. C'est "à la fois un site d'information sur les règles qui s'appliquent en matière d'enlèvement d'enfants mais c'est aussi un site qui, au-delà de l'information, donne à la personne qui y vient les renseignements administratifs, le contenu des dossiers qu'il faut déposer, à qui on peut les porter, comment remplir un formulaire, donc c'est aussi un site pratique à la disposition des familles", a-t-il développé.

Le ministre a précisé qu'il y avait au 1er janvier "645 dossiers de familles" qui rencontrent des difficultés, dont "445" relatifs à un enlèvement d'enfant. Ces chiffres "ont tendance à croître", a-t-il ajouté. Il y a eu ainsi 255 dossiers déposés en 2003 et 277 en 2004. Sur les 445 dossiers d'enlèvement en instance -les 200 autres sont relatifs à un problème de droit de visite-, "un peu moins de la moitié concernent des ressortissants européens" et "la moyenne de résolution est d'un an-un an et demi", a-t-on précisé au ministère.



Chine : Falungong

Le Falungong accusé de pirater des transmissions TV satellitaires chinoises

AFP,16 mars 2005

[Texte intégral

PEKIN - La secte Falungong, interdite en Chine, est accusée d'avoir piraté les signaux de plusieurs chaînes de télévision chinoises retransmises par le satellite AsiaSat, a rapporté mercredi l'agence Chine nouvelle.

La réception des programmes de plusieurs chaînes provinciales, qui sont diffusées dans tout le pays à travers le réseau câblé, a été interrompue lundi à 21H34 locales (13H34 GMT) et remplacée par celle de contenus en faveur du Falungong, a précisé l'agence officielle chinoise.

Mais selon Dajiyuan, un site internet d'informations en langue chinoise basé à l'étranger, les enregistrements diffusés ne faisaient pas de prosélytisme en faveur de la secte d'inspiration bouddhiste mais critiquaient le Parti communiste chinois et appelaient ses plus de 66 millions de membres à le quitter.

C'est le deuxième incident de ce type depuis le mois de novembre, selon Chine nouvelle, qui cite un communiqué d'Asia Satellite Telecommunications Co. Ltd., le propriétaire d'Asiasat, selon lequel cette attaque "délibérée enfreint gravement les traités sur les communications internationales".

Asia Satellite Telecommunications Holdings Ltd., basée à Hong Kong, appartient en partie au conglomérat d'Etat chinois CITIC Group.

Le Falungong, qui comptait des dizaines de millions d'adeptes en Chine avant d'être interdit en 1999, était déjà parvenu à plusieurs reprises ces dernières années à diffuser des enregistrements vidéos sur des réseaux câblés locaux en Chine.

Certains membres de la secte ont été condamnés pour ces actions de piratage des ondes à des peines allant jusqu'à 13 ans de prison.



Belgique : Sectes

Question écrite de André Frederic, député

Courriel, 16 mars 2005

[Texte intégral]

QUESTION ECRITE DE MONSIEUR ANDRE FREDERIC, DEPUTE, A MONSIEUR KAREL DE GUCHT, MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES SUR « LES ACTIVITES DE LA SCIENTOLOGIE SUR LES LIEUX AFFECTES PAR LE TSUNAMI »

Monsieur le Ministre,

La presse internationale s’est récemment fait l’écho de la présence de volontaires de la scientologie dans les hôpitaux et les centres d’identification des victimes du Tsunami. Elle « propose » à cette occasion sa technique appelée « Assist ». Il s’agit en fait d’un massage. A cette occasion, les scientologues distribuent également des ouvrages de leur organisation.

D’après le quotidien suédois Expressen, plusieurs scientologues ont été expulsés de l’hôpital de Vachira, près de Phuket en Thaïlande, après que des patients se soient plaints des douleurs occasionnées par ces massages.

D’après le quotidien italien Il corriere della Sera, le gouvernement indonésien envisage de restreindre les mouvements des volontaires étrangers suite aux risques de prosélytisme religieux que représentent certains corps de volontaires. La scientologie est également présente dans la région de Banda Aceh, en Indonésie.

Le site d’une branche de la scientologie dénommée « The Way to Happiness Foundation » dit avoir reçu de la part des « ministres volontaires de la scientologie » une commande de 1.000.000 de livres du fondateur de la scientologie, destinés à être distribués sur les lieux de la catastrophe. « The Way to Happiness Foundation » dit vendre ces ouvrages à 50 cents pièce. Le montant de cette opération s’élèverait donc à 450.000 dollars.

D’après le Los Angeles Daily News, la ville de Santa Clarita a donné une somme de 10.000$ à l’organisation scientologue « International Foundation for Human Rights and Tolerance », à l’occasion de sa campagne dirigée vers les orphelins d‘Asie. Le porte parole de cette organisation explique que la scientologie étant son principal bailleur de fonds, il est évident que la Fondation va promouvoir la scientologie. L’historique de cette fondation, présentée sur son site internet, démontre qu’elle n’a aucune expérience dans l’aide humanitaire et s’est jusqu’ici concentrée sur la dénonciation de la Belgique, de la France et de l’Allemagne comme pratiquant la discrimination religieuse.

Ce n’est pas la première fois que la scientologie envoie ses ministres volontaires sur les lieux d’une catastrophe.

Le 9 décembre 2004, les pompiers de Chicago ont expulsé des ministres volontaires de la scientologie interférant avec les services de secours sur les lieux d’un incendie.

Le 22 octobre 2004, les ministres volontaires de la scientologie étaient expulsés de la ville de Belsan par la police, après avoir tenté d’interférer avec le traitement des victimes de la prise d’otage ayant eu lieu dans une école de cette ville.

Dans les jours qui ont suivi les attentats du 11 septembre 2001, les ministres volontaires de la scientologie ont également déployé leurs activités, ce qui amena la National Mental Health Association à prévenir le public américain que les scientologues n’étaient pas qualifiés pour fournir une aide psychologique quelconque.

Pour rappel, la branche belge de l’église de scientologie asbl et plusieurs de ses dirigeants sont sous le coup d’une inculpation des chefs de constitution d’organisation criminelle, escroquerie, violation de la loi sur la vie privée ou encore exercice illégal de l’art de guérir et de la pharmacie.

Le gouvernement fédéral allemand considère que la scientologie est une secte totalitaire et une menace pour la démocratie et l’individu.

Le 13 octobre 2003, la Cour d’appel de Paris a condamné l’Association spirituelle de l’Eglise de scientologie d’Ile-de-France à 5.000 euros d’amende avec sursis pour violation de la loi informatique et libertés, condamnation confirmée en Cassation en octobre 2004.

En Belgique, le 13 mai 2004, le « Bureau des affaires publiques et des droits de l’homme de la scientologie », établi au 91 rue de la Loi à Bruxelles, avait annoncé la formation d’une coordination européenne de ses actions à l’intention des professionnels de la protection civile et des services de secours. Cette nouvelle organisation scientologue se nomme « Centre de coordination des ministres volontaires de la scientologie ». Ce centre est également situé rue de la Loi. Il ne semble pas disposer d’une personnalité juridique distincte du « Bureau des affaires publiques des droits de l’homme ». J’attire votre attention sur le fait qu’il s’agit là d’une filiale directe de l’entité de droit américain « Church of scientology International » qui n’a pas de liens juridiques avec l’asbl « Eglise de scientologie de Belgique », laquelle est sous le coup d’une inculpation à Bruxelles. A l’occasion de l’inauguration de ce « Centre de coordination des ministresvolontaires de la scientologie », la scientologie avait invité le responsable « scouts musulmans de Belgique », également membre de l’Assemblée des Musulmans de Belgique.

Pourriez-vous me dire quelles initiatives ont déjà été prises par notre pays pour éviter de telles dérives ?
Une coopération internationale n’est-elle pas nécessaire pour contrer le phénomène ?
Concrètement, quelles initiatives pourriez-vous prendre rapidement pour empêcher que l’aide humanitaire ne soit dévoyée de son objectif réel ?
Je vous remercie.

André FREDERIC
Député



Madagascar : EURD

Eglise universelle : la première à protester

La Gazette, 17 mars 2005

[Texte intégral]

On en a vu ici des églises ou sectes fermées ou interdites sur décision administrative.

Le révérend Daoud, américain de nationalité et fondateur de « Jesosy Mamonjy », avait déjà été expulsé par le ministère de l'Intérieur à la fin des années 60. On se souvient aussi de FAK (Fiainana ao amin'i Kristy) et de la tribu du gourou Maharaji, prohibés sous la Révolution, de la secte Moon chassée de l'île dans les années 90 et nous en passons d'autres qui échappent à notre mémoire. Mais l'Eglise Universelle du Royaume de Dieu (l'EURD) est bien la première qui proteste contre une décision officielle de fermeture et qui en arrive même à adresser une requête à la Chambre administrative, le tribunal chargé de juger les plaintes contre l'Etat. Auparavant, les sectes expulsées obtempéraient en baissant la tête et faisaient leurs valises prestement avant de quitter l'île en catimini.

Lors de sa conférence de presse de lundi au Motel d'Anosy, l'EURD s'est signalée à l'attention des journalistes par l'ardeur de ses pasteurs malgaches et de ses avocats (sont-ce des adeptes ?). Aucun dirigeant de culte étranger n'a été produit devant la presse pour que l'affaire prenne un air malgacho-malgache. Les fidèles de l'EURD, présents en nombre dans la salle, ont chahuté et hué les questions des journalistes qui semblaient hostiles à la secte. Face à ces manifestations d' « intolérance », des gens de presse ont quitté les lieux tandis que d'autres ont protesté en gardant le silence jusqu'au terme de la séance...

En tout cas, peu après sa naissance, l'EURD avait déjà eu maille à partir avec l'administration, car certains de ses pasteurs brésiliens étaient en situation irrégulière de séjour, en 1997-1998. En tout cas, avec une population chez nous plutôt naïve et prompte à croire, il faut brider ces sectes qui prétendent guérir et qui font sur le sujet une tapageuse publicité à la radio et à la télévision. Sans ces séquences qui ressemblent à de la tromperie, la station radio-Tv Record (qui appartient à l'EURD) est plutôt sympathique à la population et présente des émissions souvent intéressantes et instructives.



Japon : AUM

Le gourou de la secte Aum est devenu une épave en prison, selon ses filles

AFP, 18 mars

[Texte intégral]

L'ancien gourou de la secte Aum Vérité Suprême, Shoko Asahara, cerveau de l'attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995, est devenu en prison une véritable épave, selon le témoignage de ses filles.

A présent complètement aveugle, le gourou barbu qui prédisait l'apocalypse et auquel étaient entièrement dévoués ses fidèles, a eu 50 ans le 2 mars dans le Centre de détention de Tokyo.

Asahara avait été arrêté en mai 1995 au QG d'Aum à Kamikuishiki dans les environs du Mont Fuji, à l'endroit même où la secte dirigeait une usine chimique capable de produire suffisamment de sarin --invention des Nazis-- pour tuer des millions de personnes.

Douze personnes avait péri dans l'attentat et quelque 5.500 avaient été intoxiquées.

Asahara, marié, est père de quatre filles et deux fils, y compris hors mariage. Deux de ses filles, âgées d'une vingtaine d'années, ont pu le rencontrer depuis que le tribunal a levé en août dernier une interdiction.

Sa deuxième fille a été la première à le revoir et en a été bouleversée.

"Il n'a rien dit", confie-t-elle, en se souvenant d'une rencontre d'une demi-heure, le 17 août.

"Papa, assis dans une chaise roulante derrière la vitre de plastique, regardait à droite, à gauche, en haut, en bas, remuant ses jambes et marmonant", explique-t-elle à l'AFP, lors d'une interview exclusive dans le bureau de l'un des avocats du gourou.

"Je pense qu'il porte des couches parce que son pantalon était plus large", poursuit-elle, ajoutant qu'il devait souffrir d'une maladie.

"C'était un homme fier et c'est impensable pour lui de vivre des années dans un état d'incontinence", affirme-t-elle, en déplorant qu"'il soit maintenant comme une poupée qui ne réagit à rien".

"Je voudrais que (les autorités) l'examinent mentalement et physiquement. Une personne qui ne peut reconnaître ses propres filles peut-elle comprendre ce qui se passe dans un tribunal ?", demande sa troisième fille.

"Je veux que papa obtienne un traitement (médical) si nécessaire et rouvrir le procès quand il sera à nouveau prêt. Je ne peux m'empêcher de penser que Papa est dans une situation injuste", estime sa troisième fille.

"Les médias ne peuvent pas dire qu'il n'est pas en état de comparaître et le tribunal ne pourra jamais suspendre le procès", par peur de la colère de l'opinion publique, fait remarquer l'un des deux avocats de la défense, Takeshi Matsui, qui accompagnait les deux jeunes femmes lors de l'interview.

Mineures au moment de l'attentat, elles vivaient avec leur père dans les environs du Mont Fuji et n'utilisent plus aujourd'hui en public leur nom de famille pour se protéger.

Les deux soeurs disent ne pas être membres de la secte Aum, aujourd'hui rebaptisée "Aleph", et affirment mener une vie ordinaire au Japon tout en gardant des souvenirs agréables de leur père.

Elles confient qu'à l'époque de l'arrestation d'Asahara, leurs jeunes frères et soeurs ont été persécutés par leurs camarades à l'école quand il est devenu la figure la plus haïe de l'Archipel.

Asahara a été condamné en février 2004 à la pendaison pour sa responsabilité dans la mort de 27 personnes dans des attentats et d'autres attaques qui constituent les crimes terroristes les plus choquants, mais aussi les plus mystérieux, jamais commis au Japon.



Japon : AUM

La secte Aum existe toujours, sous le nom d'Aleph, et reste dangereuse

AFP, 18 mars

[Texte intégral]

La secte japonaise Aum Vérité Suprême s'est fait connaître dans le monde entier en 1995 par un attentat spectaculaire au gaz sarin qui a fait 12 morts et des milliers de blessés dans le métro de Tokyo. Selon les services de renseignement, elle est toujours active et dangereuse.

Shoko Asahara, 50 ans, ancien acupuncteur et gourou fondateur de la secte qui voulait prédire l'apocalypse, a été condamné à mort l'an passé après un procès-fleuve. Il a depuis fait appel et sa secte, ressuscitée sous le nom d'"Aleph", est sous surveillance policière constante.

Les dérives de la secte ne datent pas de l'attentat au sarin, puisque dès novembre 1989, des membres du culte ont assassiné un avocat opposé au mouvement, Tsutsumi Sakamoto, ainsi que sa femme et sa fille.

Selon la justice japonaise, l'hostilité du mouvement contre le reste de la société allait ensuite être exacerbée par une défaite du gourou et de plusieurs partisans aux élections législatives de février 1990.

Adorateur de Shiva, dieu de la destruction dans la mythologie hindouiste, le gourou Asahara n'hésitait pas à se présenter comme le Christ et le Bouddha réincarnés dans les années 80.

Des cassettes vidéo le montrant en train de "léviter" dans les airs lui servaient d'ailleurs à recruter ses jeunes proies en mal de spiritualité et de repères dans le Japon de la "bulle" financière.

Composée de 3.000 fidèles en 1988, la secte était parvenue ensuite à "recruter" au Japon 10.000 disciples entièrement dévoués, astreints à une discipline de fer. Ils portaient en permanence sur le crâne des casques spéciaux munis d'électrodes censées diffuser les ondes cérébrales du "maître".

En décembre 1999, la secte admet pour la première fois officiellement sa responsabilité dans les attentats au gaz sarin du métro de Tokyo en 1995 et présente ses excuses.

Aujourd'hui, le culte d'Aleph suit les mêmes croyances qu'Aum et compte actuellement 1.600 fidèles, un chiffre bien moindre qu'en 1995, mais toutefois en hausse d'un millier depuis l'opération policière qui a suivi l'attentat, selon l'Agence japonaise de sécurité intérieure.

Aleph vend également des casques dotés d'électrodes, censés permettre de recevoir les mêmes ondes cérébrales que celles du gourou et de purifier son esprit, selon des sources sécuritaires.

"Quoique son prix ait atteint les dix millions de yens (71.000 euros), le casque est maintenant soldé, autour d'un million de yens l'unité, et se vend plutôt bien" auprès de certains disciples, explique un responsable de l'Agence de sécurité publique et de renseignement sous couvert de l'anonymat.

Même si Asahara a été destitué par le groupe, ses enseignements semblent, selon les milieux du renseignement, continuer à exercer une influence sur des disciples, qui procèdent par exemple à des rituels au cours desquels ils se plongent dans de l'eau brûlante pour se "purifier des énergies négatives".

Une autre pratique vise à chanter inlassablement des mantras en coeur avec la voix d'Asahara enregistrée sur une cassette tournant en boucle, soulignent les mêmes sources.

"Ils chantent: "Je me dévoue au Grand Maître (Asahara) et à la Déesse Shiva" sans fin, sans dormir pendant une semaine (...) Ce qui se passe, c'est qu'on sombre dans un sommeil hypnotique et qu'on hallucine", explique un autre agent des services de sécurité.

"Ils appellent cela une expérience mystique (...) et cela leur colle dans la tête que le gourou est grand", ajoute-t-il.

Enfin, d'autres exercices consistent à frapper des disciples avec des sabres de bambou pour les aider à se "libérer du mauvais karma".

L'an dernier, une femme a été battue à mort dans l'un des clubs de la secte:



France : Soka Gakkaï

La Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris décerne le pris d'honneur au président IKEDA

WEB, 22 mars 2005

[Texte intégral]

Pour louer sa contribution pour l'éducation sur le plan mondial, la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris a décerné un Prix d'Honneur au fondateur de l'université Soka.

La cérémonie de remise s'est tenue hier a l'université Soka en présence de M Corgne, vice-directeur de la CCI de Paris. M Frank Vidal, recteur de l'école Advancia, attachée a la chambre ci-dessus, Mme Aline Nichimata, professeur et MM Frédéric Chiba directeur de la Soka Gakkai France et E Matsumoto y ont assisté.

M Wakae, recteur de l'université Soka a représenté le président Ikeda. "C'est une grande joie pour nous, la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris, de pouvoir décerner le prix d'honneur au Docteur Daisaku Ikeda" a déclaré M Corgne.

Il a ensuite exprimé sa symphathie pour les efforts de l'université Soka pour la création de valeur sur le plan de la paix, de la culture et de l'éducation. Il a également souhaité la coopération encore plus étroite avec l'université Soka.


France : Religions

Lyon: le cardinal Barbarin dissout une association religieuse controversée

AFP, 18 mars 2005

[Texte intégral]

Le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, a pris un décret mettant fin au statut d'"association privée de fidèles" dont bénéficiait jusqu'alors un groupe très controversé, les "petites soeurs mariales du Fils Bien-Aimé et du Paraclet", a indiqué vendredi le porte-parole du diocèse. "Cette décision a été prise pour le bien commun du diocèse par le cardinal Barbarin, en raison de difficultés qui sont apparues, notamment en termes d'orientations religieuses", a expliqué le porte-parole en précisant qu'il s'agit d'une "mesure rare et grave".

Cette association religieuse, fondée à Rimont (Saône-et-Loire) au début des années 1980 par Tünde Szentes, une Hongroise qui se fait appeler Soeur ou Mère Myriam, a été souvent soupçonnée de dérives sectaires. En 1987, l'association, qui bénéficiait alors d'un agrément provisoire délivré par l'évêque d'Autun, passe en procès ecclésiastique, après que les parents de plusieurs jeunes femmes engagées dans cette association se soient plaintes des méthodes employées.

En première instance, l'officialité du diocèse de Lyon avait reconnu que cette congrégation se livrait à des "atteintes à la liberté spirituelle" et à des "pressions morales". Mais Mère Myriam avait obtenu en 1991 que le même tribunal ecclésiastique déboute en appel les parents, au motif que leurs enfants étaient majeures.

Des associations de lutte contre les mouvements sectaires, notamment l'association vie religieuse et famille (Avref) fondée par des parents de petites soeurs mariales, mais aussi des membres du clergé ont mis en cause son fonctionnement et ses pratiques. "J'ai signalé à l'autorité ecclésiastique le cas d'une demoiselle hongroise, dont les parents n'ont plus de nouvelles depuis 7 ans. Ils ne savent même pas si elle est en France", a indiqué le père Grégoire Fülop, responsable de la mission hongroise dans le diocèse de Lyon.

En 2003, Mgr Barbarin a chargé l'évêque auxiliaire de Lyon, Mgr Giraud, d'un examen des communautés bénéficiant dans le diocèse du statut d'association privée de fidèles, soit une quinzaine de groupes au total. "C'est dans ce cadre qu'a été pris le décret", a précisé le diocèse. "Mgr Giraud a compris que cette association avait un fonctionnement sectaire", a affirmé un porte-parole de l'Avref. Le décret interdit le port de l'habit religieux aux petites soeurs mariales dans les bâtiments dépendants du diocèse et une retraite spirituelle pour faire le point sur leur avenir a été proposée aux petites soeurs, selon le diocèse.

Les parents craignent que l'association ne vive cette décision comme une persécution et cherche à emmener la trentaine de membres présents en France dans des maisons appartenant à l'association, à Mars et Saint-Jodard (Loire), vers leur antenne en Slovaquie.


France : Satanisme

Le mariage de la « Jihad 666 » et de la « Jihad 88 » : est-ce la faute des jeunes gothiques ?

Courriel, 18 mars 2005 par Paul Ariès

[Texte intégral]

La Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) vient tout juste de rendre public son rapport 2004 qui inquiète à juste titre les militants anti-sectes. Le gouvernement choisit à travers ce rapport de mettre en avant le phénomène satano-gothique.

Nous sommes bien placés pour savoir que le satanisme représente un véritable danger puisque nous lui avons consacré un ouvrage fin 2004 (satanisme et vampyrisme, le livre noir, Editions Golias). Le satano-gothime n'est cependant pas le seul danger et sans doute pas davantage le principal. Je crains que le gouvernement n'ait choisi de parler du satano-gothisme pour nous faire oublier qu'il a capitulé face aux grandes sectes américaines sous la pression notamment des Etats-Unis.

L'objectif de l'ancienne Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes (MILS) dirigée par Alain Vivien était (à tort ou à raison) d'avancer vers la dissolution de la scientologie. Est-ce toujours l'objectif ? On peut en douter à voir de quelle manière le rapport fait son possible pour ignorer cette secte. Cette capitulation honteuse de la France dans la lutte anti-sectes vient confirmer les craintes antérieures. Monsieur Raffarin ne se félicitait-il pas dans une
lettre au Président de la MIVILUDES que les pouvoirs publics aient cessé de stigmatiser certaines sectes (lettre n° 04647 du 1er avril2004)

Il est à craindre que les jeunes gothiques ne fassent aujourd'hui les frais de cette démission politique non assumée : le gouvernement n'ose pas dire à l'opinion publique ni aux parlementaires unanimes pour poursuivre la lutte anti-sectes que l'heure n'est plus à défendre nos valeurs face à ces groupes. De la même façon que le gouvernement américain a totalement baissé la garde depuis le 11 septembre face aux mouvements néo-nazis et aux diverses « églises » qui propagent la haine raciale, le gouvernement français a choisi également de regarder ailleurs que du côté des grandes sectes. Ce revirement de la politique française anti-sectes est dangereux car il conduit à sous-estimer gravement le danger sectaire (ce qui lui vaut la colère des associations anti-sectes) et débouche sur une lecture complètement erronée du phénomène sectaire qui ne peut que nous désarmer.

Les satanistes ne sont pas un cancer sur un corps sain mais les métastases d'une société malade. Notre bonne société a pour ainsi dire les satanistes qu'elle mérite ou mieux encore qu'elle enfante. Pourquoi est-il de bon ton de porter un tee-shirt à l'effigie Marylin Manson et non plus du Che ? Le danger ne tient pas dans le caractère outrancier des propos ou des tenues des jeunes gothiques mais dans le rapprochement entre les partisans de la « Jihad 666 » (« guerre sainte satanique ») et ceux de la « Jihad 88 » (« guerre sainte néo-nazie » : le « h » de Heil Hitler est la 8e lettre de l'alphabet).

Le succès sur Internet, sur les objets scolaires de nos enfants ou lors de profanations du mot d'ordre « Rahowa » (« guerre sainte raciale ») ou de la signature « 14 mots » (qui signifie « nous devons assurer l'existence de notre race et un futur aux enfants blancs » ) mérite beaucoup plus de vigilance que la confusion trop facile entre satanisme folklorique, gothisme et satano-nazisme. Méfions nous de ne pas trop fantasmer sur les propres fantasmes de ces néo-nazis d'un nouveau genre. On peut rire de ce que le Temple de Set (fondé par Michaël Aquino, alors lieutenant-colonel de l'armée américaine spécialiste de la guerre psychologique et toujours auteur de travaux qui font autorité)organise des pélerinages au Château du Wewelsburg, ce haut-lieu du nazisme où les dignitaires SS organisaient des rituels noirs mais son idéologie anti-égalitaire et anti-humaniste progresse. On peut s'amuser de ce que l'ensemble de la mouvance joue Himmler contre Hitler mais les thèses extrémistes pro-américaines progressent avec des slogans simples « Heil Satan ! Heil Amerika ! ».

L'Ordre des Neuf Angles peut également amuser la galerie avec son fameux « Guide du sacrifice humain » mais il organise de véritables « messes noires » en l'honneur de Mein Kampf. La sympathique Eglise de Satan ne joue pas seulement à nous faire peur lorsqu'elle diffuse son programme politique « pentagonal » qui revendique, entre autres choses, la fin de l'égalité, le rétablissement de la peine de mort, le renforcement de l'appareil répressif, la fin des aides sociales, des discriminations positives en faveur des plus forts, la sélection génétique des meilleurs, etc. Cette vision du monde se retrouve au sein des organisations françaises comme l'Ordre Guillaume et la Fédération sataniste de France qui propose par exemple le retour au système des corporations.

Prenons garde car si un lycéen ne peut plus défendre impunément des thèses néo-nazies, il lui suffit de prendre le masque du satanisme pour pouvoir propager la haine des faibles et le culte des forts. Faut-il s'étonner que les mouvances sataniques cèdent ainsi avec facilité aux vieux démons lorsqu'on sait comment notre bonne société s'accommode très bien d'une violation de ses valeurs ? Sait-on assez que la Bible satanique (vendue à six millions d'exemplaires) écrite par Anton LaVey, est simplement un plagiat des oeuvres de la philosophe-romancière Ayn Rand bien connue pour être la « gourelle » de la contre-révolution conservatrice qui balaie depuis plus de vingt ans le monde ?

Cessons de diaboliser les jeunes gothiques et osons leur dire franchement que s'ils veulent vraiment mépriser le faible, il n'est pas besoin de rentrer dans une secte, notre bonne société fait cela très bien. Paul Ariès, professeur de science politique et management est l'auteur de « satanisme et vampyrisme, le livre-noir », Editions Golias, 2004 .


Italie : Santo Daime

24 membres de Santo Daime arrêtés en Italie

AFP, 18 mars 2005 par Paul Ariès

[Texte intégral

ROME - Italie: démantèlement d'une secte religieuse soupçonnée de trafic de drogue

Une secte religieuse d'origine brésilienne, soupçonnée de trafic de stupéfiants à l'échelle internationale, a été démantelée dans le centre de l'Italie, a annoncé vendredi la brigade anti-mafia de la ville de Pérouse.

Au terme d'une enquête qui a duré huit mois, un mandat d'arrêt a été émis vendredi contre 24 membres de l'organisation pseudo-religieuse "Santo Daime" ou "Ayahuasca" ("la corde des esprits" en quechua), apparue au Brésil au début du 20è siècle et dont le quartier général italien se trouve à Assise (centre).

Les personnes interpellées sont de nationalités italienne, française, brésilienne et portugaise, selon la même source.
L'enquête a également permis la saisie au cours des derniers mois de 40 litres d'une substance psychotrope hallucinogène nommée "dyméthiltriptamine" (DMT) considérée en Italie comme une drogue dure, selon la brigade anti-mafia.

Les enquêteurs ont par ailleurs confirmé que la drogue était destinée à être utilisée au cours des cérémonies religieuses du "Santo Daime" ayant lieu à Assise et dans les communes du centre et du nord de la péninsule où l'organisation a des ramifications.

Selon la brigade anti-mafia, la figure principale de ce mouvement spirituel est un Brésilien qui produit et transporte la DMT jusqu'en Europe.

Celui-ci recevait à travers des messages électroniques des demandes d'adhésion du monde entier, pour lesquelles il fallait verser entre 15 et 30 euros.

La participation à un rite du "Santo Daime" coûtait la somme de 45 euros aux adeptes du mouvement mais la secte pratiquait des tarifs dégressifs, faisant payer 70 euro deux sessions.

Les réunions avaient lieu toutes les deux semaines environ.

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A consulter :
les adeptes français du Santo Daime absous
Libération, 14 janvier 2005

et Sectes hallucinogènes au brésil Association psychothérapie vigilance - texte de Alicia Diana Castilla , février 2002



Chili : Sectes

Schäfer inculpé pour la disparition d'un militant de gauche

Swissinfo, 18 mars 2005 par Philippe Bouvier.

[Texte intégral]

SANTIAGO - L'ex-nazi Paul Schäfer, a été inculpé jeudi à Santiago pour la disparition d'un militant de gauche sous la dictature d'Augusto Pinochet. Schäfer, fondateur d'une secte au Chili, a réussi à échapper à la justice chilienne pendant plus de huit ans.

Le magistrat Joaquin Billard a jugé suffisants les éléments à sa disposition pour inculper Paul Schäfer, 83 ans, dans le dossier de la disparition d'Alvaro Vallejos Villagran, un dirigeant du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR).

La trace du militant s'est perdue en août 1974 dans l'enclave allemande Colonia Dignidad, fondée par Schäfer en 1961 dans une zone montagneuse et isolée à 350 km au sud de Santiago. Le juge Billard avait ordonné mercredi des examens médicaux pour déterminer si Paul Schäfer, arrêté jeudi dernier en Argentine puis expulsé vers le Chili, était en mesure d'affronter un procès.

Colonia Dignidad est une sorte de secte fondée par quelques anciens nazis mais surtout des colons allemands sous la houlette de Schäfer, un ancien pasteur évangélique qui fait l'objet de plusieurs plaintes au Chili l'accusant de tortures de prisonniers politiques sous la dictature (1973-1990).

Détenu depuis son expulsion d'Argentine dans la prison de haute sécurité de Santiago, il est aussi accusé d'avoir violé des dizaines d'enfants de colons et de paysans des alentours de la Colonia.

Jeudi, il a été interrogé par le juge Jorge Zepeda qui enquête sur la disparition dans la Colonia en 1974 de Juan Maino Canales, dirigeant du Mouvement d'action populaire unitaire (MAPU). Le juge Alejandro Solis espère aussi l'entendre prochainement au sujet de la disparition en 1985 du mathématicien américain Boriz Wesfeiler.

Jusqu'à présent, Schäfer a refusé tous les avocats qui lui ont été présentés, y compris deux défenseurs proposés par l'ambassade d'Allemagne.



Japon : AUM

Tokyo : dix ans après l'attentat au gaz sarin

Nouvel Obs, 20 mars

[Texte intégral]

La capitale japonaise a commémoré le dixième anniversaire de l'attaque au gaz sarin dans le métro, organisée par la secte Aum en 1995.

Le Japon a commémoré dimanche 20 mars le dixième anniversaire du spectaculaire attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995, organisé par la secte Aum Vérité Suprême et considéré comme "le pire crime terroriste" jamais commis dans l'Archipel.

Le 20 mars 1995, douze personnes trouvaient la mort et quelque 5.500 étaient intoxiquées à l'heure de pointe matinale par ce gaz mis au point par les Nazis.

Shoko Asahara, 50 ans, ancien acupuncteur et gourou fondateur de la secte qui voulait prédire l'apocalypse, a été condamné au gibet en février 2004 après un procès fleuve. Ses avocats ont fait depuis appel et la secte ressuscitée sous le nom d'"Aleph", est sous surveillance policière constante. Cette dernière a réitéré dimanche ses excuses et promis dans un communiqué "de ne jamais recommencer", tandis que le gourou Asahara restait obstinément silencieux en prison, réduit à l'état d'épave selon ses proches.

"Prêts à n'importe quel moment"

Le Premier ministre Junichiro Koizumi a prié et déposé une gerbe à la station de Kasumigaseki, au coeur du quartier des ministères, cible principale de la secte il y a dix ans.

"Comme il a connu une attaque terroriste au gaz qui a causé des dégâts considérables, le Japon est favorable à une coopération internationale pour répondre à cette menace", a déclaré Junichiro Koizumi aux journalistes. "Nous devons être prêts pour de telles attaques à tout moment et n'importe où", a souligné Junichiro Koizumi.

Aujourd'hui, un million de Tokyoïtes utilisent quotidiennement l'un des métros les plus bondés au monde comme si rien ne s'était passé, et les craintes portent davantage sur des attentats islamistes que sur les sectes.

Mais à la station Kasumigaseki, des avis de recherche de trois membres toujours en fuite sont placardés et une plaque à la mémoire de deux employés du métro, morts en accomplissant leur devoir, empêche les usagers d'oublier ce jour tragique.
"Pour moi, 10 ans, c'est comme un battement de paupière. Rien n'a changé dans ma tête depuis ce jour", confiait récemment Shizue Takahashi, 58 ans, veuve de Kazumasa, l'un des deux employés.
"Asahara a ruiné la vie d'un tas de gens. Je veux qu'il disparaisse de la surface de la Terre aussi vite que possible", ajoutait-elle.

Aum s'est excusé

Le culte Aleph suit les mêmes croyances qu'Aum et compte actuellement 1.600 fidèles, un chiffre inférieur aux 11.400 répertoriés en 1995, mais en hausse d'un millier depuis l'opération policière qui avait suivi l'attentat, selon l'Agence de sécurité intérieure.

En décembre 1999, la secte a admis pour la première fois officiellement sa responsabilité dans les attentats et a présenté ses excuses.

Bien que destitué par le groupe, Asahara semble continuer, selon des sources des forces de sécurité, à exercer une influence importante parmi les disciples. Ceux-ci continuent par exemple à procéder à des rituels au cours desquels ils plongent des fidèles dans de l'eau brûlante pour les "purifier des énergies néfastes".

Environ 75% des victimes du sarin ont des problèmes oculaires et près de la moitié souffrent régulièrement de migraines, selon une enquête publiée la semaine passée par un groupe de soutien.

Mais la secte est insolvable, poussant les survivants à demander des compensations à l'Etat en arguant qu'il était la vraie cible.

Quelque 1.100 victimes se sont partagés un dédommagement total de 624 millions de yens (4,4 millions d'euros), soit un tiers de la somme exigée, d'après Yuji Nakamura, avocat de l'association.



Angleterre : Frères exclusifs (The Exclusive Brethren)

L'enseignement d'une secte protestante loué par l'Etat

AFP, 21 mars

[Texte intégral]

L'enseignement dispensé par une secte protestante, "The Exclusive Brethren", a fait l'objet de louanges dans le dernier rapport annuel de l'Ofsted, l'organisme public de contrôle des établissements scolaires en Grande-Bretagne, révèle le Times lundi.

"L'enseignement (dans ces écoles), prodigué la plupart du temps par des enseignants expérimentés, est en général de qualité", a affirmé David Bell, inspecteur principal des écoles en Grande-Bretagne et chef de l'Ofsted, en février, dans son dernier rapport annuel.

Les 43 écoles gérées par The Exclusive Brethren ("la fraternité exclusive") interdisent pourtant à leurs 1.400 élèves toute utilisation des ordinateurs ou de l'internet, de même que tout recours aux journaux, à la radio, à la télévision ou au téléphone, rappelle le Times.

Les membres de cette secte n'ont pas le droit d'avoir des amis hors du mouvement et en général ils travaillent plus tard dans des entreprises gérées par la secte.

Selon les préceptes de ces écoles, les élèves ne doivent pas aller à l'université car celle-ci est trop "cosmopolite".

The Exclusive Brethren, une secte fondée au milieu du XIXe siècle qui suit très strictement les préceptes de la bible, est principalement implantée dans le sud de l'Angleterre.



France : Scientologie

La scientologie attaque la mairie d'Angers

Ouest France, 21 mars 2005

[Texte intégral]

Le maire a interdit la vente de ses livres sur les marchés

Le maire d'Angers a décidé en décembre dernier d'interdire l'accès des marchés de plein air de la ville à la SEL, Scientologie Espace Librairie. L'entreprise conteste cette décision devant le tribunal administratif de Nantes.
« On veut faire le procès d'un livre », plaide l'avocat de l'Église de scientologie, venu prêter main forte, hier, à Me Salquain, avocat de la SEL. « La Dianétique a été écrite en 1950, vendue à 12 millions d'exemplaires dans le monde entier... C'est l'avenir de la liberté de penser qui est en jeu », explique l'avocat au juge des référés, à Nantes.

En décembre 2004, le maire d'Angers, à la suite d'un courrier de l'Ordre des médecins, a décidé d'exclure la SEL, société d'édition de l'Église de scientologie, des marchés de la ville. Motif invoqué : le trouble à l'ordre public. Le livre intitulé « La Dianétique » est particulièrement visé par l'arrêté, comme prônant « des thérapies dangereuses » (1).

L'éditeur, lui, soutient que la mesure est disproportionnée et lui cause un préjudice, les marchés étant les seuls lieux de vente possibles sur Angers... et les seuls lieux d'achat pour les membres locaux de l'Église de scientologie. La SEL a alors saisi le tribunal administratif de Nantes pour faire suspendre en urgence la décision.

Me Collin, avocat de la commune, explique quant à lui qu'un point de vente au moins existe à Avrillé, près d'Angers, et que la mesure ne cause aucun préjudice, le livre ayant déjà été vendu en grand nombre.

Le juge rendra sa décision en fin de semaine.


(1) « La Dianétique » prône notamment la guérison des maladies par l'élévation de l'esprit.



France : Sectes

Communiqué de presse UNADFI concernant le rapport 2004 de la MIVILUDES

UNADFI - Union Nationale des Associations pour la Défense des Familles et de l'Individu
130 rue de Clignancourt - 75018 PARIS - tel : 01.44.92.35.92

22 mars 2005

NON ! Le phénomène sectaire n’est pas en régression, ni en France, ni à l’étranger. Alors que sort le rapport de la MIVILUDES, les Japonais viennent

de rendre hommage aux 5000 victimes de l’attentat commis par la secte AUM dans le métro de Tokyo. Au Chili, l’ex-caporal nazi Paul Schaeffer, gourou d’une secte est condamné par contumace pour des actes de pédophilie et des actes de torture. En France, dans le département de la Loire, une association fonctionnant sur le mode sectaire, la communauté des sœurs mariales d’Israël et de Saint Jean, vient d’être dissoute. On peut craindre pour la santé des jeunes filles qui ses sont retranchées dans les locaux abandonnés par leur gourou. A Nantes, le gourou de la secte Néophare a été condamné pour avoir incité un adepte au suicide.

OUI ! Le paysage sectaire a évolué. Loin de stagner, l’activité sectaire se diversifie, se complexifie, des réseaux composés de microgroupes d’emprise se sont constitués. Ils sont présents dans le domaine de la santé, de la psychothérapie, de la formation. Ils mettent en danger les personnes mais aussi les enfants, premières victimes des charlatans.

Ces microgroupes ne doivent pas nous faire oublier que les mouvements sectaires internationaux sont plus présents et actifs que jamais. Ils continuent à faire des victimes tout en cherchant une apparente respectabilité par le biais de lobbying auprès des instances politiques françaises et européennes (Scientologie, Témoins de Jéhovah, Mouvement raëlien).

Des condamnations ont été rendues ces dernières années, sanctionnant des délits d’escroquerie, d’usage de l’abus frauduleux de faiblesse par manipulation psychologique.

Au-delà des actions de prévention et d’information nécessaires à la compréhension du phénomène sectaire, les pouvoirs publics doivent dix ans après le rapport « les sectes en France », montrer à nouveau leur détermination et se mobiliser pour contrer cette offensive de mouvements totalitaires, portant atteinte au Droit, à la dignité des personnes et aux principes démocratiques.

L’UNADFI continue grâce à son expérience de terrain et à son expertise à être le soutien et le défenseur des victimes et s’engage à poursuivre le travail avec les partenaires publics comme elle fait depuis de nombreuses années.



France : Sectes

Sectes : manifestations moindres mais plus diverses et complexes (rapport)

AFP, 22 mars 2005

[Texte intégral]

PARIS - Les manifestations de dérives sectaires ont été moins apparentes en 2004 mais ont gagné en diversité et complexité, estime la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) dans son rapport annuel publié mardi. "Sans être à l'abri de poussées délirantes imprévisibles, notre société paraît mieux protégée que d'autres des débordements", estime le président de la Miviludes Jean-Louis Langlais.

Evolution sociologique ou effet d'un nouveau dispositif institutionnel comme l'adoption des lois sur la bioéthique et celle sur les psychothérapies, "les manifestations de dérives majeures sont moins apparentes que naguère", indique le rapport. Il en veut pour preuve, par exemple, la décision du Mouvement raëlien de France, prise en août dernier, de s'abstenir désormais de faire la promotion du clonage pour se plier à la loi.

Le rapport met cette année l'accent sur le "risque sectaire", forcément difficile à appréhender et qui pèse particulièrement sur les mineurs. L'attention est portée d'abord sur les quelque 1.200 enfants instruits dans leurs familles et dont on peut estimer que 10 à 20% subirait une "instruction sectaire".

Parmi les évolutions récentes, le rapport met en exergue le développement de microstructures comme le groupe Néo-Phare (secte apocalyptique) dont le gourou Arnaud Mussy a été condamné en novembre dernier à trois ans d'emprisonnement avec sursis à Nantes, mais aussi un "essaimage" de sectes plus anciennes et plus connues comme les adeptes de Ron Hubbard ou de Moon. Leurs adeptes, remarque la Miviludes, "peuvent être amenés à diffuser aujourd'hui leurs enseignements sous d'autres formes et avec d'autres appellations".

Une autre évolution mise en évidence, celle du "réseau" : le groupe n'est souvent constitué que de quelques individus isolés mais rapprochés par une "théorie" thérapeutique ou psychothérapeutique. Il en est ainsi, remarque le rapport, des promoteurs d'un hallucinogène "naturel", l'ayahusca, ou encore des partisans des méthodes du Dr Hamer, guérisseur allemand qui voit dans toute maladie la manifestation d'un "choc psychique intense".



France : Témoins de Jéhovah

Le coup de folie d'un boucher devant les assises de la Gironde

Nouvel Obs, 22 mars 2005

[Texte intégral]

BORDEAUX (AP) -- Michel Perroy, ancien boucher à Salleboeuf (Gironde), comparaît à partir de mercredi matin à Bordeaux devant la cour d'assises pour avoir poignardé, pris d'un accès de folie, sept habitants de son village le 20 juin 2003.

Il est poursuivi pour tentatives d'homicides et violences volontaires aggravées, et risque 30 ans de prison.

Ce matin-là, ce commerçant avait blessé sept habitants de son village de l'Entre-Deux-Mers avec son couteau de travail doté d'une lame de 45 centimètres. Parmi les victimes figuraient son voisin boulanger, le président de l'association des parents d'élèves, sa propre belle-fille, le fils de celle-ci âgé de cinq ans, et un autre enfant du même âge.

«C'est la fin du monde, nous allons tous mourir, les témoins de Jéhovah me l'ont dit» avait-il crié en se jetant dans la rue avec son couteau à la main. Il avait donné des coups de couteaux à tous ceux qui tentaient de s'interposer, jusqu'à ce qu'un employé municipal et un passant parviennent à la maîtriser.
Les parties civiles et le village veulent comprendre ce qui s'est passé.

Le boucher était en effet connu comme quelqu'un de «vraiment gentil, toujours d'humeur égale et près à rendre service», selon le témoignage de Michèle Dugarry, la mère de l'international de football, dans le bar de laquelle le commerçant était venu prendre un café deux heures avant les faits, comme tous les matins.

Les expertises psychiatriques concluent à une altération, mais pas à une abolition de son jugement au moment des faits. Il reconnaît qu'il est l'auteur des faits, mais dit qu'il n'était pas lui-même à ce moment-là. Les experts estiment qu'il a retrouvé son état normal et qu'il n'est plus dangereux» affirme son avocat, Me Arnaud Dupin.

Selon lui, Michel Perroy «a été pris dans un cocktail détonant, à la suite des décès successifs en 18 mois de son père, de sa mère et de sa soeur, ainsi que de difficultés professionnelles».

Pour lui, son client avait subi un «conditionnement inconscient» des Témoins de Jéhovah. «Son inconscient avait capté cette idée de fin du monde, et quand son inconscient a dominé son cerveau, c'est ressorti comme ça» explique-t-il, en espérant «s'orienter vers une demande d'acquittement».

Le verdict est attendu vendredi soir.



Madagascar : EURD

Madagascar expulse les pasteurs étrangers d'une "église" non autorisée

AFP, 22 mars 2005

[Texte intégral

ANTANANARIVO - Madagascar a expulsé 14 pasteurs étrangers de L'Eglise universelle du Royaume de Dieu (EURD), association qui y "pratiquait le culte" sans autorisation, et va en expulser six autres, a-t-on appris mardi auprès du secrétariat à la Sécurité publique à Antananarivo. "Nous avons expulsé cinq pasteurs samedi dernier, neuf dimanche, et six autres sont prévus jeudi prochain", a indiqué à l'AFP le commissaire Rakotondrazaka Simone, chef du service central de la surveillance du territoire au secrétariat à la Sécurité publique, rattaché au ministère malgache de l'Intérieur.
"Nous contestons ces expulsions et avons déposé des recours individuels en annulation devant la chambre administrative de la Cour d'appel, qui normalement sont suspensifs", a déclaré mardi l'avocat de L'Eglise universelle du Royaume de Dieu, Me Raymond Ramaso.
"Les cinq premiers recours seront jugés demain (mercredi) mais déjà la majorité des pasteurs concernés a été expulsée au cours du week-end", a-t-il ajouté.

Le ministère de l'intérieur avait abrogé en janvier dernier l'arrêté de création de l'association "Eglise universelle du Royaume de Dieu", et ordonné la cessation de toutes ses activités et la fermeture de tous ses locaux.

L'Eglise universelle du Royaume de Dieu avait été autorisée à Madagascar en août 1998 en tant que simple "association réputée étrangère", selon son statut déposé au ministère de l'Intérieur, mais n'avait pas reçu celui d'"association cultuelle". Malgré cela, elle pratiquait régulièrement le culte, implantée dans l'ensemble du pays.

Le 17 janvier dernier, les 36 pasteurs étrangers de l'association présents à Madagascar s'étaient vu notifier l'annulation de leur titre de séjour et l'interdiction d'entrée sur le territoire malgache.

"Sur les 36 pasteurs, 12 sont partis de leur propre initiative. Les 20 expulsés sont de nationalité sud-africaine, pour six d'entre eux, ivoirienne pour cinq, angolaise pour quatre, mozambicaine pour trois et brésilienne pour deux", a ajouté le commissaire Rakotondrazaka.
"Il n'en restera plus que quatre à expulser", a-t-il précisé.

Le 8 août 2004, une Bible et des objets religieux catholiques avaient été brûlés en public à Fianarantsoa (centre) devant un lieu de culte de l'Eglise universelle du Royaume de Dieu, par des membres de ce mouvement évangélique, selon les autorités.

Leur avocate avait affirmé à l'époque qu'ils n'avaient "commis aucun délit", mais quatre membres de l'association avaient été condamnés à six mois de prison ferme pour "atteinte à l'ordre public". Treize autres avaient été condamnés à six mois de prison avec sursis pour "complicité d'atteinte à l'ordre public".

Les lieux de culte de l'association avaient été scellés par les autorités malgaches le 10 mars. Depuis vendredi dernier, le principal lieu de culte à Antananarivo est gardé par les forces de l'ordre car, malgré les scellés, les fidèles de l'association continuaient à se réunir.



France : Sectes

Rapport sur les sectes

Le Salon beige, 22 mars 2005 par Lahire

[Texte intégral

La mission interministérielle de vigilance et de lutte conter les dérives sectaires (Miviludes) a rendu aujourd'hui son rapport annuel. Notez en premier lieu que la lutte n'est pas contre les sectes, mais contre les "dérives sectaires", concept éminemment subjectif!

Le point essentiel de ce rapport est le fait que les manifestations des dérives sectaires sont moins apparentes mais plus diverses. Mais la manière dont il est rendu public est particulièrement pernicieuse.

D'abord, on accroche le lecteur en parlant de satanisme, mais on relativise très vite en précisant qu'il ne faut pas mélanger les genres, les "gothiques" étant des gens quand même fréquentables.

Ensuite on revient sur les sectes et on ne fournit que deux chiffres : 1200 enfants scolarisés dans leur famille (10 à 20% subiraient une "instruction sectaire", notez encore l'objectivité!) et 40 000 enfants sont scolarisés hors contrat. Ca y est on y arrive, le doute est jeté! La Miviludes appelle l'attention de tous sur ces deux phénomènes. L'honneteté la plus élementaire consisterait à rajouter que ces établissements hors contrat restent sous le contrôle de l'Education dite Nationale et sous le coup normal des commissions d'hygiène, de sécurité, etc. Que fait donc ce deuxième chiffre dans ce rapport aujourd'hui, alors que toutes les dispositions ont été prises par la loi depuis trois ans pour éviter les "dérives sectaires" dans ce type d'école?

Oui, il faut attaquer les sectes, les vraies. Comme l'Eglise le fait à sa manière. Oui, il faut protéger les enfants, nous sommes les premiers à le dire. Mais il ne faut pas se tromper de combat!

et un commentaire du 24 mars par HV :

24 mars 2005
Les amalgames du rapport "anti-sectes"

... (remarqués ici par Lahire) sont dénoncés dans cet article de Liberté Politique par la présidente de l'association Créer son Ecole :

Vu la gravité des faits relevés par la (mission interministérielle) - satanisme, vampirisme, profanation de cimetières, néonazisme - on ne peut que s'étonner que ce rapport se permette d'associer ces dérives aux écoles indépendantes sans citer nommément aucun établissement ni leur imputer le moindre fait précis.

Cet amalgame honteux est-il une bourde, ou un ballon d'essai avant une campagne contre les écoles hors-contrat ? La mission étant instituée auprès du premier ministre, pourquoi ne pas le lui demander directement



France : Sectes

Question au Premier ministre (Philippe Vuilque)

Reçu par courriel, 22 mars 2005

[Texte intégral

12ème législature
Question N° : 61114 de M. Vuilque Philippe ( Socialiste - Ardennes )
QE
Ministère interrogé : Premier ministre
Ministère attributaire : Premier ministre
Question publiée au JO le : 22/03/2005 page : 2854

Rubrique : ésotérisme
Tête d'analyse : sectes
Analyse : lutte et prévention

Texte de la QUESTION : M. Philippe Vuilque appelle l'attention de M. le Premier ministre sur les agissements de Amma, dirigeant du mouvement Amrita. Dans le rapport 2003 de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) initialement installé sur le site internet de la MIVILUDES, il était inscrit : « Amma, dirigeant le mouvement Amrita, prétend guérir la lèpre en touchant de sa langue les lésions du lépreux. Elle affirme également guérir le cancer par imposition des mains et en prenant le malade dans ses bras » (p. 20). En revanche, dans le rapport publié à la Documentation française et remis aux parlementaires, ce paragraphe avait disparu. Cette affaire a été révélée par le journal la République du Centre qui avait enquêté, dans son édition du 4 décembre 2004, sur l'installation d'un ashram d'Amma à Pontgouin (Eure-et-Loir). Or, selon le journal, c'est le secrétaire général de la MIVILUDES qui a demandé à ce que le paragraphe litigieux soit supprimé. Toujours selon cette source, il aurait expliqué : « C'est une erreur. On n'avait pas assez d'éléments pour affirmer cela. Anma n'a jamais dit cela. Nous sommes dans une approche mystico-religieuse, mais le mouvement ne refuse pas les soins. Ce n'est pas un mouvement à dérive sectaire ». Il faut toutefois relever que la ferme de Pontgouin, s'inspirant de l'hindouisme, propose de guérir les maladies chroniques, de consoler de la perte d'un être cher, et de dispenser des vibrations positives moyennant finances. Il lui demande de bien vouloir fournir des précisions sur ce dysfonctionnement grave qui entache la lutte contre les dérives sectaires incombant au Gouvernement. SOC 12 Champagne-Ardenne N



France : Soins Psy

Les associations anti-sectes s'inquiètent d'un nouveau phénomène né aux Etats-Unis

Le Figaro , 22 mars 2005 par Samuel Tillie

[Texte i,tégral]

Ces «thérapeutes» qui suggèrent de faux souvenirs d'inceste

Jean-Louis Langlais, président de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), doit remettre aujourd'hui son rapport annuel au premier ministre, Jean-Pierre Raffarin. Il devrait émettre une dizaine de propositions pour améliorer la prévention et la répression des dérives sectaires. Le 10 mars dernier, lors d'une journée d'études à l'Assemblée nationale consacrée à ce sujet, les participants avaient rappelé qu'il «ne faut pas baisser la garde». A cette occasion, un type redoutable de manipulations mentales aboutissant à de fausses accusations d'inceste avait été dénoncé. Appelée «faux souvenirs induits» ou «mémoire retrouvée», cette technique se développerait actuellement en France.

La technique des «faux souvenirs induits» est «diabolique». Des «thérapeutes» charlatans peuvent manipuler des jeunes femmes et les conduire à accuser injustement leur mère ou leur père d'inceste. Dans le climat d'indignation face à la pédophilie, il est tentant de stigmatiser ces parents sans les entendre. Pourtant, il arrive que ces accusations résultent d'une manipulation mentale.

En usant des «faux souvenirs», ces médecins de l'âme veulent expliquer d'emblée la souffrance d'un patient par un traumatisme résultant de violences sexuelles dans la petite enfance. Enfouis dans la mémoire, des souvenirs violents empêcheraient son épanouissement. Avec insistance, le «thérapeute» use de son pouvoir de suggestion et incite le patient à exhumer des scènes traumatisantes. A force, la jeune femme finit par en être convaincue et trouve une explication à ses difficultés : elle accuse l'un de ses parents.

L'Association de défense des familles et de l'individu (ADFI) de Paris, connue pour sa lutte contre les sectes, a recensé 35 cas depuis 1999. «Dans la plupart des cas de faux souvenirs d'inceste, l'accusatrice est célibataire, a entre 25 et 35 ans et suivi un parcours brillant», indique Delphine Guérard, psychologue de l'ADFI.

Le conditionnement dure de quelques mois à plusieurs années. Il coupe la personne de son entourage et facilite l'emprise du «thérapeute», qui peut être un véritable psychothérapeute ou revendiquer un titre ésotérique.

Des couples de parents résistent à l'infamie. Un retraité de Melun et sa femme ont «décidé d'en parler publiquement, mais la plupart des familles n'osent pas».

Car la parole de ces gens injustement accusés reste difficilement audible. L'ADFI de Paris leur permet de se rencontrer. Certains envisagent de créer une association à l'instar de False Memory Syndrome Foundation créée aux Etats-Unis pour dénoncer cette technique.

Des universitaires américains, Elizabeth F. Loftus et Katherine Ketcham, ont montré dans les années 90 qu'il est possible d'implanter de faux souvenirs par simple suggestion ou fausses informations. La mémoire est en effet malléable. Pour le célèbre neuropsychiatre Boris Cyrulnik, cette pratique permet de transformer un fantasme en souvenir. Aux Etats-Unis, elle a connu son apogée au début des années 1990. Ses adeptes se réfèrent à une sorte de bible : The courage to heal (Le courage de guérir), publié en 1988 par deux auteurs qui ne sont ni médecins, ni psychologues. Outre-Atlantique, près de 1 800 enquêtes ont été diligentées sur la base de «faux souvenirs» et 750 procès se sont déroulés. Depuis, la technique a été vivement mise en cause. En Grande-Bretagne, dès 1997, le Royal College of Psychiatry a invité ses membres à éviter d'y recourir. En 2001, une commission parlementaire britannique a enquêté sur les risques induits d'erreurs judiciaires en matière d'abus sexuels. En France, on ignore encore l'ampleur du phénomène.



France : Religions

Brard veut défendre la loi de 1905 face aux plaintes d'Eglises protestantes

AFP, 23 mars 2005

[Texte intégral]

PARIS - Le député-maire de Montreuil (app PCF) Jean-Pierre Brard s'est dit prêt mercredi à livrer "un combat politique" pour défendre la loi de 1905, après la décision d'églises protestantes évangéliques de l'attaquer en justice.

Trois églises évangéliques de Montreuil (Seine-Saint-Denis), soutenues par la Fédération protestante de France (FPF) et la Fédération évangélique de France (FEF), ont annoncé le 12 mars leur décision d'attaquer en justice M. Brard pour avoir interrompu leur culte dominical en voulant procéder à des contrôles de sécurité le 6 février. "Je vais combattre pour continuer d'empêcher la révision de la loi de 1905" sur la laïcité, a déclaré M. Brard lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale, "c'est un combat politique qui est engagé". Jean-Arnold de Clermont, le président de la FPF "a dit qu'il nous poursuivrait en justice, je le souhaite, on va démontrer que le mobile de M. de Clermont est uniquement la révision de la loi de 1905".

M. Brard s'est dit prêt à "rencontrer publiquement M. de Clermont quand il veut". Ce dernier "essaie de judiciariser le débat, ce qui prouve la faiblesse de son point de vue", a-t-il ajouté. "Ses agressions répétées contre la loi de 1905 tombent à plat, il y a un consensus quasi total pour ne pas toucher à la loi". "Nous ne voulons pas anglo-saxonniser la France, il s'agit de préserver nos institutions", a-t-il encore dit, accusant M. de Clermont de faire "d'une banale affaire une affaire de victimisation pour montrer qu'il y a menace sur la liberté de religion".

M. Brard a raconté ses interventions, répétant qu'il devait comme maire s'assurer du respect de la loi sur la sécurité des personnes et qu'il fallait effectuer les contrôles "au moment où l'infraction peut être constatée". "Je ne suis pas allé visiter des Eglises, mais des lieux où il y avait des plaintes du voisinage", a-t-il expliqué.

Sur six lieux visités, deux étaient déjà fermés à la suite d'une précédente visite et un troisième a fait l'objet le 14 mars d'une décision de fermeture de la commission de sécurité pour non respect des normes, a indiqué M. Brard.



France : Raël

Tracts publicitaires au salon du livre

La Croix, 23 Mars 2005

[Encadré]

Les raéliens ont glissé des tracts publicitaires dans des ouvrages en vente sur les stands de grands éditeurs. Le commissariat général du Salon du Livre a fait intervenir un huissier pour constater l'intrusion abusive.



France : Satanisme

Le satanisme, marchepied de l'extrême droite

Libération, 23 Mars 2005 par Elsa EVRARD

[texte intégral]

Des jeunes un peu paumés en quête d'identité se laissent séduire par une forme de folklore.

Dans son rapport, la Miviludes s'attarde sur un phénomène sectaire nouveau par l'importance de sa diffusion : le satanisme en relation avec les mouvements d'extrême droite. A l'image des récentes profanations de cimetières qui se sont échelonnées sur les six derniers mois. Certaines profanations ont comporté, en effet, des symboles à la fois nazis et satanistes.

Idéologie. Le mouvement sataniste actuel trouve, en tout cas, son origine dans «l'Eglise de Satan» fondée le 30 avril (jour de la mort d'Hitler) 1966, par Anton LaVey, appelé le Pape noir et auteur de la Bible satanique. Intervient une scission en 1995, lorsque Michael Aquino crée une structure concurrente, le Temple de Seth. Tous les deux s'inspirent néanmoins d'Aleister Crowley qui développa au début du XXe siècle certains rites sanglants.

Derrière le folklore apparent du satanisme (messes noires, symboles, croix renversées...) se cache une idéologie qui peut être dangereuse quand elle se politise. Pour Jean-Yves Camus, politologue, «la violence du message antichrétien ne peut pas ne pas déboucher sur un certain totalitarisme». Paul Ariès, qui vient de publier Satanisme et vampirisme, le livre noir (1) ­ un voyage de plusieurs années dans les milieux satanistes ­, explique que les idées satanistes apparaissent comme un véritable vivier pour l'extrême droite. Ainsi la «Constitution 35» ou le «révisionnisme pentagonal» sont de vrais programmes politiques et prônent une inégalité naturelle entre les hommes. A titre d'exemple, Ariès cite l'Ordre des 9 angles qui organisent des messes noires avec, sur l'autel, l'ouvrage Mein Kampf, écrit par Hitler.

La religion est utilisée par les groupuscules d'extrême droite pour masquer leurs idées. «Un jeune ne peut se dire néonazi mais il est bien vu de se dire sataniste.» Selon Paul Ariès, il existe deux profils types de satanistes parmi les jeunes qu'il faut distinguer des gothiques, même si le gothisme (2) est une porte d'entrée privilégiée vers le satanisme : il y a l'adepte de base, souvent un jeune paumé, sans prise sur sa vie ou celle des autres et qui trouve une «béquille identitaire» dans le satanisme en souffrant et faisant souffrir les autres. Plus minoritaire, on trouve aussi l'étudiant d'un certain niveau intellectuel, qui remet en question l'éducation qu'il a reçue et voit dans le satanisme un moyen de provocation. En tout cas, pour Paul Ariès, il n'y a aucun doute : «Le développement du satanisme et son rapprochement avec l'extrême droite sont liés à la crise des valeurs.» Et de s'inquiéter de l'attitude des pouvoirs publics qui «pêchent dans leur approche du phénomène, car elles ne se donnent pas les moyens de le combattre».

Vigilance. Il a été en partie entendu. Car pour la Miviludes, il y a urgence à intervenir : ainsi les parents se doivent d'être vigilants, car si un look gothique de leur enfant ne signifie pas danger, il ne faut pas pour autant «nécessairement tout admettre dans ce domaine, car cette attirance pour certaines pratiques peut être une voie dangereuse pour les plus fragiles». Les dérives vers des mouvements néonazis sont possibles. La Miviludes dénonce l'accès facile par l'Internet aux sites satanistes, puis par divers liens vers des sites néonazis. «Les groupuscules d'extrême droite exploitent le goût de certains jeunes pour les références nordiques, viriles, pour les attirer dans une mouvance politique d'extrême droite», note la Miviludes.

Enfin, la musique est un moyen d'accès privilégié. Au-delà du très populaire Marylin Manson, ancien membre de l'Eglise de Satan, le vrai danger, selon la Miviludes, semble résider dans le «Black Metal» scandinave où la musique est utilisée pour professer de véritables idées néonazies, comme on l'entend dans les groupes Enduras, Allerseelen, Scivias, ou Blood Axis.

(1) Editions Golias.

(2) Le gothisme est au départ une culture tournée vers le romantisme sombre.



France : Sectes

Dérives sectaires : risques de déscolarisation...

AEF, 23 mars 2005 par Christophe Marty

[Texte intégral]

Dérives sectaires: le rapport annuel de la mission interministérielle met l'accent sur les risques de déscolarisation et s'intéresse au phénomène du satanisme chez les jeunes

Le rapport annuel de la MIVILUDES (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), remis hier, mardi 22 mars 2005, au cabinet du Premier ministre, met l'accent sur "les conséquences induites par le risque sectaire sur les mineurs". Il s'intéresse particulièrement au "risque de désocialisation des enfants, notamment ceux élevés au sein de communautés, ainsi qu'aux discours 'de séduction' à l'intention des adolescents, en particulier sur internet avec l'exemple du satanisme". Dans ses propositions d'actions pour l'année à venir, la mission recommande que "des instructions soient données aux autorités responsables pour renforcer l'application du décret du 23 mars 1999" relatif au contenu des connaissances requis des enfants instruits dans la famille ou dans les établissements d'enseignement privés hors contrat et de "mieux contrôler les formations médicales et paramédicales".

Sur cette question, la MIVILUDES note que, sous l'influence du décret du 23 mars 1999 et de la loi du 18 décembre 1998 tendant à renforcer le contrôle de l'obligation scolaire, le nombre d'enfants instruits dans la famille est passé de plus de 6 000 en 1998 à environ un millier en 2005. Par contre "les quelque 40 000 élèves scolarisés dans les établissements d'enseignement privé hors contrat et ceux ayant choisi l'enseignement à distance n'ont, semble-t-il, pas bénéficié de cette amélioration du contrôle" qui porte également sur le contenu des programmes. Or, pour la mission, "toutes ces formes d'enseignement ne sont pas à l'abri de dérives pédagogiques pouvant être parfois de nature sectaire". D'autre part, "certains établissements d'enseignement supérieur privé délivrent sans contrôle des diplômes dans les champs de la santé et des psychothérapies, domaines sensibles aux risques sectaires".

GOTHISME ET SATANISME

Dans ce rapport, la MIVILUDES a choisi de s'intéresser particulièrement au gothisme et au satanisme, phénomènes qui ne sont pas nouveaux mais qui présentent des risques sur lesquels "il ne faut pas fermer les yeux", selon Jean-Louis Langlais, le président de la mission. Le rapport note que "les morts violentes reliées au phénomène sataniste sont encore heureusement très limitées. On déplore toutefois en 2003 et 2004 deux suicides et deux meurtres susceptibles de lui être rattachés." La MIVILUDES note en effet une "progression sensible des dérives satanistes en France qui ont pu se manifester dans un certain nombre de profanations". Elle note la "dangerosité potentielle" de cette mouvance, "très présente sur le réseau internet et qui, pour recruter de nouveaux adeptes, profite de la vague gothique, posture esthétique très 'tendance', particulièrement en faveur chez les adolescents".

La mission constate également "l'émergence de micro groupes 'hybrides' aux attaches multiples et aux obédiences mal affirmées. Leurs adeptes sont pour la plupart des jeunes en déshérence et en rupture avec le milieu scolaire ou professionnel, souvent victimes d'un passé violent marqué par l'absence de repères familiaux fiables et sécurisants. Ils opèrent dans leurs options idéologiques, une sorte de syncrétisme entre satanisme, nihilisme et idéologie néo-nazie pour justifier leurs actes."

LES RISQUES LIÉS À INTERNET

De manière plus globale, le rapport souligne dans sa conclusion que, "effet de ce dispositif institutionnel ou évolution sociologique autonome, les manifestations de dérives majeures sont moins apparentes que naguère. Sans être à l'abri de poussée délirante imprévisible, notre société paraît mieux protégée que d'autres des débordements. D'ailleurs, plusieurs mouvements ont préféré, semble-t-il, s'expatrier dans des pays moins vigilants que le nôtre." La MIVILUDES note par ailleurs que si son rapport de 2003 "signalait que le phénomène sectaire paraissait contenu en France, on peut se demander s'il ne gagne pas en diversité et en complexité" (L'AEF du 26/01/2004, 40346). Une évolution principalement due à deux phénomènes concomitants. Le premier est l' "essaimage" des mouvements importants, rendu possible par la durée du phénomène sectaire contemporain" qui amène certains adeptes de ces mouvements "à diffuser aujourd'hui leurs enseignements sous d'autres formes et avec d'autres appellations" que celles utilisées jusqu'alors.

La deuxième évolution est celle du "réseau: le groupe n'est souvent constitué que d'individus isolés mais rapprochés par une 'théorie' thérapeutique ou psychothérapeutique". La mission souligne qu' "à l'évidence, internet favorise cette démarche. Les sites 'à risques' sont de plus en plus nombreux et la pratique des mots-clés cachés peut amener le navigateur à des pages qu'il ne prévoyait pas de fréquenter. Cela est particulièrement pernicieux pour les enfants et les jeunes. Internet est aussi un bon moyen de fixer des rendez-vous discrets, d'organiser des diffusions massives, sans que les pouvoirs publics, ou les parents, en aient connaissance. Dans l'impossibilité de réguler la circulation de l'information, le discours de prévention à l'égard des plus jeunes devient essentiel."

COMMUNIQUER VERS LES JEUNES

La première proposition de la MIVILUDES pour l'année à venir porte sur cette question de la communication à destination des jeunes. Jean-Louis Langlais explique qu'une étude va être menée pour définir "la nature des messages à utiliser pour mettre en garde les jeunes sans leur donner envie d'aller vers les mouvements sectaires". Le rapport souligne que "la problématique n'est pas fondamentalement différente de celle développée à l'égard des addictions au tabac, à l'alcool ou à la drogue. Mais la dimension psychologique de l'emprise mérite ici une approche spécifique et particulièrement délicate à mener."

Pour l'année à venir, la MIVILUDES diffusera des "messages de prévention adéquats en utilisant aussi bien les vecteurs audiovisuels que le réseau internet". Des interventions de correspondants qualifiés pourraient également être prévues dans les "lieux d'accueil et d'écoute ouverts aux adolescents". Dans ce cadre, "les concours du ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et du ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative seront sollicités". Parmi les autres propositions de la MIVILUDES figure l'amélioration du contrôle de l'accueil à domicile des personnes vulnérables, notamment en "actualisant ou rédigeant des documents soulignant les garanties dont doivent être entourés l'accueil des enfants et celui des personnes en situation de vulnérabilité".

Par ailleurs, la MIVILUDES, en liaison avec le ministère chargé de la Recherche, "s'efforcera de mettre en place un centre de documentation accessible aux universitaires" et "offrira la possibilité à des chercheurs d'apporter leur aide aux réflexions menées, notamment sur les DOM-TOM". Ce travail permettra d'actualiser les travaux d'observation et d'analyse qui n'ont pas été actualisés en France depuis le rapport de la commission d'enquête parlementaire en 1995.

DÉRIVES SECTAIRES

Avec le concours du Conseil d'orientation, la MIVILUDES souhaite par ailleurs "élaborer un programme d'action, soumis à l'approbation du cabinet du Premier ministre", pour préciser la notion de dérive sectaire. Dans cette optique un "projet de circulaire interministérielle" sera élaboré en concertation avec le Comité exécutif de la mission. Cette dernière considère en effet qu' "en lui fixant comme objet la lutte non pas contre les sectes mais contre les dérives sectaires, le décret du 28 novembre 2002 a élargi [son] champ d'intervention mais l'a du même coup rendu plus imprécis". De plus, les groupes et mouvements à caractère sectaire sont caractérisés par les pouvoirs publics sur des critères de "dangerosité en partie définis par l'institution judiciaire et les services de police". Or, "l'évolution du phénomène sectaire fait apparaître de nouveaux agissements attentatoires aux libertés individuelles et/ou collectives pratiqués par des individus en dehors de toute structure organisée. D'autre part, la frontière est parfois ténue, voire subtile, entre ce qui relève de la dérive sectaire et ce qui relève de la charlatanerie ou de l'escroquerie." Dernier point soulevé par la mission, "compte tenu de l'évolution sociétale et des pratiques sectaires, il y aurait lieu de s'interroger sur la différence de nature ou de degré qui sépare le sectarisme du communautarisme, du fondamentalisme ou du fanatisme".



O.N.U : Scientologie (Grèce)

Examen du rapport de la Grèce / Comité des droits de l'Homme

UN, , 9 mars 2005

[texte intégral]

EXTRAIT DE LA REPONSE DE LA DELEGATION GRECQUE AUX QUESTIONS OU COMMENTAIRES DES EXPERTS

(...) La pratique de toute religion ou dogme n'exige pas l'approbation de l'État ou de l'Église orthodoxe. Une religion est considérée « non connue » si elle va à l'encontre de la morale et de l'ordre public. Les allégations selon lesquelles certains dogmes peuvent être considérés comme hérétiques ne sont pas pertinentes. La délégation a ajouté que l'Église de la scientologie avait créé un centre qui a été dissous en 1996, conformément à la décision de la Cour d'appel d'Athènes. L'année suivante, les mêmes personnes ont créé une association à but non lucratif qui est progressivement devenue une organisation religieuse. En 2002, la demande soumise au Ministère de l'éducation pour fonctionner comme un lieu de culte a été rejetée. Les adeptes de la scientologie ont ensuite saisi le Conseil d'État mais ils ne se sont pas présentés à l'audience. De fait, il existe une association civile scientologique à but non lucratif.



France : Kinésiologie

Les parents d'un bébé bientôt aux assises

Ouest France , 23 mars 2005 par Jean-Yves Manac'h

[Texte intégral]

If y a quatre ans, Keriwan, 16 mois, mourait de carence nutritionnelle à Moëlan-sur-Mer (Finistère). Il ne pesait que 6,050 kg. Ses parents, accusés de privations de soins ou d'aliments suivies de mort comparaissent, fin mai, devant les assises du Finistère. Ils sont, tous deux adeptes de la "kinésiologie"-,sur laquelle la Mission interministérielle de lutte contre les sectes attirait l'attention en 2001.

Le soir du 12 novembre 2000, à Moëlan-sur-Mer, le Samu vient au secours d'un enfant de 16 mois et demi en difficulté respiratoire. Malgré les soins qui lui sont prodigués, Keriwam meurt une heure plus tard. San poids - 6,050 kg - est celui d'un enfant de 4 mois. Le médecin du Samu signale la chose au parquet.

L'autopsie révèle une hypotrophie sévère avec déminéralisation osseuse majeure. Les experts pointent une carence nutritionnelle. Le professeur Gallet commis par le juge confirme: "Infection aiguë secondaire à une malnutrition chronique particulièrement sévère et absence de prise en compte de la gravité de la situation, tant par les parents que les médecins intervenus auparavant:"

Carence alimentaire
Le professeur Billette de Villemeur retient lui aussi "une carence nutritionnelle imputable au régime alimentaire ne comportant aucune protéine animale ni supplément vitaminique, l'enfant n'étant qu'allaité par sa mère, qui persistait à suivre un régime végétalien ou, en tout cas, carencé en protides d'origine animale et en vitamines."

Le cas de Keriwan était connu. Quelques mois avant sa mort un médecin avait inscrit : " Privation de soins et inconscience de parents. Enfant en danger". Ce qui lui vaut aujourd'hui, ainsi qu'à deux autres praticiens, d'être poursuivi pour non-assistance à personne en péril.

Les parents, quant à eux, n'avaient effectué aucune démarche médicale, si ce n'est un échange de télécopie avec leur ancien médecin de famille qui avait d'ailleurs cessé son activité.

Le juge d'instruction considère que l'attitude des parents ne peut être réduite à de simples négligences ou imprudences. Il faut plutôt en chercher la cause "dans les conceptions idéologiques de ce couple de formation scientifique qui avait décidé de cesser ses activités initiales pour développer celles de la kinésiologie ".

Adeptes de la kinésiologie
La kinésiologie est une technique psycho-corporelle inventée aux États-Unis et fondée sur des tests musculaires. Il s'agit de communiquer avec son corps. De se délivrer de ses maux et névroses en dénouant ses muscles, chaque cellule du corps étant détentrice de la mémoire...

Les parents de Kerywan ne sont pas de simples adeptes. Ils sont animateurs d'une " Ecole d'enseignement complémentaire par la kinésiologie " organisme de formation continue et ont écrit un guide sur La place du kinésiologue en France, face aux administrations.

Si l'on ne parle pas vraiment de secte, en revanche, la Mission inter-ministérielle de lutte contre les sectes (Milss) attirait l'attention sur la kinésiologie dans son rapport 2001. l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu (Unadfi), qui mène combat contre les sectes, envisage de se constituer partie civile pour le procès de Quimper.



France : Sectes

Le rapport 2004 de la Miviludes - Protéger les mineurs des sectes

Le Quotidien du médecin, 23 mars 2005 par Audrey Bussière

[Texte intégral]

Jean-Louis Langlais, président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), a remis hier au Premier ministre le rapport 2004 de la mission. Etat des lieux et propositions sur le « Risque sectaire », dont certaines concernent la médecine.

La Miviludes, instituée par décret à la fin de 2002, observe le phénomène sectaire en France (et ailleurs), l'analyse et coordonne l'action de nos pouvoirs publics. Hier, son président, Jean-Louis Langlais, a remis au Premier ministre son rapport 2004. Centré cette année sur le « Risque sectaire », il met l'accent sur la protection des mineurs.

Le rapport fait d'abord le point sur les avancées législatives. La mission en retient deux pour l'année 2004 : la loi du 7 août 2004 sur la bioéthique d'une part, celle sur les psychothérapies d'autre part. La première marque un coup d'arrêt aux propagandes en faveur du clonage, la seconde encadre l'exercice d'une « profession exposée à certaines dérives ». De 20 000 à 30 000 personnes se réclament de cette profession, se répartissant en quatre catégories : les psychiatres, les psychologues, les psychanalystes et les psychothérapeutes « qui n'appartiennent à aucune des trois catégories précédentes », rappelle le rapport. La loi de santé publique du 9 août 2004 a donné un statut aux psychothérapeutes en prévoyant que l'usage de ce titre soit réservé aux professionnels inscrits sur un registre national.

Quant à la loi sur la bioéthique, elle criminalise toute pratique eugénique. Un message efficace puisqu'il a été suivi, quelques semaines après, par un communiqué du Mouvement raëlien de France déclarant qu'il s'abstiendrait désormais de faire la promotion du clonage.
Par ailleurs, un décret est prévu pour prévenir les risques de prosélytisme en milieu hospitalier et un fascicule a été publié par le ministère de la Santé au début de 2004 sur le risque de dérives sectaires sur les lieux de catastrophe.

Des pratiques sous surveillance.
Certaines pratiques de médecine parallèle, scandaleuses et inquiétantes, ont été signalées et sont donc surveillées par la Mission. Comme dans le Val-d'Oise, où un mouvement pseudoreligieux affirme que « le mal, donc la maladie, ne sont qu'une illusion », que « la maladie et la mort n'ont pu être créées par Dieu, donc elles n'existent pas » et « qu'il faut fuir les médecins avec horreur ». D'autres mouvements s'emploient à affirmer que le virus du sida n'est toujours pas déterminé, d'autres encore proposent des traitements à base de plantes hallucinogènes à des personnes droguées et alcooliques...
A la suite de demandes d'informations provenant des services déconcentrés du ministère ou de particuliers sur certaines pratiques médicales non reconnues (sophrologie, phytologie...) ou reconnues, mais réservées aux détenteurs d'un diplôme de médecine (acupuncture, homéopathie...), le ministère de la Santé a fait un rappel systématique de la législation relative à l'exercice illégal de la médecine et a demandé aux Ddass de déposer plainte, le cas échéant. Il a par ailleurs établi une fiche technique sur le refus de soins et de transfusion sanguine. Enfin, une circulaire d'orientation de la Dhos (Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins) relative aux axes prioritaires de formation des professionnels de santé pour 2006 devrait sensibiliser les établissements de santé aux précautions à prendre pour les « achats de formation ».
Le rapport souligne par ailleurs des initiatives comme celle prévue dans le plan de périnatalité 2005-2007 et qui prévoit un entretien supplémentaire pour les femmes enceintes au quatrième mois de leur grossesse, afin de repérer d'éventuelles personnalités vulnérables.
La Miviludes attire également l'attention sur certains régimes alimentaires. Les régimes hygiénistes, notamment, qui sont proposés dans des maisons de jeûne, n'inquiètent que modérément la Mission lorsqu'ils s'adressent à des adultes. La situation devient franchement dangereuse lorsqu'ils concernent des enfants. Un bébé de 17 mois est mort des suites d'un régime végétalien.


Dix propositions d'action pour 2005

La Miviludes conclut son rapport sur dix propositions. - Développer une action de prévention à l'égard des jeunes. Les ministères de l'Education nationale, de la Recherche et de la Jeunesse et des Sports seront sollicités. La problématique, dit le rapport, n'est pas fondamentalement différente de celle développée à l'égard des addictions au tabac, à l'alcool ou à la drogue, même si la dimension psychologique de l'emprise implique une approche spécifique.
- Améliorer l'aide aux victimes.
- Contrôler l'accueil à domicile des personnes vulnérables.
- Renforcer le contrôle de l'obligation scolaire.
- Sensibiliser les milieux économiques avec des programmes en direction des grandes écoles de commerce et de management et des chambres de commerce et d'industrie.
- Instituer une liaison entre l'administration et la recherche universitaire.
- Entreprendre une étude comparative des dispositifs étrangers.
- Préciser (encore plus) la notion de dérive sectaire.
- Pérenniser l'action des cellules de vigilance préfectorales.
- Prévoir une circulaire interministérielle.




Allemagne : Témoins de Jéhovah

Les Témoins de Jéhovah reconnue collectivité de droit public à Berlin

AFP, 24 mars 2005

[Texte intégral]

BERLIN - La Ville-Etat de Berlin doit reconnaître à la communauté religieuse des Témoins de Jéhovah le statut de collectivité de droit public, selon un jugement rendu jeudi par la Cour d'appel administrative de Berlin.

La ville avait reproché aux Témoins de Jéhovah une observation déficiente de la loi. Elle avait reproché à la communauté religieuse d'empêcher les transfusions sanguines pour soigner les enfants, de menacer leur bien-être par des mesures d'éducation trop rigides, de sanctionner psychiquement ceux qui la quittent, mettant en danger la famille et le mariage.

La décision de justice devrait mettre un terme à un litige de plusieurs années opposant la communauté, qui revendiquait depuis 1990 ce statut permettant de bénéficier d'avantages fiscaux, et le Land de Berlin, qui le lui refusait. L'affaire avait été portée devant plusieurs tribunaux, dont la Cour constitutionnelle fédérale. La Loi fondamentale allemande prévoit qu'une communauté peut prétendre au statut de collectivité publique à l'unique condition de présenter "une garantie de durée par sa charte et le nombre de ses membres".

La ville de Berlin s'était appuyée dans son argumentation sur des témoignages d'anciens membres, des preuves rejetées car jugées insuffisantes par la Cour d'appel. Par ailleurs, les juges constitutionnels de Karlsruhe avaient auparavant jugé que cette communauté ne représentait pas de réel danger pour la démocratie.

Le statut de collectivité de droit public est doté d'une série d'avantages : réductions d'impôts, liberté d'enseignement religieux, droit à la perception de l'impôt du culte (prélevé par l'Etat auprès des contribuables et destiné à être reversé aux institutions religieuses respectives).

A côté des grandes Eglises, plusieurs petites communautés religieuses, comme l'Armée du salut, certaines communautés mormones ou adventistes jouissent de ce statut dans le Land de Berlin.

La communauté des Témoins de Jéhovah comprend, selon ses propres indications, environ 210.000 membres en Allemagne.



Belgique : Soins Psy

Au secours, mon " psy " est un malade !

Le Vif/l'Express, 25 mars 2005 par Pascale Gruber

[Texte intégral]

Des psychothérapeutes " autoproclamés " ou se réclamant de théories plus ou moins fumeuses attirent dans leurs filets de nombreux fidèles. Une association se créée pour les aider à sortir de ces prisons sans barreaux

En Belgique, pour l'instant, on entend peu leur voix. De fait, nombre de ces victimes préfèrent le silence. Provisoirement, Marc de la Croix parle en leur nom : il fait partie de ces hommes et de ces femmes qui, après avoir suivi pendant des années des thérapeutes et des thérapies souvent à la mode mais fréquemment " déviantes ", ont finalement ouvert les yeux. Il en est sorti, s'en est sauvé, refusant de se laisser gruger davantage, tant sur le plan moral que financier. L'Aide aux victimes de psychothérapeutes autoproclamés (AVPA), qu'il met sur pied actuellement (1), proposera son soutien à tous ceux qui, comme lui et des milliers d'autres, se trompent de thérapeutes et sont trompés par eux.

En France, les dérives inscrites à l'actif de psychothérapeutes davantage spécialisés en manipulation mentale qu'en psychologie semble avoir été pris au sérieux plus tôt que dans notre pays. Dans l'Hexagone, on estime que 12 000 de ces " professionnels " à la formation assez floue proposent leurs services, avec plus de 300 techniques répertoriées, auxquelles s'ajoutent d'innombrables singularités individuelles. Comme prévient Guy Rouquet, président de " Psychothérapie vigilance " (2), " un psy peut en cacher un autre : il arrive que l'on ne sache rien de ses compétences et de ses qualifications réelles, de ses études ou de la valeur de ses 'diplômes' éventuels ". En effet, confirme Marc de la Croix, " en France comme chez nous, la profession de psychothérapeute n'est pas protégée. N'importe qui peut donc apposer à la surface de sa maison une plaque indiquant : 'Psychothérapeute en bio-déprogrammation'. Cela n'existe pas (encore) ? Et alors ? "

Finalement, faute d'une loi claire et protectrice du consommateur-demandeur de soins psychiques, le monde des psys est devenu une nébuleuse où trop d'escrocs et de charlatans sèment à dessein la confusion, exploitent et entretiennent le désarroi ou la détresse, allant jusqu'à les créer parfois, en vertu du principe que toute personne bien portante… est un malade qui s'ignore ! Et nul ne peut se croire à l'abri de leurs pièges.

" Auparavant, la pénibilité du travail, les tâches répétitives, la charge d'enfants trop nombreux, les maladies incurables et le faible niveau de vie masquaient nos difficultés à vivre, explique Anne Fournier, de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, en France. En partie délivrés de ces contraintes, les Occidentaux ont découvert au cours de ces dernières décennies… qu'ils n'étaient pas heureux. Mais ils ont intégré la possibilité de faire alors appel à un 'psy' ". Face à cette demande exponentielle, il fallait bien s'attendre à voir émerger l'ivraie parmi de bons grains.
" Chez certains psychothérapeutes, les pratiques sont détournées de toute finalité libératrice destinée à mener à l'autonomie de ceux qui les consultent. Ils construisent ainsi, autour de groupes à l'origine conviviaux, des forteresses assiégées ", poursuit Anne Fournier. Mais comment se méfier et craindre quoi que ce soit d'une personne qui choisit de consacrer sa vie à prodiguer des soins psychiques pour aider ceux qui souffrent, interroge Guy Rouquet ?

Marc de la Croix fait partie de ceux qui sont tombés dans les pièges des thérapies primales, du " rebirth " et autres pistes de " développement personnel ", souvent nées du New Age. Les récits d'autres victimes, de leurs longues errances et de leurs égarements, souvent vécus sur toile de fond d'éclatement des cellules familiales, ne l'étonnent pas. Il a recueilli également des témoignages de personnes qui ont souffert de ce que l'on appelle désormais le syndrome du faux souvenir : "grâce " à leur " thérapie " des hommes et des femmes ont cru revivre des viols ou des incestes... nés de leur imagination mais qui ont alors fait apparaître en eux de vraies souffrances. Les " techniques " qui menaient à de tels débordements ont été interdites en Grande-Bretagne. Ailleurs, elles continuent à briser des familles, où des fils et des filles accusent leurs parents ou leurs proches sans raison et coupent tout lien avec eux. Ce type de pratiques - mais il en existe bien d'autres - explique aussi comment, après avoir détruit repères et points d'appui, des psys autoproclamés instaurent un état de dépendance durable sur les adeptes.

"Souvent, raconte Marc de la Croix, on se retrouve dans des groupes où on accepte tout. On y est comme dans une bulle dont on suit tous les préceptes sans remise en cause. Les formations et les soi-disant thérapies ont un effet euphorique. On en sort comme si on flottait sur un nuage, persuadé que l'on a enfin trouvé ce qui est bon pour soi. La dégringolade ne tarde pas. Mais alors, on retourne vers le groupe ou vers le thérapeute, avec le sentiment qu'il n'y a que là ou qu'avec lui que les problèmes peuvent être résolus ! On entre dans une adhésion totale au psy, à ses théories, ses opinions, ses croyances : tout sens critique est abandonné. Quant à la thérapie, annoncée comme brève, elle n'en finit plus de finir et seul le thérapeute détient ses clés miraculeuses."

Michel Monroy, psychiatre, confirme que ces " psychothérapies " soulagent souvent des malaises ou l'angoisse, améliorent des troubles somatiques fonctionnels, les performances, la communication ou donnent une réassurance personnelle. " Mais ces effets sont habituellement produits de manière transitoire, par l'appartenance à un groupe fortement investi ", précise-t-il. Les adeptes, provisoirement ravis, servent de rabatteurs aux gourous, alimentant le flot des nouveaux adhérents.

Quitter cet engrenage n'est pas facile. Aux yeux de certains spécialistes, les pratiques des pseudo-thérapeutes s'apparentent à des viols psychiques. Les clients-victimes ont énormément de mal à se confronter à cette idée et à reconnaître le lien d'emprise qui a pesé sur eux. De plus, lorsqu'ils tentent de sortir du carcan, les ex-adeptes peinent à reconstruire : " Ils ont souvent perdu leur identité dans le groupe, ainsi que toute confiance en l'aide psychologique dont il ont désespérément besoin ", estime Anne Fournier.

C'est pour aider ces victimes et leur permettre de perdre toute culpabilité d'être tombée dans ces pratiques déviantes, pour soutenir leurs familles, aussi, que Marc de la Croix cherche à rassembler toutes les bonnes volontés au sein de l'AVPA. Lui, il en est revenu des titres aussi ronflants que bidons, aussi rassurants que mensongers ou du système dans lequel on confond attente de spiritualité et besoins psychologiques. Mais il n'est pas prêt pour autant à laisser perdurer cette tolérance ambiante et cette méconnaissance qui mènent à la lâcheté actuelle face au " grand bazar du bizarre ". " L'Observatoire des sectes constate que 17 % des demandes qui lui sont adressées concernent les domaines du New Age, du développement personnel des thérapies et de la santé ou du bien être ", constate sans surprise cet ex-adepte. Parfois, un thérapeute, ça trompe énormément.
Pascale Gruber

1. AVPA, Tél. 080 86 32 26 ou 0474 341 985 ou mdelacroix@freegates.be
2. Les données et analyses des spécialistes français cités proviennent du site www.PsyVig.com

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Pour éviter certains pièges…
Avant de débuter une thérapie, assurez-vous de la formation du thérapeute ( est-il psychiatre ? psychologue ?), interrogez-le sur la méthodologie, assurez-vous qu'il fait parti d'un réseau reconnu. D'autre part, Michel Monroy, psychiatre, cite plusieurs éléments de nature à donner l'éveil face à certaines pratiques, particulièrement lors de thérapies de groupe.
u Un culte de la personnalité voué à un référent réputé omniscient ou infaillible, au-dessus de toute critique et cité à tout propos.
u La pratique de prescriptions impératives de changements de vie, des liens affectifs, de pratiques professionnelles, d'abandon radical des repères et des valeurs initiales.
u Le caractère extensif des exigences en terme de temps, d'investissement, d'argent, de disponibilité.
u La prétention à répondre à toutes les questions, à résoudre tous les problèmes, à guérir tous les maux, à détenir la vérité exclusive.
u Le rétrécissement des centres d'intérêts aux seules valeurs, théories et pratiques défendues par le groupe, l'appauvrissement des relations avec ceux qui n'y appartiennent pas.
u Une mentalité de " justes " persécutés.




France : Kinésiologie

Mort de dénutrition, Kerywan sera défendu

Ouest France , 26 mars 2005

[Texte intégral]

Kerywan, cet enfant mort de carences nutritionnelles le 12 novembre 2000, à Moélan-sur-Mer (Finistère), sera défendu lors du procès de ses parents devant les assises du Finistère, qui débutera le 30 mai, à Quimper (Ouest-France de mercredi). L'union nationale des associations de défense des familles et de l'individu (Unadfi), qui mène combat contre les sectes, a décidé, hier, dese constituer partie civile. Les parents du bébé animaient une école d'enseignement complémentaire par la kinésiologie. Elle était affiliée à la fédération française de kinésiologie qui, si elle n'est pas répertoriée comme secte, " n'en diffuse pas moins une doctrine de nature à aveugler les gens ", a commenté, ' hier, Jean-Pierre Jougla, vice-président de I'Unadfi.



Belgique : Sectes

L’abus de faiblesse bientôt sanctionné pénalement

Le Soir, 29 mars 2005 par Ricardo Gutiérrez

[Texte intégral]

Sectes L’abus de faiblesse bientôt sanctionné pénalement - Vers une loi anti-gourous

Le rapport de l’Observatoire fédéral des sectes, dont « Le Soir » révélait voici peu la teneur (1),n’est pas resté sans suites : il est à nouveau question de compléter l’arsenal juridique du pays face aux dérives sectaires.

Le député Philippe Monfils (MR, majorité) a réintroduit sa proposition de loi visant à réprimer « l’abus de faiblesse résultant d’une sujétion psychique ou physique »… Une législation dont on attend la mise en oeuvre depuis huit ans déjà.

Pénalement, l’activité du gourou d’une secte, en Belgique, n’est pas répréhensible tant qu’il ne viole pas l’une ou l’autre des dispositions classiques du code pénal (vols, extorsions, agressions, non-assistance à personne en danger, attentat à la pudeur, corruption de la jeunesse, etc.).

Dès avril 1997, la commission parlementaire d’enquête sur les sectes recommandait l’introduction dans notre droit pénal d’une
disposition réprimant l’abus de la position de faiblesse d’un individu. Objectif : Lutter contre les pratiques illégales des sectes et le danger qu’elles représentent pour la société et pour les personnes, particulièrement les mineurs d’âge.

L’appel restera lettre morte. Le 18 décembre 2000, l’Observatoire fédéral des sectes (2) adresse une recommandation au ministre de la Justice où il rappelle qu’une telle modification du Code pénal est de nature à protéger les intérêts des personnes qui ont été les victimes, notamment, d’organisations sectaires nuisibles. L’Observatoire invite donc le ministre
Marc Verwilghen (VLD) à présenter au gouvernement un avant-projet de loi introduisant dans le Code pénal des dispositions visant à sanctionner l’abus de situation de faiblesse. Sans succès.

Il faut attendre octobre 2003 pour que les recommandations du Parlement et de l’Observatoire se concrétisent sous forme
d’une proposition de loi, déposée par Philippe Monfils. Le texte sera immédiatement pris en considération, avant de sombrer dans l’oubli… La proposition prévoit d’inclure dans le Code pénal un nouveau chapitre consacré aux atteintes aux libertés fondamentales. Et de punir tout abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de la situation de faiblesse, soit d’un mineur,
soit d’une personne vulnérable (par son âge, sa maladie, sa déficience physique ou psychique ou même son état de grossesse),
en vue d’obliger ce mineur ou cette personne à un acte ou une abstention qui lui seraient gravement préjudiciables. Des dispositions qui permettraient, par exemple, de réprimer une secte qui interdirait à ses membres malades de bénéficier d’une transfusion sanguine.

Punir ce genre de dérive, effectivement, précise Philippe Monfils, mais aussi toute menace, intimidation ou pression morale commise intentionnellement sur une personne vulnérable pour obtenir d’elle un acte ou une abstention.
Prenant connaissance de nos informations sur l’essor permanent de nouveaux mouvements sectaires présumés, Philippe Monfils a écrit au président de la commission de la Justice de la Chambre, Thierry Giet (PS), afin de faire réinscrire au plus tôt sa
proposition à l’ordre du jour. La dynamique semble, cette fois, enclenchée. D’autant qu’André Frédéric (PS), président du groupe de travail parlementaire sur les sectes, annonce l’audition de son homologue français, Philippe Vuilque, afin d’évaluer l’efficacité de la législation qui réprime en France « l’abus de faiblesse résultant d’une sujétion psychique ou
physique » et « l’embrigadement des enfants ou l’enfermement de ces derniers dans des principes éducatifs désocialisants ».
Pionnière, la loi française n’est pas parfaite… Il apparaît que malgré les poursuites enclenchées, un certain nombre d’affaires sont classées sans suite ou restent à l’instruction, commente André Frédéric.

Ses dispositions, trop imprécises, ne permettent pas aux médecins, soumis au secret professionnel, de signaler aux autorités la situation de victimes d’abus de faiblesse et de sujétion psychologique ou physique. Il nous faut tirerles enseignements de l’expérience française pour mettre en place une législation plus efficace en Belgique, tranche André Frédéric, réjoui de l’initiative de son collègue Philippe Monfils.

(1) Nos éditions du 16 mars 2005.
(2) Le Centre d’information et d’avis sur les organisations sectaires nuisibles (CIAOSN) est à la disposition du public, 139, rue Haute, 1000 Bruxelles, tél. 02-504.91.68, site internet
www.ciaosn.be, e-mail : in-fo@ciaosn.be.



Etats-Unis : Scientologie

Tom Cruise initie ses distributeurs à la scientologie

Le Monde, 30 mars 2005 par Claudine Mulard

[Texte intégral

Los Angeles de notre correspondante - Tom Cruise a organisé des visites éducatives de l'Eglise de scientologie, dont il est membre, pour les distributeurs de son prochain film, War of the Worlds (La Guerre des mondes). La porte-parole de l'acteur, Lee Anne De Vette, qui est sa soeur aînée, l'a confirmé au Monde. Réalisé par Steven Spielberg, le film est une adaptation du classique de science-fiction de H. G. Wells. Produit par les studios DreamWorks et Paramount, il sera distribué sur le marché international par United International Pictures (UIP).

"On pose beaucoup de questions sur l'Eglise de scientologie à mon frère et à ceux qui distribuent ses films", explique Mme De Vette, elle-même membre de l'Eglise, comme les deux autres soeurs et leur mère (le père de Tom Cruise est mort). "Au lieu de répondre lui-même, Tom a organisé une première visite de l'Eglise de scientologie de Bruxelles pendant la tournée de presse du film Collateral. Ce fut bénéfique pour les gens du marketing." Et de préciser que la scientologie, considérée comme une Eglise et non comme une secte aux Etats-Unis, "n'est pas une croyance, mais une méthodologie appliquée à l'amélioration de nos conditions de vie".

Tom Cruise a récidivé en janvier et invité une vingtaine de responsables internationaux de la distribution d'UIP, réunis à Los Angeles pour établir le plan de marketing de War of the Worlds, à visiter les immenses locaux de l'Eglise dans le quartier d'Hollywood.

Ces managers ne se sont pas entretenus avec les responsables, mais ont effectué le tour standard de présentation. Ils sont allés au Centre pour les droits humains et à l'Association for Better Living and Education. Ils ont visité le Celebrity Center, sorte de château français dans un immense parc. Car en plus de la star de Mission : Impossible, la scientologie a recruté des célébrités du show-biz comme John Travolta, Chick Corea, Julia Migenes-Johnson ou Ann Archer.

Tom Cruise a découvert la scientologie il y a plus de vingt ans. Déjà en 1992, il expliquait à la journaliste Barbara Walters comment ces méthodes l'avaient aidé à vaincre sa dyslexie et à apprendre à piloter. Aujourd'hui, en présentant son Eglise au monde du cinéma, la star franchit un pas de plus dans sa fonction d'ambassadeur de ce culte.

Que pense Steven Spielberg de cette formation donnée aux distributeurs de son film ? "Steven est juif et sait que Tom est scientologue, et ils sont incroyablement proches, les meilleurs amis du monde. Cette année, Tom a présenté le gala de charité de la Shoah Foundation de Spielberg", répond la porte-parole.

A la presse qui reproche à Tom Cruise d'utiliser son statut de star pour prêcher ses croyances et d'amalgamer son Eglise et la carrière d'un film, sa soeur répond : "Tom est avant tout un humanitaire qui se préoccupe des gens et se sent responsable. S'il peut communiquer quelque chose qui les aide et dont il sait que ça marche, il le fera."



France : Témoins de Jéhovah

Un impôt de 60%...

Le Républicain lorrain, 22 mars 2005

[Texte intégral]

Pas très contents ces Témoins de Jévohah qui vont toujours à deux porter la "bonne parole>. L'autre jour, dans un village de l'agglomération messine, deux dames se sont répandues des "diableries> de l'administration fiscale. Laquelle saisit 60 % des offrandes faites à l'association. Pourtant elle se dit à caractère non lucratif et à la gestion désintéressée. "Cet impôt injuste est le résultat des pressions exercées par des lobbies antireligieux et une poignée de parlementaires" ont expliqué ces deux dames. Les Témoins de Jéhovah ne seraient plus en odeur de sainteté du côté du fisc...



France : Actualités diverses

Un collectif d'associations contre la justice française

Mouvements religieux , mars 2005

[Texte intégral]

Un "collectif contre l'intolérance religieuse dans le système judiciaire" dont le porte parole est Thierry Becourt, président de l'institut de Psychanimie s'est constitué. Il comprend aussi le pasteur Laurent Coddy (président des églises africaines d'expression française), Jacques Dubreuil (président de l'Ordre Monastique d'Avallon), Michel Raoust (président du comité français des scientologues contre la discrimination), Abdelkader Rhamani (president du Collège international du Tiers-monde et co-fondateur de l'Amicale judéo-arabe), Mohamed Taifour (directeur du centre culturel islamique de Montreuil), Paul Vinel (président de CAP- Coordination des Associations et des Particuliers pour la liberté de conscience). Ce collectif met en cause la politique incitant la justice à sévir. Le 22 février 2005 il a porté plainte auprès du rapporteur spécial des Nations-Unies sur l'indépendance des juges et des avocats.